3ème Plan Autisme

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
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Benoit
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Re: 4ème Plan Autisme : Vers la catastrophe ?

Message par Benoit »

Manichéenne a écrit :
Benoit a écrit :
Manichéenne a écrit :Par exemple, si mon employeur, ou l'enseignante de mon fils, lit que c'est une maladie psychiatrique, ça aura quel impact ?
Je reponds Juste sur ce point precis il y a un impact enorme potentiel.

Beaucoup de gens s'autorisent avec un 'malade psy' des comportements qu'ils n'auraient jamais avec quelqu'un de 'normal'.
Ok, si je ne leur dit rien ils n'auront pas le même comportement.
Mais entre handicap/maladie neurologique/psychique/psychiatrique/cognitif/social, est-ce qu'il y aura vraiment un impact ?
Handicap (ou maladie) cognitif(-ve) sans déficience intellectuelle, ce serait une formulation qui me plait parce que ça prête à réfléchir.
(Le principe de cognition, ou façon de penser, différente est implicite dans la formule).
Handicap social peut faire penser que la personne est asociale, ou veut se retirer de la société, ce qui n'est pas vrai. (ou du moins par pour tous).
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)

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Lilas
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Re: 4ème Plan Autisme : Vers la catastrophe ?

Message par Lilas »

Personnellement, psychique ne me choque absolument pas, et correspond assez à ce que je vis et qui me handicape.
Sauf que, comme chacun le sait, l'autisme est multiple et ne 'exprime pas de la même façon pour chacun.
Donc aucun qualificatif, quel qu'il soit, ne peut seul décrire l'autisme.

Une définition acceptable, selon moi, pourrait être : l'autisme est un trouble neuro-développemental se manifestant à des degrés divers par un handicap psychique, cognitif, sensoriel et/ou social.

J'avoue que, par ailleurs, je ne comprend pas comment on peut dans un fil s'offusquer que l'autisme puisse être associé à la même catégorie que les risques suicidaires, alors que dans un autre on se désole de la forte prévalence de suicides dans cette population.
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Benoit
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Re: 4ème Plan Autisme : Vers la catastrophe ?

Message par Benoit »

Précisemment, ce serait bien qu'une quelconque catégorisation prenne d'abord en compte les critères communs que les commorbidités.

Ou alors chacun choisit une catégorie en fonction de la commorbidité qu'il préfère.
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Re: 4ème Plan Autisme : Vers la catastrophe ?

Message par budakesi »

Je n'ai pas tout lu, mais à quoi bon une querelle de mots, sachant l'arbitraire trop humain des mots ?
Et entre Aspies, une querelle de mots ?

En allemand le mot utilisé au départ par Freud pour désigner la psychanalyse c'est "Seelenhandlung": littéralement: "traitement de l'âme".

Qu'est-ce donc qu'une âme ?
Qui peut vraiment répondre à cette question ?
Pour moi, la vraie question est: quand ce que j'appelle âme souffre, comment faire en sorte qu'elle souffre moins ?
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Re: 4ème Plan Autisme : Vers la catastrophe ?

Message par nouvo »

Lilas a écrit :Personnellement, psychique ne me choque absolument pas, et correspond assez à ce que je vis et qui me handicape.
[...]
J'avoue que, par ailleurs, je ne comprend pas comment on peut dans un fil s'offusquer que l'autisme puisse être associé à la même catégorie que les risques suicidaires, alors que dans un autre on se désole de la forte prévalence de suicides dans cette population.
La différence entre ce que tu rapportes par rapport aux suicides ou ton ressenti de situation et les troubles psychiques :
Spoiler : rappel : 
Concernant les troubles psychiques:

ils intègrent (source :http://www.psycom.org/Troubles-psychiques):

Troubles anxieux
Troubles dépressifs
Troubles bipolaires
Schizophrénie(s)
Troubles addictifs
Troubles des comportements alimentaires (TCA)
Risque suicidaire


et source wiki :

"La dépression, les addictions et les troubles liés à la consommation de drogues ou d'alcool, l'anxiété et les phobies, les troubles de comportement alimentaires, les troubles schizophréniques, bipolaires ou borderlines sont des exemples de troubles psychiques 2,3"
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trouble_psychique

:arrow: L'AUTISME N'A RIEN A VOIR NI A FAIRE LA-DEDANS !
L'AUTISME N'EST PAS UN TROUBLE PSYCHIQUE !
est que ces derniers surviennent en cours de vie, via divers paramètres, raisons, causes

ce qui n'est pas le cas de l'autisme, qui est de naissance
et sa matérialisation dès la naissance en est une particularité / trouble neurologique.

