hazufel a écrit : ↑mardi 12 mars 2019 à 12:27
Geogaddi a écrit : ↑lundi 11 mars 2019 à 20:58
J'ai eu il y a quelques jours rdv avec un médecin spécialisé TSA ET HPI (avec ou sans autisme), qui m'a confirmée que malgré le fait que le QIT n'atteigne pas 130, j'avais bien un fonctionnement HPI.
Il y a un truc que je pige pas. C'est quoi un fonctionnement HPI, si ce qui détermine n'est pas atteint (QIT >130) ?
Geogaddi a écrit : ↑lundi 11 mars 2019 à 20:58Ont été données comme raisons ma très grande facilité à m'adapter aux normes sociales, la compréhension des métaphores, des images dès le plus jeune âge, la sociabilisation etc.
Pourquoi indiquer fonctionnement HPI dans ce cas ?
Il me semble que beaucoup de gens ont ces capacités sans avoir un QIT > 130 ?
D'après le psychiatre, avoir un Syndrome d'Asperger sans HPI aurait été censé me poser bien plus de problèmes, notamment prendre les choses littéralement, avoir du mal à comprendre les expressions imagées (ce qui ne m'est quasiment jamais arrivé). Qqun de neurotypique peut faire ça spontanément, mais qqun avec un TSA plus difficilement, surtout avec plusieurs facilités "cumulées". Le HPI notamment en verbal où je plafonne en vocabulaire et quasiment pareil en similitude explique pour lui le fait que j'aie pu m'en sortir à ce niveau-là.
Geogaddi a écrit : ↑lundi 11 mars 2019 à 20:58
hazufel a écrit : ↑mardi 12 mars 2019 à 12:27
Le TSA est malgré tout retenu car très gros pb de fonctions exécutives, stéréotypies (surtout flapping apparemment plutôt "caractéristique" de l'autisme même si pas que), intérêts restreints, sociabilisation certes mais très grande fatigabilité et tout est intellectualisé, il n'y a pas de compréhension innée des implicites et codes sociaux.
Il y a un truc que je ne comprends pas bien, comment se juxtaposent "de très gros pb de fonctions exécutives" et "une très grande facilité à m'adapter" ?
Tes difficultés de fonctions exécutives ont été mesurées avec quel outil ? c'est intéressant de le savoir, car peu les évaluent. De plus, tu as un IMT à 120, c'est une partie des fonctions exécutives.
Les fonctions exécutives ont été évaluées par les entretiens + la WAIS. L'IMT est à 120 mais hétérogène, j'ai un très bon score en mémoire des chiffres, mais un score dans la norme en arithmétique, où j'ai rencontré notamment des grosses difficultés au moment de calculer mentalement avec plusieurs informations à retenir à la suite. Pour la psy qui m'a fait passer le test, le fait que j'aie buté particulièrement à cet exercice montre une difficulté à retenir plusieurs consignes à l'oral d'une part. J'ai aussi un IVT dans la norme où j'ai été assez lente sans faire d'erreurs, pour elle "caractéristique du syndrome". Elle note également une légère latence dans mes interaction pour pouvoir interpréter les signaux sociaux. A cela s'ajoute l'anamnèse faite avec ma mère, où on a reporté un quotidien dans lequel j'oublie systématiquement de faire beaucoup de choses (alors que j'ai excellente mémoire à long terme, donc c'est vraiment un pb "d'organisation"), où je semble distraite et désorganisée (alors que moi intérieurement je sais que ce n'est pas le cas). Il est aussi noté dans mon dossier scolaire (j'ai fait pas mal d'aller-retours chez les psy scolaires qui ne trouvaient pas ce que j'avais, j'avais au moins 3 ans d'avance mais à côté de ça j'étais très immature, très tête en l'air, très indépendante...) "précocité intellectuelle avec suspicion de troubles de l'attention". Le TDAH n'a pas été retenu lors du bilan adulte cependant. Concernant le test de QI passé enfant, l'ICV est quasiment identique à celui adulte, en revanche je ne passe pas du tout 130 en IRP, mais vu que j'étais quand même très en avance, la précocité avait quand même été retenue par la psy scolaire, à tort ou à raison, je ne sais pas. Mais du coup, les problèmes de fonction exécutive sont pour le coup à la fois visibles lors de la passation, mais également quand on regarde tout le dossier depuis la petite enfance en fait.
