Gérer l'attente avant le diagnostic

Pour les personnes qui souhaitent échanger, partager, trouver du soutien, dans l'attente du diagnostic.
mjk
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Re: Coin des non-diagnostiqués

Message par mjk »

mrl a écrit :Oh ! tu as toi aussi un pseudo illisible à base de consonnes !
Oui j'ai fait dans l'original on dirait =).
mrl a écrit :Je crois qu'on en est tous là, à dresser la liste des signes et cocher ceux qu'on présente et ceux qu'on ne présente pas. En plus, si on est autiste, on a du mal avec la vision d'ensemble, ça ne nous aide pas à sortir de cet inconfort.
Oui, c'est assez difficile de savoir s'il y a des signes plus importants que d'autres, si les listes sont fiables ou non, proches ou non d'être exhaustives etc.
mrl a écrit :Je crois que les signes peuvent être plus ou moins forts selon les périodes, en raison de l'anxiété. Comme les stéréotypies, chez certains, sont là ou pas en fonction de la situation.
C'est bien vrai pour les stéréotypies ou les tics oui (enfin on m'a dit que c'étaient des tics depuis que je suis petit et je ne suis pas sûr d'avoir bien compris la différence avec les stéréotypies).
mrl a écrit :ma mère qui est particulièrement menteuse n'a pas hésité à cocher que je regardais tourner les roues des voitures quand j'avais quatre ans
Ah oui il y a des sacrés détails quand même 0_o. Je pense qu'il faudra surtout que je rassure la mienne au niveau des causes psy (apparemment plus d'actualité). Mais vu qu'elle a une tendance à beaucoup ramener au psy ça ne sera peut-être pas sans mal.

lulamae a écrit :quand tu fais les questionnaires tu ne peux faire autrement que de répondre comme cela te paraît vrai
Ce serait une bonne nouvelle pour moi, mais du mal à l'imaginer à vrai dire. Est-ce que c'est très différent des tests en ligne? Parce que pour ceux-là, je pense que je pourrais approcher le score maximal en me fiant à ce que j'ai pu lire jusqu'ici et en inventant "l'autiste parfait". Au final, je crains de faire ça sans m'en rendre compte étant donné que la mémoire de chacun est pleine de biais de confirmation.
lulamae a écrit : si je reconnais une familiarité très nette quand je suis avec des autistes (c'est vraiment ça, j'ai l'impression d'être "en famille", avec ma famille paternelle, mon frère ou ma soeur)
Je suis allé à une seule rencontre pour l'instant donc c'est un peu juste pour affirmer quoi que ce soit, mais ça n'a pas été évident pour moi. Cela dit, j'ai besoin de beaucoup de temps en général pour ressentir un peu de familiarité donc ce n'est peut-être pas étonnant.
lulamae a écrit :zéro tolérance envers les manquements humains, les maltraitances psychologiques (manipulation, chantage affectif)
C'est mon cas également, mais je n'ai jamais pensé à rapprocher ça du TSA. Je souhaite juste être entouré d'êtres humain décents.
lulamae a écrit :Que j'aie un TSA ou autre chose, je ne pourrai pas empêcher que certaines personnes ne fassent jamais l'effort d'expliciter leurs réactions, même quand on en a besoin, qu'on le demande. Et j'appelle ça jouer avec mes sentiments, et ne pas respecter mes demandes. Ou alors, qu'on me dise qu'on n'en est pas capable, qu'on m'explique quoi faire.
Pas facile; mais pour eux non plus. Il y a des personnes pour qui ce qui est "normal" est tellement naturel qu'ils peinent à imaginer autre chose. Et que même s'ils peuvent l'imaginer un instant, il n'y croiront pas longtemps - le temps que les habitudes de toujours reviennent. A part éviter de les côtoyer si on en a la possibilité, je ne connais pas de parade.