Heureusement que la science passe et est passée par là.

----------
----------



Quelque part, outre certaines envolées personnelles diverses
le plus regrettable sans doute est de constater que l'information ne passe pas si bien - y compris au sein de personnes concernées

c'est dire la tâche qui reste
dire aussi que les autistes sont à mon avis pas prêts de voir en France le regard porté sur eux / nous changer
diagnostiqué asperger en 2015, à 38 ans
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Re: 4ème Plan Autisme : Vers la catastrophe ?

Message par Djinpa »

Benoit a écrit :
Manichéenne a écrit :Par exemple, si mon employeur, ou l'enseignante de mon fils, lit que c'est une maladie psychiatrique, ça aura quel impact ?
Je reponds Juste sur ce point precis il y a un impact enorme potentiel.

Beaucoup de gens s'autorisent avec un 'malade psy' des comportements qu'ils n'auraient jamais avec quelqu'un de 'normal'.
parce que les mots que nous utilisons modèlent notre perception des choses, employer un mot décalé ou selon une acception inusitée, amène à orienter la relation entre les deux personnes qui communiquent.
c'est pour ca que ce fil m'intéresse.
certains mots sont comme des déclencheurs de certaines réponses, ou d'une certaine manière de répondre.
pour plusieurs ici, le mot psychiatrique déclenche un réflexe de rejet qui s'étend au mot psychique (sans doute en lien avec des expériences douloureuses)-
si on utilise le mot maladie psychiatrique, ca oriente le style de relation: que ce soit avec l'employeur, l'enseignant.. et les mots que j'utilise pour me penser moi-même ne sont pas anodins: si je pense à ce que je vis selon la grille de lecture reliée au mot maladie psychiatrique, c'est vers un psychiatre que je me tournerai pour soulager ma souffrance. Si je m'identifie "dans le spectre de la neurodiversité" , cela me donne une chance de me décrire avec des mots moins connotés, et, qui sait, de remarquer des choses, de relire mes choix de vie avec une autre lunette...
c'est parce que j'ai découvert un jour le mot hyperacousie que j'ai pu cristalliser la prise de conscience que c'était bien ce que je vivais; m'identifier hyperacousique a été le premier pas dans la reprise en main de ma vie à la dérive.c'est à partir du moment ou j'ai connu le mot que j'ai remarqué que je l'étais, et que j'ai pu commencer à me protéger du bruit: auparavant, je cherchais des causes inconscientes à l'état larvaire décomposé dans lequel je me retrouvais après une surcharge sensorielle... j'en trouvais parfois, des causes inconscientes; mais ce n'a jamais débouché sur une amélioration de ma souffrance, et de ma qualité de vie..
je préfère utiliser des mots qui me donnent les moyens d'agir sur ma vie.
peut-être Aspie, en attente d'un premier rdv demandé au CRA.
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Djinpa
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Re: 4ème Plan Autisme : Vers la catastrophe ?

Message par Djinpa »

une anecdote personnelle pour illustrer;
il y a vingt ans, quand j'ai débuté en psychiatrie comme infirmière ressource en HIV, j'ai demandé à une amie psychiatre de m'expliquer les codes diagnostics; on arrive à "autisme", elle m'explique que ce sont des patients qui ont une perception morcelée de la réalité, avec les instants de leur vie sans lien entre eux.- j'essaye de me représenter.. ca fait écho en moi, un peu, je décris: "ben , moi, mon passé, c'est un peu comme si chaque moment était dans une bulle et toutes les bulles en vrac dans le gros sac du passé"- ne dis pas cà, malheureuse, on va dire que tu es psychotique! elle a ri, parfaitement certaine que je n'étais pas psychotique, nous avons passé à autre chose. Ce jour-là, une occasion a été perdue: si j'avais creusé, si elle avait creusé (mais personne n'était formé à l'époque), j'aurais peut-être pu prendre conscience plus tôt de mes particularités et besoins spécifiques que je ne peux pas changer, et cela m'aurait évité de mauvais choix qui m'ont fait souffrir.
peut-être Aspie, en attente d'un premier rdv demandé au CRA.
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LOUNA
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Re: 4ème Plan Autisme : Vers la catastrophe ?

