[Livre] Parenting Your Asperger Child (Alan Sohn, Cathy Grayson)

[Ole Ferme l'oeil]

Bon, ben merci à tous!

Quant-à-toi Bernard, nous attendons encore la description de l'aspie coléreux-résistant et de l'aspie négatif! (geek imaginaire puisque Jonquille57 n'aime pas cette forme de visage!)

[Jonquille57]

Olé, tu peux mettre tous les smiles que tu veux sans te préoccuper de mes goûts personnels....

[bernard]

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3.6 aspie coléreux-résistant

Description:
Cet enfant, ou ado, peut ressembler par certains côtés, à l'aspie-paranoïde, mais il est moins adversaire et moins intense. Il est aussi plus facile à aborder quand il est dans une situation sécurisée. Il remet tout en cause, et pratiquement tout peut le mettre en colère. A certains moments, il peut devenir violent et s'en prendre physiquement aux objets des autres. Il veut que les choses aillent selon son désir. Il veut contrôler les situations et il a ses propres règles en ce qui concerne le monde, et comment les choses sont supposées être.
Il est souvent diagnostiqué avec le trouble oppositionnel avec provocation (en anglais: ODD = Oppositional defiant disorder). C'est aussi un enfant qui ne comprend pas comment marche le monde et cela lui amène de l'anxiété. Il se sent menacé par les autres, et pense qu'ils essayent de le contrôler ou qu'ils sont déloyaux et arbitraires.
Il a besoin de se battre contre eux pour reprendre le contrôle et de faire que les choses soient en phase avec sa façon de penser. Cependant, sa méthode n'arrange rien et au contraire envenime la situation. Sa rigidité, son manque de compréhension, et son défaut de logique, l'empêchent de voir les choses avec lucidité. Ses émotions déterminent ses actions.

Approche recommandée:
Essayez d'éviter des luttes de pouvoir avec lui. Ne montrez pas d'émotions dans vos réponses et essayez de vous limiter aux faits (soyez factuel). Restez focaliser sur un point particulier à résoudre et ne vous laissez pas embarquer sur d'autres points quand vous débattez avec cet enfant. C'est très facile de sortir du sujet dans ces discussions et d'être non productif. Essayez de voir son opposition comme un signe d'anxiété et non pas comme un comportement inadapté. Essayez de faire qu'il vous voit comme une aide et un trouveur de solutions plutôt que comme un fauteur de troubles et un opposant. Ne surenchérissez pas sur le contenu de la discussion, mais plutôt sur le processus; qui est, ce qui se cache derrière le sujet de cette discussion.
Par exemple, une discussion peut démarrer sur ce qu'il aura de vous comme cadeau de Noël. Il va vous accuser d'acheter de plus gros et plus beaux cadeaux aux autres. Ou peut-être que le reproche sera que vous ne lui offrez jamais les cadeaux qu'il veut vraiment. Plutôt que de débattre de la véracité de cet argument, qui ne fera qu'envenimer la situation, vous devrez discuter sur comment il est bloqué sur certaines idées qui le conduiront seulement à être encore plus en colère, et l'impact que ses actions ont sur lui-même et sur les autres. Il doit commencer à percevoir son rôle dans ce qui arrive, et arrêter de blâmer les autres pour ce qui lui arrive. Vous aurez besoin de lui apprendre comment rester concentré et garder son calme, aussi bien que trouver un compromis et négocier. Mais plus que tout, il a besoin de vous voir comme essayant de l'aider à résoudre ses problèmes, et non pas à les rendre pire.

[maho]

Eh oui.... je reconnais bien tout ca.
Le seul hic est que trés souvent les parents sont fatigués deja et la discussion peut surprendre a n'importe quel moment (souvent inopportune!!) on n'est pas preparer mentalement, on est souvent occupé a autre chose.
Bref, je trouve que c'est trés interessant, trés instructive, mais est ce que l'entourage doit rester en vigilance totale 24/24 pour pouvoir remedier a chaque instant?

