Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Sapphir
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Re: Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

Message par Sapphir »

carpediem_etc a écrit :J'aimais beaucoup le livre des records, et le quid : plein d'infos courtes factuelles. je suis encore très fan et j'aime les app comme Se coucher moins bête.
A oui c'est vrai c’était bien! je connais l'appli aussi ^^
C'étais pas pour le coté divertissement comme picsou et les truc un peu "enfantin", mais j'adorais apprendre et découvrir les limites du corps humain.
Sinon il y avais le dictionnaire, une page au hasard et j'apprenais des nouveaux mots.. ou alors les ingrédients des bouteilles de shampoings..J'étais à la recherche du mot le plus long , j'apprenais les mots qui sonnais bien..(mon préfére hydroxypropyltrimonium :innocent: ) C'étais pas une passion mais c'était quand même systématique. Le genre de truc que je n'ai jamais dit à personne, qui peut comprendre ça :lol:
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Aisling
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Re: Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

Message par Aisling »

Supprimé
Modifié en dernier par Aisling le dimanche 23 juillet 2017 à 13:13, modifié 1 fois.
Trouble anxieux généralisé
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Mars
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Re: Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

Message par Mars »

Très intéressantes vos réponses et anecdotes. Il y a beaucoup de similitudes entre vous (et avec ma fille aussi, du coup).
Atypique sans être aspie. Maman de 2 jeunes filles dont une aspie.
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Lilette
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Re: Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

Message par Lilette »

Mars a écrit :
je préférais la compagnie des adultes à celles des enfants,
C'est, effectivement un trait commun à beaucoup d'aspies. Est-ce le cas pour les autres filles aspies ici ?
C'était mon cas également ^^
Une question aux filles aspies : avez-vous été fascinée par les dessins animés au point de les voir et revoir en boucle ? Aimez-vous toujours les dessins animés ?
Bonne question, je me souviens pas, il faudrait que je demande à ma mère tiens.
Comme disais je ne sais plus qui, Astragale peut-être ? il n'y avait pas de magnétoscope au début, du coup pas évident pour regarder en boucle.
Mais quand le magnéto a fait son entrée, je regardais plutôt des films, pas en boucle mais très souvent les mêmes oui.
TSA.
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misty
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Re: Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

Message par misty »

C'est, effectivement un trait commun à beaucoup d'aspies. Est-ce le cas pour les autres filles aspies ici ?
Je ne suis pas diag, mais je me suis toujours mieux entendue avec les gens plus agés (une de mes amies les plus chères a 92 ans...). Gamine, j'avais moins peur des adultes que des enfants, mais bon c'était quand même pas ça... Je ne parlais pas à grand monde, à part un peu à mes parents et à mon frère.
Une question aux filles aspies : avez-vous été fascinée par les dessins animés au point de les voir et revoir en boucle ? Aimez-vous toujours les dessins animés ?
Toujours pas diag, hein... mais ça me parle beaucoup aussi, ça. Avec mon frère c'était chevaliers du zodiaque et Olive et Tom du matin au soir. Je n'ai pas vraiment souvenir d'autre chose... Ah si, un peu princesse Sarah (même si le générique m'horripilait)...

Encore maintenant, j'adore les dessins animés, surtout Miyazaki et Tomm Moore aussi. Mes redondants: Princesse Mononoké, les 2 de Tomm Moore et Piano Forest (manga pas très très connu). Je les ai vus un nombre incalculable de fois...
Encore ce soir avec la puce, on a regardé le chant de la mer: il y a un truc qui m'apaise, dedans (musique? graphismes un peu hypnotiques, avec beaucoup de trucs qui tournent? ). Je ne sais pas pourquoi, c'est magique: ça n'allait vraiment pas très fort tout à l'heure, et dès qu'on l'a mis ça allait mieux...
Je suis tellement accro que ma puce regarderait quelque fois autre chose, mais c'est moi qui veut les dessins animés :mryellow: . Pour moi, ceux là sont liés à mes passions (mythologie notamment) et je les trouve bien plus philosophiques que bien des films pseudo-intellos. "Je suis venu porter sur le monde un regard sans haine" (dans P. Mononoké), ça me remue à chaque fois... Je suis souvent bouleversée par des dessins animés (je pleure, même) alors qu'avec des films non...

