j'ai le diag

[manu]

Y'a pas de raison, c'est fini l'aire du papier.
Internet fait que le point de vue des uns ne peut plus être caché par les objections des autres.

[bernard]

A condition que cette thèse soit lue, je n'ose pas dire comprise et ne serve pas qu'à caler des tables bancales ou à remplir des fonds de tiroir.

Au moins, elle aurait une utilité.

[le chat]

Pour ma part je suis adepte de la pensée de Paul Gadenne : "Même celui qui ne fait pas profiter les autres de ses connaissances : en se cultivant, il crée quelque chose de plus haut que soit - il fait progresser en lui l'humanité"

Beaucoup de travaux pourraient être déclaré d'utilité publique, mais hélas, peu sont lu, diffusés, peu de gens souhaitent accéder à un certain niveau de complexité je pense (j'ai beaucoup entendu sur mon chemin de réflexions du style "bin punaise, c'est chiant ce que tu lis, moi je préfère lire le da vinci code", de gens qui sont pourtant à un certain niveau d'études hein.)
J'ai l'impression que tant qu'ils ne sont pas concernés, les gens ne s'intéressent pas.

Néanmoins, un travail de ce style pourrait être lu par cette petite communauté, déjà affairée à faire évoluer de façon positive le quotidien de ses personnes, et serait une pierre de plus à ce petit mais solide édifice.

Tout ça pour dire qu'il me semble que la répercussion d'une recherche ne doit pas être la motivation qui engage ou non a commencer un travail (sinon, il y aurai bien peut de travaux universitaires ! quand je vois des étudiants qui travaillent sur l'évolution d'un club de sport improbable, d'un tout aussi improbable bled pyrénéen entre 1936 et 1939 ... au moins vous pourrez vous dire qu'il y a des gens moins lu que vous, a commencé par moi !)

[omega]

J'ai l'impression que tant qu'ils ne sont pas concernés, les gens ne s'intéressent pas.

C'est tout à fait cela.
En particulier ici et en général partout aussi.

Ha non, peut-être une exception possible: le malheur d'autrui et le voyeurisme.
Il faudrait calquer les thèses sur des scénarios de loft story ou l'île de la tentation, je ne sais pas...

[Jonquille57]

J'ai l'impression que tant qu'ils ne sont pas concernés, les gens ne s'intéressent pas.

C'est tout à fait cela.
En particulier ici et en général partout aussi.

Bon, je vais peut-être encore mal me faire voir, mais franchement, si nous n' avions pas eu Mysterio tel qu'il est, je ne pense pas ( et je suis même certaine ) que nous ne nous serions pas spécialement intéressés à l'autisme et aux TEDs en général. D'ailleurs, quand on voit les assos qui se crééent, que ce soit à propos de l'autisme, de diverses maladies, de handicaps ou autres, ce sont pratiquement tous des parents concernés qui en sont l'origine. Il y a tellement de causes à défendre dans le monde... Si à un moment donné, on ne fait pas une rencontre, ou bien si quelque chose ne nous touche pas, il n'est pas évident d'approfondir une cause plus que d'autres en particulier. C'est pour cela que beaucoup sont admiratifs devant Gwen, car lui n'est pas touché par l'autisme, sauf dans son job, et malgré cela, il s'investit à font... Mais il existe combien de Gwen dans le monde ?

[Jonquille57]

Ha non, peut-être une exception possible: le malheur d'autrui et le voyeurisme.
Il faudrait calquer les thèses sur des scénarios de loft story ou l'île de la tentation, je ne sais pas...

C'est malgré tout avoir une piètre opinion de l'espèce humaine, non ?

[manu]

J'ai l'impression que tant qu'ils ne sont pas concernés, les gens ne s'intéressent pas.

C'est tout à fait cela.

C'est pire. Les gens ne lisent que ce avec quoi ils sont déjà d'accord, ce qu'il ont envie de lire comme vérité.

Dans le cas dont on parle, il y a des école de pensée différentes, et quant on est d'un coté on ne touche pas a ce qu'il y a de l'autre, comme si c'était un toxique mentale.

Le socle commun de connaissance, quoi qu'on en dise, est un sacré tour de force dans ces conditions.

