D'après vous, un/e Asperger peut-il/elle...
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Re: D'après vous, un/e Asperger peut-il/elle...
j'adore ce genre de synthese ( voir ci dessous ) , anonyme , puisée dans google , qui remet les pendules à l'heure .
Puisque il est maintenant accepté par la communauté du forum , au travers de certains membres reconnus , que le corps medical n'a pas de competence/esprit scientifique, il faut douter de toute emanation s'en degageant
je rappelle que pour etre "scientifique", une theorie n'est valable qu'avec une experimentation qui la confirme , la reproductibilité etant un critere decisif .
Or dans le domaine comportemental ou cognitif l'essentiel des theories ne reste qu'au stade descriptif et analyses a posteriori .
et il n'est moins reproductible qu'un etre humain et son comportement !
donc mission impossible et Astragale ne saura toujours pas quid de la Verité sur elle meme
extraits choisits :
"Bien que la problématique de la cohérence centrale soit richement documentée par l'expérience clinique, certaines réserves s'imposent. Les conclusions des chercheurs ne vont pas toujours dans le même sens.
Conclusion
Les théories cognitives sur l'autisme nous ont permis de mieux comprendre le processus de pensée des personnes qui ont ce handicap et leur symptomatologie. Il reste cependant de nombreuses imprécisions et des questions non résolues. À l'heure actuelle, aucune théorie n'est universelle et spécifique et ne parvient à expliquer tous les symptômes secondaires du syndrome. Une telle théorie n'existe probablement pas. Il semble plutôt que nous ayons affaire à un ensemble de déficits cognitifs, qui interagissent ou non et qui provoquent le phénotype que nous appelons autisme. Les scientifiques ont encore du pain sur la planche : il est nécessaire de poursuivre les recherches relatives aux précurseurs de la théorie de l'esprit, les fonctions exécutives, la cohérence centrale et toutes les interconnexions entre ces processus cognitifs. Jusqu'à nouvel ordre, l'autisme reste un mystère en grande partie irrésolu.
- See more at: http://www.participate-autisme.be/go/fr ... rX8vR.dpuf"
Puisque il est maintenant accepté par la communauté du forum , au travers de certains membres reconnus , que le corps medical n'a pas de competence/esprit scientifique, il faut douter de toute emanation s'en degageant
je rappelle que pour etre "scientifique", une theorie n'est valable qu'avec une experimentation qui la confirme , la reproductibilité etant un critere decisif .
Or dans le domaine comportemental ou cognitif l'essentiel des theories ne reste qu'au stade descriptif et analyses a posteriori .
et il n'est moins reproductible qu'un etre humain et son comportement !
donc mission impossible et Astragale ne saura toujours pas quid de la Verité sur elle meme
extraits choisits :
"Bien que la problématique de la cohérence centrale soit richement documentée par l'expérience clinique, certaines réserves s'imposent. Les conclusions des chercheurs ne vont pas toujours dans le même sens.
Conclusion
Les théories cognitives sur l'autisme nous ont permis de mieux comprendre le processus de pensée des personnes qui ont ce handicap et leur symptomatologie. Il reste cependant de nombreuses imprécisions et des questions non résolues. À l'heure actuelle, aucune théorie n'est universelle et spécifique et ne parvient à expliquer tous les symptômes secondaires du syndrome. Une telle théorie n'existe probablement pas. Il semble plutôt que nous ayons affaire à un ensemble de déficits cognitifs, qui interagissent ou non et qui provoquent le phénotype que nous appelons autisme. Les scientifiques ont encore du pain sur la planche : il est nécessaire de poursuivre les recherches relatives aux précurseurs de la théorie de l'esprit, les fonctions exécutives, la cohérence centrale et toutes les interconnexions entre ces processus cognitifs. Jusqu'à nouvel ordre, l'autisme reste un mystère en grande partie irrésolu.
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mieux vaut un qui sait que dix qui cherchent, et je suis celui là
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Re: D'après vous, un/e Asperger peut-il/elle...
