C'est une question qui me vaut beaucoup d'incompréhension dans la vraie vie.
Déjà, mon point de vue à évolué au cours des années. Jusqu'à 25 ans, avoir un enfant était inenvisageable pour moi. C'était catégorique. Et pourtant, j'avais un métier, un conjoint depuis quelques années, un logement, bref une situation apparemment acceptable pour avoir un enfant.
Le fait est que les enfant me terrifiaient, répugnaient, dégouttaient, insupportaient...
J'avais des réactions assez frappantes. Croiser une collègue avec son enfant de 2 mois qui me le tend pour que je le prenne, j'ai reculé de 2 pas avec un tête apparemment franchement dégoûté. "Tien tu veux le prendre?" "non!"
"tu peux le surveiller 5 minutes?" "non"
"tu veux changer sa couche?" "non mais ça va pas?"
"ho c'est marrant sa tête c'est "hey Arnold" mais à l'envers" (il venait d'être sorti à la ventouse
)
Je refusais d’interagir avec les enfants avant qu'ils aient à peu près 3 ans => avant ils sont inintéressant, ne parlent pas, ne font rien... La première fois que j'ai prit un bébé dans mes bras, je devais avoir 27 ans, et parce que je n'ai pas eu le choix.
Un jour, mon conjoint m'a demandé si je voulais bien faire un enfant avec lui
. Et là:
- Et si l'enfant est malheureux?
- Et si je ne l'aime pas?
- Et s'il ne m'aime pas?
- Et si je n'arrive pas à m'en occuper?
- Et si je panique?
- Et si je n'y arrives pas?
- Et... S'il est comme moi?
Pour moi j'étais incapable de occuper d'un enfant, je suis déjà un enfant à moi toute seule, et me supporter au quotidien, c'est déjà parfois compliqué. Un bébé, ça pleures, ça fait du bruit, ça a besoin d'attention, de soin, j'imagine d'amour. Et pour moi, ça ne peut pas coller avec moi.
Puis mon conjoint m'a rassuré un peu, il aurait aussi un père, et il ne voyait pas pourquoi je ne serai pas une bonne mère.
Je n'ai clairement aucun instinct, peut être qu'on s'adapte une fois qu'on a plus le choix.
J'ai toujours du mal avec les bébés, et je m'amuse énormément avec les jeunes enfants qui généralement m'adorent. Une amie me rassure un peu en partageant honnêtement et ouvertement son expérience de la maternité. Elle aussi ne se sentait aucun instinct. Bon elle a aussi beaucoup plus de capacité sociale que moi. Mais elle partage aussi tout ce qui est horrible pour elle, elle ne supporte pas trop le bruit non plus par exemple.
Après pour en revenir à l'instinct... c'est peut être plus un conditionnement qu'un instinct. Mes sœurs jouaient à la poupée, je n'ai jamais été attiré par ces jeux. S'occuper d'un truc qui ne fait que pleurer, déjà petite, ça n'avait aucun intérêt pour moi.
Ma sœur a eu une fille, et a jugé ça nécessaire de me coller sa fille de 18h dans les bras pour que je lui file son biberon. Ça reste une expérience horrible, parce qu'on m'a forcé la main, que je ne le voulais, et que je refuse de manipuler les enfants des autres (j'ai peur de leur faire mal avec ma maladresse). Ma petite sœur adore notre nièce, la garde régulièrement, lui achète plein de poupée... Ma nièce à 3.5 ans, et je ne l'ai vu que 8 fois. Je refuse qu'elles mettent les pieds chez moi, je commence à bien vouloir jouer avec, puisque maintenant elle parle, et semble exprimer son opinion et affirme son caractère. Si je dois lui acheter un cadeau non suggéré par ma sœur, se sont des livres, des feutres, de la peinture.
Les enfants des autres en dessous de 3 ans m'indiffèrent, ne m’intéressent pas, et me dégouttent la plupart du temps.
Il parait que lorsque c'est le sien ce n'est pas pareil
quand c'est le sien, j'imagine qu'on a pas le choix, on s'adapte. Déjà il y a toute la période de grossesse où ça devient inévitable, on va devenir parent. Puis j'imagine, qu'on reste des animaux, même si on se sent incapable d'une chose, lorsqu'on y est confronté, on s'adapte (ou parfois on crash :/). Et puis dans un monde idéal, j'imagine qu'une mère qui doute d'être capable d'être une mère, ne fait pas un enfant seule, et qu'il y a donc un père, qui lui aussi doit avoir un instinct pour compenser si besoin.
(désolée, c'est le bazarde mon post)