L'autisme autrement: l'approche psychosociale de Julie Dachez

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
SanGoku
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Re: L'autisme autrement: l'approche psychosociale de Julie Dachez

Message par SanGoku »

Danse Avec Les TSA a écrit : mardi 22 janvier 2019 à 17:28
Car il y a bien une inadaptation, mais vis à vis de quelque chose (de l'environnement). Sans environnement je pense qu'il est difficile de parler de handicap (bon sans environnement il n'y a pas grand chose).
Le principal souci, relevé par Julie justement, est la connotation de ce terme handicap, elle parle de stigmatisation. Raison pour laquelle par exemple, et inversement pourrait-on dire, que le terme surdoué passe mal car il est lui aussi connoté, c'est pourquoi une appellation neutre comme zèbre passe mieux.

Si on réfléchit bien, dès que l'on s'écarte de la " normalité " en société on est ipso facto inadapté ! Terme relativement synonyme d'handicapé.

Je ne sais plus qui a dit, peut-être L. Mottron je crois, au sujet d'enfant autiste Asperger il me semble: mettez-le dans sa chambre, fermez la porte, et hop, il n'est déjà plus autiste !
C'est bien évidemment l'environnement, et le jugement social qui pèse lourd dans la balance, mais ça ne concerne pas que l'autisme, toute différence voyante est susceptible d'un rejet, de mauvais traitements, de mauvaises réactions ou de moqueries, cela peut être, sa couleur de peau, ses préférences sexuelles ou religieuses, son apparence physique, son genre, sa nationalité, etc...


Dans son livre " Dans ta bulle " elle reprend bien la problématique en filigrane de sa thèse, à savoir le handicap invisible, et je pense que c'est ça que Frêne avait à l'esprit quand il a répondu au Topic, c'est en quelque sorte une double peine, la première de souffrir ou de peiner de ce handicap comme les " autres ", mais de surcroit, comme il ne se voit pas, telle pour une personne en fauteuil roulant par exemple, il est aussi nié, dévalué, mésestimé, etc... Ce qui augmente les problèmes, le malêtre.


*********


Il n'est bien entendu pas question d'oublier ceux qui ont un handicap plus lourd, les privant d'autonomie ou d'insertion sociale/professionnelle, et ceux-là sont " visibles ", avec leur difficultés propres, mais combien vivent difficilement sans savoir qu'ils ont un TSA ? On peut faire le lien avec les USA, où les chiffres ne cessent de croitre d'année en année, où l'on frise presque le taux de 1 personne pour 65 dernièrement ! Il n'y a certes pas une épidémie, mais sans doute une meilleure diagnostication et un léger assouplissement des critères, ce qui laisse comparativement en France nombre de personnes sur le carreau, dans l'ignorance la plus totale, et dans bien des cas en errance et donc en souffrance, quel est le taux en France 1 pour 150 ? Un peu moins ? La différence multipliée au prorata de la population française, ça va faire du monde aux abonnées absents, non ? On le voit le problème ou pas, ou c'est encore de l'esbroufe dans la bouche de certains ? Et qui sont-ils justement ceux qui passent sous les radars ?
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Re: L'autisme autrement: l'approche psychosociale de Julie Dachez

Message par SanGoku »

martine_75 a écrit : mardi 22 janvier 2019 à 22:23
Ha ben oui alors ! Si ça concerne que la partie fun ça change tout :roll:
Je ne comprends pas pourquoi soutenir une telle idée et faire du sarcasme !? Sous prétexte que certains autistes n'ont pas de difficultés - de compréhensions - verbales, alors il y a deux poids et deux mesures ! Les vrais autistes et les faux sans doute ?
Si effectivement cette difficulté n'est pas présente/pesante, cela ne veut certainement pas dire, que tout roule, que tout est rose, ou " fun ". À partir du moment qu'une personne manifeste une souffrance, je ne vois pas de quel droit la nier sous l'argument que ce n'est pas comme nous/moi ! Sa souffrance à elle est bien réelle, ses difficultés aussi, même si il y a des différences d'application interne, les environnements de la personne peuvent la rendre fragile ou en peine, comme les circonstances, voire via sa propre sensibilité !

