J'ai du mal encore à intégrer le fait que je fonctionne comme ça : je continue à me sentir victime d'incompréhension de la part des autres, et je n'arrive absolument pas à comprendre que ce que je projette n'est pas forcément la réalité. Je suis de bonne foi quand je fais ça, j'ai l'impression d'être très maligne et d'avoir raison.
J'étais le genre de personne à dire "la manipulation, je la vois venir", convaincue d'être dans le vrai.
J'ai eu les mêmes difficultés par rapport au besoin d'être seule avec mon compagnon : pour ne pas le blesser, j'admettais qu'il fasse tout avec moi - aller jusque dans la salle de bain en même temps que moi, prendre la douche avec moi, se brosser les dents, c'était horrible, je n'avais aucune intimité, et j'étais incapable de le dire, et même de comprendre que c'était ça. Je ne voyais pas pourquoi je ne voulais pas qu'il soit partout avec moi, je croyais moi-même ne plus l'aimer. Je ne regrette rien, mais ce n'était pas viable au bout de moins d'un an, et j'ai fini par devenir violente avec lui, et par rejeter ses enfants, mais je rationalisais pour justifier ça.
Ce n'est pas un hasard sans doute si j'ai fait mon premier burn-out après 5 semaines de travail l'an dernier : je n'avais plus aucun espace vierge où me retirer, et en plus beaucoup d'organisation avec 4 enfants pendant certains WE et une semaine de vacances. Plus les repas en famille chez sa mère, qui habitait la résidence à côté et s'invitait dans nos sorties.
Pfff... Je commence seulement à comprendre dans quelle situation je m'étais mise ! Ca m'a un peu vaccinée de la vie de couple, je dois dire.

Avec mes filles, ça roule, on a les mêmes fonctionnements, elles sont tranquilles et on vit côte à côte sans se déranger. Ce n'est pas un idéal de famille, mais ça fonctionne...