vos "bugs" sociaux !

[TimeLady]

Et ce fut ma seule et unique tentative de drague.

J'ai bien aimé ta façon de décrire ta mésaventure, on croirait y assister en direct !



Bug social d'hier : d'ordinaire je me contrefiche de l'allure des gens, surtout qu'au fond je les regarde très peu. Mais visiblement hier mon cerveau avait décidé que je devais avoir l'air un minimum sociable. Du coup j'ai signalé à ma collègue que son mascara avait coulé (ce qui me semblait vraisemblable vu que 10 mn plus tôt elle avait dit qu'elle avait mal aux yeux et qu'elle mettait du sérum physiologique...). Ma collègue me dit merci, s'en va dans les sanitaires pour rectifier le truc, et revient, l'air contrariée. Ce n'était pas du mascara. C'était des cernes. Oups. Et moi qui venais de lui dire que son mascara coulé lui donnait un air de raton-laveur...

[le jean moulant]

Il y a une dizaines d'années, mes voisins très âgés ont fait l'acquisition d'un chiot teckel à poils roux. Comme ils ne pouvaient plus faire de promenades avec lui, je l'ai embarqué dans mes virées en forêt.

Un jour, alors que le fils cadet de ce couple me fait part d'un éventuel départ en maison de retraite de ces derniers...je lui demande le plus sérieusement du monde "Et votre petit frère, allez-vous le garder avec vous?", le brave bougre me regarde, l'air de n'y rien comprendre... et moi, dejà en train de ravaler mes paroles..."Heu...je parlais du chien". Il a rigolé, pensant que c'était une plaisanterie.

Sauf que non...pour moi, lorsque nous possédons un animal, il n'y a point de 'dominants-dominés', il fait partie intégrante de la famille.

Nous avons une petite chatte, et parfois lorsque je parle d'elle a mon fils, je dis "ta soeur", et je la considére un peu comme ma fille...mais j'avais oublié que les autres ne pensent pas comme moi.

Et je n'en ressens aucune honte.

[Flower]

Bah ma mère appelle parfois mon cheval son "petit-enfant" et elle a tout à fait raison, il y a de ça... Il est un peu mon "bébé". Bon si j'avais un enfant, je ne désignerai peut-être pas mon cheval comme son frère, mais l'idée est là.

[hazufel]

Il m'arrive souvent d'appeler un de mes fils (sans distinction) du nom de mon chien, le cheval du nom du chien, le chien du nom d'un fils

[TimeLady]

Ma mère appelle quasi tous les animaux "gamin".

Moi j'ai du mal à donner des petits noms aux animaux, même à mon chien. Il a plein de surnoms ceci dit : Chonchon, Saucisson, Monsieur Saucisse, Herta (bah oui, il a une tête de knacki !)... Mais pas de petits noms "tendres", ça je n'y arrive pas, ça ne sonne pas naturel pour moi !

[Flower]

Bah c'est pareil, non? Et c'est plus original que "mon gros", "petit goinfre", "filou" et "poney" auxquels a droit mon cheval...

Pour les noms en revanche, je n'embrouille que les noms de mes frères et sœurs, celui du cheval est trop différent et il n'y a pas de chien dans la famille.

[MrsJack]

Ma mère me surnomme comme le chat... "Nounouche"
Le pire c'est qu'au début c'était que le chat, et peu à peu c'est venu sur moi.

En parlant de surnom et de bugs sociaux j'ai un dilemme et je crois que seuls des aspies pourront me conseiller.
Après avoir déclaré mes sentiments à mon ami aspie et m'être fait éconduire, il m'a dit :
"Tu sais, la plupart de mes amis me donne un surnom. Je crois que ça aide."

Je suis hyper mal à l'aise depuis sur ce point. Ça fait des années (depuis le lycée je crois bien) que je n'ai pas donné et reçu en échange un surnom de la part de mes amis. Je ne sais donc pas comment m'y prendre (et puis ça aide à quoi au juste ? Je n'ai pas compris).

[hazufel]

Flower, le cheval a un nom de fleur, le chien d'un héros de la mythologie grecque, un fils d'une constellation, un fils d'un personnage de livre issu du vieil anglais ou grec ancien selon le livre et le troisième fils un prénom "normal".
C'est pourtant bien différent mais selon mon état de fatigue ça peut virer à la catastrophe mélangée

[Meffyfamily]

Je me suis bien marrée à lire vos bugs !
C'est sympa de partager, et ça m'en a rappelé quelques-uns :
au boulot, tout les matins, il faut passer dans tous les bureaux pour dire bonjour. "C'est comme ça que ça se fait." Moi je m'en passerais bien, mais c'est comme ça.
Donc ça fait 1 an 1/2 que je suis dans cette boîte, et tous les matins, consciencieusement, je vais dire bonjour.