Par contre je n'aime pas du tout les Disney (à part le roi lion). J'en ai subi quelques uns quand la puce était petite (princesses et cie... :mrgreen: ), je trouvais ça très long et ils me faisaient mal aux yeux.
*Diag TSA*

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TiZ
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Re: Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

Message par TiZ »

Quand j'étais petite, je préférais la compagnie dans adultes aussi. Encore aujourd'hui, c'est rare que je reste avec des gens de mon âge. Par exemple, dans les repas de famille, en général je reste avec mes parents plutôt qu'avec mes cousins/cousines.
J'aime bien les enfants aussi, mais pas trop longtemps :lol:
Diagnostiquée en février 2015 (psychiatre libéral) puis confirmation au CRA en novembre 2016

On peut revenir de tout, sans être parti très loin, on peut revenir de loin, sans être parti du tout ! - Bazar et bémols
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Sapphir
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Re: Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

Message par Sapphir »

J'imagine qu'on a pase droit de partager des liens, mais j'ai des titres de japanimations dans le genre de piano forest, avec des histoires plus ou moins calmes ou réalistes..
Pour les adultes c'est toujours vraie mais je suis de plus en plus immature, quand je vois les autres avancer et quoi je gère encore ma frustration et ma recherche d'emploi..
Par contre les cousin et cousine de mon âge, je me rappel ça passait pas.. J'y allais, je restais dans la pièce, mais ils ne me parlait pas en fait.. Mais bon les adultes m'avait chassé :lol:
Ma mère rigole en racontant ça, parce-que elle parle toujours en code! Elle disait "va faire un tour" et je disais j'ai pas envie, "ton père t'as appelé va le voir", " va ranger ta chambre" non c'est bon c'est fini..non cest bon j'ai pas envie. Et ça durait comme ca.. Idem quand il ne fallait pas dire quelque chose ou qu'elle voulais qu'on refuse quelque chose par politesse. Bref du coup elle finissait par dire le truc un peu en colère " laisse les adultes discuter" ou "vas voir tes cousines" et on y allais..juste pour y être..(ça parlais garcon :yawn: du coup j'allais avec les cousins un peu plus vieux pour jouer au karaté quand ils acceptaient les filles..)

J'en avait trop des pierres volcaniques, surtout celles qui brillent et qui sont lisses. Il y avait des petites pierre multicolore (comme les tâches d'huile) qui ressemble à de la labradorite.
Je collectionnait les peluches aussi.. J'ai recommence un peu avec plein d'oreiller et de coussin.. Il me faut être entouré pour dormir. Petite je mettais la couette coice sous le lit et je me glissait edans sans défaire le lit, ou je coincer tout les coin sous mon corps comme une momie ou un cocon.. Et en plus je me balance alors on dirait un gros verre de terre.
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Flower
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Re: Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

Message par Flower »

Je ne sais pas si c'est lié à la discussion ici ou une coïncidence, mais hier soir, j'étais trop fatiguée pour faire quelque chose de productif et du coup j'ai regardé le Roi Lion... En film, gamine j'aimais bien aussi "La belle et le clochard", "Le livre de la jungle", "Merlin l'enchanteur" (?) ou encore "La dernière licorne" (un de mes préférés).

Et je valide pour ce qui est de préférer la compagnie des adultes.
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
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Manichéenne
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Re: Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

Message par Manichéenne »

Je me reconnais relativement peu dans ce qui semble vous rassembler. Je viens d'une famille tellement particulière...

Je n'ai jamais regardé de dessin animé en boucle. J'ai très rarement regardé les dessins animés dont tous les gens de ma génération gardent le souvenir.
Pour regarder la télé, chez mes parents, il fallait regarder le programme et dire ce qu'on voulait voir. On ne pouvait ensuite voir que ça, puis éteindre le poste. Il en résultait que nous ne devions regarder la télé qu'environ 2 heures par semaine, il me semble. Si j'avais choisi quelque chose de pas "bien", je n'aurai pas eu l'autorisation, ou je n'aurai même pas osé demander. Si un de mes frères et soeur avait voulu voir autre chose au même moment, c'est le choix le plus "éducatif" qui aurait prévalu, certainement pas un dessin animé. Les rares disney que je connais, je les ais découvert à l'âge adulte, c'était une sous-culture pour mes parents, un truc idiot, américain, plein de princesses jolies et sans caractères et de méchants très méchants. Un dessin animé que j'ai pu regarder des dizaines de fois, pas à la suite mais sur des années, c'est Le Roi et l'Oiseau.

