Les Aspies peuvent ils se soucier d'autrui ?

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zad
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Re: Les Aspies peuvent ils se soucier d'autrui ?

Message par zad »

Benoit a écrit : Ma question (mon point de vue) c'est que ces troubles et altérations peuvent constituer un obstacle à la communication avec les autres, et par conséquence logique impliquer une attitude de repli.

Mais dans ce cas, le repli est une conséquence et non une cause, et il peut y avoir des personnes qui ont envie de communication mais vivent très mal ces obstacles.

Clair / Pas clair ?
c'est mieux :)

peut etre, il faut voir autrement : le trouble et les altérations constituent le repli, on peut imaginer que l'autiste est dans le repli "neurologiquement de naissance" ^^ et que tout le travail éducatif est de donner les outils pour communiquer, et essayer d'entrer en relation.

sachant que -sauf cas exceptionnels- les troubles et les altérations ne permettront jms à l'individu d'être social aussi bien que les gens normaux (sinon quoi ce n'est pas un handicap ?)


Si le repli était une conséquence, les psykk auraient raison : le repli autistique serait alors un choix du 'sujet', ou qqchose d'imposer par son environnement (mère frigo, camp de concentration ...). Or ce n'est pas un choix, on est né comme ça ; et on fait des efforts pour communiquer (que ce soit pour acheter du pain ou pour discuter ici).

l'exclusion vient que l'on ne maitrise pas instinctivement ces outils de communications (qui ne sont pas des outils, justement, pour les NT. c'est carrement cablé dans leurs cerveaux. nous on doit apprendre), et que notre communication est souvent pathétique (sens préjoratif) du coup.

alors, oui, on veux rentrer en contact, souvent pcq on y a un intérêt (alimenter l’intérêt restreint, se faire plaisir, ...) et on est pas tres bons dans ce domaine, pcq on arrive d'une autre planète, où la communication et être social ne sont pas important.

?

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Benoit
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Re: Les Aspies peuvent ils se soucier d'autrui ?

Message par Benoit »

Pour moi, "choix du sujet" ça voulait dire le contraire, c'est à dire que les autistes feraient le choix d'être "repliés sur eux mêmes" à la naissance en dehors de toute contrainte logique.

En gros "choix du sujet" = façon socialement acceptable de dire "c'est leur nature".
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)

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Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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zad
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Re: Les Aspies peuvent ils se soucier d'autrui ?

Message par zad »

Benoit a écrit :Pour moi, "choix du sujet" ça voulait dire le contraire, c'est à dire que les autistes feraient le choix d'être "repliés sur eux mêmes" à la naissance en dehors de toute contrainte logique.

En gros "choix du sujet" = façon socialement acceptable de dire "c'est leur nature".
ah ben non, qd les psyk parlent de ce choix, c'est à cause de la mère (et pas de naissance !). pour eux, l'autisme est acquis (psyK) et pas innées (neuropsy)
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Re: Les Aspies peuvent ils se soucier d'autrui ?

Message par misty »

Ma question (mon point de vue) c'est que ces troubles et altérations peuvent constituer un obstacle à la communication avec les autres, et par conséquence logique impliquer une attitude de repli.
Mais dans ce cas, le repli est une conséquence et non une cause, et il peut y avoir des personnes qui ont envie de communication mais vivent très mal ces obstacles.

Clair / Pas clair ?
C'est très clair et je suis d'accord à 100%.

Je pense (et j'ai souvent lu) que ce "repli" est dû notamment à l'hypersensibilité/sensorialité, aux nombreuses "connexions cérébrales" et aux difficultés de gestion que ça implique.
Dans mon "paramétrage par défaut", si je suis le nez dans mes dessins au moment où un proche se met à pleurer ou exprime une grosse souffrance, ça va franchement me faire c****. Je vais même lui en vouloir de me déranger. Mais instinctivement, je vais essayer d'aider. Chez moi c'est juste "animal" :roll:
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Manichéenne
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Re: Les Aspies peuvent ils se soucier d'autrui ?

Message par Manichéenne »

Pour moi il y a un problème de perception à la base, une sorte de cécité.
En étant malvoyant social, considérer l'autre demande un gros effort pour combler les informations manquantes.
Je ne pense pas que ce soit acquit : j'ai pu voir dès tout petits les enfants ignorer totalement leurs semblables ou se précipiter pour jouer avec eux, selon qu'il ont des traits autistiques ou pas.

