Parler de l'autisme au travail : vos expériences

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Number7
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Parler de l'autisme au travail : vos expériences

Message par Number7 »

Bonjour,

Voilà, je suis actuellement sur deux mi-temps, un en secrétariat et un en bibliothèque. Mon dernier contrat de travail, en bibliothèque, a duré un an et demi et a été profondément traumatique, tant en terme de discrimination que de harcèlement moral ou exigences surréalistes. J'avais mentionné mon autisme après m'être entendue dire lors de mon entretien de notation que j'étais, en gros, "excellente partout sauf dans le social" et avais entamé des démarches pour obtenir un diagnostic et une RQTH. Les démarches ont pris trop longtemps à leur goût et ils ne m'ont pas stagiairisée dans la fonction publique, alors qu'ils m'avaient fait une promesse verbale pour m'empêcher de dire "oui" à un concours public que j'avais réussi dans un tout autre domaine.

Bref, bref, je me montre extrêmement méfiante à l'idée de parler de mon autisme après cette expérience, mais force est de constater que je vis un stress permanent et que j'aurais fort besoin d'accommodations au quotidien, ne serait-ce que la possibilité d'avoir quelqu'un qui prenne la peine de répondre aux mails que j'envoie pour obtenir les informations dont j'ai besoin afin de poursuivre mon travail (et pas à la volée et sans être très claire, comme cette personne m'a fait le coup la dernière fois) et un meilleur accompagnement pour mon poste en secrétariat, où je n'ai aucune expérience et où je me retrouve démunie face à des délais à tenir pour des procédures que je ne maîtrise pas.

J'ai été directement stagiairisée dans la fonction publique, il ne s'agit pas d'un simple CDD, je n'ai donc aucune envie de laisser passer cette chance, malgré les conditions difficiles de travail, surtout après être sortie d'une année complète de chômage :arrow: . Les personnes de mon entourage qui sont au courant de ma situation m'ont conseillé de ne pas en parler, en particulier ceux qui travaillent également en partenariat avec la mairie qui m'emploie et qui connaissent donc bien le personnel qui est chargé de faire le lien avec la bibliothèque.

Seulement voilà, gros meltdown hier, que j'ai contenu tant bien que mal et qui m'a fait m'effondrer de sommeil sitôt de retour à la maison, les retombées aujourd'hui et un autre meltdown qui commence à monter à cause du bruit, du stress dû au manque d'accompagnement et des délais urgents à tenir qui ne dépendent pas que de moi et contre lesquels je ne peux rien faire, puisque j'ai déjà accompli ma partie du travail :innocent: . Je me sens épuisée et à bout de nerfs, mais je suis terrifiée à l'idée qu'ils puissent utiliser mon diagnostic contre moi, d'une façon ou d'une autre, comme ça avait été le cas dans mon précédent travail.

Résultat, je viens vers vous pour vous demander ceci : est-ce que vous êtes "open" par rapport à votre diagnostic dans votre travail ? Si oui, quelles sont vos expériences et pensez-vous qu'il vaut mieux garder le secret ou en parler ?

Merci d'avance. Désolée si je suis un peu embrouillée, je sors tout juste d'une énorme crise de larmes et je suis encore un brin confuse...
Diagnostiquée Autiste et Syndrome d'Asperger en 2018
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Benoit
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Re: Parler de l'autisme au travail : vos expériences

Message par Benoit »

Il y a un point clé comme on dit en anglais, beaucoup de gens pensent que "le suivi de l'autisme" ça consiste pour les autistes à aller se faire suivre (chez un psy, etc) plutôt que de remettre en question leur propre comportement à eux, je pense qu'on est en plein dedans.
Bref, bref, je me montre extrêmement méfiante à l'idée de parler de mon autisme après cette expérience, mais force est de constater que je vis un stress permanent et que j'aurais fort besoin d'accommodations au quotidien, ne serait-ce que la possibilité d'avoir quelqu'un qui prenne la peine de répondre aux mails que j'envoie pour obtenir les informations dont j'ai besoin afin de poursuivre mon travail (et pas à la volée et sans être très claire, comme cette personne m'a fait le coup la dernière fois) et un meilleur accompagnement pour mon poste en secrétariat, où je n'ai aucune expérience et où je me retrouve démunie face à des délais à tenir pour des procédures que je ne maîtrise pas.
Les 'aménagements de poste' qui nécessitent que d'autres personnes changent de comportement, c'est quelque de chose de très hypothétique.
Les personnes de mon entourage qui sont au courant de ma situation m'ont conseillé de ne pas en parler, en particulier ceux qui travaillent également en partenariat avec la mairie qui m'emploie et qui connaissent donc bien le personnel qui est chargé de faire le lien avec la bibliothèque.
Combiné avec ce qui précède, cela donne une bien mauvaise impression de l'environnement en question.