Message par LOUNA »

Force est de constater que les mots ont plusieurs sens en fonction de l'époque, du lieu, des cultures, des personnes et de leur point de vue...

Ce débat m'a permis de creuser certains concepts, surtout celui de psyché : principe vital selon la définition aristotélicienne, personnage de la mythologie grecque, Ancien Testament... ma définition préférée étant "grand miroir mobile monté sur un châssis que l'on peut incliner à volonté pour se regarder en pied".

Ça ne me choque pas qu'on évoque la psychiatrie en matière d'autisme, même si ce n'est pas satisfaisant s'agissant d'un trouble neuro-développemental. Car en l'état actuel des pratiques, seul un psychiatre est en capacité de poser un diagnostic d'autisme, appuyé ou non par une équipe pluridisciplinaire au sein de laquelle interviennent aussi des psychologues.

Quant à la vision de l'Unapei, elle n'est pas évidement pas adaptée à l'autisme : "Le handicap mental est la conséquence d’une déficience intellectuelle (...) Le handicap psychique est, quant à lui, la conséquence d’une maladie mentale."

A part ça, je ne comprends pas pourquoi on devrait définir l'autisme autrement que par la triade ou dyade autistique. Les termes de handicap mental, sensoriel, psychique ou même social sont inadaptés, connotés, réducteurs...

Par exemple, sur la question du handicap social, une directrice d'ESAT m'a expliqué que son établissement accueillait des personnes présentant toutes sortes de handicaps. Handicaps mentaux, physiques, et selon elle, une nouvelle catégorie de personnes : les handicapés sociaux. Des personnes avec des problèmes sociaux lourds ayant entravé leur capacité à s'intégrer normalement dans la société et notamment dans le monde du travail, situation due à de multiples facteurs (famille, éducation, addictions...). Selon la formule péjorative, ce sont "les cas sociaux". Ça n'apparaît pas approprié concernant l'autisme.
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Benoit
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Re: 4ème Plan Autisme : Vers la catastrophe ?

Message par Benoit »

Rien n'empeche de sortir completement l'autisme du champ psy en se referant a son origine : la genetique.

Les outils ne sont peut etre pas prets mais on n'est pas les seuls dans ce cas.
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Samfelsouth
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Re: 4ème Plan Autisme : Vers la catastrophe ?

Message par Samfelsouth »

Manichéenne a écrit : 1) J'ai demandé ce que seraient les impacts concrets, sans réponse.
J'ai demandé en quoi c'était choquant, sans réponse.
[...]

2) Ca vous fait peur, les maladies mentales ?
Ok, l'autisme n'est pas une maladie mentale. Ce serait bien d'utiliser des mots justes.
J'ai tout de même souvent l'impression que l'amalgame dérange parce que les gens ont des préjugés sur les maladies mentales.
Si on classait l'autisme comme trouble sensoriel, ce serait tout aussi erroné, mais on ne verrait pas les mêmes cris, les mêmes peurs.
Comme si vous aviez peur de la psychophobie ambiante, ou en étiez vous même atteints.
Une personne avec retard mental, un trisomique ou un schizophrène ne sont pas moins humains que moi. Qu'on mette leurs handicap dans la même catégorie que le mien est une erreur factuelle, mais je ne vois pas en quoi c'est une "catastrophe". Concrètement, dans les faits, les conséquences.
[...]

3) Je t'ai demandé plusieurs fois en quoi c'était choquant/catastrophique.
Explique-moi, je ne comprends pas.
Qu'est-ce qui te dérange dans mes propos ? Pourquoi ?