Je n'ai pas souvenir de m'être vraiment intéressée aux gens plus âgés. Je ne m'intéressais pas tellement aux gens, j'étais seule ou avec ma sœur. Les autres enfants avec qui j'ai pu jouer (mes frères, les enfants d'amis qui venaient en vacances avec nous) étaient effectivement tous plus âgés.

Je n'ai pas eu l'impression de tellement jouer aux jeux de garçons plus qu'aux jeu de filles. En même temps, le sexisme était très très limité chez nous, et nous étions encouragés à jouer aux légos, aux circuits de voiture à friction ou aux billes sans distinction de genre. J'ai toujours pensé que jouer ensemble favorisait les jeux mixtes (quoi qu'il semblerait que faire des cabanes ne soit pas si mixte que ça), et qu'être la dernière favorisait l'utilisation des jeux des grands frères.
J'ai joué aux poupées. Je ne saurais pas dire si c'était pour faire comme les autres filles, comme ma sœur surtout, ou non.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin en cours d'évaluation neuropsy.
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Rudy
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Re: Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

Message par Rudy »

Pas de diag non plus.

Les dessins animés, il ne me semble pas que je les regardais en boucle. Mais j'aime toujours les dessins animés. Et pour faire le lien:
J'étais effectivement avec les gens plus âgés que moi. Aujourd'hui, je ne peux pas dire la même chose. Dans ma vie d'adulte, je me sens en fait extrêmement immature au niveau de ma vie, de mes comportements ou réaction. J'ai l'impression parfois d'être encore une enfant. Je me dirige juste vers les personnes qui me ressemblent, moins ou plus âgés.

Et oui, je jouais plus aux "jeux de garçon" mais, je me suis surtout rendue compte que j'étais juste pas du tout dans les codes et les normes sociales, ceux qu'on attend d'une petite fille, et d'ailleurs, je pouvais faire de sacrés crises si on m'y forçait.
Diagnostiquée avec un TSA léger (anciennement Asperger) par un CRA.
laniakea
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Re: Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

Message par laniakea »

Tout me parle aussi.
La bibliothèque verte et l'Etalon Noir, les animaux ( d'Afrique en particulier), je voulais devenir vétérinaire. Les motifs du papier peint où des tapis, le carrelage, les reflets du soleil dans les rideaux , le tourne-disque et les heures a tout apprendre par cœur (les chansons), les dessins dans les livres, je voulais adopter tous les chiens errants, je jouais avec les adultes aux chiffres et aux lettres, aux jeux de cartes et discutais religion avec le tonton de ma meilleure amie Olivia, je n'ai pas eu de poupée car ça ne m'interressait pas : je préférais les puzzles, tous les jeux graphiques, ( la seule Barbie que j'ai eue dans les mains, je l'ai déboîtée ( j'aimais voir comment ça "tenait") mais quand ma sœur a eu sa poupée-qui-marche-toute-seule j'ai ressenti de l'envie. La poupée marchait avec des piles.
J'aimais le mako moulage. Je dessinais tout le temps.
Rester seule m'allait très bien, jouer avec d'autres (triés) aussi : billes (j'adorais les billes).
J'aimais manger les chewing-gums que je trouvais par terre ( ceux à la menthe mais je les recrachais car il y avait des gravillons dedans , beurk.
J'avais des cochons d'Inde, des oiseaux, j'adorais les chiens.
Je courais partout et me cognais partout. Je me masturbais beaucoup aussi ( surtout sous la douche , tous les soirs, c'était un rituel).
J'aimais mon nounours bleu à pois blancs. J'aimais façonner des trucs avec de la terre.
J'adorais ma cousine avec laquelle j'aimais résoudre des énigmes ( ah oui : j'adorais Agatha Christie).
On jouait à la Reine et j'aimais être la bonne car je voulais mettre les sabots.
J'adorais le piano droit, je pouvais rester longtemps dessus.
Je détestais être dérangée (encore maintenant).
J'étais assez "rentre-dedans" et parlais beaucoup en utilisant des fois mal les mots ( je lisais les BD de mon père, dont Lucky Lucke , et j'apprenais des mots ( ex : quand on est en colere, on dit : "vermine ").
J'aimais le livre des records, Le commandant Cousteau, et mon premier roman a été : " l'appel de la forêt " de Jack London, vers 8 ans. J'adore les anagrammes, ils viennent tout seuls. Enfant je jouais beaucoup aux chiffres et aux lettres ( surtout les lettres, les chiffres non).
J'aimais jouer à l'élastique et j'y jouais seule chez moi avec des chaises. Je me rappelle de toutes les figures, des noms des maîtresses de la maternelle, de la plupart des élèves du cp au cm2.
Même si je n'avais qu'une amie : Corinne Galais.
J'adorais dessiner sur mon tableau des engins à décollage vertical. J'aimais faire des expériences.
Bon. J'arrête là. Il est 5h du matin.
Diag TSA (de type Asperger) + THPI+ TDAH et SPT
Mafalda
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Re: Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

