kevin38 a écrit :En effet, il est bien de faire des efforts. Mais, seulement si cela en vaut la penne. Je voix trop d’Aspies qui se sont détruits psychologiquement en essayant de se socialiser à tout prix. Je ne parle même pas des risques d’harcèlement ou d’agression. Les biens faits de la solitude sont indéniables. La socialisation à des bons côtés, seulement si tu trouves des personnalités tolérantes qui respectent ta personnalité, ton identité et ton besoin de solitude. Quand les autres n’en valent pas la peine, mieux vaut être seule que mal accompagner. Ne culpabilise pas d’aimer la solitude, c’est un droit. J’ai moi-même une vie solitaire, je ne pars pas en vacance, en weekend, en soirée … Je n’ai même pas d’amis. Le plus important est de trouver ce qui te rend heureux. Ce n’est pas en cherchant à aller contre ta nature que tu trouveras le bonheur.
Ne pas avoir de vie sociale n’a pas de rapport avec le fait de vivre en marge de la société. Tu ne vis pas dans une grotte au milieu de nulle part. J’ai la chance de travailler dans le domaine de mon intérêt restreint. Dans ce cadre-là, j’ai vraiment l’impression d’avoir quelque chose en de plus par rapport au NT. Dans mon travail, j’ai le sentiment de contribuer au progrès de la société. Si tu as l’occasion d’utiliser tes traits autistiques à ton avantage, tu peux apporter des choses à la société à ta manière. Être solitaire dans ta vie privée ne fait pas de toi une personne marginale.
Les gens qui réussissent professionnellement et personnellement sont ceux qui valorisent leurs capacités naturelles. Ne cherche pas à ressembler à ce que tu n’es pas. Ne cherche pas à atteindre des objectifs qui ne te correspondent pas. Dans le milieu professionnel, ne cherche pas à changer les gens ou le système (car c’est le conflit assuré). Accepte-le avec ses défauts et concentre-toi sur ce que tu peux apporter sans bouleverser l’ordre établi.
Quand j’étais étudiant, je trouvais que les autres gâchaient leurs vies, car ils n’avaient pas de passion. Ils passaient leurs temps ensemble, ce qui était juste un mystère pour moi. Maintenant, je comprends qu’il y a bien des façons de profiter de la vie. Et personne ne peut dire ce qui est le mieux pour toi. Toi seul peux le découvrir.
Merci beaucoup pour ce texte - je le prends aussi pour moi
J'ai été fortement mise sous pression pour "m'intégrer socialement".
Je n'ai jamais voulu être en marge volontairement.
J'aurais aimé savoir me faire des ami-es, des copains, des copines, avoir un amoureux, des relations sociales et professionnelles comme il se doit dans la norme - mais je n'y arrive pas. J'ai essayé tout ce que j'ai pu : je n'y arrive pas.
J'ai dû me pousser à cela pour survivre - ne pas aller au chômage et donc être intégrée et donc avoir de quoi payer les factures.
C'était une façon comme une autre de me soumettre à tout et n'importe quoi - par peur de perdre mon job et subir la violence au chômage.
J'ai dû me pousser à m'intégrer - parce que j'ai eu droit à pas mal de diagnostiques psy (en plus de SA) ces diagnostiques psy qui tiennent compagnie à ceux qui sont toujours tout seuls. Des diagnostiques qui font peur et stress encore plus pour ne pas être comme ça. Alors je me suis poussée encore et encore et encore.
Je voulais m'intégrer parce que j'ai vu des personnes êtres marginalisées et je n'avais pas envie de cela, j'avais envie de participer à la société, vivre, faire des choses, pas grandes, non, juste faire des choses qui sont utiles, simples, dans mes possibilités.
Alors voilà. Peut-être bien que maintenant que je me respecte, c'est à dire que je ne me mets plus la pression (parce que je n'en ai plus besoin et de toutes façon je n'en aurais plus la force) pour être intégrée et intégrable pour être dans le "cadre légal des normes normatives de la société", peut-être bien que je suis intégrée - je peux trier ce que je vis, récupérer, apprécier même, et quand j'ai des interactions sociales - même rarement - c'est avec une appréhension plus détendue, plus sereine.
Je me sens mieux et je suis probablement dans la marge et pourtant ça m'est désormais égal.