4) En quoi mes écrits ne sont pas "safe" ?
Ta formulation est violente pour moi aussi. Les exclamations, les mots employés... c'est un jugement violent, sur lequel je n'ai aucune prise puisque tu ne t'expliques pas. J'ai l'impression que tu me reproches de t'avoir giflé sans que je sache de quoi tu parles.
1) C'est faux.
Plusieurs membres t'ont répondu et rerépondu.

2) Concernant l'accusation de psychophobie, je milite depuis des années contre la psychophobie, avec des psychotiques, des schizophrènes, des personnes passées en UMD.
Donc je vais passer mon tour.

3) En quoi est-ce choquant / catastrophique ? Même si tu as déjà eu des réponses plus développées, je rajoute 2 points.
Justement parce que l'autisme n'est pas une maladie mentale le qualifier ainsi c'est le remettre dans le pouvoir des psychiatres psychanalystes et de leurs "traitements" : médicaments, hospitalisations, thérapies analytiques, etc.
Parce que si nous voulons changer le regard de la société sur nous, ce n'est certainement pas en étant qualifiés d'handicapés psychiques.

4) En écrivant ce sujet sur CE forum, je n'imaginais pas une seule seconde qu'il puisse avoir ce genre de réaction (oui on peut me reprocher ma naïveté)
Je vais prendre une comparaison. C'est comme si arrivant sur un forum LGBTQ et me présentant comme agenre, un membre me répondait "non mais en fait les agenres sont des trans qui ne s'assument pas !"
Alors oui, je me suis pris une gifle
Et je me sens très mal
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Manichéenne
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Re: 4ème Plan Autisme : Vers la catastrophe ?

Message par Manichéenne »

Samfelsouth a écrit :1) C'est faux.
Plusieurs membres t'ont répondu et rerépondu.
J'ai relu tout le sujet. Non, je n'ai pas eu de réponse. Ou plutôt, il y a deux points de réponse, mais qui pour moi sont liés à des biais annexes :
-psychique serait automatiquement lié à la psychanalyse. Je ne suis pas d'accord avec ce point, et si je suis totalement pour l'exclusion de la psychanalyse des soins je ne vois tout de même pas le lien entre les deux.
-les gens nous jugeraient comme ils jugent les handicapés psychiques. Sauf que la manière dont ils sont jugés est mauvaise, injuste, donc en fait, on devrait éviter d'utiliser le mauvais qualificatif pour ne pas subir la même discrimination que les autres ? Si la société ne jugeait pas mal les schizophrènes, les bipolaires et les dépressifs, on ne s'offusquerait pas autant de ces termes. Je répète que je ne crois pas une seconde que les gens réagiraient avec la même véhémence si l'autisme avait été qualifié de handicap sensoriel, alors que c'est tout aussi faux.
Le seul impact concret qui serait donc "choquant" et "catastrophique" (des mots très forts) serait l'évolution de l'image de l'autisme dans la société. Ce qui de toute façon prendra très longtemps, n'est que partiellement lié à ce terme, etc. Si on devait agir là-dessus, il faudrait commencer par faire de vraies compagnes d'information (donc pas à base de "vaincre"), obtenir l'inclusion scolaire et améliorer l'emploi, former les enseignants, inclure un enseignement en rapport avec les différences à l'école... Des possibilités il y en a plein. Je continue de dire qu'un mot inexact ou incomplet dans le futur plan autisme n'aura qu'un impact modéré sur la vie concrète des autistes qui galèrent dans des institutions, qui sont rejetés par l'éducation nationale, qui sont au chômage, etc.

