L'instinct maternel/paternel

Pour les gens qui ont simplement envie de discuter sans souhaiter faire passer d'information particulière.
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Autiste ou surdoué ?
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Re: L'instinct maternel/paternel

Message par Autiste ou surdoué ? »

J'aurai bien trop peur de faire naître quelqu'un dans ce monde et de devoir porter la responsabilité. Surtout s'il hérite de mes particularités.
Je suis bien d'accord avec toi, tout dépend comment l'on porte ses particularités.
Quand j'ai eu mes enfants je n'avais pas fait cette démarche et je pense que nous sommes même passé à coté des problèmes de l'un d'eux. Bon, mais pour l'instant il se débrouille avec et est heureux je crois...
Perso je suis plutôt heureux comme je suis, je serais plutôt dans l'asocialisation, je suis très heureux tout seul et rien ne m'ennuie plus que les gens qui veulent me "sortir", me mettre dans la norme sociale. Il y a trop de travail à faire. J'ai donné le change pendant des décennies, sans autre résultats que de très maigres, et avec beaucoup d'efforts et d'angoisses. Maintenant, j'aimerais m'en passer !
Mais ce sont les aventures de la vie, et je suis tellement bien dans mes "petites occupations" que je le souhaite à mes enfants, tout comme je peux leur souhaiter de ressembler à leur mère pour l'aspect intégration sociale (quoi que je me pose des questions : pourquoi les gens "normaux" pensent-ils que si l'on n'est pas comme eux on est malheureux et qu'ils font tant d'efforts à vouloir nous faire leur ressembler ? Sont-ils heureux, finalement, s'ils ne supportent pas la différence de leur conjoint ? (mais je m'égare et puis demain c'est la St Valentin... :? )
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Rudy
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Re: L'instinct maternel/paternel

Message par Rudy »

@Autiste ou surdoué ? : Je suis d'accord avec toi. C'est pour cela que je rejoins beaucoup les questions que s'est posée Manichéenne sur le fait de mettre au monde un enfant.
Spoiler : H-S : 
pourquoi les gens "normaux" pensent-ils que si l'on n'est pas comme eux on est malheureux et qu'ils font tant d'efforts à vouloir nous faire leur ressembler ? Sont-ils heureux, finalement, s'ils ne supportent pas la différence de leur conjoint ?
Pour ma part, je pense que c'est surtout par méconnaissance, et que ne pas accepter la différence est en fait une peur, quel qu'en soit la forme: peur de perdre sa sécurité, peur de ne pas être compétent, peur que la personne soit malheureuse etc... parce que ça renvoi quelque chose à la personne qui est analysée par son prisme, ses références. Mais je ne sais pas en fait. :innocent:
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bidouille
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Re: L'instinct maternel/paternel

Message par bidouille »

Je différencie l'envie d'avoir des enfants ou pas et l’instinct maternel. J'ai longtemps pensé comme toi, les bébé bof, les enfants ça crie, ça casse, ça salit... un monde qui me semblait franchement moche pour donner la vie... Ça c'est propre a chacun et de plus en plus de personne pense de cette façon surtout les jeunes. Certains évoluent et change d'avis , d'autres pas.

Puis j'ai eu mes enfants, et la j'ai découvert ce que c'est que l'instinct maternel, celui qui fait que même si tu trouve les bébé rabougri, ben les tiens tu les trouves beau, ce truc qui fait que tu veux les protéger et les rendre heureux, le truc qui fait qu'avant j'avais des principes et maintenant j'ai des enfants. Un espèce d'amour inconditionnel même si notre enfant est insupportable... on l'aime plus que tout au monde.
Après c'est pas par ce que c'est une sorte d’instinct ou d'inné que tout le monde l'a. De même je ne sais pas si on le ressent quant on adopte des enfants ou du moins de la même manière car je l'ai pas vécu. Mais en tout cas je pense pas qu'on puisse le ressentir et/ou savoir qu'on a l’instinct maternelle tant qu'on a pas d'enfant.
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Rudy
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Re: L'instinct maternel/paternel

Message par Rudy »

Oui, c'est ce qui ressort beaucoup de vos témoignages, merci pour vos apports. :)

Je suppose que je ne le saurai jamais... Je ne me vois pas attendre d'avoir un enfant pour développer cet "instinct". Et il faut que l'envie vienne donc avant, et, je n'arrive pas à m'imaginer dans quelle condition ça changerait. Je ne sais pas si ça se déclenchera un jour avec un genre de "déclic".

