Le sentiment de ne pas être aimé(e)

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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FloretteRanou
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Re: Le sentiment de ne pas être aimé(e)

Message par FloretteRanou »

Je voulais vous recommander un livre à ce sujet, il s'agit de "Comment se faire des amis" de Dale Carnegie.

Ce livre indique comment former des relations harmonieuses avec les autres, être apprécié et les influencer positivement.

Bon par contre, pas de miracle, même en appliquant ces conseils, les personnes superficielles, conformistes et qui jugent sur les apparences continueront à vous rejeter.

J'avais déjà recommandé sur ce forum un livre de cet auteur "Comment dominer le stress et les soucis".

Personnellement ses livres ont changé ma vie et les conseils qu'ils proposent peuvent très bien s'appliquer à des aspies.

Voilà c'était ma petite recommandation du jour :).
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misty
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Re: Le sentiment de ne pas être aimé(e)

Message par misty »

Merci Florette! J'y jetterai un coup d'oeil... Parce qu'autant le titre ne me parle pas du tout (vouloir "se faire des amis" étant je pense un concept totalement inaccessible à ma compréhension), autant quand tu dis:
Ce livre indique comment former des relations harmonieuses avec les autres,
...tu m'intéresses! :)

L'autre que tu évoques ("comment diminuer le stress..."), il t'a beaucoup aidée aussi? Pourrais-tu m'en dire plus? (j'ai essayé plusieurs bouquins de ce genre mais j'ai l'impression que la plupart des choses abordées dedans m'échappent... :? )
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FloretteRanou
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Re: Le sentiment de ne pas être aimé(e)

Message par FloretteRanou »

Les livres de Dale Carnegie m'ont tous beaucoup aidés.

Ils sont très faciles à comprendre, très clairs avec beaucoup d'exemples.
Ils énoncent des vérités que tout le monde connait mais que peu appliquent.

Ces livres datent un peu (les Etats-Unis des années 30-40) mais le contenu reste terriblement d'actualité.

J'apprécie beaucoup la personnalité de l'auteur qui était je pense quelqu'un d'authentique.
C'est pourquoi je pense que ses livres sont accessibles pour les aspies.

Mon préféré est "Comment dominer le stress et les soucis".

Concernant "Comment se faire des amis", c'est une véritable révélation sur comment les être humains fonctionnent, ce qui les motivent et comme je le disais comment réussir à nouer de bonnes relations avec eux.
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Micky
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Re: Le sentiment de ne pas être aimé(e)

Message par Micky »

Pour répondre au premier message de ce sujet, oui, il m'est bien sûr déjà arrivé, pas forcément de me sentir rejeté, mais de l'être, tout simplement! Mais à cette problématique, je ne vois que le fait de s'aimer et de s'accepter comme on est, tout comme d'aimer et d'accepter les autres comme ils sont. Quand on voit les choses avec amour, tant pour soi que pour les autres, tout devient incroyablement plus facile. Mais c'est tout un travail à faire, et qui ne sera, selon moi, jamais complètement acquis. Ça variera toujours en fonction des nouvelles situations et circonstances que la vie nous offrira. C'est pourquoi toute la vie est un apprentissage, et qu'on ne cesse jamais d'apprendre. Et c'est une des raisons, le fait qu'on apprenne tout au long de la vie au contact d'autrui, qui fait vraiment ce qui rend la vie belle et la peine d'être vécue.

Voilà mon opinion sur ce sujet.

À bientôt,

Michaël
-Diagnostiqué avec le syndrome d'Asperger en juin 2014.
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Rudy
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Re: Le sentiment de ne pas être aimé(e)

Message par Rudy »

Pas diag.

Non, je n'ai pas le sentiment d'être rejeté. Plus aujourd'hui en tout cas. De ne pas être apprécié, qu'une personne ne s'intéresse pas plus que ça à moi, oui, mais, pas rejeté. Si je suis en dehors d'un cercle, c'est un choix qui m'est propre.

