[Film] Monsieur Je-sais-tout (Stéphan Archinard, François Prévôt-Leygonie, 2018)

[hazufel]

Merci de l'info. Je vais économiser le prix de la place.

J'ai pas envie d'aller voir des films où le sport "rend leur sociabilité" aux autistes, l'enfer est pavé de bonnes intentions.

Moi non plus.

[misty]

Merci de l'info. Je vais économiser le prix de la place.

J'ai pas envie d'aller voir des films où le sport "rend leur sociabilité" aux autistes, l'enfer est pavé de bonnes intentions.

Moi non plus.

Je préfère de loin quand c'est l'armée, qui les "aide à sociabiliser". A cause du petit côté vintage (=blague bien sûr)

[bézèdach44]

Merci de l'info. Je vais économiser le prix de la place.

J'ai pas envie d'aller voir des films où le sport "rend leur sociabilité" aux autistes, l'enfer est pavé de bonnes intentions.

Et pourtant, c'est le cas pour beaucoup d'autiste, que tu le veuilles ou non. Encore une fois, on a là UNE histoire, qui sera certainement parlante à une (petite) partie des gens sur le spectre, mais qui forcément, ne parlera pas et/ou ne sera pas du tout semblable à l'histoire d'une autre partie des personnes TSA. Puisque comme on dit "quand on rencontre 1 personne avec autisme, on rencontre 1 personne avec autisme". Donc oui, le sport peut être très bénéfique pour certaines autistes, même si ça ne l'est pas / ne l'a pas été pour toi.

[Benoit]

Tout à fait, ça me semble important qu'on impose par la magie de la suggestion et des clichés via le cinéma ton expérience à tous les autistes.
Ou pas.

Le média a de l'importance.

De plus, pour assister à toutes les conférences annuelles sur l'autisme, je suis persuadé que les 9/10e des personnes qui cherchent à aider les autistes par le sport n'ont aucune compréhension réelle de ce qu'est l'autisme.

Ca aussi ça a de l'importance.

Et j'ai déjà ecrit par ailleurs qu'il y avait à mon avis et d'expérience certains sports effectivement adaptés aux autistes de façon presque "générale". Ni le foot ni le rugby n'en font partie.

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Dans les points positifs, il semble qu'une bataille soit menée pour l'inclusion dans le milieu ordinaire, ce qui peut être un point positif du film, si j'ai bien compris la bande annonce.

[bézèdach44]

Tout à fait, ça me semble important qu'on impose par la magie de la suggestion et des clichés via le cinéma ton expérience à tous les autistes.

Non justement, je n'ai pas dit ça. J'ai dit que cette expérience d'intégration par le sport était vraie pour certains autistes, donc ce n'est pas une hérésie qu'une histoire écrite puisse le relater. Je n'ai jamais dit que c'était mon expérience. Ce n'est pas non plus un cliché, ce sont des faits.

Mais encore une fois, il y a tellement d'histoire différentes chez toutes les personnes autistes, qu'on ne peut pas voir un film et dire "ah oui, c'est tout à fait représentatif" ou "ah non mais c'est totalement en dehors de la réalité" : le spectre est si grand qu'en un seul film et un seul personnage on ne peut bien évidemment pas représenter TOUS les autistes, et il y aura forcément des mécontents.

Les parents d'enfants TSA avec DI diront "han c'est de la merde, encore un film qui vante les mérites de l'autisme et qui parle des AHN, ce n'est pas du tout ça notre quotidien" pendant que les parents d'enfants aspi trouveront peut être ce film réussi, c'est tout.

Le média a de l'importance.

Alors on fait quoi, on ne fait strictement aucun film qui parle de l'autisme ? Bah oui, si tu fais un film avec un personnage qui s'intègre par la musique ou par la photo, les autistes qui n'ont pas été intégré par ce biais là vont dire que c'est "cliché et pas réel" ; si tu fais un film avec un personnage qui s'intègre par le sport, on va avoir droit aux critique qu'on lit dans ce fil ; si tu fais un film avec un autiste qui ne s'intègre pas, les autistes qui s'intègrent vont aussi dire que c'est cliché et pas réel etc etc. Il faudrait juste que tout le monde, et même les autistes, se disent qu'un histoire raconte l'histoire d'UN personnage, d'UN autiste, et que non ce ne sera pas représentatif de TOUT le spectre, mais que ça sera représentatif d'une petite partie des personnes TSA, c'est tout.

