Loup a écrit :Moi, aussi, j'ai un aimant à "personnes inconnues aimant se confier sans rien écouter de leur côté" (c'est bô, ça rime)...
Voilà, je connais beaucoup de vies de gens que je ne connais pas. Je dois avoir une tête de "vite, il faut que j'aille lui raconter ma vie".
C'est presque l'histoire d'une partie de ma vie

Sans doute pour ça que j'étais aussi douée comme barmaid

L'alcool pour les clients, le travail nocturne pour moi, le meilleur cocktail pour attirer les confidences

.
Une psy quasi gratos, payée pour écouter mais surtout pas pour se confier

. La règle d'or c'est qu'ils en sachent le moins possible sur nous, sinon c'est le début des em*****s.
Toujours garder à l'esprit que c'est des clients, pas nos amis et que dans le lot il y a trop de tarés pour s'amuser à faire confiance.
Donc là aussi on évite l'empathie, sinon ça n'est pas un boulot gérable.
Loup a écrit : Mon éducation a joué dans le fait que peu de choses me surprennent et que je suis très tolérante envers les autres.
Tu viens d'appuyer sur le bon bouton, l'éducation est à mon sens la clef de beaucoup de nos réactions. Si tu viens d'une famille atypique, la tolérance va de soi. De mon côté j'étais issue d'une famille marginale, suffisamment pour que peu de choses me choquent. Malheureusement les gens ont tendance à confondre tout, le fait de ne pas être choquée ne veut pas dire qu'on approuve.
Perso j'ai mis du temps à comprendre que les confidences des autres pouvaient être un poids. Pas dans le cadre du boulot parce qu'à la rigueur, tu ne connais pas les gens et que, plus ils te parlent plus ils consomment et plus tu gagnes ta vie.
Dans le cadre privé c'est plus compliqué. Ton affecte prend le dessus et tu te sens obligée d'aider, de conseiller, d'écouter encore et encore.
Le comptoir du bar me manque rien que pour ça, ne pas avoir d'empathie était une chose bien plus facile à gérer.
Loup a écrit :On me fait souvent le retour que j'écoute de façon sincère les gens, qu'ils se sentent suffisamment à l'aise pour me parler de certaines choses ("c'est marrant, j'en parle jamais de ça...").
Tu as bien fait d'en parler. Chez les gens du voyage, il y a une légende sur ce "don" de l'écoute. C'est une sorte de malédiction pour celui qui le possède et une bénédiction pour ceux à qui cela profite.
Les gens qui possédaient ce don avaient un nom au sein de chaque communauté de voyageurs, il faudra que je prenne un jour le temps de te la raconter.
La fin de la légende est triste, le porteur de fardeaux est aimé de tous parce qu'il soulage mais il est condamné à vivre seul parce que personne ne peut le soulager.
Une légende des fils du vent à méditer