Je suis aussi tombée sur de texte intéressant. C'est bien joli tout ça mais si les choses sont aussi floues (et c'est surement le cas) de nombreux diagnostics et non-diagnostics limites sont sujets à caution.
Maintenant je ne vois pas quel rapprochement faisait had entre ma question et un problème de cohérence centrale... Si quelqu'un peut éclairer ma lanterne ?
Maintenant je ne vois pas quel rapprochement faisait had entre ma question et un problème de cohérence centrale... Si quelqu'un peut éclairer ma lanterne ?
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Re: D'après vous, un/e Asperger peut-il/elle...
de ce genre ? c'est pas tout à fait la coherence centrale, mais c'est dans l'idéeAstragale a écrit :Je suis aussi tombée sur de texte intéressant. C'est bien joli tout ça mais si les choses sont aussi floues (et c'est surement le cas) de nombreux diagnostics et non-diagnostics limites sont sujets à caution.
Maintenant je ne vois pas quel rapprochement faisait had entre ma question et un problème de cohérence centrale... Si quelqu'un peut éclairer ma lanterne ?
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Re: D'après vous, un/e Asperger peut-il/elle...
Étant donné notre piètre connaissance du cerveau,Astragale a écrit :C'est bien joli tout ça mais si les choses sont aussi floues (et c'est surement le cas) de nombreux diagnostics et non-diagnostics limites sont sujets à caution.
ça me paraît inévitable. Pour l'instant, on repère
des méta-comportements, qu'on classifie tant bien
que mal, mais on commence tout juste à repérer
les structures cérébrales et leur organisation.
À mon avis, l'imagerie cérébrale est prometteuse.
Elle seule permettra de déterminer les structures
cérébrales à l'œuvre dans tel ou tel mécanisme cognitif,
et d'en repérer les atypismes comme les anomalies ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: D'après vous, un/e Asperger peut-il/elle...
Je reconnais cette vidéo et c'est quasi l'exposé que j'ai eu en direct et qui m'a plongée dans la perplexité .
On est au cœur du sujet : je ne comprends pas comment le traitement des implicites et des intentions procède des mêmes compétences que la faculté de faire plusieurs choses en même temps puisque je peux facilement faire l'un et absolument pas l'autre...
On aurait pu commencer par là, c'est tout l'objet de ma question.
On est au cœur du sujet : je ne comprends pas comment le traitement des implicites et des intentions procède des mêmes compétences que la faculté de faire plusieurs choses en même temps puisque je peux facilement faire l'un et absolument pas l'autre...
On aurait pu commencer par là, c'est tout l'objet de ma question.
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Re: D'après vous, un/e Asperger peut-il/elle...
Qu'est ce que tu veux mettre en évidence dans cette vidéo ?had a écrit :de ce genre ? c'est pas tout à fait la coherence centrale, mais c'est dans l'idée
Spoiler : :
Je ne vois pas non plus.Astragale a écrit :[...] je ne comprends pas comment le traitement des implicites et des intentions procède des mêmes compétences que la faculté de faire plusieurs choses en même temps [...]
Mais il explique bien qu'il modélise. Chaque chercheur va créer
une modélisation adaptée à ses travaux. Et comme il le dit,
une modélisation n'est pas une vérité. C'est une simplification
pour pouvoir réfléchir sur une partie d'un problème ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: D'après vous, un/e Asperger peut-il/elle...
Un modèle que je trouve intéressant à mettre en parallèle avec l'autisme est celui du surapprentissage/overfitting en apprentissage automatique/machine Learning.
"Le surapprentissage ou sur-ajustement (en anglais « overfitting ») est un problème pouvant survenir dans les méthodes mathématiques et informatiques d'apprentissage automatique supervisé comme, par exemple, les réseaux de neurones. Il est en général provoqué par un mauvais dimensionnement de la structure utilisée pour classifier. De par sa trop grande capacité à stocker des informations, une structure dans une situation de surapprentissage aura de la peine à généraliser les caractéristiques des données. Elle se comporte alors comme une table contenant tous les échantillons utilisés lors de l'apprentissage et perd ses pouvoirs de prédiction sur de nouveaux échantillons."
