Le temps passe, cela fera bientôt un an que j'ai mon diagnostic du syndrome d'asperger.
Au niveau psychologique, il m'a été utile. J'ai enfin cessé mon combat contre moi-même et je ne culpabilise plus de ne pas être "conforme", ou, formulé autrement, d'être si peu conventionnelle (euphémisme).
La dépression a donc fait quelques pas en arrière (quand votre ennemi n'est plus vous-même, place à l'apaisement), j'ai pu reprendre des forces et courir suffisamment vite/loin pour la semer ^^.
Les 6 premiers mois post-diag, je me suis attelée à la compréhension concrète de la manière dont s'exprime mon SA, et à l'organisation de ma vie par rapport à ça.
Cette nouvelle organisation n'est pas parfaite, ni taillée sur mesure pour moi car tout est histoire de compromis... Mais c'est déjà ça.
Ma nouvelle vie est moins énergivore, même si elle le reste tout de même beaucoup.
Pour le reste, comme la dépression a reculé, j'ai pu trouver l'énergie pour réfléchir à un projet professionnel.
Le travail salarié m'a fait beaucoup de tort, il était post-diagnostique tout à fait exclu.
J'ai créé une e-boutique, pas encore légalisée, car encore trop petite (et surtout, les démarches et moi, hein

Autrement, rien a vraiment changé. Je suis très isolée socialement et angoissée lorsque je dois approcher les gens, et bien plus encore lorsque je dois parler. Me comprendre n'a pas eu pour conséquence de réussir à résoudre le problème. Je reste ce que j'ai toujours été, directe, pas de lecture ni utilisation du non verbal pour alléger ma communication verbale, trop peu de compréhension/utilisation de l'implicite, pas de variation de l'intonation pour indiquer je ne sais plus quoi concernant le message que je veux faire passer... Alors causer avec les gens est périlleux, mais comme je ne peux être que ce que je suis, je préfère me tenir à distance car le décalage est visible, mon conjoint me l'atteste (sans que je le lui demande d'ailleurs), donc on ne peut dire que c'est dans ma tête. Pire que visible (si ce n'était encore que ça, je m'en accommoderai bien), il me vaut parfois de vivre de mauvaises expériences, je ne peux pas dire des retours de bâtons car je n'envoie pas de bâtons aux autres, mais eux ne se privent pas tout en disant que je l'ai bien cherché

Parler du SA à ma famille d'origine a eu un effet bizarre sur leur comportement avec moi.
Je n'ai pas encore réussi à comprendre vraiment, d'où l'utilisation du mot "bizarre" ^^.
Je ne sais pas, comme si c'était "perdu", qu'ils n'attendaient plus rien de moi (quant à une certaine évolution qu'ils espéraient peut être - Il est vrai que l'éducation qu'il m'ont donné c'était qu'il fallait être conforme, il n'était pas toléré de ne pas l'être, d'où mon exclusion rapide... Mes parents m'ont isolé très jeune de la famille par honte (ce n'est pas gentil n'est ce pas ?). Un aspie qui n'apprend pas à avoir une place dans sa famille peut-il trouver une place dans la société une fois adulte ? J'ai l'impression que ma vie adulte est une perpétuation de mon enfance. 5 ans de psy et je n'ai rien su modifier).
Bref, le diag, le re-centrage. J'avais soif d'évolution, mais j'ai surtout travaillé à accepter et à me protéger.
Vous croyez qu'on peut évoluer socialement quand ne serait-ce que les interactions ont toujours mené à quiproquos et conséquences de quiproquos non désamorcés, le tout sans que je puisse comprendre grand chose de ce qu'il se passait... ?
Et vous ami/ie lecteur/trice, comment avez-vous vécu l'après diagnostique ? Qu'est-ce que cela a changé ?