Il y a deux jours on m'a rapporté que j'étais taxée de bizarre, car je dis "bonjour"... mais je ne dis jamais "ça va?" j'avoue que je n'y ai jamais pensé!

Quand je travaillais en hôtel, les horaires étaient soit 7h-15h30, soit 15h-23h30 (et parfois des nuits, 23h-7h) Quand je bossais d'après-midi (15h-23h30) je m'étais donnée une règle qui me faisait plaisir car ça me donnait l'impression que ça passait plus vite : je disais "bonsoir" aux clients dès 17h00. Donc ça pouvait donner un "bonjour!", et au client d'après, la minute d'après "bonsoir!"

Ce midi, j'avais un papier dans ma boîte aux lettres pour relever le compteur d'eau. C'était marqué "notez les M3" et je ne comprenais rien, c'est quoi des "M3"??... Jusqu'à ce que ça me fasse tilt, "ah ok, des mètres cubes!!"

Je discutais avec une collègue d'une personne que nous connaissions apparemment toutes les deux, cette personne était une copine à l'école. Ma collègue me dit "oui, je vois très bien, une jolie blonde !
(Moi) - Oui, c'est ça !
(Elle) - je la connais, elle est adorable !"
La conversation continue, jusqu'à ce que je me rende compte que la fille dont elle parle n'est pas la fille dont je parle... J'étais extrêmement gênée, sans réussir à lui dire simplement "ah non, ce n'est pas cette fille-là". Je n'arrivais plus à dire un mot, et j'étais tellement gênée que je suis partie, comme ça, au beau milieu de la conversation.

[Meffyfamily]

J'en rajoute une ou deux (ou plus...)

en CM1, je faisais du théâtre (imposé par l'école) et après un stage ou je ne sais plus quoi, quelques élèves dont moi, nous nous sommes fait raccompagner en voiture par l'instituteur (c'était les années 80!). Celui-ci me dépose donc devant chez moi, il restait quelques élèves dans sa voiture. Là je tombe dans des abîmes de perplexité : comment dire au revoir? (j'étais déjà hors de la voiture quand je me suis posée la question). Faire un signe ? Faire un sourire ? Articuler "au revoir"? Envoyer des bisous sur la main ?
Bref j'ai dû faire un gloubi-boulga de tout ça, ce qui a eu le don de faire rire très fort les élèves, et d'arracher un petit rire (que j'ai soupçonné moqueur) à l'instit. J'en ai encore des frissons de honte quand j'y repense.

En primaire encore, un garçon a dit à mes copines qu'il allait me casser la gueule. J'ai complètement paniqué à l'idée de me faire frapper par ce garçon (à qui je n'avais rien fait). J'ai eu très mal au ventre et une énorme boule de stress. Au final il n'a évidemment rien fait, mais ça me semblait être une montagne de sortir de l'école et d'imaginer qu'il serait dehors à m'attendre.

Au collège, j'ai eu un petit ami qui m'a plaquée car je ne parlais pas assez.

En passant mon permis la première fois, l'inspecteur m'a dit "il y a de la buée, pouvez-vous mettre la ventilation?" J'ai réfléchi, et en fait je ne savais pas quel bouton c'était, donc j'ai répondu "Non." Devant sa tête ahurie, j'ai ajouté "... mais je peux ouvrir les fenêtres si vous voulez."
Bon je n'ai pas eu mon permis

Ce n'est pas un bug social, mais plutôt un joli mot d'enfant : hier ma nièce (6 ans) était dans mon jardin, et elle déborde d'énergie. Elle danse, elle chante, elle gesticule, elle grimpe partout, elle ne s'arrête jamais. Ma sœur (sa mère) dit "Oh là là, elle a de l'énergie à revendre!" La petite s'arrête, et contrariée, nous dit "Mais non ! Je veux pas la vendre!"

[Meffyfamily]

Je prends des cours de mime. J'ai une prof, et il y a en général pas plus de 5 élèves à la fois. Parmi ces élèves, il y a mon prof de théâtre qui se doit de savoir mimer pour mieux enseigner. Tous les deux sont des personnes que je vois souvent, que j'apprécie, que je connais bien, le contact passe bien, on déconne bien ensemble. Aucun des deux ne sait que j'ai de la difficulté, bien que le prof de théâtre semble comprendre mon expérience de la surstimulation sensorielle dont j'ai souffert quand j'ai pris des cours de danse.