TLDR; J'ai l'impression que tu attends surtout des changements chez autrui, et que l'autrui en question est plutôt du type non réceptif. Les chances que ces personnes changent sont zéroissismes à mon avis.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)

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Flower
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Re: Parler de l'autisme au travail : vos expériences

Message par Flower »

Pour demander des aménagements, tu n'as pas besoin d'évoquer l'autisme auprès de tes supérieurs hiérarchiques directs, car dans le public cela passe uniquement par la médecine du travail (en tout cas d'après mon expérience). En revanche en période de stage, ça peut être mal perçu effectivement... Et surtout, les possibilités sont assez limitées et aucun médecin ne pourra t'obtenir un aménagement qui consiste à bien te communiquer les informations dont tu as besoin pour ton travail. Comme le dit bien Benoît, on ne peut pas forcer les gens à s'adapter et si tu te rends déjà compte qu'il n'y a pas de volonté à aller un peu vers toi, c'est peine perdue de parler d'autisme.

En revanche cela peut quand même être une idée de parler de tes difficultés (stress, manque d'informations et de connaissance des procédures) au médecin du travail. Pas forcément dans l'objectif de demander des aménagements officiels mais pour avoir des conseils comment mieux gérer ces difficultés en attendant ta titularisation, voire des possibilités de formation. Normalement les médecins de prévention sont censés bien connaître l'administration qu'ils couvrent et donc d'avoir aussi ce genre d'information (ou de pouvoir les obtenir sans que tu sois en cause).
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
fofie
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Re: Parler de l'autisme au travail : vos expériences

Message par fofie »

bonsoir à vous tous !

Certe je ne suis qu'en cours de diagnostic mais je viens apporté ma petite contribution...

Mon expérience est diamétralement opposée à la tienne ...je "plante le décors": je suis infirmière dans une clinique depuis prés de 25 ans

Avant LA discussion : bien que parfois considéré comme étrange (quand le masque tombé) j’étais vraiment bien intégré dans une équipe bienveillante , il y avait parfois quelques bug/ remise a plat avec discutions mais malgré cela j’étais "étiqueté" comme particulièrement performante tant par mes collègues que par mes cadres, pas d’aménagement particulier ...

Apres LA discussion : d'abord elles n'ont pas du tout étaient surprise ...le rêve ....encore plus de bienveillante voire même protectrice , certaines d'entre elles se sont montrées franchement curieuses (dans le bon sens du terme) se sont documentées, et sembles bien comprendre mes bizarreries , j'ai même droit à quelques "taquineries", j'ai pas d’aménagement mais lors de situation trop compliquées pour moi elles prennent le relais...., me rappelle parfois qu'il est l'heure de manger ( je pourrais tres facilement sauter un repas) ou bien que je semble epuisé et qu'il est temps que je me pose un peu ...

Apres je pense que le fait de travaillé dans le médical change la donne ....

voilà !
bonne soirée
en cours de diagnostic
RDV CRA courant 2019 enfin....j’espère !!
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Benoit
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Re: Parler de l'autisme au travail : vos expériences

Message par Benoit »

Ton témoignage vient plutôt renforcer ce dont on parlait.

Les personnes bienveillantes le seront toujours (parfois maladroitement) après une annonce.
Les "autres" seront toujours "autres" après, si ce n'est pire.