Mais il existe combien de Gwen dans le monde ?

Un seul bien sur. Les autres sont autres. Il y a plus chose commune, y compris de gènes en commun dans une fratrie autiste/non autiste qu'entre deux autistes (qu'elle que soit l'acceptation qu'on utilise pour le mot autiste).
Identifier ce qui est comparable c'est pas facile et a ce propos je vous ait déjà dit qu'il y avait plusieurs écoles de pensée à ce sujet?

[Jonquille57]

Les gens ne lisent que ce avec quoi ils sont déjà d'accord, ce qu'il ont envie de lire comme vérité.

Oui, tu as raison, et c'est rassurant. Mais c'est d'ailleurs pourquoi je me pose tous les jours des questions sur LA VERITE. Finalement, personne ne la connaît vraiment. On se contente d'avoir des convictions. Certains ont des certitudes, d'autres, n'ont que des doutes...

[manu]

oméga l'a déjà écrit dans un coin, et samoju en a parlé aussi avant de l'effacer, LA vérité c'est intérieur, relatif a chacun, aux perceptions.
Donc vouloir faire éclater la vérité c'est vouloir imposer sa pensée ...

Il faut distinguer le factuel, ce qui se produit dans le monde, et la façon dont c'est identifié, relié, compris, ressentis, etc.
La vérité c'est la somme des deux, d'un événements concret et d'un regard. La chose et le point de vue sur la chose.

[manu]

Il y a là dessus un livre qui s'appelle La réalité de la réalité (sous titré Confusion, désinformation, communication)
Il date de 1976, et il est écrit par Paul Watzlawick.
Ca devrais pas plaire a tout le monde, mais ça correspond pas mal a ma façon de voir.

[Jonquille57]

Donc vouloir faire éclater la vérité c'est vouloir imposer sa pensée ...

C'est pour cela que je me suis toujours méfiée des personnes qui annoncent des affirmations comme étant la vérité. Mais quelque part, j'envie ces personnes. Car avoir des doutes sans arrêt, c'est tout remettre en question, tout le temps, sur tout.... et c'est usant et angoissant....
Mais le fait de douter sur tout, n'est-ce pas une forme de certitude ? ( la certitude que personne ne détient la vérité ? )

[omega]

J'adore cette réplique d'Audiard: "les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît."
A mettre en regard avec celle-ci de Lacan: "Les non-dupes errent."

Pour ma part, j'essaie de me partager au mieux entre ma dose de connerie et ma dose de lucidité.

[manu]

La certitude c'est la bêtise qui rassure alors?
Je sais pas, mais je traduis avoir des doutes par ne pas savoir quel point de vue utiliser, dit autrement ne pas savoir où se poser.

La relativité, au sens de considérer une chose en fonction d'un repère, est une façon d'avoir des point de repères solides sans avoir besoin de vérité générale.

Comme dans wikipédia ou on ne peut affirmer une chose qu'en disant selon untel, comme la distinction qu'a fait Bernard en disant si on se réfère au critère diagnostique du CIM, comme dans n'importe quel sujet si on rattache une affirmation a un cadre d'acceptation, il on peut toujours dépasser les oppositions entre les certitudes et le doutes en effectuant un changement d'échelle.

Pour moi c'est la nature même de ce que j'entends la plus souvent par le mot autisme. Le fait d'être ancré dans des repères fiables et profond, comme le temps, le mouvement, les logiques abstraites mais fondamentales, etc...
Ériger des petits cadres d'acceptation en vérité générale c'est donc pour moi fermer la porte à la pensée autistique.

[bernard]

J'adore cette réplique d'Audiard: "les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît."

Au boulot en face de moi, j'ai un collègue qui est fan de toutes les répliques de ces vieux films français. Il a une pleine clé USB de tout un tas de mp3 de phrases tirées de ces films souvent en noir et blanc.
Il fait parfois du support technique et quand il a au téléphone une personne tordue, quand il a raccroché, il nous met un mp3 adapté, et cette réplique d'Audiard ressort souvent malheureusement.

[omega]

On devait avoir les mêmes mp3...
A mon ancien boulot, où on ne croulait pas sous la tâche: "Mais dis donc, on n'est tout de même pas venu pour beurrer les sandwichs!"