Franchement, entendre "votre enfant est autiste" c'est effectivement parmi les pires nouvelles qui peuvent nous tomber dessus.
Ce que je déteste avec le mot "pire" (et que apparemment je n'ai pas réussi à bien expliquer), c'est que normalement il sert à comparer 2 choses. Dans le langage courant, on a tendance à dire "c'est pire" sans dire que quoi. Donc déjà j'ai du mal, parce que j'aime comprendre les idées des gens et que là j'ai l'impression d'avoir une demi-idée: pour moi c'est pas précis et ça me frustre. C'est trop vague et ça veut tout dire et n'importe quoi... Et quand il est question de psychiatrie je tique très fort.
Ensuite, j'aime les discussions constructives et comparer des souffrances ou des maladies ça me paraît assez stérile. Parce que pour bien comparer il faut des éléments de comparaison.
Penses-tu que ce soit plus facile d'entendre "votre enfant est psychotique, pyromane, a une leucémie? A été violé par un pédophile?" Je ne suis pas sûre, perso...
Et pour vraiment pouvoir comparer, il faudrait organiser un débat entre mères d'autistes, de psychotiques, de bipolaires, de cancéreux... On obtiendrait beaucoup beaucoup de souffrance, des souffrances juste
différentes.
Niveler la souffrance j'ai toujours trouvé ça absurde j'y peux rien. Vaut-il mieux être enrhumé sous les bombes en Syrie ou avoir un cancer des poumons en France? Je ne comprends juste pas cette manie de comparer...
Had, je suis d'accord avec quasi tout ce que tu as dit, et je dis et répète que le diagnostic est très important. Si je pouvais, je ne me contenterais effectivement pas des 30 minutes d'interview ambiance "closer" que j'ai eues en guise de premier rdv "éliminatoire". Sauf que là pour te dire, je suis dans un état lamentable et ma psy pense qu'il me faudrait limite une thérapie pour arriver à enclencher des démarches en vue d'un "vrai" diagnostic. Donc
pour mon cas précis je concentre mon énergie sur 1)rester debout 2)trouver des solutions concrètes. Prendre mes "particularités" une par une. Et en attendant, comme je pense être aussi attachée au sens des mots et à leur utilisation que toi, je ne dirais jamais que je suis autiste. Je suis une licorne. Ouais
. J'ai ouvert une discussion là-dessus et ça m'intéresserait de discuter de ça avec toi parce que justement c'est toute ma vision de l'autisme qui a changé.
Donc non, je ne demande pas ton autorisation (et puis quoi encore
), mais juste: que penses-tu d'une licorne incapable pour l'instant (ou pour toujours je ne sais pas) d'entreprendre des démarches diagnostiques, qui reste sur un forum concernant les TED pour discuter autour du sujet?
C'est autre chose que l'Asperger-des-salles-de-sport-qui-regarde-les-étoiles-parce-qu'il-est-Asperger-et-que-oui-il-a-décidé-de-prendre-son-fabuleux-destin-en-main (à imaginer avec musique débile en fond...), non?
Le truc sur lequel je te suis pas c'est les séries télé, pour moi c'est juste pas possible (j'ai bien soupé du "prince de bel air" et de "friends", les couleurs atroces de ces trucs me bousillent les yeux et les rires enregistrés me filent de l'urticaire). Donc juste Game of Thrones et Penny Dreadful (il fait toujours tout noir dedans c'est cool
). Et le cinéma j'adore... Avec ou sans aspie je m'en tape...