Sortir de chez soi au milieu de la journée

[Samfelsouth]

Tout à l'heure (enfin bientôt) je dois vraiment sortir.
Et pour moi l'étape entre mon appartement et ma voiture est vraiment une zone de danger maximale quand je sors dans la journée.

Quand je pars travailler à 6h50 pile, les risques d'interactions sociales sont quasi nuls mais là

Ecouter derrière la porte, bon ça va mon voisin de palier n'est pas là, vite ouvrir la chaîne et le verrou, respirer à fond, sortir, il n'y a personne ouf !
Fermer ma porte, les 2 verrous.
Descendre en vitesse les 3 étages (je n'ai pas résolu le dilemme est-ce moins risqué de descendre vite les 3 étages à pied ou d'attendre l'ascenseur pour croiser le moins de monde possible sachant que j'habite un petit bâtiment de 13 appartements ?)
Traverser le hall en courant.
Croiser ma boite à lettres que je n'ai pas vérifié depuis x jours. (donc culpabilisation au passage)
Traverser l'espace vert qui réunit les 2 bâtiments (12 appartements en plus donc augmentations des risques) en courant la main tendue avec la clef pour ouvrir la voiture à l'avance.
M'engouffrer dans ma voiture, verrouiller les portières, respirer, essayer de visualiser les éventuels voisins croisés auxquels on a jeté un bonsoir alors qu'il est midi, à qui on n'a pas tenu la porte, sur le pied duquel on a marché, ou au contraire se dire qu'on a eu de la chance
Etre enfin à l'abri

Certes j'adore être chez moi et m'occuper de mes passions mais je pense que cette anticipation me fait aussi renoncer à des choses

[freeshost]

Prendre les escaliers a plusieurs avantages par rapport à prendre l'ascenseur :

- plus d'activité physique,
- moindre consommation d'électricité,
- moins d'interactions sociales (la plupart des gens sont flemmards et prennent l'ascenseur),
- s'il n'y a que trois étages, tu vas plus vite à pied (surtout qu'il faut attendre l'ascenseur, d'autant plus que le nombre d'étages est grand),
- en plus, il y a des personnes qui laissent des odeurs diverses dans l'ascenseur (fumée de cigarettes, parfums, etc.).



Bon, quand je croisais un voisin de palier, je me contentais d'un "bonjour", avant de descendre l'escalier.

Quant à la boîte aux lettres, je la contrôlais chaque jour, ayant toujours la clé sur moi.

Croiser des gens au travers du passage vers la voiture ? Ben... ne pas trop se préoccuper de ces personnes. Faire ce que tu as à faire : marcher tranquillement vers ta voiture, l'ouvrir, t'asseoir, fermer la portière, attacher la ceinture, éventuellement régler les rétroviseurs, allumer les feux de route, allumer le contact, conduire.

[Rem 82]

Comme je te comprend Sam !

Combien d'activités je suis obligé de renoncer (et malgré moi parce que j'ai ENVIE d'y aller) et à cause de ça ?!

Si une personne du Samsah vient me chercher pas de soucis , mais si je dois me coltiner 10 minutes à pied + 10 minutes d'attente pour le train + 10 minutes pour le trajet et 10 minutes pour rejoindre la structure ben même pas la peine ... Je préfère faire 10 minutes à pied pour rejoindre l'HDJ comme hier après-midi... Ou rster tout seul ...

Faire ne serait ce que 500 mètres c'est de la torture (les voitures , les gens , le bruit , etc ... )

Ça dépend de ma forme. Parfois je peux traverser a pied d'un bout à l'autre une plus ou moins grande ville comme Toulouse ou Brive comme je l'ai déjà fait et refait ... ^^ Mais la juste changer de quartier dans mon bled de 10000 habitants = Traversée du désert ... ^^

Aujourd'hui ben par exemple je reste chez moi et je crois que c'est mieux comme ça. Et demain sera un autre jour !

Courage !

[Manichéenne]

Un casque audio bien visible sur les oreilles :
-permet de faire croire parfois qu'on n'a pas entendu/remarqué la personne, qui pardonnera plus facilement un "bonjour" oublié ou mal dit.
-limite le risque que quelqu'un veuille entamer la conversation.
-calme un peu et donne de quoi focaliser, surtout si on a choisi une bonne musique qu'on aime.
-empêche ou diminue la perception des bruits ambiants.

[freeshost]

Ouais, j'avais pensé au casque, même si je ne suis pas hypersensible au bruit. Après tout, il y a même des personnes non autistes qui se déplacent avec le casque sur les oreilles, dans la rue, dans le bus, etc.

Pour ma part, il m'arrive souvent de marcher au tempo, avec une musique dans la tête.