(Wikipedia)
Ci-dessous un article qui fait le lien avec l'autisme :
http://neuro.psychiatryonline.org/doi/p ... .21.3.343a
"Le surapprentissage ou sur-ajustement (en anglais « overfitting ») est un problème pouvant survenir dans les méthodes mathématiques et informatiques d'apprentissage automatique supervisé comme, par exemple, les réseaux de neurones. Il est en général provoqué par un mauvais dimensionnement de la structure utilisée pour classifier. De par sa trop grande capacité à stocker des informations, une structure dans une situation de surapprentissage aura de la peine à généraliser les caractéristiques des données. Elle se comporte alors comme une table contenant tous les échantillons utilisés lors de l'apprentissage et perd ses pouvoirs de prédiction sur de nouveaux échantillons."
(Wikipedia)
Ci-dessous un article qui fait le lien avec l'autisme :
http://neuro.psychiatryonline.org/doi/p ... .21.3.343a
Diagnostiquée TSA sévérité 1 / syndrome d'Asperger par le CRA de Brest en 2017
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Fraîcheur et fantaisie
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Re: D'après vous, un/e Asperger peut-il/elle...
Coucou Astragale,
Mises à part les interventions de Normal, qui démontrent encore une fois son envie de participer de façon constructive, en étant attentif aux propos des autres , je trouve ton sujet très pertinent dans la mesure où il amène, une fois de plus, à questionner les affirmations péremptoires de tous ces spécialistes de l'autisme.
Spécialistes malheureusement seulement de ce qu'ils observent sur une durée limitée, dans un contexte bien spécifique, et ils s'arrogent alors le droit de généraliser à partir de ces observations circonscrites, au lieu de tenir aussi compte de ce que dit la personne, à la fois sur ce qu'elle fait et ce qu'elle éprouve. Ils parlent "de" la personne et non pas "depuis " la personne.
Tu avais déjà, sur un autre post, expliqué comment tu étais parfaitement capable, avec les compétences qui sont les tiennes, de gérer une entreprise:
http://forum.asperansa.org/viewtopic.php?f=8&t=4511
Ces compétences (en tant que "mises en oeuvre de tes capacités" très spéciales du fait de la combinaison HPI/SA) existent, ce sont des faits, les résultats sont là, personne ne peut les remettre en cause.
Et comme toi:
Il y a deux façons d'évacuer le problème: soit on nie les compétences en question, en dévalorisant la personne au passage (mais non c'est impossible, vous ne pouvez pas faire ce que vous dites savoir faire); soit on reconnaît les compétences, en refusant à la personne la qualité d'autiste Asperger.
Je suis en faveur de la seule voie qui réconcilie les positions, qui unit les faits au lieu de les exclure: chercher à comprendre quels sont les mécanismes cognitifs qui permettent à une personne, dont les capacités d'interactions sociales telles que reconnues comme normales par la société sont par ailleurs peu présentes, de faire ce qu'elle est capable de faire.
Personnellement, je ne vois aucune contradiction entre ta faculté de faire plusieurs choses en même temps et ta difficulté à traiter les implicites et les intentions. Je cite ci-après ensemble certains de tes propos:
"Mais c'est peut-être la gestion générale qui me pose le plus de questions car le médecin n°1 qui m'a diagnostiquée m'a assurée qu'un Asperger NE PEUT faire plusieurs choses en même temps et que c'est justement ce qui caractérise le syndrome : la difficulté à hiérarchiser. Chez moi il semblerait que cette incapacité soit exclusivement réduite aux situations où quelqu'un me parle en même temps ou bien du brouhaha.
[.......]
Je ne peux gérer certaines situations multitâches lorsque l'on me parle. Par exemple, trouver ma route ou faire un créneau et écouter ce qu'on me dit m'est impossible. J'irais même plus loin : je n'y arrive pas si on me parle. En revanche, je peux écrire un texte et prévoir mon planning pendant que quelqu'un me parle d'autre chose. C'est vraiment très curieux.