Du coup l'annonce n'apporte pas grand chose, le problème c'est de trouver un environnement bienveillant et le diagnostic n'y donne aucun droit (helas).
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olivierfh
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Re: Parler de l'autisme au travail : vos expériences

Message par olivierfh »

Benoit a écrit : mercredi 13 mars 2019 à 22:44le problème c'est de trouver un environnement bienveillant et le diagnostic n'y donne aucun droit (helas).
Dans mon cas c'est bien le diagnostic qui a fait que la direction locale m'a trouvé un autre poste, théoriquement pour qu'il me soit plus adapté mais en fait aux tâches très semblables et c'est peut-être le simple fait de changer d'environnement (ou leur choix de cet environnement-là) qui a fait qu'il est nettement plus bienveillant à ce qu'il me semble (pour l'instant et ça reste à confirmer car je ne me rends pas forcément compte de tout).
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
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Benoit
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Re: Parler de l'autisme au travail : vos expériences

Message par Benoit »

Ils n'avaient aucune obligation de le faire, c'est là mon propos.

C'est logique et évident, surtout pour des autistes, que mettre des gens dans des bonnes conditions est positif bien au delà de la RSE, ça n'empêche pas qu'il y a des gens qui croient savoir s'occuper des personnes en situation de handicap ou d'autistes et ne sont absolument pas sensibles à ça.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)

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Re: Parler de l'autisme au travail : vos expériences

Message par misty »

Number17 a écrit :Résultat, je viens vers vous pour vous demander ceci : est-ce que vous êtes "open" par rapport à votre diagnostic dans votre travail ? Si oui, quelles sont vos expériences et pensez-vous qu'il vaut mieux garder le secret ou en parler ?
Pas envie d'évoquer mon cas perso (qui est assez semblable au tien, et dans le même domaine), mais tout ce que je peux te dire c'est que si as la RQTH tu as droit à un accompagnement pour t'aider sur ces questions et éventuellement former/négocier avec ton employeur. En général ils déconseillent d'ailleurs de mentionner le diagnostic tel quel, et sont formés pour sensibiliser la hiérarchie/collègues à tes particularités sans évoquer le trouble.
Tu peux te faire prescrire ça par Cap Emploi (tu es en emploi précaire donc même si un suivi est injustifié pour le moment ça ne les empêche pas de faire des prescriptions/orientations), ou dans certaines régions tu peux y accéder directement. Je pense que tu devrais te renseigner, parce que leur aide sera bien plus pertinente et éclairée que celle que tu trouveras sur un/des forums. Même avec les meilleures intentions on ne peut pas vraiment conseiller avec si peu d'éléments, et surtout on n'est pas formés pour (eux si).
Mis à part ça, bien discerner ce qui relève de ta problématique à toi de ce qui t'est "infligé" par ton environnement de travail me semble la 1ère chose à faire. D'ailleurs c'est sans doute ce que t'évoquera en 1er un intervenant habitué à ces situations.
*Diag TSA*

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Re: Parler de l'autisme au travail : vos expériences

Message par Flower »

Je suis plutôt d'accord, sachant que j'ai eu la chance de me retrouver assez longtemps dans des environnements plutôt bienveillants, et peut-être aussi plus aptes à accepter les différences (quand on travaille dans des équipes multiculturelles, c'est assez utile quand même). Si j'avais continué là-dedans, je n'aurais peut-être jamais pensé que je pourrais être autiste, parce que finalement ça allait.

Toute la difficulté consiste à "sentir" si l'environnement est bienveillant ou pas, ou au moins s'il y a des gens ouverts à la recherche d'une solution (comme dans le cas d'olivierfh). Quand on dit qu'a priori, les autistes peuvent faire tous les métiers, c'est un peu l'élément décisif: ils peuvent tout faire si l'environnement est suffisamment bienveillant pour rattraper/dépasser les bourdes ou alléger certaines difficultés.

Après je n'exclus pas que parfois, le fait de savoir puisse aider - je sais que mon copain a plus de facilités à mettre dans le bon contexte des remarques qui pourraient être blessantes parce qu'il sait que je suis autiste. J'en avais aussi parlé à un collègue qui du coup ne m'a pas plus poussé pour que j'affronte certaines situations difficiles parce qu'il a compris que ce n'était pas une question d'apprentissage et que m'y exposer ne m'aidait pas. Mais voilà, ce collègue était quelqu'un de très gentil à la base, et quand il me poussait au départ, c'était justement pour m'aider.
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Re: Parler de l'autisme au travail : vos expériences

Message par user3571 »

