A propos du test MMPI 2... qui l'a fait ?

[axurit66]

Bonjour

J'aimerais discuter du test MMPI 2. (inventaire multiphasique de personnalité du minnesota-2).

Qui l'a déja réalisé ici ? Qu'on donné les résultats (sans indiscrétion...).

En effet, j'ai passé ce test au tout début de mon pré-diagnostic.
Jusqu'à maintenant, je n'avais pas trop fait attention aux détails des résultats obtenus.
Puis j'ai remarqué que la psy a noté en gras, un score élevé le l'échelle L sans préciser de quoi il s'agissait.

Cette échelle L, correspond à l'échelle de mensonge. "elle explore la tendance, consciente ou non, à se présenter sous un jour plus ou moins favorable." Ah bon....
Parce que là, je ne me rappelle pas avoir menti en répondant à ces questions ! C'est bizarre je trouve...j'aurai donc menti aux réponses sans m'en rendre compte.

En plus, jusqu'à maintenant, je pensais que les autistes étaient incapables de mentir.

Tout cela m'a travaillé, au point de faire mes propres recherches bibliographiques sur le sujet... vu que la psy n'a pas fait d'efforts pour expliquer un peu plus en détails...

J'ai trouvé une publication de Ozonoff et al. (2005) qui signale en effet qu'une proportion non négligeable de personnes présentant des TSA (30 %) pouvaient avoir des scores L "mensonge" élevés.

Voilà l'extrait de cette publication (c'est en anglais, désolé ) :
The finding that, at first glance, is least consistent with the clinical picture of ASD is the large group difference and high rate of elevation (30%) on the L scale. High scores are typically thought to reflect a desire to present a favorable impression by denying even minor personal flaws. Individuals with ASD are known for their honesty, however; deception is a particularly difficult cognitive skill for this group due to their underdeveloped mental perspective-taking ability (Hughes & Russell, 1993; Sodian & Frith, 1992). Thus, high scores on L would appear incompatible with theASDdiagnosis. However, individuals with high scores on the L scale are also described as rigid and moralistic, with little or no insight, and little awareness of the consequences of their behavior on other people (Graham, 1993). Such limitations in insight and self- and other-awareness are primary features ofASDand are included in diagnostic tests (e.g., the ADOS). We believe that these aspects of the ASD phenotype are better explanations for the high L scores in participants in the ASD group than a defensive test-taking attitude. It is also of note that the vast majority of ASD participants yielded valid profiles (20 of 21 initially tested) and that there were very small group differences on the VRIN (Variable Response Inconsistency), TRIN, K, and S validity scales.

Pour le reste, mes résultats avec ce test, indiquent :
Introversion sociale importante
Des bizarreries de pensée
Une psychasthénie marquée
Présence d'un mal être généralisé

Bref, pas joli joli tout ça ....

[olivierfh]

Puis j'ai remarqué que la psy a noté en gras, un score élevé le l'échelle L sans préciser de quoi il s'agissait.

Cette échelle L, correspond à l'échelle de mensonge. "elle explore la tendance, consciente ou non, à se présenter sous un jour plus ou moins favorable." Ah bon....

Je ne l'ai pas passé mais en premiers résultats de recherche de mmpi validity scales il y a ici (umn.edu):

Uncommon Virtues (L) Scale
• Designed to detect intentional under-reporting
– Claiming an unusual number of uncommon virtues
• 15 obvious items
• All keyed “false”
• Possible reasons for elevation:
– Intentional under-reporting
– Lack of insight
– Very traditional
– Indiscriminant “false” responding
• If L is elevated can not assume lack of elevation on MMPI-2 substantive scales is associated with the absence of psychopathology

et ici (mmpi-info.com):

L Lie Scale (Hathaway and McKinley, 1951) (15 items).
High: (> Raw 5) Tendency to create a favorable impression as a response bias, conventional, rigid, moralistic, repression, denial, and insightless. A high L can mean anything from a very well mannered normal wanting to give a good impression, to a compensated paranoid. A high L will submerge scales of obvious psychopathology, and inflate scales of healthy functioning such as the Ego Strength scale. Interview the person to see if they can truly walk on water.

Donc en effet "lack of insight" peut être dû à un TSA: même sans "marcher sur l'eau", beaucoup de TSA se croient à tort indistinguables de la normale ou peu justifiés à demander un diagnostic.
Et si la psy le souligne c'est peut-être juste que c'est un élément important dans l'interprétation du reste.

[Manichéenne]

En plus, jusqu'à maintenant, je pensais que les autistes étaient incapables de mentir.