Et ma conclusion est "oui, je fais plusieurs choses en même temps : écrire + surveiller quelque chose + Penser à organiser mon planning.
Mais il ne faut pas me parler. Si une voix humaine apparait j'explose.
[...]
La liste que j'ai détaillée parle de tâches qui semblent généralement difficiles pour des aspis. Non seulement je les accomplis sans problème mais je peux également faire plusieurs choses en même temps. A moins, que ce ne soit une hyper rapidité comme le suggèrent Benoit et le dr L mais dans ce cas j'ai trouvé mon super-pouvoir-autiste parce que je suis hyper-hyper-efficace. Pourquoi pas ? Je pense que cette option est à creuser car mon efficacité vraiment très importante peut tout à fait provenir d'une concentration hors normes. Je pense avoir remarqué aussi que ma focalisation sur le sujet me permet d'éviter les écueils de la distraction, ce qui peut évidemment me rendre plus efficace. Je réfléchis à tout ça..."
La difficulté à hiérarchiser comme caractéristique du syndrome ? Quel est le fondement de cette affirmation ?
Hiérarchiser, c'est distinguer entre l'urgent, l'important, l'urgent plus important, l'important moins urgent etc... et hiérarchiser c'est donc précisément séparer et séquencer les tâches. Donc si un Asperger ne sait fonctionner que sur un mode séquentiel (par opposition à un mode simultané), alors il sait hiérarchiser.
La combinaison d'un esprit ultra-rapide (qui associe, connecte, très rapidement, "saute" très rapidement d'une idée à l'autre), caractéristique du HPI et d'un esprit ultra-focus (qui sait mobiliser son attention puissamment et durablement sur ce qui l'intéresse), caractéristique du SA, produit à mon sens cette capacité à "faire plusieurs choses en même temps".
Je mets deux bémols: pas exactement en même temps et pas n'importe quelles choses en même temps.
Pas exactement en même temps: Il me semble en effet que la simultanéité parfaite (pour qui que ce soit) n'existe pas: c'est l'extrême rapidité du "switch" d'une activité à l'autre (microsecondes) qui donne cette illusion, sauf à distinguer peut-être entre activités parfaitement automatisées et activités cognitives ? Je crois qu'il y a des études à ce sujet, mais je n'ai pas encore creusé.
Pas n'importe quelles choses en même temps: c'est là peut-être une spécificité du SA qui m'interpelle. J'ai observé aussi chez moi (même si tout le monde sait ici que j'ai eu un diagnostic négatif) exactement les mêmes impossibilités que chez toi: l'exemple du créneau en parlant est très significatif ! Et j'ai un ami très HPI et selon moi aussi très Asperger qui s'arrête aussi de marcher (comme moi) dès qu'il se met à parler, chose que personne de "normal" ne fait. En revanche, un HPI que je connais bien, pas du tout Asperger n'a pas du tout cette difficulté.
Ce que j'en déduis, provisoirement, me concernant, c'est que je ne peux pas mener de front des activités qui impliquent une mobilisation spatiale (marcher, pédaler, courir, faire un créneau, chercher à me repérer) et une conversation. Un peu comme si le repérage qui m'oblige déjà à tenir compte de l'environnement saturait ma capacité à traiter l'environnement (et quelqu'un qui me parle est un événement de l'extérieur). En revanche pour reprendre les exemples que tu cites, je peux écrire un texte, écouter la radio, penser à mon planning, ET parler avec quelqu'un, car rien de tout cela ne mobilise du repérage spatio-temporel. Il me reste donc des ressources pour parler.
Je voudrais souligner les phrases suivantes que tu as écrites et qui me semblent a priori contradictoires:
"En revanche, je peux écrire un texte et prévoir mon planning pendant que quelqu'un me parle d'autre chose. C'est vraiment très curieux.
Et ma conclusion est "oui, je fais plusieurs choses en même temps : écrire + surveiller quelque chose + Penser à organiser mon planning.