Expériences en cabinet d'expertise comptable dans un cabinet à taille humaine et chez kpmg

-Dans le premier l'experte comptable a bien compris le truc mais le chef comptable lui était complètement à la ramasse. Il voyait que j'étais accrocheur et bosseur mais pour me voir me retrancher dans le bureau des stagiaires en pleine saturation visuelle et auditive, me gratter la peau à plusieurs reprises quand le téléphone n'arrétait pas de sonner. Mon maître de stage et moi même l'avons relancé à plusieurs reprises pour m'emener en clientèle, Monsieur n'a jamais réussi à le faire. J'imagine assez aisément que quand son boss cherchait quelqu'un en contrat d'alternance, il as pas eut le réflexe d'envoyer mon cv pour que je puisse^être reçu, c'était un petit jeune tout juste bachelier qui préparait son DCG en alternance. Paraît il qu'il le transmettrait aux clients.

-Dans le deuxième j'étais en entreprise locale. Bon pour faire simple dans mon petit costard ressemblant à hitman, se cachait quelqu'un terriblement anxieux de ce qu'il voyait entre les collaborateurs tout le temps pris, l'expert comptable pris tous les quatres matins et qui me forçait de ne rien dire. Après trois jours, le pot aux roses à été sortie. Comme il le dira à ma maman médeçin du travail pour cette société à l'époque, il ne savait pas comment s'y prendre avant de trouver mon mode d'emploi. Il a passé néanmoins du temps pour que je ponde un mémoire correct pour avoir mon DCG. Par contre en me disant qu'il n'avait pas de mission pour moi, devinez qui était embauché en contrat d'alternance mais qui n'avais même pas valider son DCG? Bah mon camarade qui avait plus de contact en clientèle. Des années que j'ai passé ensuite à leur envoyer des lettres de motivation, à joindre leur mission handicap, à faire jouer une marraine de la cgpme pour me faire recruter dans d'autres bureaux: l'expert n'a jamais voulu. Motif jamais avouée: je ferais fuir toute la clientèle!

-Meilleur expérience en alternance au service entreprises à la banque de france à Limoges. Plantage complet au concours de secrétaire comptable, c'est allé jusqu'à des protestations de mon médeçin du travail, le jury n'a jamais voulu se mettre en cause. 5/20 sans préparation intensive pour un classement de sixième/15, 6/20 pour un classement de septième/20 à la préparation précédente avec cette fois du coaching. Un jurry qui était sceptique sur ma prestation et voulait pas de moi.

-Concours dgfip contrôleur externe 2ème classe 2015: aménagements pour l'écrit ( tiers temps, salle à part). pas d'aménagement pour l'oral, préparation intensive pendant un mois complet, médication sous propanolol: 12.75/20. 498ème/548 sur liste principal. titularisé depuis le 1er octobre 2017.

Une anecdote avant que je rentre à l'école des finances publiques: j'avais fait diffusé mon cv sur monster, cadreemploi, l'apec, sans préciser la rqth ni l'autisme. J'ai reçu tenez vous bien cinqs propositions d'entretien pendant le mois de mars 2016 alors que l'an dernier j'en avais aucun par ce canal. Pour un volume de trentes cv et lettres de motivations envoyées.

Je me souviens aussi d'une candidature que j'avais envoyé pour un poste de collaborateur comptable chez un cabinet anglo saxon parisien. Une candidature en précisant mon autisme en 2015 resté sans réponses et une autre en 2016 sur un poste identique en insistant dans ma lettre de motivation mon intérêt pour les normes comptables internationales. J'avais même envoyé un email d'accroche en anglais à l'intention de la recruteuse. Il a fallu que je lance une saisine du défenseur des droits pour me faire dire que si je n'était pas choisit c'était à cause de mon expérience professionnelle supérieure à un an ( le gérant du cabinet s'est même pas rendu compte que j'avais trafiqué les dates et la durée des expériences) alors que l'annonce voulait des candidats ayant moins d'un an d'expérience. Signalement de cette boîte à la direct, j'ai jamais d'ailleurs eut de retour .