Je ressens ce que tu décris pour mes frères et soeurs (protection, les rendre heureux, amour inconditionnel etc...) mais du coup, je le rapporte plus à un lien affectif. Je ne sais pas si c'est pareil?

Et autrement, peut-être que je suis aussi influencée par le fait que je sois homosexuelle. Dans le sens où l'adoption, l'insémination artificielle etc... sont plus courants dans ce milieu que celui hétérosexuel, et ne me semble pas si différente (parce que de toute façon, je ne pourrai jamais "faire un enfant dans un acte d'amour mutuel" comme les hétéros). Donc, je n'ai pas vraiment de mal avec l'idée d'adopter. Et pas de risque "d'accident" dans mes relations, pas de contraception.
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Autiste ou surdoué ?
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Re: L'instinct maternel/paternel

Message par Autiste ou surdoué ? »

même si tu trouve les bébé rabougri, ben les tiens tu les trouves beau, ce truc qui fait que tu veux les protéger et les rendre heureux
Protéger tes enfants et les rendre heureux… Oui, c'est effectivement le côté le plus "instinctif" mais ce n'est pas l'essentiel. C'est une base mais ce n'est pas tout.
De plus en plus de jeunes femmes voient leur enfants comme les plus beaux à qui l'on offre tout ce que l'on peut, laisse faire beaucoup de choses, pour finalement trouver quelques années après que leurs enfants sont très durs, très exigeants, impossible à satisfaire et à canaliser. En voulant faire pour le mieux, on en fait des enfants-rois.
Je dis cela en étant témoins des sorties d'écoles primaires et maternelle depuis plus de 20 ans.
Tout petits, ils sont toujours mignons, tout va bien, et on pense donner le meilleur. Et puis après…
Mener un bébé vers l'âge adulte d'un humain bien dans sa peau, heureux d'être là, en vie, c'est une subtile alchimie sans règles précises. J'ai toujours pensé (et j'en ai de multiples exemples) que les mêmes parents, peuvent réussir ou tout rater alors qu'ils donnent la même éducation. Simplement chaque enfant est différent. Être très rigide peut rendre un enfant rebelle ou, au contraire donner "des valeurs" à un autre. La tolérance jusqu'à tout pardonner peut donner un enfant libre et heureux, comme un enfant-roi qui maltraitera ses proches (parents, conjoint, puis enfants) car il sera toujours à la recherche de limites "structurantes".
C'est à la fois angoissant et permet aussi de ne pas se culpabiliser. J'ai connu cela avec des jumeaux (hétérozygotes) qui, l'un est "bonne pâte", heureux, sociable, aidant, tandis que l'autre est sans cesse provocateur, jamais à sa place, mal dans sa peau, sans amis. Et pourtant ils ont eu les mêmes parents qui les ont élevés pareil, et au même moment !...
La meilleure chose, c'est d'avoir confiance en soi et en eux, les respecter en tant que personnes (différentes de nous), être transparent avec eux, leur transmettre les règles de vie qui nous semblent essentielles, pouvoir s'expliquer (puis leur expliquer) pourquoi. Tous les pourquois, et pour ceux que l'on ne sait pas, dire "je ne sais pas".
Mais en tout cas je pense pas qu'on puisse le ressentir et/ou savoir qu'on a l’instinct maternelle tant qu'on a pas d'enfant.
Je dirais plutôt "tant qu'on n'a pas vécu avec des enfants". Un homme n'a pas d'enfants au même sens que la femme, et il y a de parfaits papa qui ne sont pas pères de leurs enfants.
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Re: L'instinct maternel/paternel

Message par Autiste ou surdoué ? »

Je n'avais pas vu ton dernier message quand j'ai posté ma réponse, Rudy, alors
je te dédie plus particulièrement mes dernières lignes...
On peut être parfaite maman sans être "mère" dans le sens usuel du mot.
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Re: L'instinct maternel/paternel