Mais il ne faut pas me parler. Si une voix humaine apparait j'explose.
Pourrais-tu développer ?
"J'ai l'air tellement adaptée (pour quelqu'un qui me côtoie moins d'une heure), que si je dis "je suis Asperger", l'autre ne me croit pas. Ceci peut avoir des conséquences assez problématiques dans le cadre du développement d'un projet.
Je voudrais voir des Asperger-chefs d'entreprises qui n'ont pas "l'air d'Asperger"... "
S'agissant de l'apparence, on a déjà évoqué les impressionnantes capacités de caméléon du HPI. Mais on ne souligne pas assez le facteur temps. C'est selon moi fondamental. La plupart des gens n'écoutent pas le message implicite qu'il y a derrière, message que je pourrais formuler ainsi:
"Je sais me comporter comme vous l'attendez, parce que j'ai décidé (pour des raisons diverses, professionnelles ou autres) de passer un certain moment avec vous; et pendant ce moment, je souhaite être acceptée, et non pas rejetée, parce que j'ai besoin de cette interaction pour satisfaire un besoin précis. Mais vous n'avez aucune idée des moments que je passe seule avec moi-même pour me remettre de l'énergie dépensée".
Mises à part les interventions de Normal, qui démontrent encore une fois son envie de participer de façon constructive, en étant attentif aux propos des autres , je trouve ton sujet très pertinent dans la mesure où il amène, une fois de plus, à questionner les affirmations péremptoires de tous ces spécialistes de l'autisme.
Spécialistes malheureusement seulement de ce qu'ils observent sur une durée limitée, dans un contexte bien spécifique, et ils s'arrogent alors le droit de généraliser à partir de ces observations circonscrites, au lieu de tenir aussi compte de ce que dit la personne, à la fois sur ce qu'elle fait et ce qu'elle éprouve. Ils parlent "de" la personne et non pas "depuis " la personne.
Tu avais déjà, sur un autre post, expliqué comment tu étais parfaitement capable, avec les compétences qui sont les tiennes, de gérer une entreprise:
http://forum.asperansa.org/viewtopic.php?f=8&t=4511
Ces compétences (en tant que "mises en oeuvre de tes capacités" très spéciales du fait de la combinaison HPI/SA) existent, ce sont des faits, les résultats sont là, personne ne peut les remettre en cause.
Et comme toi:
Encore une fois, on a beaucoup trop tendance, en France surtout (et c'est très archaïque, il n'y a qu'à voir comment à l'école on souligne bien davantage ce qu'un enfant rate que ce qu'il réussit), à qualifier le SA comme une liste d'incapacités. Evidemment, cela est nécessaire pour conduire à une qualification de "maladie" ou de "handicap". Si ce n'était pas le cas, comment quelqu'un qui a de réelles capacités à s'intégrer parfaitement dans la société, par le moyen qui lui convient le mieux (et dans ton cas, c'est par le moyen de la création d'entreprise) pourrait être néanmoins qualifié d'autiste ?Astragale a écrit : je ne comprends pas comment le traitement des implicites et des intentions procède des mêmes compétences que la faculté de faire plusieurs choses en même temps puisque je peux facilement faire l'un et absolument pas l'autre...
Il y a deux façons d'évacuer le problème: soit on nie les compétences en question, en dévalorisant la personne au passage (mais non c'est impossible, vous ne pouvez pas faire ce que vous dites savoir faire); soit on reconnaît les compétences, en refusant à la personne la qualité d'autiste Asperger.
Je suis en faveur de la seule voie qui réconcilie les positions, qui unit les faits au lieu de les exclure: chercher à comprendre quels sont les mécanismes cognitifs qui permettent à une personne, dont les capacités d'interactions sociales telles que reconnues comme normales par la société sont par ailleurs peu présentes, de faire ce qu'elle est capable de faire.
