Aider les autres dans leur deuil ?

[meï]

je ne peux pas du tout donner de conseils la dessus, je suis nulle, c'est "the" truc qui me laisse neutre et perplexe.(entre autres...).idem que quelqu'un l'a dit plus plus haut,
pour moi un déces "agé" c'est une chance, ca devrait presque être une fête, quand on a eu la chance de vivre longtemps (et entouré..).donc je ne comprends pas du tout la tristesse ni tout le "cirque" qui va avec .
et la ben...neant .

donc ce fil m'interesse.

idem quand je lis des truc sur le deces de la mere d'un te à 80 ans ou de la grand mere à 93 ans je ne comprends pas la tristesse. (ni pourquoi on en parle avec tristesse)

[Lilette]

On peut juste être triste de ne plus pouvoir voir la personne, partager sa vie etc.
Quand j'ai perdu mes grands-parents, ils étaient âgés, mon grand-ère souffrait, donc oui ça a été un soulagement pour lui, certes, mais il n'empêche que c'est douloureux, dans le sens, bah je sais pas l'expliquer tiens, dans le sens "ça fait mal, ça rend triste" quelque chose comme ça.
Idem pour mes grands-mères, elles étaient âgés, je savais pertinemment que ça arriverait un jour, n'empêche que quand ça arrive, c'est pas agréable et certaines personnes ont besoin d'extérioriser de cette manière

Après, je réagis de cette manière à 35 ans, quand ma mère m'a annoncé le décès de mon père quand j'avais 11 ans, suis restée stoïque, pas de réaction.
(par la suite si quand même, mais il m'a fallu du temps).

Et aussi, d'après ma mère, quand je pleure pour un décès dans la famille, mes grands-parents par exemple, c'est pas démesuré, mais presque, pour elle et d'autres c'est vraiment un soulagement comme vous dites, et apparemment, d'après elle et les autres, c'est vraiment "un énorme malheur" pour moi, genre il ne pourrait rien arriver de pire.
Du coup c'est un peu l'antithèse de ce que vous expliquez j'ia l'impression.
Un peu tout ou rien quoi.

[Rudy]

De mon côté, j'ai déjà vécu des deuils (la mort de mon grand-père, le suicide d'une amie très proche quand j'avais 19 ans) mais j'ai l'impression de ne pas du tout les vivre comme elle...

Bref je voudrais pouvoir l'aider, mais je n'y arrive pas. Et je me sens un peu coupable, car je ne ressens rien par rapport à la mort de sa grand-mère (je ne l'ai vue qu'une seule fois en + de dix ans de vie commune).

C'est bien que tu soulèves ce sujet... Je suis aussi assez décontenancée dans ce genre d'annonce (pourtant, pareil, j'ai vécu un deuil). Le truc c'est que, moi, quand ça m'est arrivée, je n'avais pas du tout envie d'en parler ni de m'épancher dessus, donc, j'ai pas forcément reçu de réconfort. Donc, je ne sais pas trop ce que j'aurai aimé entendre, parce que, finalement, il n'y a rien à dire... La personne est morte. Et ça me gêne plus qu'autre chose que les gens essayent de me rassurer ou de me réconforter, parce que, je suis plus mal à l'aise dans ces circonstances qu'ils ne le sont pour moi... juste parce que, y'a rien à dire, je ne sais pas, et, je vois bien les efforts qu'ils font pour consoler, alors, au final, c'est moi qui les console en leur disant qu'il ne faut pas s'inquiéter pour moi.

Une amie très proche (la seule que j'ai en fait), avait perdu quelqu'un elle aussi, et, je ne savais absolument pas quoi faire, parce que, je ne ressentais rien de cette situation. J'étais plus mal du fait de ne pas savoir quoi dire que pour le fait qu'elle ait perdu quelqu'un. Pourtant, je sais bien que c'était important pour elle, et, certainement que ça lui a fait beaucoup de mal, j'aurai voulu savoir dire les mots réconfortants, mais, voilà, je savais pas quoi dire et je suis restée muette. Et les "Je suis désolée pour toi..." etc... Je n'aime pas utiliser ce genre de formule parce que, je me dis que c'est exactement le genre de chose que j'aimerai pas entendre et où je répondrais volontiers: Ce n'est pas pour moi qu'il faut être désolé, c'est pour lui/elle. Donc je sais pas trop.

[Mariemento]

Le truc c'est que, moi, quand ça m'est arrivée, je n'avais pas du tout envie d'en parler ni de m'épancher dessus, donc, j'ai pas forcément reçu de réconfort.

Idem !
Encore un truc très compliqué à gérer........

[Baobab]

avis d'une NT : quand j'ai une grande peine ce ne sont pas toujours les mots qui me réconfortent le mieux mais juste une présence silencieuse douce et attentive et aussi qu'on me prenne dans les bras et qu'on me serre ... après je pense que c'est sans doute différent en fonction de chacun ...

[Mariemento]

Merci !
C'est ce que j'essaye de faire. je lui propose des activités, des trucs habituelles et je fais attention à ne pas la laisser trop seule, tout en essayant de ne pas l’oppresser non plus.
Un vrai travail d'équilibriste.