[Jonquille57]

Bernard, tu disais que cette étude concernait les enfants aspies : mais en quoi cela est-il différent pour les adultes aspies ?

[Luna]

Wow, je retrouve l'enfance de ma soeur là-dedans, en grande partie et ça continue en un tantinet plus soft dans sa vie d'adulte !

[Jean]

mais est ce que l'entourage doit rester en vigilance totale 24/24 pour pouvoir remedier a chaque instant?

Réponse évidente : oui.

[Jean]

Bernard, tu disais que cette étude concernait les enfants aspies : mais en quoi cela est-il différent pour les adultes aspies ?

A mon avis, il n'y en a pas - si ce n'est que des progrès sont possibles ...

[bernard]

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3.7 aspie négatif

Description:
Cet enfant, ou ado, a tendance à être plus qu'une gêne qu'autre chose. Il est sans arrêt en train de se plaindre et de pleurnicher pour faire les choses qui ne sont pas ses activités préférées, parce qu'il n'est heureux qu'avec ses activités préférées. Comme conséquence de ses actions, il peut y avoir beaucoup de disputes et de refus. Il voit habituellement le monde de façon négative - le verre à moitié vide - et rarement il voit les bons côtés d'un événement ou d'une situation, aucune importance de savoir si ce qui est arrivé était bien.
Crises de colère, autoritarisme, rituels et règles ne sont pas des problèmes ici. Il peut être même très coopératif à certains moments. Le problème principal concernant cet enfant est qu'il est plus enclin à une future dépression que les autres catégories.

Approche recommandée:
Il doit apprendre à se sentir bien, même dans des activités non préférées, et qu'il est mieux de ne rien dire que d'être négatif. Vous devez lui apprendre comment faire des réponses et des commentaires positifs. Des instructions directes sur comment avoir une "attitude positive" et un "optimisme appris" sont nécessaires.

[Ole Ferme l'oeil]

J'ai un coté aspie coléreux-résistant, mais je ne correspond pas exactement à la définition.
Disons que j'ai tendance à beaucoup remettre en question les idées et le monde qui m'entourent, j'ai aussi mes idées et mon idéal personnel qui me servent a évaluer ce monde et ces idées qui m'entourent, pour cela je me fie à mon intuition, mes valeurs et mon sens de la justice, je suis aussi guidé par mes sentiments et émotions mais tout cela est mêlé. Je sais tout cela est assez embrouillé, il faudra peut-être que je réessaie d'expliquer en d'autres termes.
Je peux être très en colère contre le reste du monde, ou contre l'état des choses, contre la masse, contre la société etc... j'ai peut-être même tout le temps quelque-part de la colère en moi!

Sinon dans mes phases de déprime, il doit m'arriver d'être un peu aspie-négatif!

Dodo!

(mon 540ème message!)

[bernard]