Quand j'étais plus jeune, ça m'arrivait parfois. Je faisais ou disais des trucs, et, tout le monde devenait agressif d'un coup envers moi en m'ignorant ou en me disant de dégager, et je ne comprenais pas pourquoi, c'était un terrible sentiment de frustration, d'incompréhension, je me sentais très mal et là oui, je me sentais rejetée. Dans d'autres situations, ce n'était pas un sentiment de rejet, c'était que j'étais réellement rejetée, de façon intelligible et physique, mais, je ne me "sentais" pas rejetée, c'était juste un fait.

Vu que je ne me sens plus rejetée, je ne pourrai pas dire si ça me touche. Ou bien alors je serai indifférente.

Changer quelque chose chez moi, je le faisais beaucoup étant jeune. Plus trop maintenant, ou quelque chose que je considère sain. J'apprends de plus en plus à m'accepter, déjà moi, comment je suis. Après que les autres m'acceptent ou non, je considère aujourd'hui que c'est leur choix, je m'en fou.

L'amour a une place importante pour moi oui. Autant que la solitude.
Diagnostiquée avec un TSA léger (anciennement Asperger) par un CRA.
Kilauea
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Re: Le sentiment de ne pas être aimé(e)

Message par Kilauea »

Pas diag non plus, et c'est un sujet délicat pour moi.

Je répondrai oui, je me sens souvent rejetée.
Après, est ce que j'ai envie qu'on m'intègre au groupe? pas toujours.

Les gens avec qui j'arrive à m'entendre aujourd'hui, m'ont dit qu'au début c'est très compliqué de bien s’entendre avec moi, parce que je parais hautaine, supérieur, méprisante et très froide et directe. Ce qui ne plait pas du tout, donc on a pas trop envie de venir me parler. On m'a dit que mes remarques étaient parfois très blessantes, donc la personne en face n'a pas envie forcément de faire connaissance. Et puis ensuite il y a le colportage des rumeurs. Si on a vexé quelqu’un, et qu'il s'est senti humilié, il va facilement vous dénigrer auprès des autres, donc forcément l'effet s’amplifie.

Je sais qu'il y a tout un tas de rumeurs à mon sujet, ça fait un peu mal des fois, d'autre me laisse imaginer la manière dont on peut me percevoir, et ce n'est pas toujours agréable.

Quand tous mes collègues se sont retrouvés pour faire un barbecue sans m'inviter, ça fait un peu mal, surtout quand on pensait que les gens nous appréciait un minimum.
En général, je ne montre rien, je garde ça pour moi, parce qu'avec les rumeurs déjà existante, si je me mets à pleurer, je suis foutue.

Et qu'en à ce que j'écrivais sur l'envie... On m'a ensuite invité à certaines sorties. Au début j'ai fait l'effort d'y aller, mais souvent je me retrouvais au milieu d'un groupe, et je ne comprenais souvent rien à ce qu'il se passait autour, en me demandant ce que je faisais là. Sans compter que lorsqu'on arrive, on se demande où aller, vers quel groupe est ce qu'on peut aller, pour dire quoi, et si les gens voulaient vraiment que je sois là, ils m'auraient fait un signe... alors au final écouter bêtement des discussions qui ne m’intéressent pas, auxquelles je ne participe pas pour ne pas froisser les gens, me forcer à sortir et à faire face aux angoisses des lieux publiques... Maintenant je refuse les invitations neuf fois sur dix. Et j'en ai eu assez de me trouver de fausses excuses. Je dis simplement que je n'ai pas envie, que je n'aime pas la foule, que je n'aime pas me retrouver dans des lieux inconnus, que j'ai peur d'être à l'extérieur. finalement les gens penseront ce qu'ils veulent. Quelques personnes m'apprécient (enfin je crois), d'autres ne me supporte pas, certains sont méchants. Je fais juste avec.

