Les macarons de Schovanec et l'inclusion professionnelle

[Alceste]

Contre quoi, précisément ?

Contre le fait que dans une vidéo le message est :
"Schovanec ne peut pas manger de jambon"
Et dans la suivante :
"Schovanec est un génie qui parle 7 langues" avec comme titre "L'autisme est (...) un atout majeur"

Et je crois que ces messages s'impriment dans l'esprit du grand public, et que c'est néfaste, parce que caricatural.

On ne personnalise pas d'autres handicaps de la sorte.
On ne généralise pas sur les aptitudes ou difficultés liées à d'autres handicaps de la sorte.

Cela me gêne que ce soit le cas pour l'autisme qui a tant de différentes formes d'expression.
Cette diversité ne transparaît pas suffisamment me semble-t-il.

[gog]

C'est ce contre quoi j'aimerais participer à élaborer des réponses.

Je n'ai pas compris le "contre quoi" et je suis curieuse de savoir comment tu t'y prendrais pour "élaborer des réponses"

Un élément est de communiquer sans stigmatiser.

Je ne vois pas où est la stigmatisation depuis le début, un employeur qui se braquerait devant cette vidéo de J. Schovanec, où il est question de nourriture et pas de compétences professionnelles, trouverait de toute façon n'importe quel prétexte pour ne pas embaucher un autiste.
C'est mon avis.

[Alceste]

C'est bien ce que fait Schovanec.

Lui oui sans doute.
Mais il ne maîtrise pas l'utilisation faite de ses vidéos.

Je ne mets personne en cause.
Je m'inquiète d'une dérive généralisée.

[Alceste]

je suis curieuse de savoir comment tu t'y prendrais pour "élaborer des réponses

Moi aussi.
C'est bien pour cela que j'ai demandé quels étaient les avis des uns et des autres.
Je vois un problème.
Je n'ai pas de solution. Si ce n'est de commenter au cas par cas ce que je vois pour tenter d'apporter une vision au final moins caricaturale.

[gog]

Pour l'inclusion, il le dit lui-même, ça commence par l'inclusion scolaire.

il ne maîtrise pas l'utilisation faite de ses vidéos

Personne ne maîtrise réellement ces choses-là, pour autant, je ne vois pas pourquoi il devrait s'arrêter d'en parler comme il le fait.

Je m'inquiète d'une dérive généralisée.

Quelle dérive? Je ne comprends pas.

[Manichéenne]

Contre le fait que dans une vidéo le message est :
"Schovanec ne peut pas manger de jambon"
Et dans la suivante :
"Schovanec est un génie qui parle 7 langues" avec comme titre "L'autisme est (...) un atout majeur"

Pour le premier, je ne vois toujours pas le problème. Pour le deuxième, à la limite. Mais ce que tu critiques, c'est la seule partie pour laquelle la journaliste a écrit sans demander son avis au principal intéressé. Il ne supporte pas qu'on le présente ainsi, et ne répond jamais à la question du nombre de langues qu'il parle (il en a étudié bien plus, les journalistes reprennent les chiffres d'anciens articles depuis des années).

Tu demandes à ce qu'on parle de souffrance, mais qu'on présente les ingénieurs qui s'en sortent bien...
N'est-ce pas relativement le message de Schovanec : de grandes capacités, et des différences de fonctionnement indéniables et sources de difficultés dans un environnement trop normé.

Et je crois que ces messages s'impriment dans l'esprit du grand public, et que c'est néfaste, parce que caricatural.

Tu veux un autiste lisse et non caricatural ?
C'est un cas réel, et un de ceux qui fait le plus en France pour l'autisme, tu veux qu'il se cache parce qu'il est trop caricatural pour le grand public ?

On ne personnalise pas d'autres handicaps de la sorte.
On ne généralise pas sur les aptitudes ou difficultés liées à d'autres handicaps de la sorte.

Stevie Wonder, Ray Charles, Andrea Bocelli et Gilbert Montagné.

[gog]

Cette diversité ne transparaît pas suffisamment me semble-t-il.

Il n'est pas le seul autiste à s'exprimer dans les media et on voit bien que J Schovanec ne ressemble pas spécialement à H Horiot, qui ne resemble pas non plus au type dans "le cerveau d'Hugo", qui ne ressemble pas à la youtubeuse Carly Fleischmann, autiste non verbale, etc.

