A propos de notre "résistance au changement"

[Zengali]

Je vais changer mes élèves de place sauf quelques uns, je réfléchis à la question.

Je suppose que dans certains cas, c'est pour éviter que l'enfant perturbe son voisin mais plus généralement, c'est aussi pour inciter chaque enfant à communiquer avec tout le monde, pour la cohésion de la classe sans doute ?

Certains instits laissent les élèves tout le temps à la même place (c'est rare, et ça me semble long toute une année à la même place).

Les raisons de changer : certaines places sont mieux que d'autres (devant, ou tout derrière, selon les élèves) et ça permet que tout le monde "en profite" à un moment donné, certains élèves ne se supportent pas longtemps (ou ne sont pas longtemps supportables ensemble ), moi aussi j'ai besoin de ne pas avoir toujours les mêmes devant (certains élèves faibles que je "guette" plus facilement sont mieux devant) et j'ai des élèves qui se retournent et donc que je remets régulièrement au fond. Je change toutes les 6 semaines environ. ça permet de ranger les casiers, changer de point de vue, faire connaissance avec des nouveaux voisins et en bonus, je fais des associations je t'aide-tu m'aides entre élèves.
Globalement je suis en mode gentille lors des changements de place et je m'assure que tout le monde est content de sa nouvelle place. En général ils aiment bien et réclament ce moment un peu informel de déménagement.

[Kilauea]

Je change toutes les 6 semaines environ.

Si l'instit avait fait une chose pareil quand j'étais petite, j'aurai certainement piqué de grosses colères et refusé d'aller à l'école

C'est ce qui arrivait quand dans ma famille les gens voulaient changer de place à table pour manger (et j'avoue qu'encore aujourd'hui, lorsque je vais chez mes parents, j'ai besoin que tout le monde soit à sa place, sinon je deviens nerveuse)

En meeting au travail, j'ai ma place, et j'ai déjà fait se déplacer des gens. Idem pour la cantine, j'ai mes tables avec un ordre de préférence, et ma place à chacune d'elle. Si elles sont occupées, j'écourte mon repas, parce que je toute façon, il ne sera pas possible de manger.

Je ne penses pas que ça rentre dans la case résistance au changement.

Par contre, nous sommes récemment passé à Microsoft 2013. J'ai critiqué ce truc pendant des jours. Je n'arrivais plus à travailler avec, j'ai embêté le help-desk environ 5 fois par jour pendant une semaine pour que visuellement, ça ressemble au maximum à ce que j'avais avant. J'en ai même parlé pendant des heures à la maison.
On m'a dit que j'étais réfractaire au changement. J'ai répondu que non, mais que j'avais besoin d'un trèssssssssssss long temps d'adaptation.

Lors de test informatique, si on essaie de me faire travailler d'une autre manière, je n'y arrives plus, je deviens lente, je m'énerve, et je râle (parfois je crie ou je jette ma souris ).

Lorsque je change de voiture, il me faut bien 2 semaines pour réussir à régler la température, parce que je ne reconnais plus les commandes.

Lorsque je vais faire des courses dans un autre super marché, j'oublie systématiquement quelque chose.

Lorsque mon stylo bleu n'est pas rangé à la place du stylo bleu, mais à la place du stylo noir, je ne le vois pas.

En fait, le changement en lui même ne me dérange pas (s'il est justifié et si j'y trouve une amélioration et une logique), mais j'ai un mal fou à assimiler la nouvelle situation, donc ça me perturbe, ça me prend plus de temps, et donc ça m'énerve. Parce que je deviens empotée et perdue.

(Je ne suis pas diag, donc je ne vous raconte que ce que je connais de mon fonctionnement qui peut sans doute se retrouver chez n'importe qui).

[Daredevil]

@Kilauea
Je pense que je suis un peu pareil, mais je m'adapte très facilement en informatique ! Pour le reste je ne me plains pas mais éprouve une grande fatigue et un besoin de repères plus importanst dans mes routines. L'anxiété peut pointer son nez quand beaucoup de petits changements interviennent. En te lisant, je m'aperçois que ça pourrait être une des causes de colères cycliques inexpliqués.
Merci.

[Pekko]

Pour ma part, la résistance au changement se manifeste par la mise en place de certaines routines, presque des rituels, qui organisent ma journée du réveil au coucher.

Par exemple, en semaine, je me réveille toujours à la même heure, je petit-déjeune la même chose dans le même ordre (d'abord faire couler le café, puis s'installer à la même place). Je prends systématiquement le même chemin, je vérifie mes affaires dans le même ordre (clés, carte de transport, je regarde l'heure toujours sur un horodateur précis), je pars du travail à la même heure...