Il y a deux ou trois mois, pendant un cours de mime, ma prof nous dit qu'un cours sera filmé si ça nous dérange pas. Pas de problème pour les quatre autres élèves. J'arrive à m'exprimer pour dire que je préférerais pas... j'ajoute de l'humour pour ne pas être trop négatif: "je tiendrai la caméra ". Ca la fait rire et elle le prend bien, cool! Et comme si c'était pas suffisant, je pars dans une explication tordue, labyrinthique (claire dans ma tête): "je suis pas tout à fait à l'aise (en fait, pas du tout), c'est l'image...". Bon, les élèves s'impatientent. J'ajoute "pas photogénique, enfin je me trouve correct, mais c'est l'image déformée que j'ai de moi-même via..." Bon, elle a envie de continuer son cours au lieu de m'écouter donner une raison extrêmement longue qui est en plus inutile! Curiseusement, je continue avec "mais c'est un travail que je fais, hein" comme pour la rassurer?? Ok, on a compris, j'ai pas envie? Ca suffit, non? Non, je continue "par la confiance en soi, la fréquence, les challenges ... et j'ai vu des progrès mais il y a encore du boulot, surtout que..."

Mon prof de théâtre m'interrompt "ELLE TE DIT QU'Y A PAS DE PROBLEME", ça résonne dans la salle de gym. Gêne extrême. J'ai envie de me cacher, or il n'y a rien pour (sauf peut-être mimer un mur et une cabane derrière avec un trou dedans). Elle semble incomfortable, me dit que je n'ai pas à me justifier.

Le cours peut continuer. C'est l'horreur pendant le reste du cours, dans les vestiaires, personne ne parle, et moi dans ma tête c'est le hamster qui cavale dans sa roue au point à faire fondre la cage tellement il court vite. Pendant plusieurs jours, j'y pense sans cesse. Je prends mon anxiolytique qui aide pour les gros moments d'anxiété mais pas trop quand c'est pas envahissant au point à perdre toute fonction. Là c'était comme un petit démon qui survole mon épaule et qui m'y fait penser toutes les 10 minutes, j'aurais préféré le truc qui me plombe pendant 6 heures qu'un truc plus léger qui dure des jours.

Les jours suivants, au hasard je trouve cette phrase "You can decline without giving a reason". Ca me parle. J'adore. Je fait refléter cette citation dans ma vie et ça se voit.

Et on en vient à tout récemment: je rencontre ma prof dans un café où se tenait le spectacle que mon prof de théâtre donnait (le même prof, donc). On discute à trois, les deux profs et moi. Puis elle me dit qu'il n'y aura pas cours cette semaine. Je prends note sans demander pourquoi: je respecte la raison que je n'ai pas à connaître.
Elle continue et vraiment, je pense pas qu'elle fasse un clin d'oeil à ma longue justification de son cours quelques mois auparavant car elle a clairement oublié et c'est pas son genre... elle dit "parce que j'ai une pièce de théâtre la veille" je dis ok et qu'on se verra alors l'autre semaine. Elle continue "je dois ranger toutes les affaires... les costumes..." je regarde mon prof de théâtre en lui faisant signe que j'ai pas à savoir tout ça... ça l'amuse, comme toujours. Elle continue "tous les décors ... et puis c'est lourd, j'ai mal au dos". Bon, j'essaie de lui dire que-- non, impossible de parler, elle déballe tout: "et me dépécher pour aller chercher ma fille qui sortira de son cours et c'est pas tout à coté parce que ma voiture..."

J'arrive à placer "Mais tu n'as pas à donner de raison". Elle s'arrête. Tout le monde se met à rire, elle aussi

Teardrop, ton "bug" me parle beaucoup (je sais ça date du mois de février...) Je suis bien du genre à faire ce genre de choses aussi, et depuis, j'applique également le précepte du "tu n'as pas besoin de justifier ton refus". Sauf que je dois l'appliquer un peu trop souvent, et j'ai dû extrapoler car je l'applique pour beaucoup de choses : par exemple, ma chef me dit qu'elle ne sera pas là cet après-midi. (Je dis ok.) Elle me dit qu'elle doit passer chercher des résultats. Très bien. Parce qu'elle a un petit pépin de santé. Ah, ça arrive.
Il ne me vient même pas à l'idée de lui demander plus de détails, de demander si ça va, je trouverais ça parfaitement impoli. Je reste dans l'idée que si elle a vraiment envie de se confier à moi, je ne suis pas contre, mais elle n'a pas besoin de mes encouragements.
Bref ma collègue, elle, a demandé à ma chef, des détails... J'ai trouvé ça parfaitement impoli mais à priori tout le monde trouvait ça normal et gentil.

