Astragale a écrit :Le QI est une mesure extrêmement précise justement.
Et c'est bien ce qui pose problème en cas de profil hétérogène, voire très hétérogène chez de nombreux autistes.
Techniquement, le le résultat moyenné est en dessous de 130 il ne s'agit pas d'un HQI.
Il faut bien des limites et elles sont forcément un peu arbitraires.
C'est pour cela que certains psys considèrent que selon les cas, on peut attribuer un HQI à une personne dont le résultat est en dessous de 130.
Petit exemple : je connais quelqu'un qui a un QI Performance de 112 et un QI Verbal de 148. Selon le calcul classique ce n'est pas un HQI. Néanmoins, les performances verbales sont tellement élevées que cette personne présente de très nombreuses caractéristiques du HQI. Elle sont nettement plus performantes que les compétences de plus de 90% des HQI...
Il en découle également qu'on ne peut pas non plus comparer cette personne à quelqu'un qui aurait un QI homogène équivalent à son résultat moyenné !
Conclusion : le QI est une mesure très précise mais elle doit être adaptée à chaque cas clinique par le psy.
Mesurer un QI total lorsque les écarts sont très grands, ça n'a aucun sens.
Jacques Grégoire l'explique très bien dans la vidéo postée plus haut, en grossissant volontairement : c'est comme si on testait la main droite d'un droitier à l'écriture et que la personne écrive parfaitement avec précision, clarté ..., que la main gauche soit une catastrophe de gribouillis et qu'on fasse la moyenne des deux pour dire que la personne écrit moyennement. Ça n'a aucun sens mais des professionnels continuent à calculer un QI global malgré tout.
Les différents indices ne font pas appel aux mêmes champs de compétence, aux mêmes capacités cérébrales. Chuter à l'un ne détermine pas forcément le résultat et c'est là qu'intervient le professionnel qui va observer la manière de faire et poser des hypothèses sur ce qui coince ...
Et oui ce n'est pas parfait, on est pas dans une analyse de sang ici, il y a des zones d'incertitudes partout, chez la personne (son état de santé, de stress, d'anxiété ...), chez le professionnel (ses compétences, ses capacités à sortir du cadre lorsque c'est nécessaire tout gardant en tête dans la rigueur du test), dans le test lui-même qui ne reste qu'une photographie de certaines compétences de la personne à un instant T.
On n'a rien trouvé de mieux pour l'instant et, comme a dit Loup (je crois), il faudra attendre encore et encore que la connaissance des mécanismes cérébraux grandisse, s'affine, ...
Le bilan CRA pour l'autisme possède lui aussi ses faiblesses, ses zones d'incertitude, ses ratés, ses oublis et ses laissés pour compte parce que trop ..., pas assez ...
Une personne surdouée avec des résultats homogènes et un "profil" bien identifiable pour un professionnel c'est simple, une personne autiste qui répond à la majorité des critères diagnostics et dont la famille peut témoigner idem.
Là où ça coince dans les deux cas, c'est dans les frontières on dirait. Lorsque l'autisme et le surdon sont légers ou lorsque c'est atypique par rapport au cadre des bilans.
Je reviens à la question initiale de Cathy, à quoi ça sert de les passer ces tests ? Pourquoi et pour quoi ? Ce que j'observe, tant au niveau des nombreuses personnes surdouées que je connais ou côtoie que chez les personnes autistes, c'est que c'est souvent un ensemble de difficultés plus ou moins grandes qui font se poser la question.
Après, tout dépend de ce qu'on attend :
- une réponse à des questions ?
- une appartenance à un groupe afin de ne plus se sentir si différent ?
- une aide concrète face à des difficultés à vivre au jour le jour ?
- des pairs ?
- une identité définissable ?
Parfois c'est très clair et par exemple dans le cas d'un autisme sévère, le diagnostic apportera les moyens de vivre (aides financières, humaines, techniques, ... ). Dans le cas d'un HPI pour un enfant en échec scolaire et ou en dépression, ça permettra des aides et des soins adaptés à ses particularités, une sensibilisation des parents et on l'espère de l'école.
Parfois ça l'est beaucoup moins et faire la part de ce qui relève d'un autisme léger ou des difficultés liées à un HPI et ce qui relève de l'histoire personnelle (traumatismes, cabosses, faiblesses dans un domaine, pathologies connexes, ...) c'est pas si simple.
Dans ces cas là, non le diagnostic positif ne résout pas tout ou parfois rien, il peut même masquer autre chose, retarder des soins ... et non le diagnostic négatif n'est pas forcément un échec ou une erreur.
Ni diag., ni en cours , ni auto-diag. Juste un peu zarbi, les fesses entre minimum deux chaises, un peu bancale.
Bienheureux inconfort qui permet une multitude de rencontres.
Ne se sentir nulle part à sa place permet d'en expérimenter de nombreuses.