hazufel a écrit : Mais on voit là aussi qu’être parent est possible de différentes manières.
Et il n’y en a pas une de plus valable qu’une autre. La seule qui fonctionne est celle qui respecte l’enfant tel qu’il est, naturel ou pas.
Il y a des difficultés de parentalités chez les hommes comme chez les femmes, enfant naturel ou pas. Et de très bons échanges dans toutes les configurations aussi.
Je sors de la configuration "coucou" (qui me fait subitement penser au vilain petit canard) pour essayer de mettre à jour cette idée de parentalité. Il me semble que souvent, on comprend le fait d'élever des enfants comme simplement les aimer, ou avoir l'instinct parental de protéger sa progéniture. D'un point de vue strictement biologique, je ne sais pas ce qu'il en est de la différence homme/femme à ce niveau (peut-être que les mères ont des hormones spécifiques déclenchées par la grossesse).
Elever des enfants comprend tellement d'autres choses, que parfois j'en arrive à penser que le modèle familial n'est peut-être même pas l'idéal, ou qu'au moins des grands-parents, oncles et tantes, des tiers substituts aux parents apporteraient aussi beaucoup aux enfants. Je pense aux meutes de loups par exemple, où ceux qui encadrent les louveteaux ne sont pas les "parents" (je sais, c'est sans doute idiot de comparer humains et loups)...
Pour les qualités ou compétences parentales suivantes, il me semble qu'hommes ou femmes peuvent les avoir, et que le fait de le faire avec des acquis et sensibilités différentes est cela même qui profite aux enfants, ainsi que la capacité à discuter et trouver un accord entre les parents, qui est peut-être le premier exemple de négociation et de respect de l'autre dans le conflit que les enfants connaîtront :
- Respect de la personne en tant qu'individu chez chaque enfant, avec ses différences, forces et faiblesses, et plus que tout, sans les étiqueter, guider l'enfant pour qu'il les définisse de lui-même, et qu'il se fabrique ses propres outils de résilience.
- Accompagnement vers l'autonomie, selon les besoins de l'enfant, et respect de son rythme.
- Gestion du conflit, de la maîtrise de soi, de la colère : on n'est pas parfait, mais il est souhaitable de trouver des outils pour ne pas se faire violence les uns aux autres par la colère et les enjeux de pouvoir, et savoir reparler posément des choses quand on est revenu au calme.Sachant que les paroles et théories ne vaudront pas pour l'enfant, qui retiendra surtout ce que font ses parents, voire la cohérence paroles/actes des adultes.
- A partir de l'adolescence, on peut ajouter "penser librement par soi-même", apprendre à argumenter de bonne foi (donc recevoir les arguments d'ados qui s'essaient à défendre leurs droits, parfois maladroitement, avec bienveillance), et pouvoir parler de tout avec ses parents, d'opinions politiques, d'orientation sexuelle, sans craindre, en tant que parent, d'exprimer ses limites, mais là encore, montrer qu'on respecte les choix de son enfant, même si on ne les comprend ou accepte pas (sauf s'il y a réel danger pour eux).
- Savoir dédramatiser par l'humour, mais
ensemble, comme complicité, et non "humour sur le dos de l'autre", pour faire rire d'autres adultes.
Ce sont des réflexions générales sur l'éducation, je ne peux pas parler d'enfants avec autisme, puisque je ne sais pas ce qu'il en est chez moi (ma cellule familiale). Je pensais à la différenciation homme/femme, qui pour moi est une "manière d'être adulte", et qui est complémentaire.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.