Athéna a écrit :Freehost: ça m'intéresse ce que tu dis sur les voyages. Tu fais de longs voyages ? Moi je rêve de voyager, mais seule ça me fait peur. Comment être sûr de sa sécurité ?
Les cours d'habileté sociale, ça fait longtemps que tu en prends ? ça t'aide ?
Les plus longs voyages que j'ai faits seuls et par moi-même (m'organisant moi-même) :
- 3 périodes de 10 jours au Québec,
- une bonne semaine dans le Finistère,
- cinq jours en France cet été.
Le prochain voyage d'au moins une semaine pourrait bien être en février 2016 (cf. Aspie Days à Lille, précédés et suivis d'autres villes).
Mes voyages ne durent pas longtemps car :
- ils ont un coût : le transport en commun, les nuitées, l'alimentation, les achats touristiques,
- ils ont un autre coût : le coût d'opportunité

, pendant que je voyage, je ne peux pas donner de cours d'appui ; pour compenser, j'essaie de leur donner des plus-values

,
- pendant que je ne suis pas à maison, l'entretien de la maison peut se sentir délaissé,
- puis il y a l'administratif qui doit aussi ronger son frein pendant mon absence.
Je voyage donc rarement pendant les périodes scolaires, plus souvent durant les vacances scolaires estivales.
Puis il y a ce besoin d'interactions sociales dont ont besoin diverses personnes non autistes proches (dans la famille par exemple).
Voyager seul ? Ben... je prends mes précautions, je me prépare, même si j'oublie toujours quelque chose. Je prévois et estime :
- la durée du voyage,
- la durée des trajets, les éventuels retards, les éventuelles grèves,
- le logement,
- le changement de devises,
- les cartes des villes (cf. openstreemap.org entre autres),
- l'adaptateur en raison des prises différentes d'un pays à l'autre,
- etc.
Pour donner de la plus-value à mes voyages (pas juste voyager) :
- je prends mon appareil de photo, sa batterie, le chargeur de batterie, [je photographie tout (ou presque) sur mon passage ; la différence avec une couple de gens, c'est que je ne mets pas sur FaceBook mes photos, même si je raconte un brin ma vie

]
- c'est, en général, un événement qui va me motiver à voyager (une rencontre Asperger, une conférence sur l'autisme [je prends des notes], un concert des Cowboys Fringants, etc.),
- j'apprends un peu de la langue locale,
- pourquoi pas des événements et des livres sur autre chose que l'autisme, aussi sur mes autres sources de motivation (psychologie, mathématique, langues, etc.), [En plus, les livres sont souvent moins chers en France qu'en Suisse.

Je profite également des brocantes pour farfouiller parmi les livres.]
- il m'arrive de goûter à des spécialités locales, d'en prendre des photos,
- etc.
La sécurité ? Le risque zéro n'existe pas.
Ben, déjà, on choisit le lieu judicieusement : je vais aller plutôt en France, en Allemagne plutôt qu'en Syrie ou au Pakistan ; je vais plutôt me promener au bord de la mer Méditerranée à Marseille plutôt qu'au nord de Marseille ; etc.
Je ne me promène pas seul la nuit si celle-ci est déserte. Par contre, pas de problème pour un bar bien fréquenté, pas trop bruyant, et avec de bonnes bières locales.

Bon, ça fait peut-être bizarre d'être seul(e) à une table. On peut choisir des endroits où ça fait moins bizarre d'être seul (des terrasses extérieures, s'il ne pleut pas, s'il ne fait pas trop froid ; des endroits où il y a aussi d'autres personnes seules à leurs tables respectives, etc.). Bon, ça fait moins bizarre si tu as l'appareil de photo autour du cou ; tu fais "touriste solitaire"

. De manière générale, ça fait moins bizarre si tu fais quelque chose à ta table (que ce soit tapoter ton téléphone, ton ordinateur portable ou jouer au sudoku), si tu as un sac à dos plutôt que rien. Bref, je choisis des lieux fréquentés, pas des lieux déserts.
Si tu veux voyager, envisages-tu de voyager avec plusieurs personnes (autistes ou non) ?
Les cours d'habiletés sociales, ça fait un brin plus de deux ans. Mais eux aussi sont menacés par les mesures d'austérité du département de la santé vaudois. [Je n'en ai pas encore parlé sur le forum, ni n'ai préparé mes "répliques", manque de temps oblige. Mais faudrait pas que je remette sans cesse cela à plus tard.]
Ouais, ils m'ont apporté divers nouveaux éclairages, des témoignages et des échanges avec d'autres personnes Asperger différentes, de nouvelles destinations touristiques (même en Suisse, je fais le touriste

), un peu de bibliographie ("Quels livres conseilleriez-vous sur ... ?"). Il faut bien que je prends des notes pendant ces cours, comme je prends des notes durant les conférences.

Cela dit, ils ne sont pas ma seule source d'apprentissages sur les troubles du spectre autistique. D'autres ressources diverses ne sont pas en reste :
- livres sur les troubles du spectre autistique,
- conférences,
- fichiers,
- lecture et discussions sur les forums,
- lecture sur l'internet en général,
- rencontres et échanges entre personnes autistes de tous bords ou en cours de diagnostic ou se soupçonnant autistes,
- ...
Et ça ne finit jamais...