Voilà voilà. je ne parle pas bien sûr des entretiens avec des experts comptables ou une m'a rit au nez quand je lui demandais des questions très précises et qu'elle comprenait pas le pourquoi de mes questions ni d'un autre qui m'expliquait avoir racheté le cabinet y'a un tout juste et avoir du se séparer des trois/quarts des salariés qui ne partageait pas leur vision. c'était à Neuilly plaisance, en plein travaux. Un grand plateau avec des salariés qui te font une tronche d'enterrement sans à peine un bonjour. Un expert comptable qui te fait rentrer dans son bureau et puis te dit d'attendre pendant qu'il fait autre chose. Qui te pose des questions techniques sur des notions vues il y'a des années et que t'essaie de répondre tant bien que mal en avouant que tu te souviens plus vraiment des dates mais que t'arrive à lui expliquer la logique fiscale de la déclaration de l'imposition sur les sociétés. A un moment il te fait la remarque sur ta façon de communiquer, que faudra gérer ça.

Une année plus tard, je n'ai plus jamais voulu parler d'autisme en situation professionnelle; je voulais une place peu m'importait de mentir un peu pour l'avoir.
Diagnostique autiste par le CRA en mars 2009

Si vi pacem, para bellum

Traduction Latine: Si tu veux la paix, prépare la guerre

Contrôleur des finances publiques 2ème classe en trésorerie municipale.

Adepte de la course à pied.
oreo64
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Re: Parler de l'autisme au travail : vos expériences

Message par oreo64 »

Controleur a écrit : samedi 16 mars 2019 à 19:42 Expériences en cabinet d'expertise comptable dans un cabinet à taille humaine et chez kpmg

-Dans le premier l'experte comptable a bien compris le truc mais le chef comptable lui était complètement à la ramasse. Il voyait que j'étais accrocheur et bosseur mais pour me voir me retrancher dans le bureau des stagiaires en pleine saturation visuelle et auditive, me gratter la peau à plusieurs reprises quand le téléphone n'arrétait pas de sonner. Mon maître de stage et moi même l'avons relancé à plusieurs reprises pour m'emener en clientèle, Monsieur n'a jamais réussi à le faire. J'imagine assez aisément que quand son boss cherchait quelqu'un en contrat d'alternance, il as pas eut le réflexe d'envoyer mon cv pour que je puisse^être reçu, c'était un petit jeune tout juste bachelier qui préparait son DCG en alternance. Paraît il qu'il le transmettrait aux clients.

-Dans le deuxième j'étais en entreprise locale. Bon pour faire simple dans mon petit costard ressemblant à hitman, se cachait quelqu'un terriblement anxieux de ce qu'il voyait entre les collaborateurs tout le temps pris, l'expert comptable pris tous les quatres matins et qui me forçait de ne rien dire. Après trois jours, le pot aux roses à été sortie. Comme il le dira à ma maman médeçin du travail pour cette société à l'époque, il ne savait pas comment s'y prendre avant de trouver mon mode d'emploi. Il a passé néanmoins du temps pour que je ponde un mémoire correct pour avoir mon DCG. Par contre en me disant qu'il n'avait pas de mission pour moi, devinez qui était embauché en contrat d'alternance mais qui n'avais même pas valider son DCG? Bah mon camarade qui avait plus de contact en clientèle. Des années que j'ai passé ensuite à leur envoyer des lettres de motivation, à joindre leur mission handicap, à faire jouer une marraine de la cgpme pour me faire recruter dans d'autres bureaux: l'expert n'a jamais voulu. Motif jamais avouée: je ferais fuir toute la clientèle!

-Meilleur expérience en alternance au service entreprises à la banque de france à Limoges. Plantage complet au concours de secrétaire comptable, c'est allé jusqu'à des protestations de mon médeçin du travail, le jury n'a jamais voulu se mettre en cause. 5/20 sans préparation intensive pour un classement de sixième/15, 6/20 pour un classement de septième/20 à la préparation précédente avec cette fois du coaching. Un jurry qui était sceptique sur ma prestation et voulait pas de moi.

-Concours dgfip contrôleur externe 2ème classe 2015: aménagements pour l'écrit ( tiers temps, salle à part). pas d'aménagement pour l'oral, préparation intensive pendant un mois complet, médication sous propanolol: 12.75/20. 498ème/548 sur liste principal. titularisé depuis le 1er octobre 2017.

