Je vais prendre 4 cas différents:
1) l'aspie est l'ainé et il a une sœur/un frère plus jeune qui est NT
2) l'aspie est le second et il a une sœur/un frère plus âgé qui est NT
3) l'aspie est le second et il a une sœur/un frère plus jeune qui est aussi aspie
4) l'aspie est le troisième et il a une sœur/un frère plus âgé qui est aussi aspie
Dans le cas 1)
J'ai vécu ce cas avec ma sœur.
C'est peut-être dur à lire, mais enfant unique ou pas, cela n'aurait rien changé pour moi.
Je n'ai eu que peu de contact avec elle.
Je considérai les autres qui peinaient dans leurs études comme des personnes qui ne voulaient pas se donner la peine de comprendre leurs leçons. Ça a été son cas (elle a du bosser dur pour apprendre ses cours et les résultats n'étaient pas toujours au rendez-vous).
Sa présence a été neutre pour moi (manque d'empathie).
Cela ne m'a orienté en rien vers la vie NT, ni m'a appris des codes sociaux qui me manquaient (pas de mimétisme).
Dans le cas 2)
C'est le cas de mon fils aspie avec sa sœur ainée NT.
Il avait sa propre façon de se comporter, mais il a eu des mimétismes, pour jouer avec sa sœur ainée par exemple.
On en a parlé récemment. Il voyait sa sœur différente dans ses comportements, parfois incompréhensibles pour lui, mais il a copié des façons de faire.
Il a certainement progressé en regardant sa sœur faire.
Le risque ici, c'est que des parties de son moi (lien avec les chevaux par exemple), ont été refoulées, pour ne pas déplaire à sa sœur et perdre une amitié (même fraternelle).
Cela n'a pas effacé son SA pour autant, mais cela l'a aidé à progresser.
Dans le cas 3)
C'est le cas de mon fils aspie avec sa petite sœur aspie, quand la grande sœur a quitté le foyer.
Malgré l'écart d'âge (7 ans), les deux enfants ont été très proches (le SA a sans doute aidé, partage de la même pensée).
Ils ont eu des mimétismes dans les deux sens.
Mon fils a développé des qualités pour aider sa sœur plus jeune.
Il a été capable de prendre des décisions par sa présence et a gagné en autonomie.
(cas 4)
Pour la petite sœur, cela l'a boosté pour la rendre plus mature dans de nombreux domaines, au point qu'avec sa grande taille, on la prenne pour une ado alors qu'elle n'avait que 10 ans.
Elle est devenue plus autonome dans certains domaines.
Elle a gardé ses faiblesses de l'aspie (naïveté, sens premier, humour absent, passion hors normes, ...)
Il faut ensuite faire la différence entre aspie et AHN, important à mon avis sur cette première partie de la vie.
J'utiliserai ce que disait le Dr Atwood en mai dernier :
- AHN se compare à autiste et se trouve mieux
- SA se compare à NT et se trouve moins bien
Si l'ainé est un aspie, il va vivre sa vie et utilisera peu ce que pourrait lui apporter sa sœur/son frère plus jeune NT. Une sorte de pessimisme doublé d'une difficulté à comprendre le langage de l'autre.
Si l'ainé est AHN, puisqu'il se trouve mieux que l'autiste (classique), il est un peu plus positif (que l'aspie) et pourrait mimer sur le NT suivant, certains comportements et ainsi gagner un peu en autonomie. Reste à savoir de combien.
Conclusion:
A mon avis Jonquille, pour M., qu'il ait eu un frère/sœur plus jeune aurait pu lui faire gagner un peu d'autonomie (mais pas sur et de combien) dans certains domaines.
Le fait qu'il soit l'ainé, ne l'aurait pas fondamentalement changé (sauf si le second partageait la même vision autistique).
Le changement aurait pu être plus visible s'il avait été le second de la fratrie.