Message par Autiste ou surdoué ? »

Encore moi.
Je suis en train d'écouter des morceaux que m'a laissé un ado en galère qui vient de passer un temps chez moi.
Une belle phrase d'un rappeur :
"Si j'aime autant mon fils, ce n'est pas seulement pour ce qu'il est,
mais pour ce que je suis depuis qu'il est venu au monde"
(Youssoufa feat madame monsieur - Smile)
C'est joli quand même que de jeunes rappeurs disent cela et que d'autres jeunes écoutent...
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Re: L'instinct maternel/paternel

Message par bidouille »

Après je pense qu'il y'a des personnes qui sont très heureuses sans enfant tout simplement ça reste un choix de vie, tout comme celui de faire le choix d'adopter un enfant. Chacun fait ses choix en fonction de lui, ses envies, sa personnalité, et le chemin qu'il a pris...
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Rudy
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Re: L'instinct maternel/paternel

Message par Rudy »

@AouS? : Tu parles de l'éducation? C'est vrai que c'est très fluctuent. Il y a aussi l'environnement qui joue beaucoup dessus.
On peut être parfaite maman sans être "mère" dans le sens usuel du mot.
Tu peux expliciter ceci s'il te plait?

Oui effectivement, ça change de "[CENSURÉ] la police" pour se donner un genre. :lol: Il y a des rappeurs qui écrivent de très belles paroles. :wink:
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misty
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Re: L'instinct maternel/paternel

Message par misty »

evo a écrit :Je trouve dommage de faire des enfants alors qu'il y en a déjà plein qui ne demandent qu'à avoir des parents, c'est principalement cela que j'ai du mal à comprendre ; pourquoi en faire alors qu'il y en a déjà plein ?
Je suis d'accord avec ça mais paradoxalement, j'ai quand même eu 1 enfant. :)
La question, je me la pose très très souvent, je la trouve vraiment complexe mais la seule hypothèse que j'arrive à envisager comme réponse est très simple: parce que le besoin de se reproduire est inscrit dans les gènes de l'être humain...
Evidemment, c'est différent pour chacun, et ça se manifeste ou pas. Mais je pense que c'est un fait, et que sans ça l'espèce humaine n'aurait pas proliféré à ce point.

Je suis incapable de dire pourquoi j'ai voulu avoir ma fille. Ca a été très très fort, ça s'est imposé, mais à part ce dont parlait Manichéenne au sujet de "l'étude du contexte" (qui a juste servi à "valider" quelque chose qui poussait très fort), je ne saurais dire. Je me suis déjà demandé si ça ne pouvait pas être dû à une poussée hormonale phénoménale ou autre... Je n'en sais rien. Ca a été "animal", indescriptible. Et même si avant ça je ne voulais absolument pas d'enfant, je n'ai jamais regretté et je pense rétrospectivement que ça m'a sauvé la vie, en fait... :wink:


Ce que je sais pas contre, c'est que je ressens ces paroles très très fort:
AoS a écrit :"Si j'aime autant mon fils, ce n'est pas seulement pour ce qu'il est,
mais pour ce que je suis depuis qu'il est venu au monde"
Je vois vraiment ma fille comme ce que j'appellerais un "vecteur de potentialisation". Son existence me pousse à devenir la meilleure des personnes que je suis en capacité d'être (voire à dépasser ces capacités). Elle m'éduque autant que je l'éduque, sa présence m'apaise et me donne de l'élan à la fois.
Pourtant, rien à voir avec ces formules (que je déteste): "donner un sens à l'existence, une raison de vivre"... Je trouve tous ces mots imprécis à la fois dans la forme et dans l'intensité de la chose.

L'instinct maternel, je ne sais pas du tout ce que ça peut vouloir dire, je pense que c'est trop "humain" pour moi, qui ai du mal à me percevoir comme humaine (même si évidemment, je sais que je le suis). Je place mon ressenti plutôt quelque part entre l'animal et la machine, c'est difficile à décrire.
Je ne pense pas avoir un instinct maternel au sens où la plupart des gens l'entendent, il semble qu'il y ait bien quelque chose, mais qui se manifeste différemment (ce qui est difficile à accepter et souvent culpabilisant).