Ailurine a écrit :tout en me sentant complètement illégitime (puis j'avoue, j'ai peur de me faire envoyer bouler si je dis à un psychiatre pourquoi je viens le voir)
Je suis un peu dans cet état d'esprit en attendant mon rendez-vous. Je redoute le moment ou le psy va me regarder des pieds à la tête, me poser deux-trois questions et me dire "vous perdez votre temps, arrêtez de vous faire des films".
Ailurine a écrit : D'un autre côté, je pense qu'un diag (de TSA ou d'autre chose) me permettrait de me "pardonner". De me sentir moins nulle quand je ne réagis pas comme je devrais, que je ne parviens pas à faire certaines choses (j'ai encore honte ne n'avoir jamais réussi à faire de vélo...), ou que rester avec des gens plus de 30 minutes m'épuise complètement.
Pareil, mais quand j'y pense je me dis qu'on ne devrait pas avoir besoin d'un diagnostic pour s'autoriser ça. Diagnostiqué ou pas, je compte bien continuer mes efforts à être plus bienveillant envers moi-même.
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Re: Coin des non-diagnostiqués

Message par mrl »

mrl a écrit :ma mère qui est particulièrement menteuse n'a pas hésité à cocher que je regardais tourner les roues des voitures quand j'avais quatre ans
Ah oui il y a des sacrés détails quand même 0_o. Je pense qu'il faudra surtout que je rassure la mienne au niveau des causes psy (apparemment plus d'actualité). Mais vu qu'elle a une tendance à beaucoup ramener au psy ça ne sera peut-être pas sans mal.[/quote]
J'ai personnellement opté pour un mensonge par omission. J'ai argué d'un test de QI qui était accompagné d'un bilan complet. :mrgreen:
Après, si tu as passé certains tests il y a longtemps, tu peux sans doute t'appuyer aussi sur l'évolution des connaissances en psychologie. Ça doit être moins culpabilisant pour ta mère d'envisager un trouble "neuro-dévelopemental" plutôt qu'un problème psy (dont les psy l'accusent d'être à l'origine). Il suffit de ne pas lui dire quel trouble parmi tous ceux qui existent. :mrgreen:
http://www.reseau-normandys.org/trouble ... ,2400.html
(je vais passer pour la spécialiste en mensonge... :oops: )

Sinon, je ne crois pas qu'on puisse "mentir" aux tests, notamment aux tests filmés en CRA.


Ailurine a écrit : D'un autre côté, je pense qu'un diag (de TSA ou d'autre chose) me permettrait de me "pardonner". De me sentir moins nulle quand je ne réagis pas comme je devrais, que je ne parviens pas à faire certaines choses (j'ai encore honte ne n'avoir jamais réussi à faire de vélo...), ou que rester avec des gens plus de 30 minutes m'épuise complètement.
Pareil, mais quand j'y pense je me dis qu'on ne devrait pas avoir besoin d'un diagnostic pour s'autoriser ça. Diagnostiqué ou pas, je compte bien continuer mes efforts à être plus bienveillant envers moi-même.
[/quote]
Je ne peux qu'applaudir. :bravo:
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Re: Coin des non-diagnostiqués

Message par mrl »

Ailurine a écrit : dimanche 7 avril 2019 à 18:57 Il y a une nouvelle que j'ai lue récemment qui reprend cette idée. Elle a plusieurs interprétations possibles, mais j'y ai surtout vu l'idée de "brûler" sa peau pour que son véritable soi puisse se libérer à s'exprimer.
Je veux bien le titre s'il te plaît. :)
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Re: Coin des non-diagnostiqués

Message par mjk »

mrl a écrit : mardi 9 avril 2019 à 15:39 Sinon, je ne crois pas qu'on puisse "mentir" aux tests, notamment aux tests filmés en CRA.
Oof j'étais pas au courant; l'angoisse quand même.
Sinon c'est tant mieux, qu'on ne puisse pas "tricher", ça me donnera plus confiance dans le diagnostic.
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Re: Coin des non-diagnostiqués

Message par Ailurine »

mrl a écrit : mardi 9 avril 2019 à 15:41
Ailurine a écrit : dimanche 7 avril 2019 à 18:57 Il y a une nouvelle que j'ai lue récemment qui reprend cette idée. Elle a plusieurs interprétations possibles, mais j'y ai surtout vu l'idée de "brûler" sa peau pour que son véritable soi puisse se libérer à s'exprimer.
Je veux bien le titre s'il te plaît. :)
C'est "Un Rêve de Cendres" de Mélanie Fazi, elle fait partie du recueil Serpentine. Je ne sais pas si elle existe toute seule par contre.

