Je crois qu'on se méprend sur la définition de la culture du viol.Malheureusement, la culture du viol est un problème tant pour les femmes que pour les garçons, parce que ces derniers, lorsqu'ils sont victimes, sont dépossédés du droit à se plaindre, et ils portent plaintes bien moins de fois que les femmes d'un point de vue statistique, parce que cela se recoupe avec les problématiques LGBT et la représentation de l'homosexualité dans la société. En fait le sujet est éminemment contiguë à celui que tu évoques, et je le sais parce que nous en avons tous les deux discutés, de ce fait je suis absolument convaincu de ton intérêt pour la question. Je ne t'accuse pas du tout de l'omettre, bien loin de là, j'ai encore en tête nos conversations sur le sujet !
"La culture du viol décrit un environnement social et médiatique dans lequel les violences sexuelles trouvent des justifications, des excuses, sont simplement banalisées, voire acceptées." Source: madmoizelle
"La culture du viol est un concept établissant des liens entre le viol (ainsi que d'autres violences sexuelles) et la culture de la société où ces faits ont lieu, et dans laquelle prévalent des attitudes et des pratiques tendant à tolérer, excuser, voire approuver le viol." Source: wikipédia
Ici, tu dis qu'ils sont "dépossédés du droit de se plaindre", mais ça ne concerne pas une justification de ce viol, plutôt le manque de légitimité que peut trouver un homme à porter plainte, et la peur de ne pas trouver de personnes pour recevoir cette plainte:
Je rajoute que tu évoques le peu d'hommes qui vont porter plaintes : je le rappellerai ici, ce n'est pas parce qu'on est femme qu'on porte plainte lorsqu'on est victime de viol. Comment pourrait-on déterminer s'il existe plus de femmes portant plainte que d'hommes, si on ne connait pas les chiffres exacts du côté des hommes? L'article en parle : il existe un écart entre les femmes victimes de violences sexuelles portant plainte et celles qui ne le font pas, car il existe aussi des incertitudes quant à l'issue: manque de crédibilité, culpabilité, peur de ne pas être entendues, culture du viol, stéréotype...elle tend à rendre invisible le viol masculin, parce qu'un garçon de par sa position de force dans la société dite patriarcale, n'a pas le droit d'être faible et de se retrouver assimilé à une femme, ou pire, à un homosexuel
De même, pour en avoir déjà parlé avec toi, je dissocie les "sources" des viols commis envers les homosexuels, des viols commis envers les femmes, et des viols commis envers les hommes... comme je dissocierai celles des viols commis sur les enfants, des viols commis sur les personnes en situation de handicap etc. non pas en terme de gravité ni en terme d'acte en lui-même, mais au regard de la culture qui y est rattachée, et de la condition du groupe auquel la personne appartient.
Et il est vrai qu'il ne faille pas uniquement prendre en compte les viols sur les femmes, si on prend le viol comme sujet. Je placerai ici la différence en ce qu'on ne peut pas dissocier les sources d'un viol commis sur une femme comparativement à celles commis sur les hommes : les écarts entre les chiffres signifient une disparité qui se trouve dans cette différenciation qu'on ne peut ignorer (que ce soit 2 ou 20%). Se concentrer sur le viol de façon générale et ne pas diriger cette réflexion, ce serait omettre ce détail. Par exemple, que les violeurs du côté des femmes ne soient pas majoritairement des personnes ayant des maladies mentales (bien au contraire), tandis que pour les violeurs du côté des enfants, ce sera nettement moins vrai (je ne sais pas ce qu'il en est des hommes).Je fais cette intervention dans l'optique que le viol fait partie intégrante des problématiques sociétales ; que ne considérer que le point de vue féminin et du droit des femmes ôte à son sujet la profondeur et la complexité qu'il mérite. En fait, pour discuter et régler sur le fond ce sujet, il est important de prendre en compte tous ses paramètres parce qu'ils font effectivement partie d'une structure de société laquelle classifie chaque acteur dans une position précise.
Cependant, oui, l'article a un problème de fond, puisque traitant des victimes réduites aux silences, il aurait dû évoquer la question des hommes...