Les commentaires sont des témoignages de personnes diagnostiquées Asperger. Justement.
Très bien, et donc ? J'anticipe la réponse: L'absence de preuve n'est pas le preuve de son absence, dois-je le rappeler ?

Qu'est-ce que tu veux me signifier, que je ne peux pas comprendre, et si oui pourquoi ? Que le travail de Julie ne vaut rien, alors qu'elle est elle-même Asperger ?

Quand j'ai lu " Je suis à l'Est ", j'ai bien vu que Joseph lui aussi était incompris, qu'on le prenait de haut parfois, dois-je en déduire qu'il y a un passe-droit ou quelque chose de cet acabit pour balancer quasi-systématiquement cette histoire de diagnostic à la figure des gens ? Quel est l'intérêt, hormis de donner l'impression d'un recroquevillement sectaire, que je ne suis pas le seul à remarquer ? Ou pire un pseudo argument d'autorité ?
Analogie: Je suis un homme, ai-je le droit de parler au nom de tous les hommes ? Ma parole a-t-elle plus de valeur que celle d'un autre ? Et si je suis dans l'incapacité de montrer ou démontrer que j'en suis un, mes dires n'auraient alors aucune pertinence comme les écrits rapportés par mon entremise... oui, non ? Et si j'étais une femme, serais-je forcément ou nécessairement dans l'erreur ?

Certains disent ici en avoir marre qu'on leur bassine les oreilles avec les mêmes chansons sur les autistes, pourquoi pas, mais est-ce que l'un de vous se demande si de rétorquer sans cesse qu'il y a d'un côté ceux diagnostiqués et ceux qui ne le sont pas ( pas encore ), l'effet - très - négatif que cela peut produire chez le récepteur ou le lecteur concerné !? Est-ce un tribunal sentencieux ? Une secte même ? Des experts professionnels mondialement reconnus et infaillibles ?




Pensée philosophique à méditer ou à ruminer ( comme le préconise Nietzsche) :

La vérité n'a que faire de qui la professe !
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Re: L'autisme autrement: l'approche psychosociale de Julie Dachez

Message par martine_75 »

Il ne faut pas aller chercher si loin.

En réponse aux commentaires témoignant des difficultés profondes liés au TSA, tu as précisé que Julie ne parlait uniquement des autistes Asperger, et que cette précision devrait faire revenir sur leurs propos les personnes t'ayant répondu.

Je t'ai alors précisé que ces commentaires émanaient justement de personnes ayant été diagnostiquées autistes Asperger, et que les difficultés profondes du trouble les concernent également.

CQFD.
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Lilette
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Re: L'autisme autrement: l'approche psychosociale de Julie Dachez

Message par Lilette »

Bon je comprends plus rien, ça devient du blabla pour le plaisir de blablater & de se faire mousser, c'est incompréhensible pour moi.
Ni la forme ni le fond.
J'en ai juste plus que marre qu'on se fiche de nos tronches en balançant des insanités telles qu'on est une secte, qu'on est méchant avec les vilains non diag parce qu'on contrarie leurs plans d'obtenir leur st graal et autres délires du même acabit.
Comme disait Misty il y'a peu dans un autre fil, ça devient vraiment du gros délire.
Faut arrêter de prendre les gens pour des cons au bout d'un moment.
Vous ne savez même pas de quoi vous parlez.
Je paraphrase Benoît un jour où il a perdu patience (& pourtant ..) : Allez vous faire foutre.
Ou quelque chose comme ça.

(merci Martine_75 ;) )
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freeshost
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Re: L'autisme autrement: l'approche psychosociale de Julie Dachez

Message par freeshost »

En bref, il me semble y avoir désaccord entre :

- des personnes qui pensent que le handicap de l'autisme n'est relatif qu'à l'environnement, donc qui supputent qu'il y aurait des environnements où l'autisme ne serait plus un handicap,
- des personnes qui pensent que le handicap de l'autisme se retrouve dans n'importe quel environnement.