Comme toi Manichéenne, si j'aime ma fille passionnément, les autres enfants m'indiffèrent. Ce sont souvent des idées reçues, ça, parce que dans mon entourage, beaucoup me voient comme quelqu'un qui adore les enfants. Ca fait toujours sourire mon copain qui a compris depuis longtemps que me rapprocher des enfants est surtout un stratagème pour m'éloigner des adultes... Et que je suis juste plus sereine au milieu des kapla et tournevis de mini-établis que dans des conversations que je n'arrive pas à suivre et encore moins à intégrer pour participer :mryellow:
*Diag TSA*

***Nullius in verba***
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Autiste ou surdoué ?
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Re: L'instinct maternel/paternel

Message par Autiste ou surdoué ? »

On peut être parfaite maman sans être "mère" dans le sens usuel du mot.
Tu peux expliciter ceci s'il te plait?
Bon voilà comment je peux expliquer ce que j'ai écris : j'avais tout naturellement terminé un message sur : "Je dirais plutôt "tant qu'on n'a pas vécu avec des enfants". Un homme n'a pas d'enfants au même sens que la femme, et il y a de parfaits papa qui ne sont pas pères de leurs enfants". C'est vrai que je me suis rendu compte que ce n'étais pas parfaitement clair. Je voulais dire que, pour un homme, il n'y a pas les 9 mois de grossesse et que nous ne pouvons pas le vivre comme des femmes. Ça, c'est évident et la dernière partie voulait désigner le fait que même sans en être le géniteur, on peut être très bon père, "vrai" père tout autant ("beau-père", père "non biologique" mais reconnaissant l'enfant à sa naissance, etc.)
Puis, ayant lu ton dernier message où tu parlaisde ton homosexualité, sachant que, pour les homosexuels en général, la procréation est plus compliquée à assurer que pour les couples hétéro, je voulais juste te dédier cette pensée sur ce qu'est la "vraie" parentalité, pour moi, d'où : "je te dédie plus particulièrement mes dernières lignes...". Me rendant compte que cela n'était pas très clair, puisque s'adressant à des pères, j'ai ajouté "On peut être parfaite maman sans être "mère" dans le sens usuel du mot" pour élargir aussi aux mamans qui ne "fabriquent" pas leur bébé dans leur ventre (adoptions en tous genre : stérilité, enfant du conjoint, désir d'enfant dans un couple homosexuel).
Bon, si cela n'étais pas plus clair, j'aurais mieux fait de ne rien ajouter… :innocent: :?
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Daredevil
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Re: L'instinct maternel/paternel

Message par Daredevil »

Spoiler : @Autiste ou surdoué ? : 
C'est ce que j'avais compris :mrgreen:
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Rudy
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Re: L'instinct maternel/paternel

Message par Rudy »

@Autiste ou Surdoué? : Ah merci, je comprends mieux maintenant, et oui, tu as été clair. :)

Et oui, je suis aussi un peu dans ce "courant" là. Je ne différencie pas beaucoup les mères biologiques des mères non biologiques. Pour moi, la "valeur" d'un parent n'a pas de lien avec la génétique. Mais, c'est un ressenti très, très personnel.
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Re: L'instinct maternel/paternel

Message par Kilauea »

C'est une question qui me vaut beaucoup d'incompréhension dans la vraie vie.

Déjà, mon point de vue à évolué au cours des années. Jusqu'à 25 ans, avoir un enfant était inenvisageable pour moi. C'était catégorique. Et pourtant, j'avais un métier, un conjoint depuis quelques années, un logement, bref une situation apparemment acceptable pour avoir un enfant.
Le fait est que les enfant me terrifiaient, répugnaient, dégouttaient, insupportaient...
J'avais des réactions assez frappantes. Croiser une collègue avec son enfant de 2 mois qui me le tend pour que je le prenne, j'ai reculé de 2 pas avec un tête apparemment franchement dégoûté. "Tien tu veux le prendre?" "non!"
"tu peux le surveiller 5 minutes?" "non"
"tu veux changer sa couche?" "non mais ça va pas?"
"ho c'est marrant sa tête c'est "hey Arnold" mais à l'envers" (il venait d'être sorti à la ventouse :lol: )
Je refusais d’interagir avec les enfants avant qu'ils aient à peu près 3 ans => avant ils sont inintéressant, ne parlent pas, ne font rien... La première fois que j'ai prit un bébé dans mes bras, je devais avoir 27 ans, et parce que je n'ai pas eu le choix.