Une anecdote avant que je rentre à l'école des finances publiques: j'avais fait diffusé mon cv sur monster, cadreemploi, l'apec, sans préciser la rqth ni l'autisme. J'ai reçu tenez vous bien cinqs propositions d'entretien pendant le mois de mars 2016 alors que l'an dernier j'en avais aucun par ce canal. Pour un volume de trentes cv et lettres de motivations envoyées.

Je me souviens aussi d'une candidature que j'avais envoyé pour un poste de collaborateur comptable chez un cabinet anglo saxon parisien. Une candidature en précisant mon autisme en 2015 resté sans réponses et une autre en 2016 sur un poste identique en insistant dans ma lettre de motivation mon intérêt pour les normes comptables internationales. J'avais même envoyé un email d'accroche en anglais à l'intention de la recruteuse. Il a fallu que je lance une saisine du défenseur des droits pour me faire dire que si je n'était pas choisit c'était à cause de mon expérience professionnelle supérieure à un an ( le gérant du cabinet s'est même pas rendu compte que j'avais trafiqué les dates et la durée des expériences) alors que l'annonce voulait des candidats ayant moins d'un an d'expérience. Signalement de cette boîte à la direct, j'ai jamais d'ailleurs eut de retour .

Voilà voilà. je ne parle pas bien sûr des entretiens avec des experts comptables ou une m'a rit au nez quand je lui demandais des questions très précises et qu'elle comprenait pas le pourquoi de mes questions ni d'un autre qui m'expliquait avoir racheté le cabinet y'a un tout juste et avoir du se séparer des trois/quarts des salariés qui ne partageait pas leur vision. c'était à Neuilly plaisance, en plein travaux. Un grand plateau avec des salariés qui te font une tronche d'enterrement sans à peine un bonjour. Un expert comptable qui te fait rentrer dans son bureau et puis te dit d'attendre pendant qu'il fait autre chose. Qui te pose des questions techniques sur des notions vues il y'a des années et que t'essaie de répondre tant bien que mal en avouant que tu te souviens plus vraiment des dates mais que t'arrive à lui expliquer la logique fiscale de la déclaration de l'imposition sur les sociétés. A un moment il te fait la remarque sur ta façon de communiquer, que faudra gérer ça.

Une année plus tard, je n'ai plus jamais voulu parler d'autisme en situation professionnelle; je voulais une place peu m'importait de mentir un peu pour l'avoir.
Le fait d'indiquer le syndrome d'asperger revient à chaque personne .A titre personnel,je n'en parle pas dans ma lettre de motivation ni dans mon CV.Je ne mets que la mention RTQH sur mon CV et j'évite de premier abord de parler de la part du syndrome d'Asperger,cela fait peur aux recruteurs.De plus,il y a une méconnaissance du syndrome en France et enfin une mauvaise communication vis à vis des entreprises.
J'ai lu certains de tes posts précédemment. Comme toi ,j'ai coupé les ponts avec le monde associatif tout écœuré par ses magouilles et l'absence de suivi.
Diagnostiqué Asperger en 2010
Pimousse
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Re: Parler de l'autisme au travail : vos expériences

Message par Pimousse »

Bonsoir,
Je suis en pleine démarche pour faire une démarche de RQTH. Je me questionne sur les risques de discrimination à l'embauche lorsque l'on mentionne la RQTH.
Actuellement, je travaille comme infirmière puéricultrice à l'hôpital, dans un nouveau service depuis 3 mois. J'ai le statut de stagiaire de la fonction publique.
Je souhaitais savoir si avoir une RQTH était plus un avantage qu'un inconvénient pour vous ?
J'espère être dans le sujet, veuillez m'en excuser si ce n'est pas le cas.
Diagnostiquée TSA/asperger par une psychiatre en 2021
Morgan66
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Re: Parler de l'autisme au travail : vos expériences

Message par Morgan66 »

j'ai été correspondant handicap dans le public donc je connais un peu ce qui s'y fait. J'aurais tendance à conseiller de le mentionner dans le public, ça peut faciliter ta titularisation (l'établissement économise sur sa cotisation FIPHFH, après tout, et ils peuvent craindre le risque de recours). Mais malheureusement, je pense que c'est extrêmement dépendant de la culture de l'établissement, voire simplement de celle des membres des jurys de recrutement (après en signalant une RQTH tu peux avoir la participation d'un correspondant handicap à l'entretien, mais souvent ce n'est prévu que pour les postes "réservés).