J'ai déjà arrêté de culpabiliser de certaines choses depuis mon diag de SED (par exemple, maintenant, j'accepte plus facilement de demander de l'aide pour me servir, pour me couper mes aliments, pour le ménage etc...). Mais ça n'explique pas tout, j'ai l'impression qu'il me manque encore quelques pièces du puzzle^^
Et pareil, si je passe les tests, je pense que je dirai à mes parents que c'est pour autre chose :mrgreen:
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Re: Coin des non-diagnostiqués

Message par mrl »

Ailurine a écrit : mardi 9 avril 2019 à 18:00
mrl a écrit : mardi 9 avril 2019 à 15:41
Ailurine a écrit : dimanche 7 avril 2019 à 18:57 Il y a une nouvelle que j'ai lue récemment qui reprend cette idée. Elle a plusieurs interprétations possibles, mais j'y ai surtout vu l'idée de "brûler" sa peau pour que son véritable soi puisse se libérer à s'exprimer.
Je veux bien le titre s'il te plaît. :)
C'est "Un Rêve de Cendres" de Mélanie Fazi, elle fait partie du recueil Serpentine. Je ne sais pas si elle existe toute seule par contre.
Ah, Mélanie Fazi ! :love: :love: :love:
Cette nouvelle ne me dit rien, mais je n'ai qu'un recueil et son roman.
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Re: Coin des non-diagnostiqués

Message par Ailurine »

J'adore cette autrice^^ Si tu aimes déjà ce qu'elle écrit, je pense que tu peux foncer sur Serpentine :mrgreen:
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Re: Coin des non-diagnostiqués

Message par Alexgalere »

C'est dans un même état d'esprit que je me situe :crazy:.

Premier rendez-vous bientôt, mais aucune certitude qu'il ne débouche sur quelque chose de concret (procédure diagnostique, autres problèmes psys ou développementaux ...).

S'intéresser au sujet permet de prendre conscience de ce qu'on pense être normal pour tous, mais qui ne l'est pas. On s'identifie à des micro-détails, avec parfois l'impression me concernant que chacun essaye de se rattacher à des particularités que des personnes diagnostiquées TSA constatent dans leur quotidien (moi y compris). Dans ce sens, s'informer fait du bien : ça aide à accepter les différences. Mais ça génère aussi de l'anxiété : biais d'auto-confirmation, possible altération de la qualité d'un éventuel diagnostique ... et possible identification à des éléments qui certes me/nous concernent, mais ne s'expriment pas de cette façon chez moi/nous.

Il y a tout un enjeu personnel à réussir à tirer parti de ce que ces apprentissages sur soi peuvent apporter (pour "conscientiser" des différences-difficultés, trouver des solutions de contournement ...), tout en ne subsumant pas à une catégorie bien plus vide que n'importe quel individu, singulier. Chacun mérite de porter un intérêt pour lui même plutôt que pour lui même "diagnostiqué X ou Y". Entre l'impératif d'une reconnaissance sans doute utile (pour des raisons sociales, médicales, personnelles, administratives) et l'impératif de préserver sa propre subjectivité, sans identification "sèche" à des modèles, se lancer dans ces démarches n'a rien d'évident.

Et même si c'est encore loin pour ceux qui comme moi ne sont pas "entrés" dans la démarche, je me dis qu'au final c'est beaucoup d'efforts pour peut-être peu. Avant, après, il n'y aura d'autre choix que de composer avec ce que nous sommes. Même s'il existe des suivis, accompagnements etc. ... je n'ai pas l'impression que ce soit d'une grande aide, et en plus, ça à l'air presque aussi difficile d'accès que le diagnostic. Et si la démarche en elle-même créait davantage de problèmes que les particularités que la démarche a pour but d'identifier ? :roll:

Chaque jour suffit sa peine, continuons à vivre et apprenons à prendre soin de nous :). Nul besoin d'une étiquette pour ça.