Je suis plus du deuxième avis.

Ce n'est pas parce qu'on peut aménager le territoire (pour des personnes autistes, pour des personnes en chaises roulantes, pour des personnes aveugles, pour des personnes sourdes, etc.) que le handicap disparaît. On peut construire de l'immobilier attrape-son, avec performante isolation sonore, peu de stimulus, peu de lumière, indications fléchées (voire colorées), peu d'odeurs, beaucoup d'outils d'activités à disposition (salles de jeux, salles de livres, salles de lecture, salles de sports, salles de repos, salles de repas, salles de machines à café/thé, salles de blabla, salles de bain, toilettes, chambres mono, chambres duo, dortoirs, casiers, armoires, boutons d'alarme, salles d'informatique et de connexions filaires, salles de massage, salles de garderie/crèche, aliments livrés à domicile, arrêt de bus/train/tram/métro pas loin, etc.), ça n'enlève pas le handicap.

C'est quand même aussi handicapant pour beaucoup de personnes autistes de ne pas pouvoir s'adapter rapidement à de nouveaux environnements divers (sortir de l'environnement aménagé qui nous convient), à des imprévus divers.

La surfatigabilité est aussi handicapante dans les environnements (sources de rémunération financière ou bénévoles) avec nombreux stimulus (restaurants bondés ou résonants, foires, manifestations, ville, fêtes, sirènes et moteurs, brouhaha de discussions, cris, vibrations sonores, vibrations dues au pas, etc.).
Modifié en dernier par freeshost le jeudi 2 mai 2019 à 15:06, modifié 2 fois.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)
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Re: L'autisme autrement: l'approche psychosociale de Julie Dachez

Message par hazufel »

SanGoku a écrit : mardi 22 janvier 2019 à 22:48 Je ne sais plus qui a dit, peut-être L. Mottron je crois, au sujet d'enfant autiste Asperger il me semble: mettez-le dans sa chambre, fermez la porte, et hop, il n'est déjà plus autiste !
C’est Attwood, dans le guide complet du syndrome Asperger et c’est pas la réalité non plus. Va vivre avec quelques autistes et peut-être qu’un jour tu comprendras que l’adaptation de l’environnement ne rend pas une personne moins autiste, elle le rend moins anxieux surtout...
Je te conseille de lire Attwood, Mottron, Peeters, Grandin, Barron, Gepner, Gilet, va rencontrer pour de vrais des autistes, et tu feras une petite synthèse ensuite.
Quant au livre dans ta bulle, j’ai déjà écrit ce que j’en pensais sur son fil, je ne vais pas réitérer.
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misty
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Re: L'autisme autrement: l'approche psychosociale de Julie Dachez

Message par misty »

SanGoku a écrit :Sous prétexte que certains autistes n'ont pas de difficultés - de compréhensions - verbales, alors il y a deux poids et deux mesures ! Les vrais autistes et les faux sans doute ?
C'est un non-sens absolu de parler d'autistes qui n'ont pas de difficultés de compréhension verbale: un des 2 critères principaux ce sont ces difficultés là! Ou alors on parle d'autisme dans un autre sens que celui médical/psy, et dans ce cas il faut trouver un autre terme pour que les choses soient claires.

On ne pourra commencer à constater la neurodiversité dans la "société" que quand les gens qui constituent cette société seront allés à l'école avec des autistes, qu'ils auront grandi avec, que l'autisme fera partie du paysage et qu'être autiste sera devenu "normal" (dans le sens de l'intégration). On ne pourra pas avoir ça, dans 1 ou 2 générations, en disant que l'autisme n'est pas un handicap.
De fait, la plupart des enjeux de scolarisation des enfants autistes sont plus liés aux difficultés structurelles impactant les apprentissages qu'à une quelconque question sociale (les difficultés sociales sont une conséquence et pas une cause). Je rejoins totalement Freeshost là-dessus, et c'est le point capital: ni mes problématiques de concentration/flexibilité mentale/fonctions exécutives, ni mes soucis sensoriels ne disparaissent quand on est sympa avec moi. Pas plus qu'on enlèvera les obstacles à un apprentissage serein et efficace pour les enfants autistes en étant sympa avec eux.