De plus, pour assister à toutes les conférences annuelles sur l'autisme, je suis persuadé que les 9/10e des personnes qui cherchent à aider les autistes par le sport n'ont aucune compréhension réelle de ce qu'est l'autisme.

Oui tout à fait, mais ça c'est un autre débat, ça n'a rien à voir avec le film.

Ni le foot ni le rugby n'en font partie.

Ne fais pas toi même de généralités car ça existe des autistes qui se sont intégrés par le foot ou le rugby, donc tu vois... ce n'est pas la majorité certes, mais ça existe.

Dans les points positifs, il semble qu'une bataille soit menée pour l'inclusion dans le milieu ordinaire, ce qui peut être un point positif du film, si j'ai bien compris la bande annonce.

Oui totalement j'ai cru comprendre la même chose

[Benoit]

Le média est superimportant, le cinéma a bien plus d'influence sur les parents que les avis d'experts ou les recommandations HAS ou les documentaires.
Pour preuve, on nous sort encore Rain Main comme référence de l'autisme. En 2018. Malgré des centaines de pages, de docs, de conférences.

Donc oui, je pense qu'il faut faire très attention à la façon dont on représente une forme de handicap au cinéma, parce que tout comme dans le cadre de l'homéopathie les gens sont au bout du rouleau et vont chercher une solution idiote à un problème réel.

Encore une fois, "envoyer plein d'autistes vers le foot" (ou le rugby, ou le judo) va causer à mon avis plus de mal que de bien.
Ceux des autistes pour qui ce serait profitable trouveront (par exemple par manifestation de l'intéêt spécial) leur voie par là de toute façon.
Leur bénéfice doit être pondéré par le travail et les conséquences (loin d'être nulles) des autres. Et je dis ça en connaissance de ause, jai été pratiquant d'échec ado, on m'a envoyé faire du rugby pour une tout autre raison, et j'ai une idée définitive sur ce que j'ai perdu dans la démarche.

Si le film présentait un ado qui a le S.A. + un intérêt spécial pour le foot, là d'accord je considérerai qu'il y a suffisamment de précautions dans le film pour ne pas en faire un faux exemple.

[bézèdach44]

Si le film présentait un ado qui a le S.A. + un intérêt spécial pour le foot, là d'accord je considérerai qu'il y a suffisamment de précautions dans le film pour ne pas en faire un faux exemple.

Je comprends ton point de vue et ton explication oui ! Après je pense qu'on parle beaucoup pour pas grand chose, car on a juste vu une bande annonce de 2min30. On en reparlera plus en détail après la sortie on aura surement plus d'argument et un meilleur point de vue

[Benoit]

Pour l'instant on n'a effectivement que le retour des lecteurs du bouquin.

https://www.babelio.com/livres/Gillot-L ... /critiques

On va dire que ça n'a pas vraiment fait avancer la compréhension de l'autisme j'ai l'impression.
(Même si c'est pas la faute du bouquin que les gens ont une vision psy de l'autisme).

J'aimerais trouver un C.R. de lecture emanant de quelqu'un qui sait, de préférence autiste.

Edit :
Peut être à mettre en O.P. ou fusionner ?
viewtopic.php?t=7947

[Tugdual]

Peut être à mettre en O.P. ou fusionner ?
viewtopic.php?t=7947

Autant garder deux sujets, le traitement du film
pouvant être très différent du contenu du livre ...

[misty]

J'ai vu le film et je l'ai trouvé pas mal du tout. J'ai eu l'occasion d'en discuter avec les réalisateurs (l'un d'entre eux a un enfant autiste, il ne souhaite pas trop communiquer dessus mais a visiblement l'habitude de devoir se justifier ) et j'ai senti chez eux une réelle bienveillance et un grand respect des autistes en général.
Evidemment il y a des clichés, mais à l'heure actuelle sortir un film de ce type semble compliqué, donc pour que ça suive (ici c'est Gaumont je crois, en plus...) il faut des repères pour le public.
Je n'ai pas trouvé le personnage plus caricatural que dans les autres films sur le sujet. Il m'a paru assez proche de celui de X+Y, bien qu'ici je trouve l'autisme plus visible et que ce petit garçon n'a pas le potentiel SSPT qui m'avait gênée chez Nathan au niveau de la lisibilité du TSA.