[EnHans]

Bonjour Samfelsouth, j'ai lu ton message hier et je n'arrête pas d'y repenser... Je n'imaginais pas à quel point la phobie sociale pouvait vous envahir. Ton histoire m'a permis de comprendre.

[Samfelsouth]

Un casque audio bien visible sur les oreilles :
-permet de faire croire parfois qu'on n'a pas entendu/remarqué la personne, qui pardonnera plus facilement un "bonjour" oublié ou mal dit.
-limite le risque que quelqu'un veuille entamer la conversation.
-calme un peu et donne de quoi focaliser, surtout si on a choisi une bonne musique qu'on aime.
-empêche ou diminue la perception des bruits ambiants.

Merci de ton conseil Manichéenne,

Mais quand je suis dehors, je suis déstabilisé.e par l'environnement. Tout va trop vite, tout est trop fort, tout est trop intense. Si j'écoute de la musique, j'ai un effet paradoxal. Certes cela me coupe de certaines stimulations mais très vite je panique à l'idée de "perdre" des informations essentielles.
J'en une sensation de "double bulle" . Je suis dans la bulle de mes pensées qui vont toujours à 100000 à l'heure et la bulle de la musique, c'est trop

J'économise pour m'acheter des écouteurs à réduction active de bruit que j'utiliserai sans musique (on peut les régler pour filtrer plus ou moins l'environnement)

[Flower]

Tu peux mettre des écouteurs (même normaux) sans musique si celle-ci te dérange. C'est juste pour donner aux voisins le signal "je ne vous entends pas".

Bon, chez moi il y a plus de risque de croiser des gens tôt le matin ou en fin d'après-midi qu'en milieu de journée en semaine, ils sont tous au travail. Et moi, j'ai des horaires un peu décalés par rapport aux autres, donc je pars plus tard et je rentre plus tard.

[Samfelsouth]

Bonjour Samfelsouth, j'ai lu ton message hier et je n'arrête pas d'y repenser... Je n'imaginais pas à quel point la phobie sociale pouvait vous envahir. Ton histoire m'a permis de comprendre.

Je suis content.e si mon message a pu avoir cet effet
En revanche, je ne suis pas trop d'accord avec le terme "phobie sociale". Je ne suis pas phobique sociale, la phobie sociale c'est un diag précis qui répond à des critères.
Quand je suis préparé.e aux interactions sociales (comme dans mon métier) ET que les stimulations sensorielles ne dépassent pas un certain seuil mes problèmes deviennent invisibles.
Dans la situation que je décris c'est le cumul : rencontre surprise de personnes que je connais peu/de vue/dont je mélange les noms + dans une cage d'escalier (= stimulations sensorielles ++) + small talk potentiel qui rend le truc ingérable

Il y a un article de blog qui a été écrit sous le coup de la colère mais qui reprend ce que je dis Vous reprendrez bien un peu de phobie sociale ?…

[Samfelsouth]

Bon, chez moi il y a plus de risque de croiser des gens tôt le matin ou en fin d'après-midi qu'en milieu de journée en semaine, ils sont tous au travail. Et moi, j'ai des horaires un peu décalés par rapport aux autres, donc je pars plus tard et je rentre plus tard.

J'ai un très gros pourcentage de retraités dans mon bâtiment, c'est formidable pour le calme général mais ils sont tous là dans journée !

[meï]

je 'naime pas non plus sortir de chez moi.
idem peur de croiser les voisins, (tous retraités, on vit dans un quartier de retraités , le "vieux village" d'une commune proche de la grande ville en pleine expension (tous les autres quartiers sont plutot riches, et bcp en construction)
j'ai quelques voisins sympas, mais surtout avec mon conjoint qui lui sait parler.(et même parfois très longtemps a mon grand desespoir donc je pretexte un truc et je rentre...deja l'image.... )et d'autres pas cools du tout (dont mes viosins de juste derriere mais on a mis de la bruyere et on ne se voit plus.. deja qu'on ne se dit pas bonjour...pas que je ne veulle pas mais au moins une fois, au magasin, je l'ai croisé sans le reconnaitre (ben oui hors contexte....) et je crois qu'il l'a "eu mauvaise"(cmme disent les jeunes)...pourtant vraiment j'y peux rien.je ne reconnais pas les gens hors contexte. ) bref notre reputation a été faite.)

je suis incapable de parler plus de 5 mn et je crios sincerement que pour mes voisins meme sympathiques je susi une potiche de choix.(le pauvre monsieur informaticien si intelligent, il doit s'ennuyer avec une femme pareille.... )
ma fille me sert de pretexte encore mais elle grandit...
bref, je mets systematiquement des oreillettes quand je sors je dois donc avoir la réputation de la" femme aux oreillettes". ...pas super polie.

même si ca me gene peut ete moins que toi, je compatis .mais je susi obligée d'y aller chaque jour, a cause de mes enfants surtout.je dis souvent que etre maman m'a structuré.
j'ai bati ma vie avec tout ça.
aujourd'hui je prends ce sourire figé quand je n'ai pas el choix et je parle en allant le plus possible au but, et pretexte toujours quelquechose pour partir.(les discussions "sans but" etant pour moi incroyablement angoissantes)
mais sincerement je batis une partie de ma vie sur cette non envie de rencontrer du monde.