[Alceste]

Contre le fait que dans une vidéo le message est :
"Schovanec ne peut pas manger de jambon"
Et dans la suivante :
"Schovanec est un génie qui parle 7 langues" avec comme titre "L'autisme est (...) un atout majeur"

Pour le premier, je ne vois toujours pas le problème. Pour le deuxième, à la limite. Mais ce que tu critiques, c'est la seule partie pour laquelle la journaliste a écrit sans demander son avis au principal intéressé. Il ne supporte pas qu'on le présente ainsi, et ne répond jamais à la question du nombre de langues qu'il parle (il en a étudié bien plus, les journalistes reprennent les chiffres d'anciens articles depuis des années).

Tu demandes à ce qu'on parle de souffrance, mais qu'on présente les ingénieurs qui s'en sortent bien...
N'est-ce pas relativement le message de Schovanec : de grandes capacités, et des différences de fonctionnement indéniables et sources de difficultés dans un environnement trop normé.

Et je crois que ces messages s'impriment dans l'esprit du grand public, et que c'est néfaste, parce que caricatural.

Tu veux un autiste lisse et non caricatural ?
C'est un cas réel, et un de ceux qui fait le plus en France pour l'autisme, tu veux qu'il se cache parce qu'il est trop caricatural pour le grand public ?

On ne personnalise pas d'autres handicaps de la sorte.
On ne généralise pas sur les aptitudes ou difficultés liées à d'autres handicaps de la sorte.

Stevie Wonder, Ray Charles, Andrea Bocelli et Gilbert Montagné.

Je crois qu'on n'est pas très éloignés dans nos points de vue.

Je pense que notre expérience diffère et que l'acuité de tel ou tel sujet est différente de ce fait, mais le fond est similaire il me semble.

Encore une fois, mon propos est contextualisé.
Si on le sort du contexte il n'a plus de sens.

[Alceste]

Cette diversité ne transparaît pas suffisamment me semble-t-il.

Il n'est pas le seul autiste à s'exprimer dans les media et on voit bien que J Schovanec ne ressemble pas spécialement à H Horiot, qui ne resemble pas non plus au type dans "le cerveau d'Hugo", qui ne ressemble pas à la youtubeuse Carly Fleischmann, autiste non verbale, etc.

Bien sûr.
Mais sur des sites professionnels qui évoquent ici et là l'autisme sans cohérence entre les posts, cela laisse une vision floue et caricaturale, voire stigmatisante.
Or un site comme LinkedIn est incontournable pour certains recrutements.
Les recruteurs y sont donc.
Et donc ils sont abreuvés de cette vision floue et caricaturale, voire stigmatisante.
C'est à cela que je réagis.
Je l'ai indiqué.
Mon intervention est très contextualisée.

[gog]

Alors le problème n'est pas J Schovanec mais Linkedin (si il y a vraiment matière à parler d'un problème).

[Benoit]

Je dirai plutôt que le problème est dans les recruteurs qui n'auraient pas la présence d'esprit de se renseigner

Si bien sûr ils existent autrement que dans un monde imaginaire.

Il faudrait une bonne fois pour toute choisir un autre nom pour le syndrome des "Aspergers, mais on n'est pas en situation de handicap, nous". Le syndrome astigmatisé ?

[gog]

Mais sur des sites professionnels qui évoquent ici et là l'autisme sans cohérence entre les posts, cela laisse une vision floue et caricaturale, voire stigmatisante.
Or un site comme LinkedIn est incontournable pour certains recrutements.

La vocation de ce site n'est pas d'informer sur le handicap.
Si un recruteur songe à embaucher un autiste, il faut qu'il aille se renseigner ailleurs sur le tsa et se pose deux trois questions sur ce qu'il faudrait faire pour que ça se passe bien.
Comme je le dis plus haut, si un employeur se braque devant une video de Schovanec parlant de macarons ou d'inclusion, à mon avis, le gars n'a de toute façon pas l'intention d'embaucher qui que ce soit en situation de handicap. Qu'on parle de tsa ou d'autre chose. Point.

[Flower]

Alceste, la situation que tu construis est juste complètement tirée par les cheveux, car extrêmement improbable... Les gens amenés à avoir des repas professionnels ne doivent pas non plus indiquer leur d'un entretien d'embauche s'ils sont végétariens, intolérants au gluten ou allergiques aux kiwis. En sachant qu'une maladie cœliaque sera bien plus contraignante que de ne pas manger de jambon... (D'ailleurs si tu as regardé la vidéo, tu te rendras compte que Josef Schovanec à ce moment-là se réfère à son enfance.)

