BrokenMorning a écrit :Personnellement, je ne trouve pas qu'il soit forcément nécessaire de faire son "coming out" mais bon... étant donné la particularité de mon orientation sexuelle, c'est un peu normal que je pense comme ça. Si j'étais 100% gay ou complètement bisexuelle, mon point de vue serait peut-être différent...
A ce propos, j'ai vu une interview de Muriel Robin sur le plateau de l'émission C à vous, et j'étais tout à fait d'accord avec elle.
Je suis tout à fait d'accord avec toi. On ne devrait pas avoir à faire son coming out. Faire son coming out (à 100% dirigé dans le fait d'être attirée par des personnes de même sexe), ça suppose qu'il existe une norme (l'hétérosexualité), et que tout ce qui ne s'y rapporte pas provient d'une déviance, il faut donc le dire. C'est pourquoi, dans ce monde et cette vie ci, le coming out est encore d'actualité. Si chacun était égaux à ce niveau, il n'y aurait pas de coming-out, autant que des hétéros ne vont pas dire "Parents, ils faut que je vous avoue que... je suis hétéro".
En revanche, le signifier me semble nécessaire (pour certains, visiblement pas pour d'autres). Pas dans le fait que c'est quelque chose de pimpant à la mode, mais parce qu'on est dans un monde où elle n'est pas encore accepter. Ce qui induit les insultes, les agressions, les jugements, et finalement la peur d'être homosexuel. Quand par exemple, nos proches essayent constamment de nous caser avec le sexe opposé alors qu'on en a pas du tout l'intention, sans qu'ils ne comprennent en quoi c'est blessant. Entendre dire "les homos c'est dégueulasse/c'est pas normal/c'est interdit" alors que tu es présente, ce qui signifie qu'ils t'insultent sans le savoir. Devoir se taper les mecs insistants alors qu'ils n'ont aucune idée à quel point c'est vain. A contrario, savoir qu'un proche est homosexuel, ça permet aussi à certains de s'ouvrir l'esprit (et de couper les ponts pour d'autres), et de sensibiliser à la question. Faire son coming out, c'est aussi faire un pas vers une acceptation de soi (dans cette société ci, je le rappelle), montrer que l'on n'a plus peur. Et c'est une forme de libération de pouvoir assumer de dire "Oui, je suis homosexuelle" sans essayer de le cacher. C'est davantage un processus d'acceptation qu'une revendication.
Aujourd'hui, ça peut m'irriter quand quelqu'un me demande "Est-ce que tu es homo?". Premièrement, parce que ça ne les regarde pas. Deuxièmement, parce que je ne demande pas aux autres "Est-ce que tu es hétéro?". Parce qu'en fait, les gens ne devraient pas partir du postulat que chaque personne qu'ils rencontrent sont hétéros, tout simplement, ce qui éviterait d'avoir à parler de sa vie sexuelle et parfaitement intime lorsqu'on ne l'est pas.
Diagnostiquée avec un TSA léger (anciennement Asperger) par un CRA.