Car en attendant, la vie est dure, et elle le sera sans doute après.

Neurotypique ou neurodivergent, j'essaye de me dire qu'elle l'est de toute façon pour tout le monde :innocent:.
Des doutes par rapport à d'éventuels TSA.
Rendez-vous pris pour le diagnostic (délais longs en revanche).
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Re: Coin des non-diagnostiqués

Message par mrl »

Alexgalere a écrit : mardi 9 avril 2019 à 18:44 Entre l'impératif d'une reconnaissance sans doute utile (pour des raisons sociales, médicales, personnelles, administratives) et l'impératif de préserver sa propre subjectivité, sans identification "sèche" à des modèles, se lancer dans ces démarches n'a rien d'évident.
Pour moi, tu soulèves là un point important.
(désolée pour cette réponse très brève :) )

@Ailurine : Je sais que je peux foncer. Toutes les nouvelles que j'ai lues d'elle sont excellentes.
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Re: Coin des non-diagnostiqués

Message par Ailurine »

mrl a écrit : mardi 9 avril 2019 à 20:42
@Ailurine : Je sais que je peux foncer. Toutes les nouvelles que j'ai lues d'elle sont excellentes.
Toutafey^^ si jamais le processus d'écriture t'intéresse, je te conseille aussi le podcast procrastination, qu'elle animé avec deux autres auteurs d'imaginaire.
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Re: Coin des non-diagnostiqués

Message par mrl »

Ailurine a écrit : mardi 9 avril 2019 à 20:47
mrl a écrit : mardi 9 avril 2019 à 20:42
@Ailurine : Je sais que je peux foncer. Toutes les nouvelles que j'ai lues d'elle sont excellentes.
Toutafey^^ si jamais le processus d'écriture t'intéresse, je te conseille aussi le podcast procrastination, qu'elle a animé avec deux autres auteurs d'imaginaire.
Merci. En ce moment je suis plutôt en off côté écriture (et j'ai déjà un petit passé de novelliste derrière moi, donc je ne suis plus trop en quête de conseils). Mais c'est une activité vers laquelle je me tourne très régulièrement. :mrgreen:
Tu écris, j'imagine, si tu écoutes ce genre de podcast ?
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Re: Coin des non-diagnostiqués

Message par Ailurine »

J'étais justement en train de fouiller dans les archives, mais je n'ai pas trouvé de topic...

Oui, j'écris depuis 14 ans. Je ne suis pas sûre d'aimer l'écriture, bizarrement, je suis vraiment cantonnée dans un.seul univers, que j'adore parcourir ^^ mais j'ai aussi envie qu'il me fiche la paix, et pour ça je suis obligée de l'écrire. J'ai déjà essayé, je n'arrive pas à passer à autre chose... c'est tellement bizarre apparemment que j'ai du renoncer aux forums d'écriture^^ j'ai aussi un blog sur l'imaginaire^^

Pour le.podcast, je n'en retire pas forcément de conseils, mais j'aime bien les écouter discuter de leurs processus respectifs :mrgreen:
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Re: Coin des non-diagnostiqués

Message par mjk »