[rebecca]

elle avait quelle age la dame?
parceque je connais des gens qui pleurent des mois pour des gens morts a 95 ans et sans souffrance,
alors...faut se poser des questions du pourquoi elles pleurent
très peu pleurent pour le defunt,
ils pleurent pour leur solitude et pour la peur de leur propre mort

les gens aiment parler des morts ,c'est plus facile que de s'occuper des vivants

[Mariemento]

es gens aiment parler des morts ,c'est plus facile que de s'occuper des vivants

Vous ne connaissez pas mon épouse et vous ne savez pas à quel point elle s'occupe de moi....

[Mariemento]

« On ne pleure pas les morts, on pleure ce qu’ils ont l’audace de nous prendre, un peu de tendresse et beaucoup d’égoïsme. »
Ayerdhal

[Flower]

Chacun gère un deuil différemment, donc c'est toujours difficile de faire des généralités sur ce sujet. La présence bienveillante, ça me semble toutefois une bonne chose dans tous les cas, puis l'écouter si elle a envie d'évoquer des souvenirs liés à sa grand-mère, par exemple.

J'ai vécu plusieurs deuils et je n'ai pas du tout réagi pareil. Quand mon grand-père est décédé, je n'ai quasi pas réagi, j'étais un peu triste mais surtout contente d'avoir pris le temps d'aller le voir plusieurs fois cette année-là. Donc je n'avais pas trop besoin d'être consolée. Quand mon premier copain est décédé en revanche, j'ai été très très mal pendant des mois et des mois, et j'ai eu besoin de beaucoup parler de lui etc. Ça laissait un trou bien plus grand dans ma vie et puis autant mourir à 75 ans, c'est relativement normal, autant à 28 ans, ça ne l'est pas du tout.

[hapycius]

Pareil que mei , j'ai aussi du mal à comprendre.
Je vais suivre ce fil aussi.

Bon courage mariemento

[Mariemento]

Spoiler :  :
J'ai vécu plusieurs deuils et je n'ai pas du tout réagi pareil. Quand mon grand-père est décédé, je n'ai quasi pas réagi, j'étais un peu triste mais surtout contente d'avoir pris le temps d'aller le voir plusieurs fois cette année-là. Donc je n'avais pas trop besoin d'être consolée. Quand mon premier copain est décédé en revanche, j'ai été très très mal pendant des mois et des mois, et j'ai eu besoin de beaucoup parler de lui etc. Ça laissait un trou bien plus grand dans ma vie et puis autant mourir à 75 ans, c'est relativement normal, autant à 28 ans, ça ne l'est pas du tout.

Le suicide de mon amie, l'année de ses 20 ans m'a fait me poser énormément de questions (alors que la mort de mon grand-père, pas du tout. Pour moi c'était : il était vieux, il est mort...). J'en suis venue aussi à cette conclusion que tous les décès ne se "valent" pas... Le suicide ou la mort des gens qui ont le même âge que nous ou qui sont plus jeunes que nous sont vécus de manière bien plus dramatique que ceux des personnes plus âgées.
La question de la mort semble beaucoup agiter les gens. J'ai l'impression qu'il y a une espèce de tabou. Parler de la mort, ça ne se fait pas. Et dire qu'on n'en a pas peur non plus. Pourtant je n'ai pas peur de la mort.
Après le suicide de mon amie, donc, j'ai lu tout Cioran, j'y ai trouvé des réponses et j'ai étudié la mort en master, à travers l'oeuvre de Cioran. Les gens me trouvaient bizarre. Pourtant, on a peur de ce qu'on ne connait pas. J'avais l'impression qu'en étudiant la littérature de la mort, j'apprendrais à ne plus en avoir peur.
Je me demande si les deuils ne sont pas plus faciles à vivre quand on arrête d'avoir peur de la mort.

Mais tout ça se sont des bouts de réflexion, très théoriques et qui n'aident pas du tout dans la pratique.

Mon épouse a bien conscience que c'était "mieux" pour sa grand-mère de mourir (cesser de souffrir), mais elle est triste quand même. Elle a des regrets du type "j'aurais dû aller la voir, j'aurais dû lui écrire". Ca sert à rien, mais je crois que je peux comprendre. J'ai ressenti la même chose après le suicide de mon amie ("j'aurais dû lui dire qu'on ne se suicide pas à 20 ans") et il m'a fallu du temps pour accepter son choix de mourir.

[hapycius]

Mariemento je n'ai pas peur de la mort non plus, peut être as tu raison, c'est ce qui fait que la mort est un peu tabou. Je me souviens un jour en classe, c'était théâtre et une question était qu'est ce qui vous fait le plus peur. 50 a 70 % de la classe à répondu la mort. ... je n'arrivait pas à comprendre pourquoi. Étant donné que c'est une chose naturelle et nécessaire, sans elle ont ne pourrais pas vivre.

[Mariemento]

Étant donné que c'est une chose naturelle et nécessaire, sans elle ont ne pourrais pas vivre.

Oui, elle est universelle... Et la notion de finitude est vitale pour l'humain.
Je trouve, à titre personnel, que la vieillesse est beaucoup plus effrayante que la mort...

[Tugdual]

Te connaissant (un tout petit peu), je me permets
de faire un petit hors sujet, pas entièrement HS ...

Je trouve, à titre personnel, que la vieillesse est beaucoup plus effrayante que la mort...

En rapport avec ce propos, as-tu vu Zardoz ?