Justement parce que l'autisme n'est pas une maladie mentale le qualifier ainsi c'est le remettre dans le pouvoir des psychiatres psychanalystes et de leurs "traitements" : médicaments, hospitalisations, thérapies analytiques, etc.
Il faut bannir la psychanalyse, j'en suis convaincue.
Faire un amalgame psychiatrie/psychanalyse nuit à notre cause et à l'évolution de la psychiatrie.
Les médicaments psychiatriques peuvent être réellement utiles. On ne peut pas d'un côté espérer que le bumétanide apporte de bons résultats et cracher sur la psychiatrie.
Ce sont des psychiatres qui nous diagnostiquent, qui évaluent nos besoins et nos incapacités.
On ne peut pas sortir totalement l'autisme du médical (au sens très large, psychologues inclus), au moins pour le diagnostic, et bien au-delà selon les incapacités de chacun.
L'exemple a déjà été donné : le TDAH est un trouble neurologique, il reste pris en charge par des psychiatres. Ce n'est pas la classification de l'autisme qui va révolutionner sa prise en charge.
Je vais prendre une comparaison. C'est comme si arrivant sur un forum LGBTQ et me présentant comme agenre, un membre me répondait "non mais en fait les agenres sont des trans qui ne s'assument pas !"
Je n'accepte pas du tout cette comparaison. Encore une fois, nous ne mettons pas les mêmes choses derrière les mots, et je suis persuadée que des débats sur le sens exact des mots il y en a aussi sur les forums LGBT bien qu'ils n'aient pas de handicap portant sur la communication.
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Re: 4ème Plan Autisme : Vers la catastrophe ?

Message par Samfelsouth »

Manichéenne a écrit :
Je vais prendre une comparaison. C'est comme si arrivant sur un forum LGBTQ et me présentant comme agenre, un membre me répondait "non mais en fait les agenres sont des trans qui ne s'assument pas !"
Je n'accepte pas du tout cette comparaison. Encore une fois, nous ne mettons pas les mêmes choses derrière les mots, et je suis persuadée que des débats sur le sens exact des mots il y en a aussi sur les forums LGBT bien qu'ils n'aient pas de handicap portant sur la communication.
Je vais cesser d'être diplomatique.
TU n'acceptes pas cette comparaison et TU imagines des choses sur des forums qu'apparemment tu ne fréquentes pas. En tant que non-concernée, tu n'es pas légitime à le faire.
C'est une gifle de plus :cry:
Sache que quelqu'un qui dirait ça se ferait bannir temporairement ou exclure en cas de récidive.

Pour le reste, tu fais comme les autres membres qui t'ont répondu Benoit , Nouvo , etc. donc c'est inutile de continuer.
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Re: 4ème Plan Autisme : Vers la catastrophe ?

Message par Manichéenne »

Samfelsouth a écrit :En tant que non-concernée, tu n'es pas légitime à le faire.
:sick:
1.Sur les forums, effectivement, j'ai cessé il y a quelques années. En vrai, en groupe et en face à face, ou sur les blogs je SAIS qu'il y a ce genre de discussions. Tu juges trop hâtivement. Et j'ose espérer que la "légitimité" ne concerne que le fait de fréquenter ces forums.
2.la "légitimité", donc. Le concept le plus casse-gueule qui soit, et qui revient ici régulièrement. Le même concept qui peut faire dire des absurdités, comme "tu n'es pas légitime à parler d'autisme parce que tu n'es pas psychiatre/autiste sévère/parent/etc". Ou pour prendre une comparaison équivalente à la tienne, un bi n'est pas légitime à parler des trans, ni un homosexuel à parler des agenres puisqu'ils ne sont pas concernés ?
On parle tous en fonction de nos connaissances et de nos sensibilités, qu'on soit concernés ou non, de près ou de loin. Comment veux-tu changer la perception des gens si de base tu considères qu'ils n'ont pas le droit d'avoir d'avis propres ?
Sache que quelqu'un qui dirait ça se ferait bannir temporairement ou exclure en cas de récidive.
Qui dirait quoi ? La phrase que tu me prêtes et qui me choque, qui ne fait que me montrer que tu n'as pas compris un mot de ce que je dis depuis plusieurs pages, parce que je peine à m'exprimer (au passage, sans traitement actuellement contre le TDA, il me faut parfois des heures pour finir un message, sans réussir à parfaitement faire le lien entre les phrases) et que tu es rigide aussi dans ta compréhension ?
Pour le reste, tu fais comme les autres membres qui t'ont répondu Benoit , Nouvo , etc. donc c'est inutile de continuer.
Je ne comprends pas cette phrase. Vraiment. Je n'en trouve pas le sens.