Une société inclusive n'existera jamais sans avoir au préalable une école inclusive (ce n'est pas à 40 ans qu'on apprend à des personnes à côtoyer au quotidien une population entièrement absente de leur vue jusque là). Et une école inclusive est inaccessible en laissant de côté la notion de handicap, sans quoi les aménagements deviennent des faveurs, tout le monde est tout, et les autistes restent comme aujourd'hui exclus de l'école. Demander au corps enseignant de s'adapter à des élèves qui ne sont pas handicapés et donc "pourraient ceci ou cela" est complètement absurde.

Ou comment se présenter comme militants pour la neurodiversité en faisant tout pour que concrètement cette neurodiversité ne puisse jamais exister. :innocent:
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Re: L'autisme autrement: l'approche psychosociale de Julie Dachez

Message par Danse Avec Les TSA »

misty a écrit : mardi 22 janvier 2019 à 22:32 L'autisme à l'heure actuelle c'est "urgence solutions concrètes", pas du discours à la demain, on rase gratis.
Si je devais attendre le monde des bisounours pour pouvoir bosser, payer mon loyer et manger, j'ai le temps d'être atomisée par une dizaine de météorites avant que ça arrive... :?
Non, si la neurodiversité en reste au concept de départ je suis entièrement d'accord, si ça devient l'élection de Miss France à base de concept Benetton à la noix, c'est sans moi désolée... J'ai vraiment autre chose à faire que d'enchaîner les truismes en bikini.
Je n'ai sans doute pas le don pour étayer mes posts suffisamment clairement. Car oui ^
La diversité n'est pas qu'une idée de bien-pensance. Quand je parle de promotion de la diversité, cela se fait par des moyens actifs, concrets, dont le but est de donner une égalité des chances.
Il y a des moyens divers et variés très concrets (au niveau professionnel, scolaire) pour aménager et rendre la société inclusive, bien qu'il y a encore des progrès à faire. Après, il est également important de changer les mentalités, mais ça ne se fait pas en 2 jours ...
SanGoku a écrit : mardi 22 janvier 2019 à 22:48 Le principal souci, relevé par Julie justement, est la connotation de ce terme handicap, elle parle de stigmatisation. Raison pour laquelle par exemple, et inversement pourrait-on dire, que le terme surdoué passe mal car il est lui aussi connoté, c'est pourquoi une appellation neutre comme zèbre passe mieux.
Oui je suis aussi d'accord avec ça, le but doit être de rendre le terme moins stigmatisant, sans en faire pour autant une "drôle de différence sympathique".
freeshost a écrit : mercredi 23 janvier 2019 à 7:22 En bref, il me semble y avoir désaccord entre :

- des personnes qui pensent que le handicap de l'autisme n'est relatif qu'à l'environnement, donc qui supputent qu'il y aurait des environnements où l'autisme ne serait plus un handicap,
- des personnes qui pensent que le handicap de l'autisme se retrouve dans n'importe quel environnement.
Peut-être que cela fait référence à mes interventions, je précise bien ici (car je n'ai pas le don pour être forcément d'une clarté impeccable) qu'on ne peut pas résumer un handicap à l'environnement tout comme on ne peut pas le réduire à la personne (et j'ajouterai, on ne peut réduire à la personne à cela : une personne autiste est une personne ... bon c'est évident ce que je dis :) ).