Message par Mafalda »

Pour ma part j'ai l'impression que mes symptômes se sont accentués avec le temps... Il faudrait que j'en parle avec ma mère mais elle est peu réceptive à mes questionnements, il faut dire qu'on est une famille de bizarres ?
Du coup je me suis souvent demandé la part de l'inné et de l'aquis dans mon tableau ?
Sachant que j'ai eu de gros problèmes de santé pendant toute mon enfance et aussi que j'ai grandi dans un environnement plutôt violent (merci papa ?).
Aujourd'hui ma mère me dit que mon comportement n'était pas la problématique principale étant donné mes soucis physiques, il n'y avait pas de place pour cela dans les préoccupations familiales.
En tout cas j'étais discrète, rêveuse (j'étais très étourdie, oubliais mes affaires, faisais des erreurs d'inattention et rendais des devoirs qui ressemblaient à des chiffons), je ne posais aucun soucis, on me posait dans un coin et on entendait plus parler de moi jusqu'à temps de partir, pour peu que j'ai un livre avec moi.
J'ai marché à 18 mois et parlé à 2 ans 1/2, je n'ai pas babillé ni fait de 4 pattes. Un jour je me suis levée
et j'ai marché sans me tenir, et un jour j'ai commencé à parler sujet verbe complément. Une voisine s'inquiétait du fait que je ne parle pas à 2 ans, ma mère s'en fichait royalement et ne s'inquiétait pas du tout. Finalement quand j'ai commencé à parler je parlais mieux que les enfants de mon âge.