Pour moi, il est important de continuer. Ou plutôt, de recommencer à essayer de débattre calmement. Dans mon message précédent, il me semblait avoir mis quelques idées permettant de rebondir sur des discussions utiles. Ce qu'il faudrait faire concrètement. Ce qui compte. L'impact réel du local vs l'officiel. Qui sont ceux qui ont besoin d'aide. Dissocier ou pas la lutte contre la psychanalyse puisqu'elle concerne toute la santé mentale (ah non pardon, neurologique) en France. Comment éduquer la population. Et les professionnels de santé. Améliorer les diagnostics. Et les prises en charge. L'emploi. L'accessibilité. etc.


Des personnes de pays anglo-saxons qui nous liraient seraient probablement choqués de la discussion, tient. Qu'on en soit encore à se quereller sur le sens d'un mot alors que les années de retard portent sur bien plus que ça.
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Re: 4ème Plan Autisme : Vers la catastrophe ?

Message par freeshost »

Il est vrai que psychiatre ne signifie pas forcément psychanalyste, même s'il y en a encore malheureusement.

Les troubles du spectre autistique, un ensemble de handicaps complexes. :mrgreen:
Samfelsouth a écrit :En tant que non-concernée, tu n'es pas légitime à le faire.
Je ne vois pas pourquoi je ne pourrai pas discuter de politique québécoise, états-unienne ou russe, de schizophrénie, de LGBTphobie, de trisomie, de TDAH ou de tout autre domaine par lequel je ne suis pas concerné.

Apprenons sur tout, chaque jour, pour une meilleure compréhension mutuelle (de la neurodiversité). :mrgreen:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)
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Re: 4ème Plan Autisme : Vers la catastrophe ?

Message par nouvo »

freeshost a écrit :
Samfelsouth a écrit :En tant que non-concernée, tu n'es pas légitime à le faire.
Je ne vois pas pourquoi je ne pourrai pas discuter de politique québécoise, états-unienne ou russe, de schizophrénie, de LGBTphobie, de trisomie, de TDAH ou de tout autre domaine par lequel je ne suis pas concerné.

Apprenons sur tout, chaque jour, pour une meilleure compréhension mutuelle (de la neurodiversité). :mrgreen:
Ici est un point annexe du sujet, du fond et du débat.

Si Manichéenne s'interroge du pourquoi que des intervenants ne lui apportent pas toutes les réponses dont elle est en demande, et que certains "quittent ou doivent quitter l'échange"
qu'elle se retourne (mais en partie, cela lui a déjà été exprimé et sans changement et prise en considération ou évolution de sa part flagrante)
à ces contenus accusateurs, ces procès d'intention de la pensée d'autrui, et autres joyeuseries :
Manichéenne a écrit :Finalement, je me demande pourquoi "psychique" fait peur.
Pourquoi c'est choquant ?
[...]
Faudrait voir à arrêter de fuir tout ce qui a un rapport même lointain avec la psychanalyse.
[...]
Ca vous fait peur, les maladies mentales ?
Ok, l'autisme n'est pas une maladie mentale. Ce serait bien d'utiliser des mots justes.
J'ai tout de même souvent l'impression que l'amalgame dérange parce que les gens ont des préjugés sur les maladies mentales.
trouble sensoriel, ce serait tout aussi erroné, mais on ne verrait pas les mêmes cris, les mêmes peurs.
Comme si vous aviez peur de la psychophobie ambiante, ou en étiez vous même atteints.
et toujours sur fondement initial erroné de sa part qui est le suivant :
Manichéenne a écrit :Pour moi "trouble psychique = fonctionnement intellectuel et/ou émotionnel qui met en situation de handicap", ce qui me semble correct pour l'autisme.
qui n'est remis en question -
alors au delà de cela, on porte des propos accusateurs, on porte des intentions aux autres qu'ils n'ont pas et autres procédés;
mais se reporter sur autrui est souvent bien plus évident et de 1ere accessibilité que de se regarder le nombril et voir où soi-même on pêche ou où on a pêché :innocent:

Après, effectivement, si chaque personne se crée son propre référentiel linguistique, ça risque d'être compliqué d'échanger

aussi pourquoi, se référer à des référentiels établis me semble préférable
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