[note importante avant de lire ce qui suit :
je ne cherche à convaincre personne. Je souhaite juste débattre et creuser les questions afin de mettre à l'épreuve mes points de vue. Car, après tout, je ne détiens peut-être pas la vérité.
]
misty a écrit : ↑lundi 10 septembre 2018 à 13:20
Artelise a écrit :Après, comme je le disais aussi, ça dépend des sources d'informations que l'on a à disposition et de l'usage que l'on en fait.
Mais justement: il n'y aucune source
fiable, et il n'y en aura sans doute jamais. [...]
Bien sûr qu'il y a des personnages importants qui étaient autistes mais 1/on ne peut pas savoir de façon fiable et 2/on ne les cherche pas du tout là où il faut.
Voilà un contre-argumentaire intéressant.
Mais là où il y a multiplication de témoignages concordants et cohérents, voire des auto-biographies (ou autres sources d'informations telles que des vidéos, par exemple), et que ces différentes sources semblent vouloir pointer dans une même direction et indiquer un autisme ? Alors, pourquoi ne pourrait-on pas en conclure qu'il y a, pour le moins, de fortes chances pour que la personnalité ait effectivement été autiste ?
Je trouve triste de devoir s'appuyer sur des supputations plus ou moins fantaisistes pour encourager quelqu'un, d'une part, et d'autre part comment font les troubles divers et variés qui n'ont pas leurs "têtes d'affiche vendeuses"? Les trisomiques, porteurs de maladies orphelines ou anomalies génétiques diverses? Ils valent moins que les autres? Il ne peuvent pas réussir car contrairement aux autistes ils n'ont pas leurs "Einstein-Mozart et autres théories"?
C'est exactement le souci que j'évoquais: le potentiel de réussite ou d'épanouissement d'un individu est corrélé à des hypothèses (pas très solides) et en leur absence point de valeur. Je ne suis pas d'accord.
Le truc qui coince, dans ta contre-argumentation, c'est la notion de valeur.
J'ignore comment me faire mieux comprendre. Car, pour moi, il n'est nulle question de valeur. A mon sens, personne n'a plus de valeur qu'une autre.
Une personne qui va chercher un modèle n'ira certainement pas chercher pour modèle le boulanger lambda du coin, tu l'admettras. Une telle personne aura naturellement tendance à choisir une personnalité, quelqu'un qu'il peut ou aura envie d'admirer. Il ne sera pas question de savoir si le modèle à plus ou moins de "valeur". Il sera question de savoir si le modèle peut aider à voir certaines difficultés sous un angle différent ou à encourager / motiver la personne concernée à changer d'attitude et parfois de comportement.
C'est parce que choisir des personnalités pour modèle est quelque chose de naturel et d'humain qu'il est si important que les personnalités publiques adoptent un comportement exemplaire et que les parents redoutent tant que leurs enfants se choisissent des personnalités aux comportement douteux (Booba et Karris, les rappeurs, par ex). Teddy Riner, par exemple, a une excellente influence sur le comportement des adolescent qui en font leur référence. Il leur transmet l'esprit sportif, le respect des règles et des autres, etc.
Alors, à la limite, oublions les diagnostics posthumes. Fondons notre réflexion sur des personnalités à l'autisme avéré ; Schovanec, par ex. - c'est son nom qui me vient en premier dans l'immédiat.
Trouverais-tu que ça poserait un problème de citer cet homme en exemple et de parler de ce qu'il a accompli à une personne qui te dit "de toute façon, puisque je suis autiste, je ne ferais jamais rien de ma vie" ? Sachant que l'idée serait ici de simplement donner un exemple et rien de plus.
Et en ce qui concerne les troubles divers et variés dont tu as parlé : je te répondrais ceci : As-tu jamais regardé le Téléthon ? Cette émission ne fourmille-t-elle pas d'exemple de personnes qui ont réussi malgré leur handicap ? Il ne faudrait pas non plus oublier l'actrice talentueuse Marie Dal Zotto, ni la top modèle Winnie Harlow qui s'efforcent d'encourager à leur manière les trisomiques et les malade du vitiligo à cesser d'avoir honte de leur handicap. Je pourrais encore citer Peter Dinkler.
Et pour conclure ma réflexion sur le sujet, une question : que répondrais-tu, toi, à un autiste qui te déclarerait que son autisme est en réalité un handicap insurmontable et qu'il ne fera jamais rien de sa vie ? Car j'avoue que moi, mon premier réflexe serait d'aller chercher des exemples de personnes qui ont su dépasser leur handicap pour réussir (et malheureusement, à défaut d'avoir une telle personne sous la main dans mon entourage, j'aurais forcément tendance à aller chercher un exemple ailleurs, parmi les personnalités plus ou moins connues, du coup). Alors certes, après cette discussion, je choisirai sans doutes mes exemples avec plus de prudence, mais ça resterait mon premier réflexe. Car j'aurais naturellement tendance à aller toucher chez l'autre, cette part humaine et naturelle qui consiste à se choisir des modèles.
Par ailleurs, je suis souvent perçue comme arrogante, prétentieuse, juste parce que j'ai un côté un peu "encyclopédique". Des gens m'ont dit se sentir bêtes en discutant avec moi, et j'avoue que c'est un truc qui me blesse pas mal (notamment parce que mes sujets d'intérêt sont un de mes seuls axes d'interaction). Pour moi, quelqu'un qui dit "je suis autiste et Einstein était sans doute autiste" aggrave ce problème. Non seulement c'est une chose que je ne pourrais jamais dire, mais en plus si on vient me tenir ce discours j'aurais du mal à ne pas rire tellement je trouve ça ridicule (et prétentieux).
Donc il y a peut-être des gens qui trouvent ça "positif question sensibilisation" mais je pense le contraire. Je n'ai pas envie de choisir entre attardée et prétentieuse, et un préjugé reste un préjugé.
Là, j'avoue avoir du mal à te suivre.
Que tu te sentes blessée qu'on t'accuse de prétention lorsque tu as un petit côté encyclopédique, ça, je le comprends. Il est toujours dommage que des personnes voient de la prétention là où il n'y a que désir de partage de connaissance. Et malheureusement, ces gens là sont nombreux.
Par contre, je ne comprends pas le reste de ton paragraphe.
Mais ça vient sans doute du fait que tu sembles coller des valeurs aux gens et moi pas.
De mon point de vue, Einstein n'a pas plus de valeur que moi, toi ou mon voisin. Il a fait faire un grand bon en avant dans le domaine de la physique, certes. Il dominait son domaine, de son vivant, certes. Et alors ? Il avait aussi ses défauts (il avait très mauvais caractère, parait-il). Tant mieux pour la science s'il a su utiliser son intelligence pour faire avance le schmilblick scientifique. Mais s'il était vraiment autiste comme on semble vouloir l'admettre assez couramment et si un autiste choisi de se dire que c'est un exemple à suivre ou qu'il aime citer ce nom lorsqu'il parle de son propre autisme, ce n'est pas forcément de la prétention. Si ?