J'ai appris à lire en 1 mois et après j'ai dévoré les livres. Par période. Encore aujourd'hui j'ai des boulimies de lecture par période.
J'ai un souvenir très précis de dernière année de maternelle : j'étais passionnée par le système solaire à cette période et l'institutrice nous avait demandé de dessiner un paysage. Je ne dessinais pas les soleils au coin de la feuille car pour moi cela était un non sens scientifique, puisque le soleil est dans l'espace. Le simple fait que ce soit la journée sur mon dessin attestait de sa présence hein (ben oui quoi ?), bon ben je me suis fait passé un savon, telle une hérétique ! Bref.
J'ai été passionnée par le squelette humain mais aussi des animaux, à 7 ans je connaissais tous les os du squelette par cœur. J'étais également passionnée par faire des compilations de musique grâce à mon enregistreur K7 et ma platine vinyle, j'écoutais beaucoup de musique surtout en boucle, ma mère pétait des câbles à entendre 150 fois par jour là même chanson "loin des yeux et loin du cœur, de villes de nos banlieues, l'Éthiopie meurt peu à peu, peu à peu" - vive les 80').
Les légo techniques, ma machine à écrire adorée (grâce à elle aujourd'hui je tape plus vite que l'éclair), mes quelques Barbies/poupées qui ont toutes fini les cheveux courts et colorés, j'étais obnubilée par les cheveux et le suis toujours. Je leur construisais des maisons avec des BD. J'avais également une passion pour les pierres et les fossiles que je trouvais fascinants.
Je n'avais pas vraiment d'intérêt exclusif à vrai dire, j'en avais plusieurs qui ne débordaient pas trop j'ai l'impression. C'est venu plus tard : entre 15 et 25 ans j'ai été fan absolu d'un groupe et je ne pensais qu'à ça, j'achetais tout ce qui se referait à eux...
Ce que je retiens surtout de mon enfance c'est ce décalage que j'ai commencé à ressentir en fin de primaire, ne pas être raccord avec les autres. Ce sont des souvenirs très flous. Je retiens aussi que je n'étais pas à l'aise dans mon corps : lancer une balle ou en rattraper une, le sport etc tout cela était compliqué. Je ne savais pas faire de roulade (ultime humiliation dans mon esprit). Au collège j'ai quelques remarques par des profs de sports : que je ne savais pas nager, apparemment je faisais n'importe quoi avec mes bras et mes jambes et une remarque dans un bulletin qui m'avait blessée "mafalda ne sait pas utiliser son corps", dur dur ....
J'ai toujours eu une copine, mais ça finissait toujours par s'arrêter, soit moi je la laissais ou elles me laissaient se plaignant de perdre en notoriété de par ma faute. J'ai passé plusieurs été seule car ma mère travaillait, ça ne me posait pas soucis mais ma mère s'inquiétait, elle disait que ce n'était pas normal : je ne me souviens pas en avoir souffert.
Au collège je souffrais peu d'être rejetée. Je trouvais les autres bêtes et je me pensais supérieure à eux, plus intelligente. Je devais avoir un côté très snob. J'étais à côté de la plaque pour les interactions sociales, mes essais pour rentrer en contact devaient être maladroits car ça ne marchait pas. J'ai le souvenir de ne pas m'être trop formalisée. Par contre je souffrais de moqueries sur mon physique (les traitements que je prenais se voyaient) et là j'en veux énormément au corps enseignant car je demandais à changer de place pour avoir la paix si mon voisin de table passait son temps à m'embêter ; je n'ai jamais obtenu gain de cause ? c'était sans doute à moi de m'endurcir ou c'était quoi le but ? Franchement !!!
Ma fierté était d'être une des meilleures élèves du collège malgré cela et malgré mes soucis de santé (merci le hpi !!!). J'ai donc survécu mais laissé beaucoup d'estime de moi. Ma mère me disait que cela était parce que je n'étais pas assez gentille ni polie et Vlan l'estime de moi complètement disloquée....
Au lycée, perdue, j'ai à la fois été nulle en relation sociale, ça devenait de plus en plus compliqué avec l'introduction de la drague, mais en plus de ça j'ai périclité au niveau scolaire. Mon seul intérêt était pour ce groupe de musique qui occupait toutes mes pensées et quelques copines dont une surtout (que j'ai d'ailleurs gardé).
Je ne parlais plus à la maison, ma mère devenait folle, ce qui n'arrangeait pas les choses et je m'en prenait plein la figure de toutes parts. Les profs me prenaient pour une débile mentale et on voulait me réorienter vers une filière techno, je passais les courts à écrire des textes et des poèmes très noirs. C'est d'ailleurs par les poèmes que je déclarais ma flamme à un garçon que j'avais repéré à la bibliothèque, cela avait fini en moqueries ?
Je voulais aller en médecine c'était mon rêve : tout le monde me mettait en garde, les profs me disaient que ce n'était pas dans mes cordes, on a un peu fait du forcing, et j'ai préparé tant bien que mal un bac S.
À 17 ans, après le bac le point sur ma vie était sans appel : je n'aurai jamais d'amis, jamais de mari vus mes incompétences sociales majeures, du coup il me fallait réussir le mieux possible du point de vue pro pour bien gagner ma vie être autonome et ne rien devoir à personne et surtout m'éviter une vie de merde, car c'était mon angoisse ultime. Malgré l'angoisse extrême que me procurait l'idee d'aller à la fac de médecine, j'ai fermé les yeux en me disant on verra bien au moment venu et je me suis lancée dans le grand bain déjà épuisée, avec une estime de moi au plus bas et sans aucune idée de l'autonomie et des relations sociales ?
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Aline26
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Re: Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

Message par Aline26 »

Mafalda a écrit :En tout cas j'étais discrète, rêveuse (j'étais très étourdie, oubliais mes affaires, faisais des erreurs d'inattention et rendais des devoirs qui ressemblaient à des chiffons), je ne posais aucun soucis, on me posait dans un coin et on entendait plus parler de moi jusqu'à temps de partir, pour peu que j'ai un livre avec moi.
Tout comme moi, en tout cas les première années de ma vie. A partir de l'âge de 4 ans, j'ai commencé à faire des crises pas possibles, surtout dans les supermarchés où je me roulais par terre en hurlant.
Mafalda a écrit :Une voisine s'inquiétait du fait que je ne parle pas à 2 ans, ma mère s'en fichait royalement et ne s'inquiétait pas du tout.
Pareil pour moi, par contre ma mère s'est inquiétée un peu aussi, mais pas plus que ça. Jusqu'à l'âge de 3 ans d'ailleurs, j'ai très peu parlé. Et ensuite à la maternelle et en primaire, mes enseignants ont sans cesse rapporté des problèmes de communication.