Un jour, mon conjoint m'a demandé si je voulais bien faire un enfant avec lui :crazy: . Et là:
- Et si l'enfant est malheureux?
- Et si je ne l'aime pas?
- Et s'il ne m'aime pas?
- Et si je n'arrive pas à m'en occuper?
- Et si je panique?
- Et si je n'y arrives pas?
- Et... S'il est comme moi?

Pour moi j'étais incapable de occuper d'un enfant, je suis déjà un enfant à moi toute seule, et me supporter au quotidien, c'est déjà parfois compliqué. Un bébé, ça pleures, ça fait du bruit, ça a besoin d'attention, de soin, j'imagine d'amour. Et pour moi, ça ne peut pas coller avec moi.
Puis mon conjoint m'a rassuré un peu, il aurait aussi un père, et il ne voyait pas pourquoi je ne serai pas une bonne mère.
Je n'ai clairement aucun instinct, peut être qu'on s'adapte une fois qu'on a plus le choix.
J'ai toujours du mal avec les bébés, et je m'amuse énormément avec les jeunes enfants qui généralement m'adorent. Une amie me rassure un peu en partageant honnêtement et ouvertement son expérience de la maternité. Elle aussi ne se sentait aucun instinct. Bon elle a aussi beaucoup plus de capacité sociale que moi. Mais elle partage aussi tout ce qui est horrible pour elle, elle ne supporte pas trop le bruit non plus par exemple.

Après pour en revenir à l'instinct... c'est peut être plus un conditionnement qu'un instinct. Mes sœurs jouaient à la poupée, je n'ai jamais été attiré par ces jeux. S'occuper d'un truc qui ne fait que pleurer, déjà petite, ça n'avait aucun intérêt pour moi.
Ma sœur a eu une fille, et a jugé ça nécessaire de me coller sa fille de 18h dans les bras pour que je lui file son biberon. Ça reste une expérience horrible, parce qu'on m'a forcé la main, que je ne le voulais, et que je refuse de manipuler les enfants des autres (j'ai peur de leur faire mal avec ma maladresse). Ma petite sœur adore notre nièce, la garde régulièrement, lui achète plein de poupée... Ma nièce à 3.5 ans, et je ne l'ai vu que 8 fois. Je refuse qu'elles mettent les pieds chez moi, je commence à bien vouloir jouer avec, puisque maintenant elle parle, et semble exprimer son opinion et affirme son caractère. Si je dois lui acheter un cadeau non suggéré par ma sœur, se sont des livres, des feutres, de la peinture.

Les enfants des autres en dessous de 3 ans m'indiffèrent, ne m’intéressent pas, et me dégouttent la plupart du temps.
Il parait que lorsque c'est le sien ce n'est pas pareil :roll:
quand c'est le sien, j'imagine qu'on a pas le choix, on s'adapte. Déjà il y a toute la période de grossesse où ça devient inévitable, on va devenir parent. Puis j'imagine, qu'on reste des animaux, même si on se sent incapable d'une chose, lorsqu'on y est confronté, on s'adapte (ou parfois on crash :/). Et puis dans un monde idéal, j'imagine qu'une mère qui doute d'être capable d'être une mère, ne fait pas un enfant seule, et qu'il y a donc un père, qui lui aussi doit avoir un instinct pour compenser si besoin.



(désolée, c'est le bazarde mon post)
non diagnostiquée
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Daredevil
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Re: L'instinct maternel/paternel

Message par Daredevil »

@Kilauea
Il parait que lorsque c'est le sien ce n'est pas pareil
Je confirme, et ce n'est pas par obligation (parce que c'est le sien). On se sent pousser des ailes. Même si ça ne suffit pas toujours pour tout réussir. :P
Mon impression : comme si l'enfant devenait une passion choisie et même quand y en a marre, ça revient aussi vite que c'est partie.
:mrgreen:
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