Je sais tout cela est assez embrouillé

J'ai l'impression qu'au début (petite enfance), la catégorie est simple voire unique, puis à mesure que l'enfant grandit, il apprend, et d'autres catégories peuvent être intégrées.
Ce qui fait que jeune adulte, il devient difficile de trouver une catégorie où l'aspie est à zéro pour cent.
Je rappelle que le but de ce livre, était d'expliquer comment très jeune, utiliser la bonne catégorie pour faire gagner en autonomie l'enfant aspie.
Cela explique (ou tend à montrer) pourquoi ensuite, plus on est âgé, plus cela devient difficile. Trop de catégories s'entremêlent et on ne sait plus par quel bout prendre le problème.
D'où la nécessité pour les parents, de se faire aider par des psychologues compétents du SA, dès la petite enfance (j'ai à l'esprit, l'image de la plante ou de l'arbre qui pousse avec ou sans tuteur), donc avant l'entrée à l'école. Elaine rappelait hier, que c'est souvent au moment de l'entrée à l'école que le problème devient criant. Et pour deux raisons :
1) on commence à la maternelle, qui est en général une classe non structurée par rapport au CP. En clair, pour l'aspie c'est la jungle car les règles ne sont pas expliquées, et l'emploi du temps est trop flexible.
2) le déficit sur les codes sociaux provoque un réaction de rejet pour la participation au travail en groupe, et pire, fait voir la cour de récréation comme une zone de guerre (sic Attwood).
Quand le "traitement" de la cause parait simple entre 2 et 4 ans, on attend en France l'arrivée des problèmes entre 7 et 11 ans, pour d'abord établir le diagnostic (âge moyen en France = 11 ans, ailleurs à partir de 5 ans) avant de se lancer dans un parcours chaotique entre services médicaux peu au fait du syndrome. Pour l'autisme de Kanner, les chiffres de 1981 donnaient diag aux USA à 3 ans quand en Europe c'était à 8 ans. Dans ces 2 formes de TED, on peut évaluer le retard pour regarder la cause du problème. Souvent, il ne restera plus qu'à s'attaquer aux conséquences (difficulté de mettre un tuteur sur un arbre noueux).

[bernard]

Les 6 caractéristiques du Syndrome d'Asperger.
Reprises par les Dr Alan Sohn et Cathy Grayson [« Elever un enfant aspie », Ed. Perigee, 2005]

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1. Troubles des interactions sociales réciproques
2. Difficultés / compétences du langage (prosodie, pragmatisme, pédantisme, idiosyncrasie, littéralité, …)
3. Centres d'intérêts restreints et/ou insistance des conduites répétitives 
4. Maladresse motrice
5. Problèmes cognitifs (empathie, Théorie de l’Esprit, rigidité/flexibilité, pensée en noir/blanc sans nuance de gris, …)
6. Sensibilités sensorielles exacerbées

On peut noter que certaines des 6 caractéristiques ne sont pas reprises par le DSM-IV-TR ou le CIM-10.
Cette remarque a aussi été faite par le Dr Attwood dans sa conférence de Mai 2009 à Paris.
Il nous disait même qu'aucun des 4 enfants aspies décrits par Hans Asperger dans sa thèse ne serait aspie au sens des critères de diagnostic de ces 2 manuels.

Pire. Si on relit les critères du DSM-IV-TR par exemple, le point E induit 2 problèmes :
- pas de retard côté cognitif (or le point 5 ci-dessus le contredit)
- pas de problème dans le développement des capacités d'autonomie (y a comme un hic !)

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DSM IV – TR : Syndrome d’Asperger [299.80]
A. Altération qualitative des interactions sociales, comme en témoignent au moins deux des éléments suivants : 
1. altération marquée dans l'utilisation, pour réguler les interactions sociales, de comportements non verbaux multiples, tels que le contact oculaire, la mimique faciale, les postures corporelles, les gestes 
2. incapacité à établir des relations avec les pairs correspondant au niveau du développement 
3. le sujet ne cherche pas spontanément à partager ses plaisirs, ses intérêts ou ses réussites avec d'autres personnes (p. ex. il ne cherche pas à montrer, à désigner du doigt ou à apporter les objets qui l'intéressent) 
4. manque de réciprocité sociale ou émotionnelle 
B. Caractère restreint, répétitif et stéréotypé, des comportements, des intérêts et des activités, comme en témoigne au moins un des éléments suivants : 
1. préoccupation circonscrite à un ou plusieurs centres d'intérêt stéréotypés et restreints, anormale soit dans son intensité, soit dans son orientation 
2. adhésion apparemment inflexible à des habitudes ou à des rituels spécifiques et non fonctionnels 
3. maniérismes moteurs stéréotypés et répétitifs (p. ex. battements ou torsions des mains ou des doigts, mouvements complexes de tout le corps) 
C. La perturbation entraîne une altération cliniquement significative du fonctionnement social, professionnel, ou dans d'autres domaines importants. 
D. Il n'existe pas de retard général du langage significatif sur le plan clinique (p.ex. le sujet a utilisé des mots isolés vers l'âge de 2 ans et des phrases à valeur de communication vers l'âge de 3 ans). 
E. Au cours de l'enfance, il n'y a pas eu de retard significatif sur le plan clinique dans le développement cognitif ni dans le développement, en fonction de l'âge, des capacités d'autonomie, du comportement adaptatif (sauf dans le domaine de l'interaction sociale) et de la curiosité pour l'environnement. 
F. Le trouble ne répond pas aux critères d'un autre Trouble envahissant du développement spécifique, ni à ceux d'une Schizophrénie. 