J'étais aussi tout le temps toute seule, alors que les autres enfants jouaient ensemble. J'observais par contre pas mal ce qui se passait autour de moi. J'étais extrêmement anxieuse et je n'arrivais pas à dormir, me relevant plusieurs fois par nuit. Depuis que je me souvienne, j'ai toujours eu peur de tout.
Je ne me retournais pas quand on m'appelait, ou alors plus tard je regardais la personne furtivement, puis reprenais mon activité. J'avais du mal à attraper un ballon, j'ai toujours été nulle dans les activités sportives (ou alors je rentre carrément dans les gens, comme au foot par exemple au collège).

Je sais que j'ai appris à lire à environ 5 ans, un peu avant les autres enfants de mon âge, et que j'ai toujours aimé lire.

Par contre, je n'ai jamais plus préféré la compagnie des adultes à celle des enfants. En réalité, je préfère même les gens plus jeunes que moi.
Les personnes les plus difficiles à aimer sont celles qui en ont le plus besoin
Mafalda
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Re: Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

Message par Mafalda »

Moi aussi, plus avec les gens plus jeunes... Encore aujourd'hui d'ailleurs ;)
Par contre je n'ai jamais fait de colère.
Quand on regarde un peu, on a toutes des similarités ...
HQI
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lulamae
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Re: Femmes asperger, vous étiez comment étant enfant ?

Message par lulamae »

Je veux lire toutes les réponses, mais je vais d'abord essayer de répondre au post initial, à partir de mes propres souvenirs - si on veut, parce que j'en ai très peu, ce sont surtout des choses que j'ai entendues.
Bébé on ne m'a rien dit, sinon que j'avais un regard "intense". J'ai marché tard, à deux ans, et parlé tôt mais de manière incompréhensible, sauf pour ma mère. Je restais assise à m'occuper toute seule, en tournant les pages des journaux avec ravissement. Il y a une photo que j'adore où je suis sur les épaules de mon père, qui lit l'Huma, et je joue avec ses cheveux. J'étais très calme, on m'a toujours dit qu'on me posait dans un coin et je ne bougeais pas. J'étais silencieuse aussi.
Dans l'enfance, je me souviens que j'adorais construire des trucs en lego, surtout de manière libre, avec des briques de toutes sortes, à partir de mon imagination. J'aimais particulièrement les plaques pour le sol des maisons, que l'on pouvait recouvrir de carrelage. J'aimais aussi les Playmobils, je préférais par-dessus tout installer ou construire des maisons, dans le sable par exemple, et les meubler. Je ne jouais pas par imitation, j'installais des mondes. Parfois je refaisais avec les Playmobils ou les poupées les histoires que je lisais.
Je n'ai pas le souvenir d'avoir vraiment joué à plusieurs, en interaction : je jouais avec ma soeur, mais on était installées à côté, c'est tout. Plus tard, à l'adolescence, on faisait une radio FM enregistrée sur des cassettes audio. Je jouais facilement avec mes cousins, des garçons, à l'exploration le plus souvent. J'avais un monde intérieur très riche, mais je le partageais peu.
Quand j'ai lu Mon Bel Oranger, je me nichais dans le figuier et j'imaginais que j'étais Zézé. Je parlais à mon arbre. Je pouvais rester des heures entières là-haut, en regardant le terrain d'à côté.
A l'adolescence, quand j'ai lu Le Seigneur des Anneaux, j'ai appris l'elfique, et je donnais des noms aux arbres ; je m'étais fabriqué un arc aussi (mon père m'avait aidée).
A l'école primaire je n'avais qu'une amie, j'étais très seule, et j'ai connu des situations de harcèlement. Ca a continué au collège, mais mon père y était prof, donc on ne s'y risquait pas trop. Mais là, j'avais une bande (4) de copines, différentes et rejetées comme moi. Ca faisait passer la pilule. En cours je savais toujours, mais j'étais terrifiée de lever la main.
Au lycée souvenir très désagréable, je me sentais comme un poisson hors de son bocal.
A la fac bizarrement, j'ai commencé à me faire des ami(e)s, j'étais populaire d'une certaine manière, un peu rock'n roll. Mais ce n'est déjà plus l'enfance... :D
Diagnostic d'autisme juillet 2019.