Handicapés non scolarisés. 82 contrats aidés de plus
LE TELEGRAMME - 5 novembre 2010
La préfecture a confirmé hier que «le département bénéficie d'une dotation complémentaire de 187 contrats uniques d'insertion(CUI), dont les contrats d'accompagnement vers l'emploi(CAE)». «82 contrats supplémentaires viendront compléter la dotation dévolue à l'inspection d'académie du Finistère. Cette enveloppe de crédits permettra le renouvellement immédiat des 42 contrats des personnes employées dans les fonctions d'auxiliaire de vie scolaire (AVS), dans le cadre de l'accompagnement des élèves en situation de handicap. Le reliquat, soit 40 contrats, sera affecté aux recrutements de nouveaux AVS». Dans notre édition de lundi, nous faisions état de l'inquiétude du collectif des associations de personnes handicapées du Finistère. En effet, face à l'épuisement du quota de contrats aidés en Bretagne des enfants handicapés n'allaient pas pouvoir être scolarisés d'ici la fin de l'année.
Ci-dessous,
l'article de lundi
Handicapés non scolarisés. Un recours judiciaire envisagé
1 novembre 2010
Les contrats aidés étant épuisés, des enfants handicapés n'iront pas à l'école, faute d'auxiliaire. Le collectif handicapés du Finistère envisage un recours judiciaire.
��Mon fils Malo, âgé de quatreans, s'est vu attribuer, par la maison du handicap (CDADPH), 24heures d'auxiliaire de vie scolaire (AVS). Mais à la rentrée, il n'a eu que 12heures, le complément devait arriver le 3novembre. Le 22octobre, le directeur de l'école m'a dit avoir appris de Pôle Emploi que ce contrat ne serait pas honoré. Malo va devoir rester à la maison deux jours par semaine. Il a subi une grave opération du cerveau, il est devenu hémiplégique et il a absolument besoin d'aide pour suivre l'école», explique Sylvine Wawrzyniak. La loi de 2005 a en effet posé le principe que tous les enfants handicapés puissent aller à l'école, au besoin avec un soutien. Mais ces postes d'AVS sont des emplois précaires, financés dans le cadre des contrats aidés. Depuis la mi-octobre, l'enveloppe de contrats aidés attribués à la Bretagne est épuisée. Cette rupture ne devait pas toucher les contrats des personnes qui aident à la scolarisation des enfants handicapés. Mais le dernier jour avant les vacances, les parents et les futurs embauchés sont tombés de haut. Les futurs AVS se retrouvent aussi démunis, tel Claude Le Guitton qui avait refusé d'autres propositions pour prendre un poste d'Aseh (aide à la scolarisation des élèves handicapés) dans le cadre d'un contrat unique d'insertion. Il a appris le même jour que son contrat ne sera pas signé au 3novembre. L'enfant qu'il devait prendre en charge n'aura pas d'aide.
200 enfants en attente
Le collectif des associations de personnes handicapées du Finistère a décidé de monter au créneau. Actuellement, 200 enfants seraient en attente d'une AVS. «Si les contrats ne sont pas attribués, nous envisageons de déposer un référé devant le tribunal administratif, puisque la loi de 2005 nous ouvre cette possibilité. C'est symptomatique de la façon dont les enfants handicapés sont traités, au lieu de créer un vrai métier, la fonction est précarisée et dès qu'ils trouvent un emploi plus stable, les aides s'en vont, même s'ils aiment leur travail», disent Nadine Lavanant, présidente du collectif et Thierry Duval, membre du collectif.
«C'est parfaitement injuste»
Les parents concluent: «Le quotidien d'un enfant handicapé est déjà difficile. L'Administration sape notre travail quotidien, mais aussi celui des médecins, rééducateurs, enseignants... qui consacrent du temps pour que nos enfants vivent au mieux. C'est parfaitement injuste». En ne mettant pas en place les conditions pour accueillir les enfants handicapés à l'école, l'État se met hors-la-loi. Interrogée sur la situation particulière des AVS dans les contrats aidés, la préfecture n'a pas répondu. En revanche, le préfet annonçait jeudi avoir trouvé une rallonge pour des renouvellements de chantiers d'insertion, mais pas pour de nouveaux contrats (lire ci-dessous).
À la rentrée de septembre 2010, 3.220 enfants en situation de handicap étaient scolarisés dans le Finistère: 2.150 en milieu ordinaire, dont 978 accompagnés d'un AVS et 1.070 en établissement spécialisé médico-éducatif ou sanitaire.
* Catherine Le Guen

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Le dernier jour d'école avant les vacances, les parents ont appris qu'ils n'auraient pas l'AVS attendu à la rentrée pour leur enfant handicapé. Photo C.L.G.
PS : une précision en ce qui concerne les chiffres, "200 enfants en attente" et 82 contrats d'AVS. Il s'agit de 200 enfants en attente de décision de la CDAPH d'attribution d'AVS. L'Inspection académique du Finistère avait en effet, cette année, procédé aux recrutements ou au renouvellement de contrats sans attendre la décision et la notification de la CDAPH.
Des enfants handicapés privés d'école dans l'Isère
RTL - 3 novembre
Une quinzaine d'enfants handicapés risque d'être privés d'école dans l'Isère, dès la rentrée scolaire jeudi matin. Ces enfants ont besoin d'être assistés en classe par des auxiliaires de vie scolaire, employées par l'éducation nationale par le biais de contrats aidés ou de contrats d'accès à l'emploi financés à 80% par l'Etat et 20% par le conseil général.Or, l'Etat vient de décider de réduire de façon drastique les budgets consacrés à ces contrats. Faute de financements, les contrats de plusieurs auxiliaires de vie scolaire n'ont pas été renouvelés ces derniers jours provoquant la colère des parents dont les enfants ne pourront se rendre à l'école.