Je pense que de manière générale cela peut être provoqué par beaucoup de choses: émotions, sens, sollicitations, informations.lulamae a écrit : ↑jeudi 16 mai 2019 à 13:50 J'ai toutefois une question : est-ce qu'un meltdown peut survenir aussi à cause d'un trop-plein d'émotions non traitées, non identifiées, ou de sollicitations exagérées, au-delà des forces que j'ai, et cela entraînerait une incapacité en retour à supporter des stimuli sensoriels même normaux ?
En ce moment, j'ai l'impression que du fait de mes soucis, de la tristesse de voir ma fille cadette pleurer, en crises, je ne supporte plus rien, ni qu'on me parle, ni qu'on me touche, mais pire même : j'ai "mal à la peau", le fait même que quelqu'un soit assis à côté de moi, dans le même espace physique (quoique sans me toucher) m'insupporte, j'ai envie de taper les gens.
Et donc, au delà de "l'émotif" je penche surtout pour le dernier point: l'information.
Je peux avoir énormément de "shutdown/coupure" quand j'apprend quelque chose. Et en ce moment avec tout ce que je lis sur l'autisme (et je n'ai absolument pas l'habitude de sujet aussi complexe) ça m'arrive beaucoup.
J'ai fais des crises assez sérieuses devant mon boss car je devais apprendre à utiliser une citerne spéciale. Ils étaient tous super étonnés de ma mémoire et de comment je maniais le truc au bout de deux jours sans erreurs mais j'ai totalement pété un plombs après... Jusqu'à m'enfouir de mon boulot.
C'est comme cela que j'ai analysé la chose: Informations théoriques +++ Informations sensorielles +++ Informations émotionnelles (peur) +++ --> Meltdown qui survient de lui-même à un mauvais moment, la goutte d'eau qui fait déborder le vase.
J'ai fait ma crise devant tous les autres chauffeurs qui venaient livrer l'usine de chocolat, à hurler sur mon chef en pleurs alors que je n'avais même pas encore de contrat fixe, je venais de débuter. Mon autre collègue m'a dit que je lui avais fait peur et qu'il se demandait ce qu'il m'arrivait car j'avais l'air d'être sur une autre planète.
Après, pendant longtemps, j'ai eu l'odeur du chocolat et de la betterave (je livrais du sucre) dans mon nez, même à la maison, et cette odeur me terrifiait intérieurement. Pourtant j'ai passé la majorité de mon travail dans le transport d'acide et le sucre était une petite période. Ici ils voulaient me mettre au sucre car c'est un produit et des clients qui demande d'être méticuleux et moi je voulais rester à l'acide mais je n'ai pas osé dire non.
J'essaie donc maintenant de faire attention à cela. A mesurer le nombre d'informations auxquelles je suis confrontée en même temps. Si c'est trop, je m'isole, je mets ma musique au casque pour ne plus rien entendre d'autre et je joue plusieurs heures à mon jeux sur ma tablette (et je coupe messenger ).
Après avoir quitté mon boulot je n'ai plus parlé à personne pendant 3 mois (y compris mes parents qui contactaient mon compagnon pour voir si j'allais bien)... Des amis ont cru que j'avais eu un accident de camion...
Je pense qu'il faut voir les émotions et les sens comme des informations à traiter, s'en prémunir quand on peut et s'isoler quand on est en surcharge pour éviter d'en arriver à la situation que je viens de décrire ci-dessus. D'où le fait que mon psy me parle de faire de multiples petits moments de relaxation par jour pour quand je reconduirais + m'adonner à mes comportements répétitifs plusieurs fois par jour aussi mais moins longtemps. Pour se prémunir un maximum des informations qu'on ne maîtrise pas et qui sont inutiles. Se focaliser sur des informations que l'on connaît bien et qui ne nécessitent pas de traitement de l'information en saturant le cerveau de ces infos maîtrisées de manière à ce qu'il ne "remarque" pas le reste. (Exemple: j'écoute ma musique en boucle en fermant les yeux pendant 10 minutes, cela "repose" mon cerveau; autre exemple je crois, les gilets à pression et autre "gadget" sensoriels qui sont des infos rassurantes et connues pour le cerveau mais qui sont quand même envahissantes, on se concentre alors automatiquement sur cela et on se focalise moins sur le reste)
Concernant le "j'ai mal à la peau" je m'en plains depuis toujours... J'ai l'impression que ma peau brûle partout. J'ai identifié cela à mes nerfs qui sont "en alerte" partout. C'est pour moi clairement un signe de saturation car en général après j'avais une crise violente. Juste d'avoir quelqu'un assis à côté de moi me donne l'impression que je "le sens" comme s'il avait un halo d'énergie autour de lui qui me touchait... et je veux qu'il parte.
J'imagine à quel point cela doit être perturbant quand on a cela vis-à-vis de ses enfants. (Je n'ai pas d'enfant)
Dis toi juste que ce n'est pas de ta faute, c'est physiologique et ça n'est pas du tout lié à l'amour. J'ai souvent eu cette question pour mes proches au sens général, c'est dur pour l'estime de soi et il faut vraiment accepter l'idée que ce n'est pas de notre faute...
Ca paraît bête mais depuis que je sais tout cela "j'assume" mieux mes crises et leurs conséquences et de savoir que c'est physiologique me permet d'en diminuer la fréquence petit à petit. Surtout en dosant le nombre d'informations. (Même si elles ne partiront jamais totalement si j'ai bien compris)
Essaie peut-être de trouver un moyen de faire garder tes filles quelques jours pour te reposer, même en restant chez toi seule. Mais je sais que c'est compliqué... C'est dur de donner des conseils quand soi-même on n'a pas d'enfant.
Penses aux boules Qies aussi. Même à la maison avec tes proches. Je fais ça souvent quand je commence à sentir que les sons s'amplifient et m'irritent les tympans. Mon compagnon parle plus fort si nécessaire mais en général je suis tellement sensible à ce moment là que j'entend encore tout avec les boules Qies, juste un poil moins fort
Désolée je parle beaucoup sur ce sujet mais c'est vraiment un truc que j'ai besoin de comprendre pour avancer dans ma vie, pour moi c'est le plus problématique dans ma vie car ça me bloque dans mes propres passions qui sont très "sensorielles" je ne sais pas trop comment expliquer
C'est pas une question de m'intégrer ou de faire plaisir aux autres, c'est vraiment juste pour moi-même, pour atteindre mes buts. (Et conduire des convois exceptionnels )