Alexgalere a écrit : mardi 9 avril 2019 à 18:44 S'intéresser au sujet permet de prendre conscience de ce qu'on pense être normal pour tous, mais qui ne l'est pas. On s'identifie à des micro-détails, avec parfois l'impression me concernant que chacun essaye de se rattacher à des particularités que des personnes diagnostiquées TSA constatent dans leur quotidien (moi y compris). Dans ce sens, s'informer fait du bien : ça aide à accepter les différences. Mais ça génère aussi de l'anxiété : biais d'auto-confirmation, possible altération de la qualité d'un éventuel diagnostique ... et possible identification à des éléments qui certes me/nous concernent, mais ne s'expriment pas de cette façon chez moi/nous.
Je n'aurais pas dit mieux.
Alexgalere a écrit : mardi 9 avril 2019 à 18:44 Il y a tout un enjeu personnel à réussir à tirer parti de ce que ces apprentissages sur soi peuvent apporter (pour "conscientiser" des différences-difficultés, trouver des solutions de contournement ...), tout en ne subsumant pas à une catégorie bien plus vide que n'importe quel individu, singulier. Chacun mérite de porter un intérêt pour lui même plutôt que pour lui même "diagnostiqué X ou Y". Entre l'impératif d'une reconnaissance sans doute utile (pour des raisons sociales, médicales, personnelles, administratives) et l'impératif de préserver sa propre subjectivité, sans identification "sèche" à des modèles, se lancer dans ces démarches n'a rien d'évident.
Je ne peux que concourir et, au passage, je trouve Joseph Schovanec très clair sur ce point dans ses interviews. Cela dit, je pense que la recherche de l'équilibre entre besoin d'appartenance et besoin d'affirmer son individualité est l'apanage de tout un chacun et n'est pas limité à ceux qui s’interrogent sur leur "neuro-atypie" (où ceux pour qui elle est confirmée).
Alexgalere a écrit : mardi 9 avril 2019 à 18:44 Et même si c'est encore loin pour ceux qui comme moi ne sont pas "entrés" dans la démarche, je me dis qu'au final c'est beaucoup d'efforts pour peut-être peu.
Pour éviter ce sentiment, j'essaie de ne pas trop faire d'efforts justement =). Depuis que mon RDV est posé, j’attends passivement. Pour la suite, je ne compte pas me battre pour quoi que ce soit, peu importe le verdict car comme tu le dis si bien:
Alexgalere a écrit : mardi 9 avril 2019 à 18:44 Avant, après, il n'y aura d'autre choix que de composer avec ce que nous sommes.
Alexgalere a écrit : mardi 9 avril 2019 à 18:44 Et si la démarche en elle-même créait davantage de problèmes que les particularités que la démarche a pour but d'identifier ? :roll:
Pour une fois, je pense que c'est un aspect qui dépend plus de nous que de l'extérieur. En tout cas du point de vue de mon profil que je considère "pas trop galère".
Alexgalere a écrit : mardi 9 avril 2019 à 18:44 Car en attendant, la vie est dure, et elle le sera sans doute après.
Neurotypique ou neurodivergent, j'essaye de me dire qu'elle l'est de toute façon pour tout le monde :innocent:.
Apprécier la dureté de la vie c'est donner la possibilité à la compassion de s'exprimer envers tous, neuro-typiques ou non. On est quand même tous dans le même bateau à la fin: il y a la naissance, puis un grand mystère, puis la mort.
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Re: Coin des non-diagnostiqués

Message par neige blanche »

Déja, pour moi, un profil cognitif n'est pas une "identité" ; en tout cas, ce n'est pas comme ça que je me définis
(si je pouvais me définir ^^)
C'est plutôt un éclairage, une pièce du puzzle...

En ce qui concerne les diagnostics, je suis très perplexe.
Pour le peu que j'ai vu du monde des psy, j'ai toujours eu des réserves sur leur approche :shock:
Expérience personnelle (ado : rendez-vous forcé pour mutisme et troubles alimentaires, puis traitement forcé contre la dépression)
ou amis, hospitalisés en HP pour diverses raisons avec qui j'ai eu un aperçu des "méthodes" utilisées

Par la suite, j'ai travaillé avec des enfants avec diagnostic : enfant diagnostiqué avant 3 ans pour TSA, se révèle à 6 ans sans plus aucune caractéristique, alors qu'un autre clairement asperger dans toute sa splendeur :D et sans trouble a un diag de TED, je passe sur le diag de TDAH, qui semble être un gros fourre tout indifférencié.
Toujours des garçons, étrangement :innocent:
Ou les ados en phobie scolaire qu'on gave de cachets (plusieurs dans mon entourage)
Une amie a un fils qui vient d'avoir le diag de SA au bout de 2 ans. C'est plus elle qui est contente, parce qu'il va pouvoir être aidé au lycée et coaché pour plus tard, mais lui ne le prend pas très bien : il se sent dévalorisé et catalogué de façon arbitraire

L'impression que rien n'est vraiment au point, ni précis, même si c'est mieux que rien.

