Pour moi c'est clair Rudy.
Étant depuis toujours complètement désorientée par les différentes fonctions du langage autres que celle de donner de l'information, et notamment sous la forme particulière de l'humour, je me suis très tôt retrouvée confrontée à des problèmes d'exclusion et ou de moqueries.
Après quelques décennies de déconvenues, de recherches et de tentatives de compréhension je pense avoir compris quelques trucs même si j'ai encore du boulot. L'évaluation de ma compréhension, je la fixe au degré d'intégration non forcée que j'observe chez moi.
L'humour est une forme de communication et cette forme peut servir de bons et de de mauvais dessins. Ce n'est alors pas l'humour qui est à mettre en cause mais l'intention qui est derrière. Cette intention peut être plus ou moins visible, plus ou moins claire.
Pour diverses raisons, nous humains ne sommes pas tous réceptifs aux mêmes types d'humour et avec des degrés variables au sein de chaque qui vont de la souffrance à l’enthousiasme en passant pas l'incompréhension, l'indifférence, l'attirance ...
L'humour n'est pas utilisé par tout le monde de la même façon et pour les mêmes raisons.
En clair un style d'humour, le second degré par exemple, peut contenir différentes nuances et peut être utilisé pour faire rire, pour choquer, pour éveiller l'intérêt, pour faire réfléchir, pour prendre de la distance avec l’insupportable, pour se moquer, pour affirmer son pouvoir, pour gagner sa vie (les humoristes) et surement pour d'autres raisons.
Un style d'humour peut être utilisé par une même personne pour des raisons différentes en fonction de son état d’esprit et ou de l’interlocuteur visé. Faire du second degré pour relever la bêtise de l'autre en face tout en étant relativement calme n'est pas la même chose que le faire en état d'exaspération profonde, le faire face à un pote ou à quelqu'un qu'on n’apprécie pas non plus.
L'humour n'est pas reçu de la même façon selon la personne qui en use. La même blague par son chef, un pote, un inconnu ... n'aura probablement pas le même effet.
Je vois un peu les différentes formes d'humour comme des langues étrangères avec des codes, un vocabulaire ... Ça donne un sentiment d'appartenance sur un mode plaisant. Parfois les personnes ont la capacité de comprendre vite certains codes, parfois non et parfois même en les comprenant elle peuvent ne pas y adhérer.
Là où ça devient compliqué pour moi avec l'humour c'est que :
- Le message affiché sur le devant du panneau est que c'est censé faire rire et l'intention véritable peut facilement être masquée ou niée par le message revendiqué
Mais non, c'était pour rigoler ... rendant la personne qui ne partage pas ce sentiment impuissante à répondre ;
- Le trait d'humour partagé au dépend d'un tiers est d'autant plus violemment reçu que le rire partagé crée une complicité, une connivence forte, qui augmente le sentiment de rejet de celle ou celui qui en fait les frais ;
- En général, l'humour se fait sur les faiblesses, les failles, les défauts des personnes. Pour celles et ceux dont l'estime de soi est fragile, l'auto dérision et la mise à distance, la relativisation ... bref tout ce qui permet de ne pas être atteint mais aussi de réfléchir, de changer de point de vue ... peut ne pas être disponible.
Je vois comme une forme de fourberie parfois dans l'humour, une manière facile de se dédouaner de certains trucs.
Je crois qu'on n'est pas obligé de trouver un truc drôle si ça ne l'est pas pour nous. Je crois aussi que la personne en face qui a manqué sa cible peut avoir l'intelligence d'accepter de s'être trompée si ça lui est dit sans agressivité inutile. Rudy tu l'expliques bien dans tes posts précédents.
Je crois aussi que si l'humour peut créer du lien (humour et amour sont proches comme mots dit-on) ce n'est pas la seule manière d'y parvenir et que si certaines formes d'humour sont inaccessibles il y en a suffisamment pour en trouver d'autres.
Je crois enfin que l'intention derrière l'humour est très importante et que les personnes qui s'en servent pour des raisons malveillantes ne sont pas dédouanables pour autant. Frapper avec un bâton ou avec une branche de rosier, c'est toujours frapper.
Le hic avec l'humour, c'est que le coup est moins visible et apporte plus de confusion.
freeshost a écrit :Une insulte n'en est pas une si le récepteur ne la comprend pas.
Une blague n'en est pas une si le récepteur ne la comprend pas.
Si j'ai compris la seconde phrase, je n'ai pas compris la première. Y'a un truc qui me gène là dans ces affirmations. Si on reprend l'analogie des langues étrangères, quelqu'un t'insulte dans une langue inconnue, comme tu ne comprends pas ce n'est pas une insulte ? C'est ça ?
Ni diag., ni en cours , ni auto-diag. Juste un peu zarbi, les fesses entre minimum deux chaises, un peu bancale.
Bienheureux inconfort qui permet une multitude de rencontres.
Ne se sentir nulle part à sa place permet d'en expérimenter de nombreuses.