Et en effet, je crois bien qu'il est impossible de trouver un pays dans le monde où toutes les caractéristiques (hypersensibilités sensorielles, difficultés de communication sociale etc) des TSA ne posent aucune difficulté.
Diagnostiqué TSA par un CRA

"Mieux vaut encore ne pas avoir l'air que d'avoir l'air de ne pas avoir l'air..." Pierre Dac
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Re: L'autisme autrement: l'approche psychosociale de Julie Dachez

Message par hazufel »

Les moyens divers et très concrets dont tu parles, ne peuvent être octroyés que par un gouvernement qui aura réellement décidé de donner des ressources humaines et financières à toutes les écoles et structures.
C’est pas demain la veille. Le plan autisme prévoit un forfait pour alléger les diagnostics en libéral, super :?
Où est la multiplication des centres publics, les formations de tous les intervenants (médecins, aidants, professionnels, enseignants), les allégements de classe ?
Aujourd’hui l’école n’est absolument pas prête à intégrer un enfant à qui il faut reformuler une consigne, accompagner dans l’échec avec bienveillance sous peine de partage de plomb, expliquer en douceur les gymnastiques mentales à mettre en œuvre parce qu’il n’y arrive pas tout seul.
Mais bon sang, allez voir des enfants autistes dits Asperger ou AHN dans les classes ou chez eux et revenez me dire qu’il n’y a pas de difficultés dans la journée !!
C’est pas mieux pour les adultes, mais ils arrivent souvent (pas toujours) à passer plus inaperçus. Quoique à 21h, ils risquent d’avoir du mal à vous répondre tant ils seront éteints.
TSA
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Re: L'autisme autrement: l'approche psychosociale de Julie Dachez

Message par IrwenRed »

Globalement à peu près tout ce que j'aurai pu essayer de dire a été miuex exprimé que moi par Misty donc je ne vais pas en rajouter. Juste sur ça:
SanGoku a écrit : mardi 22 janvier 2019 à 23:31 Certains disent ici en avoir marre qu'on leur bassine les oreilles avec les mêmes chansons sur les autistes, pourquoi pas, mais est-ce que l'un de vous se demande si de rétorquer sans cesse qu'il y a d'un côté ceux diagnostiqués et ceux qui ne le sont pas ( pas encore ), l'effet - très - négatif que cela peut produire chez le récepteur ou le lecteur concerné !? Est-ce un tribunal sentencieux ? Une secte même ? Des experts professionnels mondialement reconnus et infaillibles ?
Je suis non diag et je n'ai reçu que du soutien depuis mon arrivée sur le forum l'année dernière... Peut-être que si les personnes qui se "cherchent" et ont découvert l'autisme depuis quelques semaines arrêtaient de toujours, en effet, raconter la même chose que les precédentes (l'autisme n'est pas un handicap par exemple). Si ces personnes ne forçaient pas les gens du forum à répéter encore et toujours la même chose elles ne seraient pas reçues de la sorte.
Si on cherche "autisme handicap" sur le forum on trouve 487 pages de réponses je doute que beaucoup de gens n'en aient lu ne serait-ce qu'un dixième dans lequel ils auraient vu que ce sont toujours les mêmes problématiques qui reviennent à ce sujet..
Accessoirement sur les forum de soutien informatique quand on pose une question qui a déjà étée posée 40 fois les membres répondent simplement d'effectuer une recherche sur le-dit forum et le sujet est verouillé. Je ne vois nulle part les gens qui posent ces questions redondantes crier au scandale et dire que les developpeurs experimentés sont membres d'une secte fermée aux débutants....
C'est quelque chose que je n'ai jamais vu sur les autres forums sur lesquels je suis, les gens qui débarquent ici et qui ,pour là plus part, ne lisent même pas la charte (ils postent sans avoir de signature donc sont facilement reconnaissables) et qui ensuite se pleignent d'être traités avec hostilité... Perso ça me choque et ça me choque aussi de voir des gens dire la même chose que visiblement beaucoup de personnes avant elles. Mais non, en effet, nous ne sommes pas des experts ou peu d'entre nous sur le forum ne le sont (diag comme non diag) justement on se fie aux experts, au concensus scientifique, et on se réfère à ce qui est dit par ces experts: autisme = handicap. Point. Ce qui ne sont pas d'accord ont le droit de ne pas être d'accord après tout chacun est libre de penser ce qu'il veut mais ça n'en restera pas moins que ce n'est qu'un avis que je trouve déplacé à donner ici. Tout comme je trouverai déplacé qu'on vienne dire "les noirs sont inferieurs aux blancs" sur un forum dédié à la culture affricaine.
Sur ce bonne journée à tout le monde.

