Dire des choses naturellement qu'on ne devrait pas

[Liesl]

Ne pas dire à une personne qui te propose de te reprendre en covoiturage (après une 1ère fois):
- euh non merci, j'ai besoin d'être seule en ce moment...
Réaction de l'interlocutrice:

Presque la même situation : je mangeais seule à la cafétéria au travail.
Une collègue arrive : "oh, t'es toute seule"
moi : "oui, mais j'aime bien des fois".
Elle : "ok, j'ai compris, je m'en vais", visiblement vexée.
Bon, j'ai réussi à rattraper le coup, je crois. Dans ma tête je m'étais dit que si quelqu'un vient me voir juste pour me dire que je suis seule, c'est qu'il y a un sous-entendu. Ca, c'était vrai, sauf que j'ai interprété en "ma pauvre, c'est pas trop dur d'être seule" puisque la plupart des gens n'aiment pas ça. Alors que c'était un "je peux me joindre à toi ?" déguisé. Du coup ma réponse au lieu d'être prise pour un "ça ne me gène pas d'être seule mais tu peux venir" était "je préfère rester seule plutôt qu'en ta compagnie".

C'est drôle, dans ce genre de situation il m'est arrivé un nombre incalculable de fois de répondre en souriant "Je suis habituée" sous-entendu, "ne t'inquiète pas ça ne me dérange pas du tout, question d'habitude, de routine". Et dans ce cas la personne ne s'est jamais offensée.

[isra]

C'est super dur de faire ça à quelqu'un je trouve ou c'est juste moi ? Tu as juste fait une bourde à l'oral et c'est une raison pour t'exclure ?
Peut-être qu'elles étaient susceptibles ? Ou bien qu'elles attendaient une certaine forme de reconnaissance après le fait de t'avoir si généreusement inclue dans le groupe..

Oui, c'était très dur, surtout que je pensais qu'on avait suffisamment de feeling pour ne pas avoir à faire de manières.
Sur le coup j'ai trouvé vraiment infantile de leur part...
Et je ne comprenais pas qu'elles puissent le prendre mal.
Comme dirait Josef Shovanec, cela fait partie du syndrome des non-autistes

Je pense que ce n'était pas une bourde à l'oral mais plutôt une bourde de comportement social,
pour s'inclure à un groupe il y a des choses à faire et à ne pas faire pour y être accepté.
Et c'est à ce niveau que j'ai bourdé...
J'imagine que de leur point de vue c'est moi qui suit sortie de ce petit groupe de 4 à peine formé.
Certainement pour cela que je n'y ai plus eu ma place.

Du coup ma réponse au lieu d'être prise pour un "ça ne me gène pas d'être seule mais tu peux venir" était "je préfère rester seule plutôt qu'en ta compagnie".

Oui ça m'est arrivée souvent aussi...

Elle m'a rétorqué qu'ils ne pouvaient deviner et je lui ai répondu que ce n'était pas une critique, mais un constat : l'effort de compréhension est seulement venu de moi.

Quelle nouille celle-là...
"Ils ne pouvaient pas le deviner", n'empêche que toi tu as dû faire constamment l'effort de t'adapter aux autres.
Et que cela a été lourd à vivre... Toi non-plus tu ne pouvais pas le deviner!
Finalement tu as réussi à le deviner quand-même et tu as besoin de t'exprimer à ce propos.
C'est agaçant quand on exprime un vécu et que c'est interprété comme une plainte...

[bidouille]

une histoire similaire m'est arrivé au boulot, j’étais bien installée dans un groupe. On prenait les pause ensemble depuis plusieurs années, puis y'a eu une loi interdisant de fumer dans les locaux. On m'a appelé pour faire la pause, et c’était dehors, l’hiver, et je suis très frileuse. Bref j'ai refusé car pas envie d'aller me geler les miches dehors, ben plus jamais ils ne m'ont invité pour la pause.

[Bran Rêve-d'Encre]

C'est un peu poussé quand même vu le temps qu'il devait faire dehors,on peut sacrifier quelques minutes avec ses amis pour ne pas prendre un rhume.

[isra]

C'est un peu poussé quand même vu le temps qu'il devait faire dehors,on peut sacrifier quelques minutes avec ses amis pour ne pas prendre un rhume.