Personnellement, je ne vois aucune contradiction entre ta faculté de faire plusieurs choses en même temps et ta difficulté à traiter les implicites et les intentions. Je cite ci-après ensemble certains de tes propos:
"Mais c'est peut-être la gestion générale qui me pose le plus de questions car le médecin n°1 qui m'a diagnostiquée m'a assurée qu'un Asperger NE PEUT faire plusieurs choses en même temps et que c'est justement ce qui caractérise le syndrome : la difficulté à hiérarchiser. Chez moi il semblerait que cette incapacité soit exclusivement réduite aux situations où quelqu'un me parle en même temps ou bien du brouhaha.
[.......]
Je ne peux gérer certaines situations multitâches lorsque l'on me parle. Par exemple, trouver ma route ou faire un créneau et écouter ce qu'on me dit m'est impossible. J'irais même plus loin : je n'y arrive pas si on me parle. En revanche, je peux écrire un texte et prévoir mon planning pendant que quelqu'un me parle d'autre chose. C'est vraiment très curieux.
Et ma conclusion est "oui, je fais plusieurs choses en même temps : écrire + surveiller quelque chose + Penser à organiser mon planning.
Mais il ne faut pas me parler. Si une voix humaine apparait j'explose.
[...]
La liste que j'ai détaillée parle de tâches qui semblent généralement difficiles pour des aspis. Non seulement je les accomplis sans problème mais je peux également faire plusieurs choses en même temps. A moins, que ce ne soit une hyper rapidité comme le suggèrent Benoit et le dr L mais dans ce cas j'ai trouvé mon super-pouvoir-autiste parce que je suis hyper-hyper-efficace. Pourquoi pas ? Je pense que cette option est à creuser car mon efficacité vraiment très importante peut tout à fait provenir d'une concentration hors normes. Je pense avoir remarqué aussi que ma focalisation sur le sujet me permet d'éviter les écueils de la distraction, ce qui peut évidemment me rendre plus efficace. Je réfléchis à tout ça..."
La difficulté à hiérarchiser comme caractéristique du syndrome ? Quel est le fondement de cette affirmation ?
Hiérarchiser, c'est distinguer entre l'urgent, l'important, l'urgent plus important, l'important moins urgent etc... et hiérarchiser c'est donc précisément séparer et séquencer les tâches. Donc si un Asperger ne sait fonctionner que sur un mode séquentiel (par opposition à un mode simultané), alors il sait hiérarchiser.
La combinaison d'un esprit ultra-rapide (qui associe, connecte, très rapidement, "saute" très rapidement d'une idée à l'autre), caractéristique du HPI et d'un esprit ultra-focus (qui sait mobiliser son attention puissamment et durablement sur ce qui l'intéresse), caractéristique du SA, produit à mon sens cette capacité à "faire plusieurs choses en même temps".
Je mets deux bémols: pas exactement en même temps et pas n'importe quelles choses en même temps.
Pas exactement en même temps: Il me semble en effet que la simultanéité parfaite (pour qui que ce soit) n'existe pas: c'est l'extrême rapidité du "switch" d'une activité à l'autre (microsecondes) qui donne cette illusion, sauf à distinguer peut-être entre activités parfaitement automatisées et activités cognitives ? Je crois qu'il y a des études à ce sujet, mais je n'ai pas encore creusé.
Pas n'importe quelles choses en même temps: c'est là peut-être une spécificité du SA qui m'interpelle. J'ai observé aussi chez moi (même si tout le monde sait ici que j'ai eu un diagnostic négatif) exactement les mêmes impossibilités que chez toi: l'exemple du créneau en parlant est très significatif ! Et j'ai un ami très HPI et selon moi aussi très Asperger qui s'arrête aussi de marcher (comme moi) dès qu'il se met à parler, chose que personne de "normal" ne fait. En revanche, un HPI que je connais bien, pas du tout Asperger n'a pas du tout cette difficulté.
Ce que j'en déduis, provisoirement, me concernant, c'est que je ne peux pas mener de front des activités qui impliquent une mobilisation spatiale (marcher, pédaler, courir, faire un créneau, chercher à me repérer) et une conversation. Un peu comme si le repérage qui m'oblige déjà à tenir compte de l'environnement saturait ma capacité à traiter l'environnement (et quelqu'un qui me parle est un événement de l'extérieur). En revanche pour reprendre les exemples que tu cites, je peux écrire un texte, écouter la radio, penser à mon planning, ET parler avec quelqu'un, car rien de tout cela ne mobilise du repérage spatio-temporel. Il me reste donc des ressources pour parler.
