"Et si ce n'était pas des TSA ?"
pour la formuler différemment :
"Et si je m'étais trompé?"
C'est avec amertume que j'avoue avec les années m’être, par accident et cela malgré mes précautions, convaincue d’être une personne avec autisme.
Et comme beaucoup ici j'ai beaucoup de mal a me faire comprendre des autres et ce depuis toujours alors je me dit que peut être j'ai mal communiqué avec les professionnels lors de ce fameux premier RDV du CRA de ville.
J'ai refait et refait ce RDV dans ma tête depuis et c'est criant, j'étais dans un état d'anxiété tel que je suis passé à coté de tellement de choses, fait de pauvres choix de mots et autres petits détails.
Et mes blagues...sensées détendre l'atmosphère ne l'on que plombé de part les réactions d'incompréhension quelles ont suscitées

Toute ma vie je me suis battu pour m’intégrer, à littéralement me battre contre moi même en plongeant dans le déni par nécessite de survie et une deuxième fois pour en sortir.
j'ai enquêté des années sur mes soucis à vouloir les expliquer les "guérir" pour m'adapter au mieux. La piste de l'autisme est la dernière que j'ai.
Je suis passé par toute les pathologies, syndromes, TED etc... ou presque et c'est la seule qui n'aie pas été éliminée.
En effet, en ouvrant mon premier livre sur l'autisme (Le syndrome d'asperger le guide complet de Tony Attwood) j'ai été choqué du fait que tout ou presque expliquait mes bizarreries.
C'était presque trop facile.
J'ai eu la sensation d'avoir trouvé mon mode d'emploi.
Pour la première fois de ma vie je trouvais des explications, des raisons et des pistes pour mieux vivre.
C'était là : écrit noir sur blanc avec des études à l'appuie.
Mes problèmes avaient enfin un nom. Quel soulagement.
Comme je doute toujours, évidemment j'ai vite pris mes distances car cela était trop évident, "une orgie de preuve" (citation du film Minority Report).
Mais seulement voilà, il faut se mettre à l'évidence. Si ça colle ce n'est pas pour rien.
Ne pouvant pas m'auto-diagnostiqué j'ai fait les démarche au sein d'un CRA.
Démarches qui, comme ma signature l'indiquent, se soldent par un point d'interrogation, encore et toujours.
"Il y a des choses qui collent, d'autres non. Je ne peux donc pas vous poser un diagnostique pour le moment, il va falloir être patient"
Je comprend totalement les propos de la psychiatre en charge de mon cas et après tout les CRA sont là eux aussi pour diagnostiquer les cas difficiles a diagnostiquer donc cela est normal de ne pas avoir de mot sur mes maux en un seul RDV.
Mais seulement voilà qu'une question me hante maintenant plus que jamais, elle qui n'était qu’écho a peine audible est devenue source de séismes : "Et si ce n'était pas ça ?"
Question qui parait innocente mais qui cache une profondeur terrifiante, abyssale.
Si je me suis trompé durant toutes ces années cela veut dire que mon système analytique est encore plus faussé que je ne le croyais. Que je suis peut être encore dans le déni d’où je croyais être sorti. Que je suis toujours aussi perdu qu'il y a dix ans...
Que touts mes efforts ont été vains...
Qu'il va falloir gravir cette montagne une nouvelle fois alors que mon endurance est épuisée.
Cette "simple" question me déprime sérieusement.
Elle cristallise tout ce que je déteste. L'incertitude, l’incohérence, le doute, le on sens, mes difficultés de compréhension, de communication, mes besoins obsessionnels de cohérence, de sens et de logique.
Je suis désolé pour le roman.
Manifestement j'avais besoin d’extérioriser et comme je ne veux pas me heurter, comme si souvent, à l’incompréhension je plante le décor et y ajoute autant de détails pour que cela ait du sens, soit cohérent et logique.
Merci d'avoir consacré votre temps à la lecture de ces lignes.
Et pour finir sur une note plus légère, une citation de Reese (De la série Malcolm in the Middle), prophète s'il en est : la vie c'est comme des montagnes Russes. On ne descend que pour avoir le plaisir de remonter.
Bonne journée à vous.