Diagnostique par psychiatre : TSA avec HPI et trouble anxio-depressif chronique
Le 15/04/2019
Pré diagnostiquée TSA sans HPI le 24/05/2018
martine_75
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Re: L'autisme autrement: l'approche psychosociale de Julie Dachez

Message par martine_75 »

SanGoku a écrit : mardi 22 janvier 2019 à 23:31 Est-ce un tribunal sentencieux ? Une secte même ? Des experts professionnels mondialement reconnus et infaillibles ?
Cette phrase m'avait échappée.
Est-ce vraiment sérieux ? Est-ce-que tu estimes que les personnes qui te parlent de leurs grosses difficultés pénalisantes au quotidien essayent d’embrigader quiconque ?
Est-ce-que tu as l'impression que l'on te vend quelque chose d'attrayant ?
Ou pire, penses-tu que le syndrome d'Asperger est un sésame précieux auquel tu ne pourrais accéder qu'après avoir fait tes preuves ?
On te dit justement qu'il entraîne de réelles incapacités. Que l'on est pas capable de faire les choses de la vie courante. Alors arrêtons là les âneries.

Et nous ne parlons pas ici d'expertise, mais de vécu. Et là est peut-être la différence.

Je stoppe à ce stade car je vais devenir virulente et je ne veux pas m'attirer les foudres de la modération.

Merci à ceux et celles qui m'auront lue.
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Re: L'autisme autrement: l'approche psychosociale de Julie Dachez

Message par Tugdual »

Dans un premier temps, il y a quelques années, le discours social sur le handicap m'avait paru séduisant.

Mais j'ai la nette impression que, comme pour un marteau tous les problèmes sont des clous, les sciences sociales revendiquent (beaucoup trop) tous les problèmes sous le seul aspect sociétal.

Ça pose un premier problème, dans la mesure où ces sciences sociales sont bien moins étayées (théoriquement et expérimentalement) que la science médicale (par exemple, et qui nous intéresse ici), et qu'elles en viennent à relativiser des faits bien plus établis que leur discours ne le laisse entendre.

Ça pose un second problème, quand des groupes s'emparent de ces discours sociaux relativistes, pour défendre leurs intérêts au détriment d'autres groupes, pourtant plus légitimes factuellement. Et ce d'autant plus quand sont en jeu des ressources limitées et pourtant cruciales, comme c'est le cas dans le milieu du handicap.

Ça pose un troisième problème, quand ces groupes, qui s'expriment fort bien, monopolisent la parole en faussant la nature de l'autisme et du handicap, et attirent par leur discours relativisant, toujours plus de nouvelles personnes qui ne se reconnaissent pas vraiment dans l'autisme tel qu'il est pourtant médicalement défini.

On se retrouve avec un schéma malheureusement assez courant (qui dépasse le seul autisme) :
  • à première vue de belles paroles : il y a des handicapés (par exemple autistes), mais en même temps, il y a des gens qui souffrent (mais qui ne veulent pas qu'on parle de handicap, c'est trop stigmatisant), alors il faut les aider, et, promis, on n'oubliera pas les handicapés...
  • en pratique, on déplace des ressources des uns vers les autres, et on brouille la notion de handicap dans le champ médiatique et politique, ce qui aujourd'hui sert à justifier la diminution du nombre de places en institution (des gens qu'on ne considère plus vraiment handicapés n'ont bien sûr rien à y faire), sans pour autant former de vrais professionnels pour les aider (de simples avs sont bien suffisantes, puisque les gens ne sont pas vraiment handicapés).
Finalement, ce sont les plus faibles, les plus handicapés, qui font les frais de ce schéma : moins de place en institution pour les enfants qui en en besoin, moins de places en ESAT (qui au passage recrutent au fil du temps des personnes de moins en moins handicapées) pour les adultes qui en ont besoin. Ce qu'il y a de pratique, c'est que cette population se plaint peu, du fait qu'elle s'exprime peu, n'étant pas à l'aise dans cet exercice, d'autant que les médias ne viennent pas tellement les chercher, ils ne sont pas assez glamour...