Il n'y a rien que tous les autistes soient incapables de faire.
Une grande partie des autistes a du mal à mentir. Certains apprennent, d'autres le font peu ou mal, d'autres pas...
S'il y avait un tel trait, on pourrait plus facilement poser ou invalider les diagnostics avec un test binaire. Ce n'est pas si simple...
"tu peux mentir ? Tu n'es pas autiste." dans le même genre que les "vous êtes en couple/vous êtes une femme/vous avez des enfants/vous me regardez dans les yeux/vous avez des émotions" que plusieurs d'entre nous on entendu pour nier la possibilité d'un TSA...

Pour le test, je ne l'ai pas passé, et je ne connaissais pas.

[Carapa]

Je ne connaissais pas ce test, mais a priori, je vois une autre possibilité pour expliquer ce résultat: que tu aies donné des réponses exactes et que l'examinatrice n'y ait pas cru. Evidemment, je ne sais pas quelles étaient les questions, donc c'est juste une suggestion. Mais ça ne m'étonnerait pas plus que ça, car c'est un phénomène auquel je suis occasionnellement confronté.

[olivierfh]

je vois une autre possibilité pour expliquer ce résultat: que tu aies donné des réponses exactes et que l'examinatrice n'y ait pas cru.

Oui c'est ça l'échelle L à part que ce n'est pas l'examinatrice mais le calcul de résultat du test lui-même, d'après ce que je citais plus haut "Claiming an unusual number of uncommon virtues": il y a des questions sur des qualités rares et si on répond à trop de ces questions dans le sens favorable, le reste des réponses est considéré comme ayant aussi un biais favorable, à moins que la psy vérifie qu'on est vraiment "capable de marcher sur l'eau".

[Carapa]

Donc, quelqu'un qui a effectivement des qualités inhabituelles sera supposé être un menteur. Très tordu comme test! Mais dans la droite ligne de la mentalité contemporaine: je l'ai expérimenté plus d'une fois, notamment dans ma vie sentimentale.

Mon avis sur la meilleure politique à adopter: faire un bel origami avec la feuille de bilan.

[Fluxus]

Je me permets de remonter ce vieux topic, je vois qu'il n'en existe pas d'autre sur cette thématique.

Etant actuellement en train de relire mon compte-rendu du C.R.A., (j'ai pas encore réussi à m'y pencher dessus en détails, je relisais jusqu'à présent, que les parties que j'aimais bien lire), le test de personnalité MMPI-2-RF (338 items) a fait partie de mes bilans dans le cadre du diagnostic TSA.

Il y a, effectivement, une évaluation de la cohérence dans les réponses au questionnaire (de mon côté, on ne pouvait répondre uniquement par oui ou par non et je crois qu'on devait éviter de passer des questions et si on était hésitants, il fallait juste répondre en fonction de ce qu'on pensait être le plus proche du "Oui" ou du "Non" en gros.

Donc dans mon évaluation, on disait que j'avais répondu aux questions de manières cohérente mais que certains symptômes cognitifs et/ou somatiques, de par leur aspect inhabituel indiquent, je cite : "Une éventuelle surévaluation avec un niveau élevé d’auto présentation vertueuse (se présente potentiellement sous un jour favorable en niant plusieurs défauts mineurs et quelques imperfections que reconnaissent la plupart des gens)." .

Personnellement, je n'assimile pas ça au mensonge, du moins, il n'a pas été question d'échelle L dans le détail des résultats mais d'une analyse détaillée des différentes problématiques mises en avant par le biais de l'évaluation. Chez moi, la conclusion était très axée sur tout ce qui concerne la fatigue, la détresse au niveau émotionnel, l'anxiété, les plaintes, qu'elles soient physiques ou psychiques, la perception...

Dans le détail, ce qu'il en est ressorti :

-Une grande détresse émotionnelle (sentiment d’être débordée, sensation d’être extrêmement malheureuse, triste et insatisfaite de sa vie, sujette à la colère, fatigue, manque d’expériences émotionnellement positives et beaucoup d’expériences émotionnellement négatives)
-Processus perceptifs inhabituels (plaintes somatiques)
-Faible estime de soi.
-Des plaintes cognitives et neurologiques (confusion mentale).
-Des difficultés sociales (évitement social, timidité, sensation d’embarras et est mal à l’aise en société).
-Une anxiété majeure (stress, inquiétudes et peurs)
-Relations familiales conflictuelles et sentiment d’absence de soutien de la part des membres de sa famille.

Bref, voilà voilà.

Si jamais ça peut permettre de relancer ce sujet...