hazufel a écrit :Écoute la chronique de Xavier Leherpeur hier matin sur France musique, ça te remontera le moral
C'est fait merci, c'est vrai que ça fait du bien!
En même temps c'est ça qui me rend triste: j'attendais la sortie en France pour voir, étais préparée à une bonne volée de "râlage made in France" mais même pas: quasi tout le monde semble touché et réceptif. Ca rend ces petites attaques d'autant plus pathétiques à mes yeux.
Si le principe de la teinte de l'image rappelle les films de Jeunet, la teinte choisie nous rapproche très vite de celle d'un étang, d'un lac. Le ressenti n'est pas du tout le même.
Pour la salle de bain, la perception transmise est tout autre que dans delicatessen, où tout pousse à l'absurde pour mieux appréhender la concrète réalité. Là, on est dans une fusion des êtres, un rapprochement muet dans un univers commun, sans paroles, tactile et aquatique.
Enfin, le but du film n'a pas grand chose à voir avec ceux de Jeunet. Il est question de la noirceur de l'âme. Pas celle des monstres, des insignifiants, des rejetés, des contraires à la norme, considérés comme inadéquats, mauvais, hostiles, mais celle de l'humain normal et considéré...
Tout à fait d'accord avec toi. Del Toro est un vrai passionné de cinéma, limite obsessionnel, et dans ce film comme dans ses autres il y a de nombreux clins d'oeil que je vois comme des hommages de fan. Son travail est un peu un intérêt restreint chez moi, je pense, et dans tout ce que j'ai étudié de l'homme et de ses oeuvres j'ai ressenti une immense humilité. Les références sont limpides: Jeunet c'est clair, mais aussi Miyazaki, Cocteau, les comédies musicales, Jack Arnold...et plein plein d'autres. Je n'arrive pas à piger qu'un hommage soit reçu négativement.
J'ai vu le film 2 fois et c'est clair que j'ai pensé à Amélie Poulain, mais si on va par là j'ai aussi pensé à
Sauvez Willy! Simon Wincer a-t-il parlé de plagiat? Non? Mais attends: c'est la même histoire!
Amélie Poulain fut un tel choc esthétique que dès que je vois une brune aux grands yeux noirs dans un contexte un peu vintage, j'y repense. Comme je repense à Little Miss Sunshine dans les films à gamine mignonne-rigolote et famille givrée... Ou à Avatar en visionnant n'importe quel film fantastique sorti depuis... Bref, c'est ça le cinéma, et l'art en général!
Del Toro est vraiment dans une démarche artistique, il se dégage de lui un grand amour des artistes (une affiche dessinée, ce n'est pas tout le monde qui fait ça), une vision "artisanale" de son métier, et le fait qu'il soit descendu gratuitement par quelqu'un que je pensais dans le même état d'esprit me choque beaucoup.
Je me suis "forcée" à regarder
LaLaLand (je déteste les comédies musicales) parce que j'avais adoré
Whiplash. J'ai trouvé ça nullissime, en plus de copié sur à peu près tout ce qui s'est fait avant. Je n'ai entendu personne se plaindre: c'est là que je me dis que c'est le message qui doit déranger. Ou alors c'est de la jalousie crasse...
Si Jeunet a aimé le film, je doute qu'il ait tout compris, parce que dans le genre attitude mesquine et pathétique face à quelque chose de beau il est pas mal dans son genre. Si vraiment il s'estimait floué il engageait des poursuites et c'est tout, mais là, son "je dis ça je dis rien" m'apparaît vraiment comme puant (en même temps je crois que c'est assez français comme truc...)
@Flower: c'est le principe de base du marché de l'emploi aujourd'hui. Des gens font des heures supplémentaires justement pour rattraper le fait que d'autres ne sont là que pour faire acte de présence. C'est complètement absurde mais si tu le dis tu es une révolutionnaire et ça c'est pas bien.
J'avoue qu'en parlant de fonction publique je rigole bien de voir que parmi tous ceux qui galèrent avec moi dans le secteur des bibliothèques, ceux qui sont là "parce que c'est la planque" vont se retrouver à bosser le soir et le dimanche
Ca va faire de la place on va mieux respirer, d'un coup, je pense...