En conclusion : clairement, sur le forum on s'intéresse à l'autisme et au handicap de la façon qu'on juge la plus pertinente, c'est à dire sous leur forme médicale et scientifique, qui est la seule un tant soit peu étayée théoriquement et expérimentalement, et la seule qui propose pragmatiquement d'aider les personnes réellement handicapées.

Accessoirement, une thèse ou une étude ne prouve rien en elle-même, ce qui compte est la façon dont elle est accueillie par les experts du domaine, et si les idées développées finissent (ou pas) par faire consensus.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
SanGoku
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Re: L'autisme autrement: l'approche psychosociale de Julie Dachez

Message par SanGoku »

freeshost a écrit : mardi 22 janvier 2019 à 22:14
SanGoku a écrit : dimanche 23 décembre 2018 à 15:35« L’évolution comportementaliste et scientiste (neurobiologique et génétique) de la psychiatrie contemporaine répond aux intérêts du néolibéralisme. Elle autorise ainsi une dérive gestionnaire et sécuritaire visant à renforcer la conformité de chacun et de tous aux normes dominantes. »
Indépendamment des intérêts du néolibéralisme, les difficultés de communication demeurent (langage non verbal, implicites, temps de traitement des informations). Il y a aussi les hypersensorialités qui touchent un large pan du spectre autistique (même si ce n'est pas tout le spectre).

Je pense que nous devrions concentrer nos efforts sur l'autonomie (pas forcément spécifiquement sur l'autonomie financière, laquelle ramène les débats politiques, économiques, sociétaux, philosophiques, juridiques, éthiques, etc.), remettre au goût du jour les différences et les points communs entre autonomie et indépendance.

Concernant les stéréotypies, je suis d'accord qu'il ne faut pas chercher à les éliminer à tout prix (à moins qu'elles ne se révèlent dangereuses, ce qui est rarement le cas).

Concernant les intérêts spécifiques, il ne faut pas en priver les personnes, juste éventuellement aider chaque personne qui "oublie" encore le reste des activités nécessaires à son autonomie. [Encore que... les aides extérieures ne sont pas à proscrire. Encore que... même une personne qui a des stéréotypies, des intérêts spécifiques, des difficultés dans la communication, peut apporter son aide. Il s'agit de l'aide singulière du prochain donc, pas de l'aide à une situation financière ou à quelque idéologie (totalitariste). Une aide désintéressée se distancie déjà des conflits d'intérêts. C'est la liberté de l'éphémère ou celle de l'inconditionnalité, se libérer du potlatch, de l'obligeance du contre-don. Plus les relations et les toiles se tissent, plus le coup de glaive fait mal. Réduisons donc la voilure au lieu de toujours revoir nos attentes à la hausse.]

Une carte seule ne peut constituer un château de cartes.
Quand les cartes sont nombreuses, chacune a son propre idéal de château de cartes.
Je ne vois trop rien à redire là-dessus, même le rapport direct avec la citation que tu avais choisi m'échappe. D'ailleurs l'auteure elle aussi milite pour le maintien des stéréotypies par exemple, car elle considère que c'est une façon de soulager ou de se faire du bien, de compenser pourrait-on dire.

L'autonomie oui bien sûr, mais cela ne déchargera pas ipso facto les souffrances éventuelles dû à la " différence ", l'insertion dans la société sans être - trop - dépendant est une chose, la discrimination en est une autre, ceci dit.
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Re: L'autisme autrement: l'approche psychosociale de Julie Dachez

Message par SanGoku »

martine_75 a écrit : mardi 22 janvier 2019 à 23:49 Il ne faut pas aller chercher si loin.