Globalement quand même (mais j'ai peut-être un biais parce que je travaille en RH) je dirai que dans le public on peut avoir très peur de discriminer, et le mentionner est une protection... mais pas toujours, ni partout.
Diagnostiqué en septembre 2021 (TSA+HPI)
user6375
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Re: Parler de l'autisme au travail : vos expériences

Message par user6375 »

Benoit a écrit : mercredi 13 mars 2019 à 15:35 Il y a un point clé comme on dit en anglais, beaucoup de gens pensent que "le suivi de l'autisme" ça consiste pour les autistes à aller se faire suivre (chez un psy, etc) plutôt que de remettre en question leur propre comportement à eux, je pense qu'on est en plein dedans.
Bref, bref, je me montre extrêmement méfiante à l'idée de parler de mon autisme après cette expérience, mais force est de constater que je vis un stress permanent et que j'aurais fort besoin d'accommodations au quotidien, ne serait-ce que la possibilité d'avoir quelqu'un qui prenne la peine de répondre aux mails que j'envoie pour obtenir les informations dont j'ai besoin afin de poursuivre mon travail (et pas à la volée et sans être très claire, comme cette personne m'a fait le coup la dernière fois) et un meilleur accompagnement pour mon poste en secrétariat, où je n'ai aucune expérience et où je me retrouve démunie face à des délais à tenir pour des procédures que je ne maîtrise pas.
Les 'aménagements de poste' qui nécessitent que d'autres personnes changent de comportement, c'est quelque de chose de très hypothétique.
Les personnes de mon entourage qui sont au courant de ma situation m'ont conseillé de ne pas en parler, en particulier ceux qui travaillent également en partenariat avec la mairie qui m'emploie et qui connaissent donc bien le personnel qui est chargé de faire le lien avec la bibliothèque.
Combiné avec ce qui précède, cela donne une bien mauvaise impression de l'environnement en question.

TLDR; J'ai l'impression que tu attends surtout des changements chez autrui, et que l'autrui en question est plutôt du type non réceptif. Les chances que ces personnes changent sont zéroissismes à mon avis.
+1

Surtout quant on se faire reprocher de se cacher derrière l'autisme ... A ce stade, il n'y a plus grand chose à attendre comme changement chez l'autre. A nous TSA, autiste, aspi, etc... de prendre acte de ce comportement et de faire un choix : continuer à attendre un changement, faire valoir ses droits, s'adapter, changer d'environnement.
IA helvétique téléchargée en 1982
HQI (que je préfère appeler HP), Diagnostiqué Asperger
viewtopic.php?f=5&t=13627
point_virgule
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Re: Parler de l'autisme au travail : vos expériences

Message par point_virgule »

J'ai fait le choix d'en parler au service RH, au directeur, à mon chef et à quelques collègues.

Ma boite est très branchée (sur la papier) sur tout ce qui est inclusion, accepter la diversité etc. Aussi, je me suis dit que je devais y aller franco, quitte à bousculer un peu, sachant que je suis relativement protégée par un statu d'élu du personnel et de syndiqué. Le risque est plutôt mineur, je pense, dans mon cas.

Je suis aussi en train de voir les modalités d'intervation d'un neuropsy auprès de mon équipe pour expliquer le TSA sans DI. Le but étant de ne pas me retrouver en difficultés comme j'ai ou l'être avec toujours la crainte d'être licenciée. Ma réflexion m'a conduite à me dire qu'en étant claire sur ce qui me pose des problèmes ou m'est difficile dans mon emploi en lien avec mon TSA, on pourra ensemble revoir mon poste, peut être abaisser les exigences sur certains points ou me proposer des binômes dans certaines situations.

Bon j'ai aussi fait cette démarche parce que je trouve mon équipe plutôt ouverte et que je pense que ça va inciter plus globalement à discuter ensemble et à plus s'entraider, au delà de ma petite personne.

Tout ça est en cours, je reviendrai ici soit pour me lamenter, soit pour vous dire à quel point ça a été génial...

La suite au prochain épisode :D
Wais en 2004 - HQI
TSA confirmé par un psychiatre - juillet 2020