Si un imprévu arrive, notamment en cas de bouleversement temporel, comme un métro en retard, un dossier qui prend plus de temps à gérer, des travaux sur la route qui m'empêchent de prendre le même chemin, cela peut me perturber assez fortement. Par exemple je suis extrêmement anxieux à l'idée d'arriver en retard. Par contre je tolère le changement quand il m'offre la possibilité de générer une routine. Ainsi, je prépare tout pour accueillir le changement.

[Daredevil]

[...] Par contre je tolère le changement quand il m'offre la possibilité de générer une routine. Ainsi, je prépare tout pour accueillir le changement.

Est-ce que tu aurais un exemple stp ? Je n'arrive pas à me trouver un exemple pour comprendre le processus.

[Pekko]

Quand j'ai changé de travail, j'ai préparé à l'avance certaines actions: par exemple repérer sur une carte les lieux puis passer à tel ou tel endroit, même si ce n'est pas le chemin le plus rapide, arriver X minutes à l'avance, pénétrer dans les lieux à 12h30 et pas 12:29 ou 12h31. Sur le chemin du retour je me dis "je vais parler de tel et tel élément de ma journée à mes parents".

Les rares fois où j'ai dû partir après l'heure prévue pour rentrer chez moi, j'ai encore calculé les horaires, en me disant que je serais à telle heure à telle endroit de mon trajet, que je ferais telle ou telle action en rentrant... Quand on m'invite au restaurant alors que je n'ai pas été prévenu à l'avance, j'essaye de prévoir dans les grandes lignes ce que je vais être susceptible de choisir sur la carte, particulièrement quand je connais déjà ce restaurant.

Quand je sais que ma journée ne va pas être prévisible, je fais en sorte que "l'imprévisible fasse partie du prévisible". Je reprends encore l'exemple de la première journée dans un nouveau travail: je sais que je ne vais pas pouvoir prévoir avec qui je vais discuter, ce qui va se passer... donc je me dis "il va se passer des choses imprévisibles", donc quand ces choses arrivent, c'est comme si je les avais prévues. Un peu tordu je sais

[Daredevil]

Non pas si tordu, moi j'appelle cela les "temps grillés" où il faut être "aware" une partie de la journée sombre avec un "? ".
Je comprend mieux, merci.
Un laps de temps prévu où j'essaie de ne rien projeter pour ne pas être déçu ou frustré, accepter ce qui en vient, y être ouvert. Pas toujours évident.

Ça me rappelle le traffic dense d'un départ en week-end prolongé

[Zengali]

Pour ma part, la résistance au changement se manifeste par la mise en place de certaines routines, presque des rituels, qui organisent ma journée du réveil au coucher.

Par exemple, en semaine, je me réveille toujours à la même heure, je petit-déjeune la même chose dans le même ordre (d'abord faire couler le café, puis s'installer à la même place). Je prends systématiquement le même chemin, je vérifie mes affaires dans le même ordre (clés, carte de transport, je regarde l'heure toujours sur un horodateur précis), je pars du travail à la même heure...

Si un imprévu arrive, notamment en cas de bouleversement temporel, comme un métro en retard, un dossier qui prend plus de temps à gérer, des travaux sur la route qui m'empêchent de prendre le même chemin, cela peut me perturber assez fortement. Par exemple je suis extrêmement anxieux à l'idée d'arriver en retard. Par contre je tolère le changement quand il m'offre la possibilité de générer une routine. Ainsi, je prépare tout pour accueillir le changement.

J'ai une routine matinale qui me permet de ne pas angoisser concernant l'heure et quand parfois, c'est arrivé ce matin, je commence à une autre heure que d'habitude, je suis complèment perdue mon retroplanning est à jeter et du coup je pars à la bourre.
Les imprévus arrivant après ma sortie de l'appartement ne me gênent pas beaucoup, par contre. Je considère que j'ai fait ma part du boulot en partant à l'heure, et qu'ensuite ce n'est pas de ma faute. Je ne me dépêche jamais sur la route pour rattraper un quelconque retard, de toute façons la route c'est vraiment pas la partie que je préfère. Changer de voiture va m'être compliqué, et c'est pour bientôt.

Je rejoins également le message de Pekko concernant les nouvelles routines : par exemple en voyage j'ai plaisir à élaborer un retroplanning pour le matin, même si il n'arrivera que deux fois de suite. J'attends d'occuper un nouveau poste, avec un nouveau bébé à s'occuper et j'ai hâte de connaître mes horaires de part et d'autre (boulot, crèche) pour optimiser le temps - même si je sais ce que c'est que de vivre avec un bébé !

Par contre une fois le processus en place, les changements à cause extérieure (fuite d'eau, coup de fil urgent, visite non prévue) me tannent au plus haut point.