Je pense vraiment que les autistes peuvent s'inquiéter des autres et chercher à avoir des relations, mais ça peut être moins que les autres pour des raisons innées et acquises.
Je suppose qu'un autiste a moins besoin de socialiser à la base mais en a besoin quand même. Parfois ça vient avec un peu de décalage par rapport à ce qui est attendu à son âge. Suite aux traumatismes et aux rejets, il peut se contenter d'encore moins et s'habituer a être encore plus solitaire et egocentré.
La personnalité compte toujours, pour moi c'est une évidence.

Donc je dirais 1, 2 et 3. Mais le "manque de considération pour autrui" reste limité et pas complet. Il s'agirait à la fois d'un manque d'intérêt et d'une perception incomplète.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin en cours d'évaluation neuropsy.
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Tugdual
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Re: Les Aspies peuvent ils se soucier d'autrui ?

Message par Tugdual »

Je perçois deux niveaux de repli. Le premier est
structurel (le manque d'instinct social au sens de
Peter Vermeulen), et le second est la conséquence
des difficultés de communications rencontrées ...

Les outils de communication ne sont finalement
qu'une intellectualisation des instincts sociaux
déficitaires, en guise de compensation ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Benoit
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Re: Les Aspies peuvent ils se soucier d'autrui ?

Message par Benoit »

had a écrit :
Benoit a écrit :Pour moi, "choix du sujet" ça voulait dire le contraire, c'est à dire que les autistes feraient le choix d'être "repliés sur eux mêmes" à la naissance en dehors de toute contrainte logique.

En gros "choix du sujet" = façon socialement acceptable de dire "c'est leur nature".
ah ben non, qd les psyk parlent de ce choix, c'est à cause de la mère (et pas de naissance !). pour eux, l'autisme est acquis (psyK) et pas innées (neuropsy)
Il me semblait que "choix du sujet" était le terme qui est devenu psychanalytiquement correct quand "mère pas comme il faut" est devenu problématique.
Source, ne cliquez pas dessus (Maleval)
Spoiler :  : 
Q. Donc, est-ce qu'on revient à la théorie de la mère froide, etc ?

Jean-Claude Maleval : Non, pas du tout. Je pense que cela relève d'un choix du sujet. Ce n'est pas lié à la position de la mère. On voit que les mères d'enfants autistes sont extrêmement différentes les unes des autres. Il y a de tout dans les mères d'enfants autistes comme dans les mères d'enfants névrosés ou autres.

Pourquoi ce choix du sujet ? Je pense que l'autisme est lié à un choix du sujet. Vous invoquiez la génétique. Je pense qu'il est possible en effet que le choix du sujet soit déterminé en partie par des facteurs génétiques. Ce n'est pas du tout inconcevable. Il y a des éléments qui sont discutables, mais quand même assez sérieux, en faveur d'une certaine prédisposition génétique. C'est possible, comme pour la psychose, mais cela ne suffit pas.
Il y a aussi un fonctionnement subjectif très spécifique et, même si c'est génétique, les gênes ont une certaine réactivité à l'environnement, c'est-à-dire que même si c'est génétique, il n'empêche que la psychothérapie ou les méthodes thérapeutiques diverses ont la capacité de modifier le positionnement subjectif. Avec des limites effectivement, parce qu'on ne sort pas de la structure autistique, comme on ne sort pas de la structure psychotique, mais l'on peut faire avec.
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Re: Les Aspies peuvent ils se soucier d'autrui ?

Message par zad »

Benoit a écrit :
had a écrit :
Benoit a écrit :Pour moi, "choix du sujet" ça voulait dire le contraire, c'est à dire que les autistes feraient le choix d'être "repliés sur eux mêmes" à la naissance en dehors de toute contrainte logique.

En gros "choix du sujet" = façon socialement acceptable de dire "c'est leur nature".
ah ben non, qd les psyk parlent de ce choix, c'est à cause de la mère (et pas de naissance !). pour eux, l'autisme est acquis (psyK) et pas innées (neuropsy)
Il me semblait que "choix du sujet" était le terme qui est devenu psychanalytiquement correct quand "mère pas comme il faut" est devenu problématique.
on est d'accord, les psyk pensent que c'est la mère ou l'environnement familiale qui provoque l'autisme (acquis, donc)
on est d'accord, les scientifiques pensent que c'est un pb neuro de naissance, à cause de gènes qui mutent pendant la grossesse et dérèglent la chimie du cerveau en développement, même apres la naissance (innée)

c'est ce que j'ai écrit au dessus (enfin, je croyais que c'était clair)

où veux tu en venir ?
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Benoit
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Re: Les Aspies peuvent ils se soucier d'autrui ?

Message par Benoit »

C'était juste une précision que je voulais apporter sur la terminologie psy actuelle (et ses "légères variations" historiques), mais pas le sujet du fil.
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