Christian a écrit :Par définition, les enfants sont des adultes pas encore finis
Cela dit, il faut quand même mettre les points sur les i, fixer des limites, encourager le dialogue et le vivre ensemble, l'humilité aussi. Nous ne tenons pas à développer un enfant-roi.
Manichéenne a écrit :Personne n'aime être pris à défaut, et encore moins grondé, puni, humilié.
L'enfant qui s'est fait réprimander a associé du négatif à l'évènement, il me semble logique qu'il ne veuille pas en reparler. Et ce d'autant plus que la plupart des parents re-grondent quand ils apprennent la bêtise au lieu de considérer que la personne qui en était responsable à ce moment a fait le nécessaire.
Certes, personne n'aime se faire rabrouer. Mais il faut quand même faire prendre conscience à l'enfant qu'il a enfreint certaines règles, qu'il le reconnaisse, qu'il accepte ces règles (comme jouer avec la nourriture), qu'il reconnaisse qu'il a eu tort ou qu'il s'est mal comporté.
Il ne faudrait pas abandonner et ne rien dire (quand il joue avec la nourriture, quand il se lève de table alors qu'il n'a pas encore fini son assiette, etc.).
En fait, sa mère (ma sœur) ne l'a pas grondé tout de suite. Elle a commencé à lui demander calmement "Qu'est-ce qui s'est passé pendant le repas ?" Et il n'a pas voulu répondre. Elle ne l'a pas grondé parce qu'il avait joué avec la nourriture mais parce qu'il n'a pas voulu répondre (et que ce n'était pas la première fois qu'il ne répondait pas). Elle a haussé le ton et lui a dit "Puisque tu ne réponds pas, tu vas dans ta chambre." Et il n'a pas tout de suite obéi (pas tout de suite allé dans sa chambre).
Manichéenne a écrit :-Quel intérêt à refaire avouer sa faute à l'enfant ???
Il ne l'a pas avoué lui-même. À midi, durant le repas, c'est moi qui ai verbalisé (mis des mots sur son non-respect de la règle). Il n'a pas verbalisé du tout à ce sujet durant le repas. Il a mis passablement de temps à verbaliser à ce sujet quand elle est venue. Mais il ne s'agit pas d'un problème de verbalisation en soi. Il est capable de verbaliser plein de choses (les dinosaures, les demandes pour regarder une vidéo, les chiffres, les bonbons).
Manichéenne a écrit :-Pourquoi le punir s'il exprime clairement qu'il ne veut pas y revenir ? On peut essayer de respecter ses sentiments, quelle importance qu'il admette puisque c'est déjà su.
Le dialogue entre l'enfant et la mère est très important. Il est important qu'il puisse discuter de beaucoup de choses (notamment ce qu'il se passe à la maison, positif comme négatif) avec sa mère (et son père aussi, mais divorce il y a eu, et aussi éducations un peu différentes... mais je suis loin de connaître tous les détails). Il est important qu'on ne prenne pas l'habitude de discuter par le biais d'intermédiaires (moi, par exemple).
Il ne s'agit pas de le punir pour avoir joué avec la nourriture, mais de l'encourager à discuter au moins une fois de chaque chose avec sa mère (je ne dois pas devenir un substitut dans certains rôles) pour mettre les choses au clair.
En plus, il ne l'exprimait pas clairement puisqu'il ne répondait pas (au début).
Respecter certains sentiments, oui. Se plier à ses quatre volontés, non. On essaie d'éviter qu'il (pas seulement lui, tout le monde) :
- "je peux faire tout ce que je veux",
- "si j'ai commis une faute, je n'ai ni à être puni ni à le reconnaître",
- "si je suis en conflit avec une autre personne (par exemple, pour un jouet avec ma sœur), le jouet est à moi, c'est moi le chef",
- "je peux passer tous mes après-midis à regarder un écran",
- etc.
Une idée qui me vient est d'être plus strict sur les règles. [Bien sûr, ils profitent que maman n'est pas là pour tirer la couverture, un peu comme les écoliers quand il y a un remplaçant...

]
Autres idées : développer des activités où il est confronté à la présence d'autres personnes (y compris en tant que simple passager dans le train), pour diversifier sa curiosité (visiter la Suisse), pour voir comment se comportent les autres personnes (de tous les âges) en public.
Rudy a écrit :Ce que je fais personnellement, c'est que je parle des règles avant de mettre une sanction
Nous en parlons. Mais peut-être devrais-je le répéter à chaque fois que je viens (lundi toujours le même horaire). À ces âges, dites une seule fois, et ils oublient vite. En l'occurrence, la règle "ne pas jouer avec la nourriture" leur a été énoncée et expliquée depuis longtemps. Mais il est vrai que je ne l'ai pas répétée aujourd'hui.
Oui, il s'agit de fermeté.
Il peut éventuellement y avoir conflit si sa mère et moi n'édictons pas toutes les mêmes règles. Je vais rédiger une liste de règles qui me semblent bien à propos.
Rudy a écrit :Là, je dis ce que je fais avec des enfants neurotypiques en tout cas.
Et avec des enfants autistes, ou des enfants Asperger ? Quelles différences et quelles similitudes verrais-tu ? [Je n'ai encore éduqué/accompagné aucun enfant autiste, sauf moi-même.

]
L'autorité, oui, ce n'est pas facile de l'apprivoiser, mais la police comme les parents sont (en général [il y a malheureusement des exceptions]) une autorité fiable, pas des ennemis.
Pour ce qui est de la verbalisation, on insiste un peu :
- pour développer le dialogue,
- pour s'assurer que l'enfant ait compris, (qu'il ne répond pas machinalement avec une réponse toute faite)
- pour qu'il apprenne à gérer le conflit par cet outil qu'est le dialogue, pour éviter qu'il ne boude trop souvent (refuse le conflit).
Vivement
le conflit sociocognitif.