Bon j'arrête de polluer ce fil

[Itaya]

Il ne me vient même pas à l'idée de lui demander plus de détails, de demander si ça va, je trouverais ça parfaitement impoli. Je reste dans l'idée que si elle a vraiment envie de se confier à moi, je ne suis pas contre, mais elle n'a pas besoin de mes encouragements.
Bref ma collègue, elle, a demandé à ma chef, des détails... J'ai trouvé ça parfaitement impoli mais à priori tout le monde trouvait ça normal et gentil.

Je suis pareil, j'oublie régulièrement de demander comme c'est visiblement d'usage, comment vont les personnes. Même quand je sais qu'ils ont des problèmes, je considère que si ils n'en parlent pas, c'est qu'ils n'ont pas envie.
A 37 ans, je ne demande quasiment jamais si me parents vont bien, ça ne semble pas les déranger. C'est ma mère qui me fait un débriefing de temps à autres.
Je le fais parfois, histoire de "combler" et d'échanger des banalités.
Étant souvent plutôt naïve je "raconte" facilement ma vie quand on le pose des questions, avec les années j'arrive à bifurquer sûre certaines trop perso.
Je n'arrive pourtant pas à suivre les secrétaires qui passent leur vie à blablater sur leur vie, comme dans "bref, je suis aspie" à la machine à café.

Pour le cafouillage de comment dire au revoir. Quand ça m'arrive, en général (bon ça arrive que j'ai pas le temps), je rigole de ma propre connerie histoire de noyer le poisson.


Modération (Tugdual) : Correction de balise.

[TimeLady]

Je me suis bien marrée à lire vos bugs !
C'est sympa de partager, et ça m'en a rappelé quelques-uns :
au boulot, tout les matins, il faut passer dans tous les bureaux pour dire bonjour. "C'est comme ça que ça se fait." Moi je m'en passerais bien, mais c'est comme ça.
Donc ça fait 1 an 1/2 que je suis dans cette boîte, et tous les matins, consciencieusement, je vais dire bonjour.

Il y a deux jours on m'a rapporté que j'étais taxée de bizarre, car je dis "bonjour"... mais je ne dis jamais "ça va?" j'avoue que je n'y ai jamais pensé!

C'est rigolo parce que moi quand on me dit bonjour, je répète systématiquement, façon perroquet : "ça va bien, et vous ?" Et que visiblement le répéter tous les jours, sans varier, c'est perçu comme bizarre aussi. ^^ Fut un temps où je répondais très honnêtement à la question. Si on me demandait comment j'allais et que je n'allais pas bien, je répondais franchement "ah, aujourd'hui j'ai mal à la tête" ou autre variante du genre. Sauf que je me suis rendue compte que la question était posée pour la forme et que les gens n'attendaient surtout pas de réponse franche en retour. Donc maintenant, qu'importe si j'ai la grippe, la migraine, la gastro...je réponds toujours "bien, et vous ?"

[Larsen]

Fut un temps où je répondais très honnêtement à la question. Si on me demandait comment j'allais et que je n'allais pas bien, je répondais franchement "ah, aujourd'hui j'ai mal à la tête" ou autre variante du genre. Sauf que je me suis rendue compte que la question était posée pour la forme et que les gens n'attendaient surtout pas de réponse franche en retour. Donc maintenant, qu'importe si j'ai la grippe, la migraine, la gastro...je réponds toujours "bien, et vous ?"

Haha, c'est tellement ça ! C'est la meilleure chose à faire, finalement.

[MrsJack]

Ah ça, le coup du "Ça va ?" même en tant que NT c'est un truc que je n'ai jamais compris.

La plupart des gens balancent ça par automatisme, alors il ne faut surtout pas répondre "ça ne va pas."
Mais d'autres sont plus sincères et s'ils voient que ça ne va pas alors qu'on a répondu "ça va" ils sont perturbés.
Bref, comme Timelady j'en suis venue à répondre automatiquement "oui", par contre selon les personnes je ne demande pas "et toi ? (et vous ?)". Je passe alors pour une grosse impolie égoïste mais je m'en fiche... Cette question est tellement mal utilisée.