En ce moment, je suis des cours de psychologie cognitive,
et la prof (psy avec des "dys" elle-même) affirme que tous les tests qui existent datent d'il y a 50 ans, qu'aucun ne tient compte des découvertes (récentes) en neuro-sciences
Son avis est qu'il faudrait au moins utiliser la théorie des intelligences multiples pour mettre au point des moyens d'évaluation plus efficaces;
bah moi, je suis totalement ok, si qq'un connait des tests basés sur les travaux d'Howard Gardner, je veux bien les passer :love:
parce que c'est vraiment la seule approche (connue de moi) qui me semble valable.
Modifié en dernier par neige blanche le mercredi 10 avril 2019 à 10:14, modifié 1 fois.
Atypique perchée avec phobie sociale à peu près bien vécue
(Sans diagnostic)
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pimpoline
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Re: Coin des non-diagnostiqués

Message par pimpoline »

Merci pour l'ouverture de ce sujet, bonne idée! J'ai l'impression de me lire dans quasiment chacun de vos messages.

Je me retrouve bien dans le message de @mjk : pas de dépit + oscillations entre diagnostic envisagé comme positif ou non + pas envie de m'identifier de trop (si j'ai bien retenu).
Je me retrouve aussi tellement dans les messages de @neigeblanche et d'@evie!
Je rejoins pleinement le message d'@alexgalere, j'essaie moi aussi de ne pas me centro-centrer :mrgreen: en faisant de cette éventuelle nouvelle donnée un fondement de mon identité. Oui oui et oui, la question cruciale est bien celle du besoin d'appartenance mêlé à celui de la reconnaissance individuelle. Je vois ça comme un problème de contenant pas adapté: on fait partie d'ensembles dans lesquels on ne se sent pas à l'aise, et on aimerait être contenu avec d'autres dans un espace qui respecterait quand même notre essence. Je crois que c'est les dimensions qui ne sont pas adaptées: on est forcément toute sa vie très seul et pourtant entouré par les autres. Le fait de ressentir un fossé et de ne pas pouvoir lier ces deux états, passer de l'un à l'autre en s'y sentant bien, est la source de mon malaise.
lulamae a écrit : dimanche 7 avril 2019 à 11:48 C'est simplement que je n'ai pas trop envie d'essayer de comprendre complètement à fond des trucs qui finalement ne me concerneraient pas. On n'a pas de toute façon les mêmes manifestations du TSA, et, si je reconnais une familiarité très nette quand je suis avec des autistes (c'est vraiment ça, j'ai l'impression d'être "en famille", avec ma famille paternelle, mon frère ou ma soeur), je ne me reconnais pas dans tout, et j'ai des particularités que d'autres n'ont pas (surdité par exemple).
Ce qui me manque dans le diagnostic, et rend difficile l'attente, c'est que j'ai l'impression que ça expliquera pourquoi je n'arrive plus à faire confiance aux gens, même en amitié. En m'autorisant désormais à être moi-même, je développe zéro tolérance envers les manquements humains, les maltraitances psychologiques (manipulation, chantage affectif). Je déprime en présence de personnes qui du jour au lendemain ne m'adressent plus la parole sans me dire pourquoi, ça me fait partir en vrille, surtout quand je fais l'effort d'expliciter ce que je ressens, alors que ça m'est difficile, et que je demande explicitement de clarifier les choses. A noter que je parle de relations IRL, pas de personnes du forum !

Je crois qu'en fait, je vais être déçue si j'attends que le diagnostic m'aide à ne plus avoir ce type de problème, et il faudrait que je m'y prépare psychologiquement... Que j'aie un TSA ou autre chose, je ne pourrai pas empêcher que certaines personnes ne fassent jamais l'effort d'expliciter leurs réactions, même quand on en a besoin, qu'on le demande. Et j'appelle ça jouer avec mes sentiments, et ne pas respecter mes demandes. Ou alors, qu'on me dise qu'on n'en est pas capable, qu'on m'explique quoi faire.

