Si, ça rend triste de faire du mal. Enfin, généralement. Encore faut-il comprendre ce que l'autre ressent, comprendre qu'on en est la cause, comprendre ce qu'on ressent soi-même... Les émotions, c'est vraiment pas le point fort des personnes avec TSA. Les reconnaitre chez les autres ou pour soi, et les verbaliser, c'est un vrai défi.
Ensuite, j'ai l'impression que tu nous dis qu'on devrait se sentir coupables. C'est probablement une déformation personnelle... A force de se faire critiquer, de vivre le harcèlement depuis l'enfance, d'être jugé agressif ou autre, j'en ai marre qu'on me dise que je dois être triste de ce que je fais. C'est vrai que c'est moi qui suis hors normes, mais parfois les normes sont idiotes, parfois je n'ai pas voulu blesser, parfois je voudrais seulement que les gens arrêtent de prendre personnellement une remarque que je ne voulais pas méchante.
C'est tout le problème du handicap invisible : les gens sont persuadés qu'on fait exprès, qu'on pourrait faire un effort, et qu'on se rend compte. Ben non.

Si un malvoyant te bouscule, tu ne vas pas lui demander s'il est triste de t'avoir fait mal. Si un autiste bouscule verbalement, là par contre, on ne va surtout pas lui trouver d'excuses, lui expliquer, etc.
Pour quelqu'un qui n'a pas de difficultés d'interaction et de communication, il suffit effectivement de dire : "je suis désolé je ne voulais pas te blesser."
Moi aussi, je m'isole, je deviens mutique, ou pire.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin TDAH.