Ce sujet amène des réflexions vraiment très intéressantes (et très nécessaires à mes yeux), du coup ça mouline dans ma caboche et je souhaiterais tenter d'exprimer quelques pensées perso qui me sont venues sur ce qu'a soulevé Astragale.
Concernant l'obtention d'un diagnostic de TSA, il me semble qu'il y a plusieurs éléments dont on n'entend pas beaucoup parler. Tout d'abord, l'existence de facteurs extérieurs qui peuvent pousser ou pas une personne à s'interroger sur l'autisme.
Pour simplifier et donner des exemples "parlants et accessibles à la majorité", il me vient à l'idée 2 personnalités atypiques: Glenn Gould et Tim Burton.
Evidemment, pour ne pas tomber dans le ridicule je précise que je ne connais personnellement ni l'un ni l'autre mais que je m'appuie sur des suppositions pour réfléchir là-dessus (ce qui est discutable bien sûr, mais sinon je sais que je ne serais pas claire sans exemples
).
Ils sont tous les 2 assez universels concernant ce que je nommerais "l'image d'Epinal de l'autiste Asperger", je pense que ce n'est pas la peine de sourcer tant on les retrouve un peu partout...
Pour autant, je n'imagine ni l'un ni l'autre aller pousser la porte d'un psychiatre pour passer des tests concernant les TSA. Pourquoi? Pour la même raison qui, selon moi, fait d'eux des "potentiels asperger". Ils sont ailleurs, en train de faire autre chose. Ne se sentent pas concernés.
Là où ça rejoint le HQI, c'est que celui-ci me semble pousser la personne à se sentir concernée (ou à se poser la question) si on lui parle de ça ou qu'elle lit sur le sujet. Il me semble probable que la curiosité voire le besoin de cerner ce qu'on nomme "normalité", et de se situer par rapport à elle soit plus caractéristique du HQI que du SA. Par conséquent, je me dis qu'il ne serait pas étonnant que dans quelques années, on retrouve davantage de ces HQI dans les stats d'autisme. A moins que les pros ne se forment mieux, ça me semble assez inévitable (et bien sûr dommage). C'est pour cela que je comprends pas que le test de QI ne soit pas systématique lors d'un diag TSA...
Bien sûr, il ne faut pas oublier que le fait de "rencontrer" ou pas le SA peut tenir d'autre chose que de cet élément là. Je trouve que le diagnostic TSA peut parfois se rapprocher de la théorie des cordes. Par exemple, dans l'absolu, un potentiel Asperger doit se retrouver à un moment ou à un autre heurté par le monde pour aller s'interroger sur un éventuel autisme. Ce qui ne veut pas dire que quelqu'un qui n'a pas besoin de travailler, et qui vit parmi un entourage restreint (et atypique aussi) ou en ermite ne puisse pas être autiste. C'est juste qu'il n'ira pas chercher un diagnostic... Là où dans le même contexte, un HQI ira s'interroger quand même et avoir besoin de se définir. Mais ce sera dû à son "HQI-tude" et non à son TSA, à mon avis en tout cas.
De plus, le seul recours à la psychiatrie me semble aussi plus proche du fonctionnement HQI que de celui des TSA. Le cas d'Astragale me paraît donc loin d'être isolé (et c'est pour ça que je trouve ça bien d'en parler).
Comme je pense l'avoir déjà évoqué sur le forum, la démarche d'aller consulter pour exprimer des difficultés (qu'on a préalablement cernées et évaluées hors de la norme) me semble quand même un peu incompatible avec la triade autistique "seule".
Du coup, je pense à titre perso que quoi qu'il en soit, le seul fait d'être diagnostiqué adulte (et pas traîné chez le psy par les parents) positionne la personne dans le haut du spectre, HQI ou pas.
Ce que je veux dire par là, c'est que: que nous soyons TSA, HQI ou les 2, nous sommes certainement trop absolus pour les connaissances actuelles, et la fiabilité d'un diagnostic quel qu'il soit. Je remarque en plus, comme d'habitude, beaucoup de femmes sur ce sujet, et venant de traduire un nouvel article sur le diag au féminin ça ne m'étonne définitivement pas (les filles c'est pas gagné pour nous
)
Il n'est pas question de remettre en question le diagnostic de qui que ce soit (je n'en vois pas l'intérêt d'ailleurs), juste de questionnements perso. Et simplement de redire que l'essentiel c'est de trouver de l'écoute et de l'aide. Parce que si on attend que les frontières du spectre autistique vs HQI soient délimitées clairement pour tenter d'aller mieux, ça peut être long...
Tu as trouvé des clés Astragale, toi aussi Bulledozer, donc même s'il reste des zones d'ombre, vous avez avancé. Et c'est bien ça qui compte, au fond
FH: j'adore tes images galactiques