Bon, j'aurais pu tout aussi bien poster ces deux derniers paragraphes dans "juste pour gueuler", mais si vous me dites, les non-diagnostiqué(e)s, que vous pouvez aussi être concerné(e)s par ce type de difficultés, je me sentirai moins seule !
Je fais ma fainéante, je copie-colle. :mryellow: Oh oui je suis concernée, mot pour mot! Mais pour moi c'est quand même grandement lié à ma confiance en moi: si j'étais plus sûre de moi, que j'attendais moins des autres, alors je serais plus détachée lorsqu'ils disparaissent sans raison. J'ai un équilibre à trouver à ce niveau. Je ne serai bien sûr jamais indifférente, je ne me leurre pas. Mais en projetant moins au départ sur les autres et en me sentant libre moi-même de ne plus les voir si j'ai envie, je crois que ça me ferait moins mal. Bref pour moi il est basiquement question de sécurité affective que je ne réussis pas à bâtir de moi-même pour moi-même.
Mais je suis comme toi hein, ça me rend dingue de ne pas comprendre. Ce n'est même pas pour la personne elle-même, c'est juste pour le principe. (ah je pourrais râler des heures durant sur ce sujet, tellement ça me dépasse et m'horripile).

1 an bientôt pour la restitution: :shock: :crazy: :yawn: C'est de la maltraitance à ce stade non? Moi qui attends mon RDV en novembre, je n'ai même pas essayé d'anticiper une date de résultat, sinon j'abandonnerais illico je crois.

Comme toi je ne veux pas me plonger dans le sujet pour rien, j'ai surtout besoin de me laisser vivre. Je n'ai plus le temps ni l'âge pour me chercher. Simplement, depuis que j'ai lu quelques descriptions, je ne lésine plus sur les adaptations. C'est simple: en faisant comme si j'étais diagnostiquée, j'agis en conséquence pour me faciliter la vie. Et du coup il y a des choses qui vont mieux.

Le temps est tellement long avant de pouvoir consulter, que je ne sais plus trop ce que j'attends du diagnostic. J'ai juste envie de pouvoir parler à quelqu'un de choses que je n'ai jamais dites (parce que je ne soupçonnais même pas que les autres pouvaient fonctionner différemment sur certains points), d'être entendue et pas juste écoutée. Avoir quelqu'un en face qui sait vraiment de quoi je parle.
ça serait quand même la première fois.
Parce qu'au début, il y a longtemps... quand je disais que j'avais une phobie sociale, la personne lambda me disait "mais non, tu es juste très timide".
Quand bien plus tard, je disais à des HPI que j'avais du mal à rester en leur compagnie aussi longtemps (bref je leur exposais la théorie des cuillers de manière détournée), ils ne comprenaient pas ma fatigue. (y a-t-il d'autres HPI sur ce fil?)

Donc le sentiment de ne jamais fonctionner comme les autres, ça devient pesant.
Comme Evie, tant que j'évite tout va bien évidemment - une illusion.
Mais le souci c'est qu'il faut bien vivre dans le monde extérieur de temps en temps. Et aussi que les autres veulent toujours trouver des points communs parce que ça les rassure, ils ont un instinct grégaire de ouf. Moi aussi sûrement, mais ce besoin n'a jamais été bien assouvi, je me suis trop habituée à m'adapter et à voir les autres comme toujours différents de moi. Je crois qu'à force c'est ça aussi qui fait que je fais moins d'efforts pour connaître la vie des gens, m'intéresser aux trucs de surface les concernant: je sais d'avance que ça n'ira pas bien loin et je n'ai pas l'énergie de faire comme si on allait pouvoir se rapprocher. D'où certainement une distance que les gens ressentent en ma présence, pourtant j'aime les gens, mais ce qui m'intéresse c'est ce qu'ils ont dans les tripes et ça leur fait peur de se dévoiler comme ça directement.

Au final j'attends surtout du diagnostic qu'il me permette de m'autoriser à me reposer, comme pas mal d'entre vous. Parce que j'avoue que je suis fatiguée en fait... et l'après, je n'y pense pas parce que je sais qu'il n'y a rien de prévu. Je sais que je devrai continuer à me débrouiller seule, j'espère juste trouver un psy compétent, spécialisé ou non, pour souffler de temps en temps.
TSA HPI