[Samfelsouth]

je l'ai croisé sans le reconnaitre (ben oui hors contexte....) et je crois qu'il l'a "eu mauvaise"(cmme disent les jeunes)...pourtant vraiment j'y peux rien.je ne reconnais pas les gens hors contexte.

Mais tellement ! C'est terrible
Pareil quand je croise quelqu'un que j'associe à un lieu : typiquement le commerçant que je croise en dehors de son magasin et qui me dit bonjour avec un grand sourire ou pire le ou la collègue en dehors du contexte professionnel
Le coup de la migraine ça ne passe pas à chaque fois

[Flower]

Ce truc de ne pas reconnaître une personne hors contexte m'est arrivé avec des collègues - en plus dans les deux cas, ils portaient un bonnet! Du coup j'ai tout simplement dit que je ne l'avais pas reconnu, parce que je n'avais pas l'habitude de le voir avec un bonnet. Ça les a fait rire.

Je suis quand même assez surprise de l'importance que semblent prendre ces échanges chez certains, parce que j'ai beau habiter dans un immeuble avec seulement 4 appartements, je connais à peine mes voisins... Si je les croise dans l'escalier, je ne les appelle jamais par leur nom et l'échange ne dépasse pas le "bonjour" voire au mieux un "comment allez-vous", mais c'est rare. Et c'était la même chose dans tous les immeubles dans lesquels j'ai habité.
La seule fois où j'ai été reconnue par un voisin "hors contexte", c'était sous une pluie battante alors qu'il passait en voiture. Là pour le coup, je n'ai pas fait ma difficile quand il a proposé de me déposer, même si je me souvenais au mieux très vaguement du visage... (Je me suis rappelée avoir déjà vu la voiture en revanche.)

[Manichéenne]

En revanche, je ne suis pas trop d'accord avec le terme "phobie sociale". Je ne suis pas phobique sociale, la phobie sociale c'est un diag précis qui répond à des critères.
Quand je suis préparé.e aux interactions sociales (comme dans mon métier) ET que les stimulations sensorielles ne dépassent pas un certain seuil mes problèmes deviennent invisibles.
Dans la situation que je décris c'est le cumul : rencontre surprise de personnes que je connais peu/de vue/dont je mélange les noms + dans une cage d'escalier (= stimulations sensorielles ++) + small talk potentiel qui rend le truc ingérable

Il y a un article de blog qui a été écrit sous le coup de la colère mais qui reprend ce que je dis Vous reprendrez bien un peu de phobie sociale ?…

Je ne suis pas d'accord avec cet article (mais alors vraiment pas), ni avec ton explication sur la phobie sociale.
Avoir peur de sortir de chez soi, peur de l'interaction, ça fait partie de la phobie sociale. Même s'il y a une raison, même si on sait qu'on s'en sort mal en situation sociale.
La problématique est de savoir si la peur est proportionnée au risque réel, si elle entraine des comportements d'évitement, etc.
Savoir qu'on risque de mal se comporter devant les voisins ce n'est pas la même chose que d'en avoir peur des heures à l'avance et de parfois éviter de sortir.
L'autisme favorise la phobie sociale et ne l'exclue pas.

[EnHans]

Bonjour Samfelsouth, j'ai lu ton message hier et je n'arrête pas d'y repenser... Je n'imaginais pas à quel point la phobie sociale pouvait vous envahir. Ton histoire m'a permis de comprendre.

Je suis content.e si mon message a pu avoir cet effet
En revanche, je ne suis pas trop d'accord avec le terme "phobie sociale". Je ne suis pas phobique sociale, la phobie sociale c'est un diag précis qui répond à des critères.
Quand je suis préparé.e aux interactions sociales (comme dans mon métier) ET que les stimulations sensorielles ne dépassent pas un certain seuil mes problèmes deviennent invisibles.
Dans la situation que je décris c'est le cumul : rencontre surprise de personnes que je connais peu/de vue/dont je mélange les noms + dans une cage d'escalier (= stimulations sensorielles ++) + small talk potentiel qui rend le truc ingérable

Il y a un article de blog qui a été écrit sous le coup de la colère mais qui reprend ce que je dis Vous reprendrez bien un peu de phobie sociale ?…

Désolé, c'est encore un peu confus. En plus je vois de quoi tu parles... C'est un peu comme si je mélangeais les causes et les conséquences.