Ce qui est drôle avec cette discussion un peu stérile, c'est que d'un coup je relie à un TSA le fait d'enlever le gras du jambon et d'avoir toujours enlevé très soigneusement les trucs blancs sur les clémentines/mandarines à l'époque où j'en mangeais encore.

[Alceste]

J'ai été commercial et manager durant des années.
Et je suis autiste.
Et je ne suis pas le seul.
C'est peut-être rare, mais ça existe.
Donc la situation que je décris est potentiellement réelle.

J'ai dû me retirer de ce type de postes non par manque de résultats, mais parce que je suis trop incompréhensible pour les collègues et patrons.
Avec les clients ça va : Je reste sur des interactions courtes et ciblées.
Mais dans l'entreprise au quotidien on me supporte maximum 2 ans.

À 49 ans je ne peux plus cacher que j'ai "un problème".
J'aimerais donc que mes difficultés relationnelles puissent être anticipées et compensées.
Comment le faire sans parler de RQTH et d'autisme ?

Mais parler d'autisme avec les représentations courantes dans l'imaginaire collectif, et entretenues par ce type de témoignages, rend mon "coming out" suicidaire pour les postes que je vise.

Chercher LE recruteur averti n'est pas l'idée que je me fais de l'inclusion.

Pour moi je crois que le combat pour changer les choses sera trop long.
Je m'y suis résigné.
Mais si on ne fait rien pour gagner ce combat, ma fille vivra peut-être la même chose.
Et ça ça me fait mal.

Comme pour tous les autres enfants concernés.

Ils ne sont peut-être pas les plus nombreux,
mais ils ont droit à l'inclusion.

Voilà.
J'espère que c'est plus clair.

[Manichéenne]

Effectivement, les combats pour faire évoluer la société servent généralement aux suivants. C'est vrai pour les autres avancées aussi...

Je pense tout de même que tu manques de recul sur ton diagnostic, l'autisme, la situation en France et ce qui se fait et a déjà été essayé pour faire avancer les choses.
De la bonne volonté, c'est bien.
Mais j'ai un peu l'impression que tu as peur qu'on présente aux gens tout ce qui peut être perçu comme une tare. Mais toute différence rentre dans cette définition...
Si on met en avant le positif, c'est tomber dans le travers du "singe savant" ou nier les difficultés et les souffrances, mais parler des différences, de difficultés et de handicap c'est stigmatiser...

J'ai été commercial et manager durant des années.
Et je suis autiste.
Et je ne suis pas le seul.
C'est peut-être rare, mais ça existe.
Donc la situation que je décris est potentiellement réelle.

On est encore sur une incompréhension. Personne ne nie l'existence de managers autistes. (même si c'set très très loin d'être le plus courant)
J'ai été chef d'équipe et chef de projet aussi...
Ce qui me semble improbable c'est de postuler pour ce genre de poste en se sachant autiste et en annonçant son handicap en le nommant au recruteur, et qu'en plus le recruteur se souvienne avoir vu une petite vidéo sur les particularités alimentaires des autistes...

Pour postuler à un poste similaire, je conseillerai plutôt de miser sur ses forces, présenter son adéquation avec le métier et le contexte, valoriser son expérience, ses capacités, ses connaissances... Comme pour n'importe qui en fait.
Et aborder le handicap pour expliquer le fonctionnement différent, et les besoins éventuels. A faire dans un second temps si on présente relativement bien, pour donner une bonne première impression qui minimisera les peurs et les jugements négatifs, et assez rapidement dans le cas contraire si ça permet d'éviter qu'il se fasse de fausses idées ("il ment, il ne me regarde pas dans les yeux").
Rassurer sur le fait que la différence/le handicap ne posera pas de problème pour mener à bien les tâches demandées à condition de pouvoir travailler en accord avec ton fonctionnement. Là aussi, s'appuyer sur des expériences passées, des exemples, se montrer sûr de soi.
Aucune obligation de nommer l'autisme à ce stade. Si c'est fait tout de même, expliquer un peu pour déjouer les préjugés les plus courants, mais je pense qu'il faut attendre plusieurs entretiens et que la candidature soit bien engagée avant de trop se dévoiler.
C'est exactement comme pour les prétentions salariales : si tu arrives en disant que tu veux beaucoup, ça part mal pour toi. Si tu commences par montrer que tu es exactement la personne qu'il leur faut, alors des demandes/contraintes supplémentaires passeront mieux.
(note : entre la théorie et la pratique... je ne maîtrise pas du tout ces entretiens)

Après, pour garder son poste c'est autre chose... Mais je crois que tu n'as jamais été dans le cas où ton employeur connaissait ta situation.