Pour le CIM-10, on retrouve les points 1 et 3, et un peu de 2 et 5 mais mal expliqué. 4 et 6 sont absents.

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CIM-10 : Syndrome d’Asperger [F84.5]
Syndrome de validité nosologique incertaine, caractérisé par une altération qualitative des interactions sociales réciproques, semblable à celle observée dans l'autisme, associée à un répertoire d'intérêts et d'activités restreint, stéréotypé et répétitif. Il se différencie de l'autisme essentiellement par le fait qu'il ne s'accompagne pas d'un retard ou d'une déficience du langage ou du développement cognitif. La plupart des sujets présentant ce trouble ont une intelligence normale, mais ils sont habituellement très maladroits. Les anomalies persistent souvent à l'adolescence et à l'âge adulte et ne semblent guère influencées par l'environnement. 
Le diagnostic repose sur la présence d'altérations qualitatives des interactions sociales et d'un aspect restreint, répétitif et stéréotypé du comportement, des intérêts et des activités (comme dans l'autisme), mais sans retard cliniquement significatif du langage ou du développement cognitif. Le trouble peut s'accompagner de difficultés de communication similaires à celles observées dans l'autisme, mais la présence d'un retard significatif du langage élimine le diagnostic.
Inclure : psychopathie autistique ; trouble schizoïde de l'enfance.
Exclure : Schizophrénie simple (F20.6) ; personnalité anankastique (F60.5) ; trouble de l'attachement de l'enfance (F94.1 et F94.2) ; trouble obsessionnel compulsif (F42) ; trouble schizotypique (F21)

[Jean]

Je trouve ces 6 critères très pertinents.

Pour moi, le critère 5 : Problèmes cognitifs (empathie, Théorie de l’Esprit, rigidité/flexibilité, pensée en noir/blanc sans nuance de gris, …) est proche du critère 1. - et est compris dans le A du DSM IV.

Par contre le critère 4. Maladresse motrice semble spécifique au SA - et ne se retrouverait pas de la même façon dans l'autisme dit de "haut niveau".

Enfin, le critère 6. Sensibilités sensorielles exacerbées devrait se retrouver chez tous les autistes ... mais n'est pour l'instant pas un critère officiel.

Voir par exemple, sur ce sujet, le dernier numéro du bulletin scientifique de l'ARAPI.

[jakesbian]

pour les difficultés de langage, hier, nicolas m'a expliqué:
"une idée vient dans mon cerveau, donc je commence à parler... mais la construction de la phrase ne vient pas aussi vite, alors, il peut arriver qu'au milieu çà coince... voilà pourquoi je bégaie.

[bernard]

Pour moi, le critère 5 : Problèmes cognitifs (empathie, Théorie de l’Esprit, rigidité/flexibilité, pensée en noir/blanc sans nuance de gris, …) est proche du critère 1. - et est compris dans le A du DSM IV.

J'essaierai de trouver un moment pour traduire le paragraphe qui décrit chacun de ces deux critères, pour montrer qu'ils sont différents en fait.
Seul le critère 1 est dans le A du DSM-IV-TR.