C'est sûr que de notre point de vue ça paraît super poussé
surtout, c'est le genre de réactions qu'on a de la peine à comprendre,
il m'est arrivé plein de fois ce genre de situations, pas forcément jusqu'à l'exclusion
mais parfois juste un grand "froid", sentir que ça a été mal prit
Ma foi, c'est des réactions que l'on retrouve parfois dans le syndrome neurotypique

[Liesl]

Peut-être que les gens qui ont demandé la première fois puis plus du tout ne pensaient pas à une exclusion pure et simple ? Si ça se trouve, ils se sont dit que quand Bidouille a refusé leur invitation, ils n'allaient pas la réitérer encore et encore tant qu'il faisait froid dehors puisqu'elle allait forcément refuser, et que, par conséquent, quand il lui plairait de les accompagner, elle le ferait de son plein gré (le problème est là généralement). Ça me paraît plausible vu qu'ils se connaissent depuis plusieurs années et donc peut-être que pour eux il n'y a plus de côté formel qui nécessiterait une invitation pour "s'incruster" au sein du groupe pendant la pause. Après c'est clair que c'est difficile de dire si la relation se faisait uniquement pendant cette pause, auquel cas un sentiment d'isolation peut découler du fait de ne pas y participer. Si au contraire ces gens là sont des fréquentations amicales de tous les jours (et de toutes les situations au boulot, pas seulement la pause) et qu'ils ont clairement arrêté de se fréquenter après ça, là par contre ...

Mais je pense qu'il est important de prendre en compte la première hypothèse, il m'est arrivé un très grand nombre de fois de me sentir exclue et les quelques fois où j'ai réussi à extérioriser ça, je me suis rendue compte que c'était perçu de manière beaucoup moins dramatique décisive de l'autre côté . Les gens (surtout lorsqu'ils sont en groupe) ne vont pas instinctivement se demander ce que celui qui est tout seul pense, surtout après un refus ou une gaffe verbale, mais ils ne vont pas non plus (dans la plupart des cas) le prendre comme un outrage et couper les ponts. Généralement quand j'en parle on me répond (avec un air très surpris de la manière dont j'ai pris la chose souvent) que ça n'a rien à voir et que je suis toujours libre de m'intégrer à leur groupe, c'est juste que personne ne souhaite me forcer la main.

[Bran Rêve-d'Encre]

il m'est arrivé plein de fois ce genre de situations, pas forcément jusqu'à l'exclusion
mais parfois juste un grand "froid", sentir que ça a été mal prit
Ma foi, c'est des réactions que l'on retrouve parfois dans le syndrome neurotypique

C'est dommage d'en arriver là juste pour une simple précaution et qu'ils ne comprennent pas en eux-même...

Ce que dit Lisl au début n'est pas faux,c'est selon le degré de connaissance et de rapprochement,la réaction est différente,les réactions le sont aussi. Il m'est également arrivé de prendre certaines choses trop au sérieux par rapport à certains moments qui sont plus légers et moins décisifs que d'autres,et je restais dans mon coin à me dire que quelque chose avait mal tourné,que c'était grillé et que l'affaire était classée;avec le temps,je pense que ça ne l'était peut-être pas autant que je ne le pensais .

[Chuyen]

........

[Nouvelle]

Je ne sais pas si ça fait partie du sujet - mais moi je suis plutôt du genre : MUTISME

C'est tout simple : il y a tellement de mots dans mon cerveau que plus rien ne sort.

[Rem 82]

Je ne sais pas si ça fait partie du sujet - mais moi je suis plutôt du genre : MUTISME

C'est tout simple : il y a tellement de mots dans mon cerveau que plus rien ne sort.

Je suis pareil , bienvenue au club !

Et parfois c'est bien le contraire , je peux écrire de sacrés romans , et plus rien ne m'arrête ! Sauf si un élément perturbateur genre un bruit et je stoppe net !

[Rudy]

Ah oui, ça m'arrive très souvent aussi. Ce qui fait que je suis en panique totale lorsque je vois l'autre commencer à s'énerver et à élever la voix, parce que dire: "Ce n'est pas pour être méchante que je dis ça, c'est simplement un constat", ça ne marche pas très bien...
C'est pour cela qu'actuellement, j'ai défini les choses à absolument ravaler dans ma gorge avant de le dire (entièrement) par conditionnement. Par exemple:

Remarque sur le physique qui parle de: rondeurs, boutons, rides, crasses, plis, bourrelets, pore de la peau, odeurs nauséabondes, dents jaunes, nez qui coule, etc etc.

Donc ça donne ça:

- Tiens, ton visage a (des rides/un bouton/de la crasse -> ravale ravale ravale )... des yeux.
- Quoi?
- Y'a pas tout le monde qui a des yeux.
-

[freeshost]

Je suis aussi branché mutisme.

Ah ! tsé, il y a des sujets dont on ne doit pas parler... sexe, argent, pouvoir, religion... ces sujets sensibles, intimes ou sacrés.

[evolution650HBn°2]

tiens freeshost, puisque je te tiens (pas par la barbichette), je ne sais plus où j'ai lu que tu disais "être un comme", mais du coup j'ai creusé (j'adore l'expression), je ne connaissais pas ce groupe (les vulgaires machines), j'aime beaucoup, donc merci de m'avoir -malgré toi certes- fait découvrir : )

[freeshost]

-malgré toi certes-

Hmmm... c'était quand même voulu...

[evolution650HBn°2]

(oui mais pas pour moi).