En réponse aux commentaires témoignant des difficultés profondes liés au TSA, tu as précisé que Julie ne parlait uniquement des autistes Asperger, et que cette précision devrait faire revenir sur leurs propos les personnes t'ayant répondu.

Je t'ai alors précisé que ces commentaires émanaient justement de personnes ayant été diagnostiquées autistes Asperger, et que les difficultés profondes du trouble les concernent également.

CQFD.
Je comprends, mais ma réponse initiale ne s'adressait pas à toi ( heu ça n'a rien de méchant, juste un constat ), et mon commentaire sur lequel tu auras rebondi faisait quant à lui, référence à l'idée que lorsque l'on n'a pas lu le contenu, en l'occurrence de la dite thèse, il était prématuré de l'expédier par un raccourci langagier de jugement de valeur, d'où ensuite que si Danse avec les TSA ne l'avait pas lu il y avait de fortes probabilités qu'il en aille de même avec les autres intervenants, pourtant moins précautionneux et réservés sur leur sentence, contrairement à Danse avec les TSA, je pensais donc à tort qu'en ayant relevé cette citation de la forumeuse, les autres forumeurs comprendraient par mon commentaire qu'ils devaient réviser leur jugement puisqu'ils ne savaient pas de quoi il retournait réellement dans la thèse de doctorat de Julie. Voilà l'idée.
Pour moi, il y avait jugement sans fondement, puisque ignorants du contenu jugé !
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Re: L'autisme autrement: l'approche psychosociale de Julie Dachez

Message par SanGoku »

Lilette a écrit : mercredi 23 janvier 2019 à 2:26 Bon je comprends plus rien, ça devient du blabla pour le plaisir de blablater & de se faire mousser, c'est incompréhensible pour moi.
Ni la forme ni le fond.
J'en ai juste plus que marre qu'on se fiche de nos tronches en balançant des insanités telles qu'on est une secte, qu'on est méchant avec les vilains non diag parce qu'on contrarie leurs plans d'obtenir leur st graal et autres délires du même acabit.
Comme disait Misty il y'a peu dans un autre fil, ça devient vraiment du gros délire.
Faut arrêter de prendre les gens pour des cons au bout d'un moment.
Vous ne savez même pas de quoi vous parlez.
Je paraphrase Benoît un jour où il a perdu patience (& pourtant ..) : Allez vous faire foutre.
Ou quelque chose comme ça.

(merci Martine_75 ;) )
Je veux bien m'excuser si j'ai blessé profondément quelqu'un maladroitement, telle n'était pas l'intention de la manœuvre.

D'un autre côté, si je ('ap)parais désagréable, c'est peut-être qu'il y a matière à l'être, non ? Je n'ai pas pour habitude de m'exprimer ainsi, si je le fais c'est qu'il y a une raison derrière, un ressenti, une gêne, etc... tout simplement, mais veut-on l'entendre ou la prendre en considération ? Contrairement au rôle que l'on me fait endossé, je suis quelqu'un de très gentil.


Je ne comprends pas non plus, cette manie de devenir vulgaire dès que l'on n'est pas content, c'est partout pareil sur les forums, les mêmes causes produisent les mêmes effets, je suis plus que surpris qu'en ce lieu le fonctionnement est en tout point identique qu'ailleurs, et ce dès les premiers contacts, je suis tombé des nues, j'aurais pourtant imaginer une toute autre pratique que ce qui se fait partout dans les forums, chez les " neurotypiques ", je me suis trompé, autant pour moi !




P.S.: Ceci dit, je ne considère pas que ce soit un Graal ou un joyeux diplôme, ou que quelqu'un m'empêche dans mon diagnostic ici, je ne sais pas d'où sortent toutes ces choses non plus, j'ai vécu sans pendant 45ans, je pourrais finir mon existence sans s'il le faut, ça ne changera pas qui je suis, ni ce que je vis pour autant.


Que l'on se rassure, je ferais comme tout un chacun qui aura été déçu, je finirai par partir à ce rythme là et sans bruit...
Auto-diagnostiqué Zébulon