Et puis, me sentir exclue des soirée pyjama avec des personnes qui ont plus toutes de 35ans :? , je ne vois vraiment pas ce que j'irai faire là. Me sentir exclue de choses pour lesquelles je n'ai tout de façon pas envie d'aller.
Mais ça fait quand même un petit pincement de se rendre compte qu'on semble exclue des choses que les autres semblent apprécier
Modifié en dernier par Kilauea le vendredi 26 février 2016 à 15:03, modifié 1 fois.
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misty
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Re: Le sentiment de ne pas être aimé(e)

Message par misty »

Kilauea a écrit :Après, est ce que j'ai envie qu'on m'intègre au groupe? pas toujours.
Pareil pour moi. Je pense que c'est la raison pour laquelle je me suis rarement sentie rejetée... A part à l'école (ou plus tard en formation pro de danse), quand il fallait se mettre soit par 2, soit en petit groupe, là oui: être souvent la dernière à être choisie m'a parfois blessée. Mais c'était "obligatoire", donc je me demande si le fait d'être obligée d'être avec quelqu'un d'autre n'était pas au moins aussi douloureux que le fait de ne pas être choisie...
Je sais qu'il y a tout un tas de rumeurs à mon sujet, ça fait un peu mal des fois, d'autre me laisse imaginer la manière dont on peut me percevoir, et ce n'est pas toujours agréable.
Idem aussi, et on m'a fait les mêmes reproches que toi. Mais ce qui me gêne vraiment, c'est que ce qui est dit n'est pas vrai. A la limite je me fiche d'être mise à l'écart si c'est pour de bonnes raisons, concernant des facettes réelles de ma personnalité (qui n'est pas toujours facile, je le conçois)... :innocent:
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Kilauea
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Re: Le sentiment de ne pas être aimé(e)

Message par Kilauea »

misty a écrit :
Kilauea a écrit :quand il fallait se mettre soit par 2, soit en petit groupe, là oui: être souvent la dernière à être choisie m'a parfois blessée. Mais c'était "obligatoire", donc je me demande si le fait d'être obligée d'être avec quelqu'un d'autre n'était pas au moins aussi douloureux que le fait de ne pas être choisie...
Pareil, c'est pour ça que je n'aimais pas le sport à l'école, je trouvais ça super humiliant d'être la dernière devant 2 groupes déjà construit.
Si les profs faisaient les groupes à l'avance, même si on sait que c'est forcé, c'est moins voyant.
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Micky
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Re: Le sentiment de ne pas être aimé(e)

Message par Micky »

Ah oui, c'est vrai! C'est quelque chose que j'ai connu aussi, à l'école, en cours de gym: être le dernier à être choisi quand il fallait faire les équipes. Mais dans mon cas, ce n'était pas vraiment que les gens ne voulaient pas être avec moi, mais plutôt que comme j'étais tellement discret, les autres avaient plutôt une attitude d'indifférence. On me me remarquait pas, en fait. J'étais comme un fantôme.

Pour la petite anecdote, j'ai retrouvé, il n'y a pas très longtemps, mes anciens livrets scolaires avec tous les commentaires des profs. Pour la gym, je lis juste un mot: invisible. Ça pouvait dire que j'étais vraiment très discret, ou alors même que je ne venais pas du tout aux cours. Mais je pencherais beaucoup plus pour la première hypothèse, car j'avais un grand respect des règles. Mais si j'avais eu le droit de ne pas venir, je ne me serais pas gêné!
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misty
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Re: Le sentiment de ne pas être aimé(e)

Message par misty »

Kilauea a écrit :Pareil, c'est pour ça que je n'aimais pas le sport à l'école, je trouvais ça super humiliant d'être la dernière devant 2 groupes déjà construit.
Micky a écrit :C'est quelque chose que j'ai connu aussi, à l'école, en cours de gym: être le dernier à être choisi quand il fallait faire les équipes.
Le pire, je crois que c'était la tête des autres gosses quand le prof finissait par dire "bon, elle n'est avec personne, prenez-la avec vous..."=> genre "oh nooooooon..." Je trouvais ça terrible... :sick:

J'ai quand même eu ma revanche pendant ma formation pro de danse parce qu'évidemment dans le groupe il n'y avait que des nénettes assez méprisantes qui ne m'adressaient jamais la parole, et un mec qui était de je sais plus quelle nationalité, parlait difficilement notre langue donc un peu à l'écart aussi. Mais il était assez joli à regarder, et je sais que plusieurs des "dindes" avaient le béguin...
Un jour on arrive, la prof dit: mettez-vous par 2. Evidemment, elles se sautent les unes sur les autres, je me retrouve toute seule et le gars aussi. Du coup elle me met avec lui et lâche: "aujourd'hui, on va faire des massages décontractants"... :mrgreen:
La tête qu'elles ont fait: j'en rigole encore en y repensant! :lol: Et même si je déteste les massages, là le fait qu'elles aient été si dégoûtées m'a aidée à apprécier un peu plus que d'habitude, ça avait disons une saveur particulière... :mryellow:
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freeshost
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Re: Le sentiment de ne pas être aimé(e)

Message par freeshost »

Ah ! Il y a des personnes qui, quand elles voient homme + femme, pensent tout de suite à relation sexuelle/amoureuse/sensuelle. :lol:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Re: Le sentiment de ne pas être aimé(e)

Message par misty »

:lol: C'est exactement ça! :mryellow:
Le pire c'est qu'avec le gars on ne s'est même pas adressé la parole, ni sur le coup ni jamais, mais ce qu'elles ont monté dans leur caboche leur a suffi à crever de jalousie et à me détester encore plus (si tant est que ça aie été possible) :mrgreen:
*Diag TSA*

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Re: Le sentiment de ne pas être aimé(e)

Message par freeshost »

Ah ! les dindes et les moutons ! il m'arrive de les faire rôtir. :lol:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)
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Re: Le sentiment de ne pas être aimé(e)

Message par astro »

Ne jamais être choisi en sport, j'ai connu ça aussi.

J'ai souvent ce sentiment. Enfin, pas forcément dans le sens "ne pas être apprécié" mais dans le sens "être invisible". En fait je ne vois pas pourquoi/comment je pourrais intéresser quelqu'un. Mais pareil dans l'autre sens, peu de gens m'intéressent en fait.
Le hic c'est qu'à force de penser ça, eh bien on va de moins en moins vers les autres, et on ose pas non plus aller vers les gens qu'on voudrais connaitre.
Pourtant ma femme m'a déjà dit que j'étais apprécié, mais je ne le conçois vraiment pas, ça m'échappe. Comment peut-on apprécier quelqu'un avec qui on n'a jamais été proche/intime, qui a toujours joué un rôle, qui ne s'est jamais vraiment confié et se contente de relations que je qualifierai de "cordiales" ?
Bilan du CRA : HPI, trouble anxieux et traits autistiques mais TSA écarté.
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Papa de 3 enfants dont peut-être une fille "neuroatypique" ?
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gog
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Re: Le sentiment de ne pas être aimé(e)

Message par gog »

Quand j'étais plus jeune (avant mes 30 ans) il m'est souvent arrivé de me sentir rejetée et de l'être pour de bon aussi d'ailleurs. J'ai cessé de me prendre la tête avec ça quand j'ai réalisé que les gens a qui je ne plaisais pas ne m'attiraient pas plus que ça non plus.
Aujourd'hui, bien que je ne sois pas spécialement autiste ou quoi que ce soit d'autre, je me sens juste extra-terrestre (sans trop bien comprendre pourquoi d'ailleurs), mais je pense que les gens m'apprécient quand même, malgré le fait que je sois tout le temps en retrait. Le sentiment de rejet, je pense que c'est un sentiment qui diminue avec l'âge.
Introvertie :mryellow: pas de tsa pour moi
maman d'un petit garçon TSA et TDAH