Concernant le foot, j'avais moi aussi peur du côté lourdingue "rendons les autistes un peu plus normaux grâce au sport" mais en fait il y a un lien logique avec le foot, qui fait que c'est effectivement ça et pas autre chose. Je n'ai rien trouvé de poussif, au contraire ça me semble très bien amené. Sans pourrir le suspense je dirais juste qu'il y a une sorte de pirouette scénaristique qui éclaircit indiscutablement ce point.

Le seul moment où j'ai été un peu gênée c'est lors de la première scène drôle (il y en a pas mal dans le film, ce que j'ai parfois trouvé très culotté) car j'avais peur que ça ne tourne à la moquerie. J'ai un souci pour délimiter ça (à force de n'en voir nulle part je travaille dessus en TCC et me méfie beaucoup plus, parfois trop) mais par la suite il m'a paru évident que c'était parfois osé mais jamais cruel. L'échange que j'ai eu avec les réalisateurs m'a confirmé cette impression de regard plein de tendresse sur les côtés cocasses de certains comportements. Il y a un moment en particulier que j'ai trouvé vraiment très drôle et pertinent car vraiment proche de ce qu'on nomme "l'humour autistique".

Je le conseille vraiment, j'ai tendance à aller voir ce genre de truc un peu à reculons mais là c'était une belle surprise. On sent une vraie connaissance du sujet, l'acteur qui joue le fameux Léo a été coaché par une personne TSA proche de/diagnostiquée par L.Mottron, à ce que j'ai compris (il a été question d'un grand expert du sujet exilé au Canada). Ce jeune garçon a certaines particularités qui font que sans être autiste du tout il parvient bien à s'en rapprocher, à ce que j'ai trouvé en tout cas.

edit: concernant les chiffres dans le résumé je pense que c'est un clin d'oeil au personnage qui semble avoir un peu le même souci d'hyper-focalisation que moi, justement . Dans le film les mesures et données chiffrées des personnages nous sont épargnées (ouf! ).

[Aby]

Merci pour ce retour Misty.

[Siobhan]

Oui, merci de ton retour Misty.

[Zebra3]

Perso’ j’aurais tendance à dire que je préfèrerais un film racontant une histoire du type de celle de Julie Dachez, celle d’un autiste assez invisible (éventuellement féminin ?).
Là je me dis que les gens qui ne connaissent pas outre mesure risquent de se dire qu’un autiste a forcément un débit de parole et une position de tête atypiques, comme Rain Man.

Là ils en parlaient sur France 5, l’acteur, Arnaud Ducret dit « le spectre est large, certains ne peuvent pas supporter la lumière etc et dans le film il s’agit d’Asperger, un autisme léger » mais il ne dit pas que pour d’autres c’est l’inverse, qu’ils semblent totalement « normaux » et sont pourtant autistes.

A l’image de la BD, un film pourrait être en deux parties avec d’abord une partie problématique pleine de conflits relationnels, le diag’ au milieu, puis les problèmes seraient expliqués dans la seconde partie (ou bien le film débute une fois l’autiste dans sa « nouvelle vie », puis narre le parcours difficile, jusqu’au diag, tout est possible).
Quand on voit les abus ou problèmes relationnels que peuvent vivre les aspies, les difficultés à comprendre l’implicite, je pense qu’il y a matière à faire un film.
Ce serait surtout une performance d’acteur/trice qui devrait retranscrire 2 humeurs différentes.

Bon bien sûr on pourrait faire autant de films qu’il y a d’autistes, et celui-ci est peut-être très bien.

[Lilas]

A l’image de la BD, un film pourrait être en deux parties avec d’abord une partie problématique pleine de conflits relationnels, le diag’ au milieu, puis les problèmes seraient expliqués dans la seconde partie (ou bien le film débute une fois l’autiste dans sa « nouvelle vie », puis narre le parcours difficile, jusqu’au diag, tout est possible).

Et faire croire qu'il suffit d'un diagnostic pour que les difficultés disparaissent comme par miracle ?
M...., j'ai du rater quelque chose dans mon parcours, parce que chez moi elles sont toujours là.