Par "facilités à m'adapter" j'entendais au changement. J'ai par exemple pas du tout été perturbée par un déménagement à 11 000km de chez moi où j'ai dû faire face à beaucoup de choses seule. Enfin, j'étais très stressée bien sûr mais comme un peu tout le monde pour un tel changement de vie j'imagine, mais au quotidien j'ai pu m'adapter à mon ENVIRONNEMENT, voilà. J'avais toujours du mal à me gérer au quotidien, mais j'ai pas été "dépaysée", on va dire ça comme ça, et j'ai pris le pli du fonctionnement du pays très vite.
hazufel a écrit : ↑mardi 12 mars 2019 à 12:27
Enfin, je comprends pas non plus cette juxtaposition
Geogaddi a écrit :[...]Ont été données comme raisons ma très grande facilité à m'adapter aux normes sociales, la compréhension des métaphores, des images dès le plus jeune âge, la sociabilisation
avec
Geogaddi a écrit :[...]il n'y a pas de compréhension innée des implicites et codes sociaux.
Comment peut-on comprendre dès le plus jeune âge si on ne comprend pas de façon innée ?
C'est juste pour comprendre, parce que là
Désolée, j'ai tendance à partir dans tout les sens et à beaucoup trop parler, du coup j'essaye de restreindre au maximum et ça donne des paroles peu claires, confuses, mélangées. Je voulais dire qu'en gros:
Métaphores, expressions imagées, sous-entendus littéraires: inné, aucun effort d'apprentissage, voire facilités, c'était un point fort à l'école.
Implicites SOCIAUX (ennui, drague, reproche, incitation etc) : intellectualité et imité. La compréhension des codes est certes rapide, mais tout est intellectualisé, imité. J'ai pu donner aux deux psy une tonne d'exemple de situation où j'étais passée totalement à côté de ce que la personne voulait, ou des réactions complètement inappropriées ou jugées impolies.
En gros pour tenter d'expliquer un peu, au moment de me faire diagnostiquer j'étais un peu au pied du mur, car je ne pensais pas être autiste car même s'il y avait un décalage, je trouvais que je m'en sortais plutôt bien, notamment socialement (je pensais que tout le monde était épuisé, tout le monde imitait, tout le monde était sans cesse dans l'anticipation et l'intellectualisation de chaque interaction, je pensais que tout l'humanité faisait ça), mais à côté de ça, j'étais considérée comme soi-disant précoce, mais toute ma scolarité on a trouvé que "oui précoce, mais y a un truc 'en plus' " (et ils n'ont jamais réussi à mettre la main dessus, jusqu'à aujourd'hui).
Le fonctionnement HPI a été retenu par le psy car je ne sais pas si je l'ai dit, mais l'indice global (bien qu'invalide) est à plus de 125 (je ne sais plus si je l'ai écrit désolée, j'évite de donner trop de détails chiffrés car je veux pas que des proches qui pourraient passer me reconnaissent), alors que j'ai un trouble anxieux avéré, que je n'avais pas dormi de la nuit avant la passation, et que j'ai le TSA. Pour lui, pour que j'arrive à ce score malgré tous ces caractéristiques (bien que le chiffre soit invalide), ça montre quand même des capacités proche du HPI. A cela s'ajoute mon fonctionnement et mon historique familial (HPI dans la famille), sans rentrer dans les détails de mon enfance. Et enfin les difficultés compensées du TSA. J'ai aussi plusieurs items dans chaque indice (sauf IVT) qui sont dans la courbe HPI voire qui plafonnent. Donc selon le psy, au regard de tous ces éléments, de mon comportement etc, j'ai bien un fonctionnement HPI, ce qui explique pourquoi j'arrive à réussir des entretiens d'embauche sans pb, à avoir des bons résultats scolaires en communication (intellectualisé), à passer pour invisible socialement, mais pourquoi j'ai malgré tout du flapping, des pb exécutifs, des intérêts restreints très envahissants, une grosse fatigabilité sociale, des hypersensorialités, des shutdowns, etc, bref, tout l'éventail de ce qu'on pourrait retrouver dans un TSA.
Désolée pour les explications confuses
Femme, 24 ans, IDF. Diagnostiquée autiste en février 2019.