
Ce soir j'ai fait du jogging comme je fais depuis un an. Sédentarité, surpoids, problèmes cardios ... Je savais depuis longtemps que courir un peu devait faire du bien. Mais le problème, c'est qu'on n'est pas seul quand on court ! Et je redoutais toutes ces rencontres, ces regards, ces gens qui vont dans tous les sens dès qu'il y a un rayon de soleil, et je ne voulais pas me trouver dans cette situation. Mais le jour où ma balance a affiché un certain poids, ça a fait tilt, j'ai dit "ce soir j'achète une paire de baskets et un short et je cours le long du canal". Et depuis, ça se passe pas trop mal, moins de gens que je redoutais, sauf le dimanche où là c'est infernal...
Mais depuis un an, je constatais sans en comprendre le principe, qu'à chaque fois qu'un coureur de passage ou un vélo arrivait dans le sens inverse, c'est moi qui me déplaçais d'un côté ou de l'autre pour laisser passer, jamais le contraire. J'avais l'impression que si je ne bougeais pas, on se foncerait forcément dedans, car ceux d'en face ne semblaient avoir aucune intention d'infléchir leur trajectoire ...
Aujourdhui j'ai décidé d'être assertif

Je donne ma technique : je me suis placé sur le côté de la voie (comme d'habitude) de façon à ne pas prendre trop de place, et à bien intérioriser le caractère bien légitime de cette position. Puis j'ai décidé de tenir mon cap et de ne montrer aucune espèce d'hésitation face à l'autre (car je sais que l'hésitation, si infime soit-elle est toujours détectée illico). Et j'ai évité de regarder l'autre, même de loin. Et systématiquement, vélos et coureurs arrivant de face se sont écartés, souvent 10 à 20 mètres avant qu'on se croise ...
Je cherche à comprendre. Et je crois avoir trouvé. Il est possible que lorque 2 personnes arrivent face à face, le fait de se regarder enclenche une sorte de confrontation, même inconsciente, où chacun cherche à garder sa position. Le fait de ne pas regarder l'autre, de l'ignorer, c'est ne pas enclencher quelque confrontation de circonstance que ce soit. Dans cette situation, c'est le premier (le seul) qui regarde qui choisit la solution très simple de dévier ...
Si d'autres ont remarqué qu'ils se poussent tout le temps pour laisser la place aux autres, dans la rue par exemple, sans savoir pourquoi et sans aimer ça, ma recette a une chance de marcher ...
A +