Je voudrais souligner les phrases suivantes que tu as écrites et qui me semblent a priori contradictoires:
"En revanche, je peux écrire un texte et prévoir mon planning pendant que quelqu'un me parle d'autre chose. C'est vraiment très curieux.
Et ma conclusion est "oui, je fais plusieurs choses en même temps : écrire + surveiller quelque chose + Penser à organiser mon planning.
Mais il ne faut pas me parler. Si une voix humaine apparait j'explose.
Pourrais-tu développer ?
"J'ai l'air tellement adaptée (pour quelqu'un qui me côtoie moins d'une heure), que si je dis "je suis Asperger", l'autre ne me croit pas. Ceci peut avoir des conséquences assez problématiques dans le cadre du développement d'un projet.
Je voudrais voir des Asperger-chefs d'entreprises qui n'ont pas "l'air d'Asperger"... "
S'agissant de l'apparence, on a déjà évoqué les impressionnantes capacités de caméléon du HPI. Mais on ne souligne pas assez le facteur temps. C'est selon moi fondamental. La plupart des gens n'écoutent pas le message implicite qu'il y a derrière, message que je pourrais formuler ainsi:
"Je sais me comporter comme vous l'attendez, parce que j'ai décidé (pour des raisons diverses, professionnelles ou autres) de passer un certain moment avec vous; et pendant ce moment, je souhaite être acceptée, et non pas rejetée, parce que j'ai besoin de cette interaction pour satisfaire un besoin précis. Mais vous n'avez aucune idée des moments que je passe seule avec moi-même pour me remettre de l'énergie dépensée".
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HPI, diagnostiquée Asperger en janvier 2016
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Re: D'après vous, un/e Asperger peut-il/elle...
Extrêmement intéressant ton message budakesi !
Mais j'ai tendance à penser que j'ai aussi des difficultés à fonctionner en mode séquentiel justement.
Mes raisonnements partent dans tous les sens et les gens ont du mal à me suivre.
J'aime ton explication comme quoi les combinaison d'une mauvaise hiérarchisation et d'un mode de fonctionnement simultané est possible et s'explique.
En effet, j'ai de grosses difficultés à hiérarchiser / prioriser.La difficulté à hiérarchiser comme caractéristique du syndrome ? Quel est le fondement de cette affirmation ?
Hiérarchiser, c'est distinguer entre l'urgent, l'important, l'urgent plus important, l'important moins urgent etc... et hiérarchiser c'est donc précisément séparer et séquencer les tâches. Donc si un Asperger ne sait fonctionner que sur un mode séquentiel (par opposition à un mode simultané), alors il sait hiérarchiser.
Mais j'ai tendance à penser que j'ai aussi des difficultés à fonctionner en mode séquentiel justement.
Mes raisonnements partent dans tous les sens et les gens ont du mal à me suivre.
J'aime ton explication comme quoi les combinaison d'une mauvaise hiérarchisation et d'un mode de fonctionnement simultané est possible et s'explique.
Diagnostiquée TSA sévérité 1 / syndrome d'Asperger par le CRA de Brest en 2017
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Re: D'après vous, un/e Asperger peut-il/elle...
Merci Budakesi pour cette intervention très intéressante qui me donne un paquet d'idées et de pistes !
Je réfléchis à tout ça, bosse un peu et reviens tout à l'heure pour quelques éléments de réponses.
Juste parce que cela m'a interpellée, tu as relevé une contradiction dans mes paroles au sujet des tâches que je peux accomplir en même temps et tu as eu bien raison.
J'ai donné des informations superficielles car j'avais pensé à des situations précises sans vraiment réfléchir. Mais la réalité est celle-ci :
1 - Je peux écrire un texte + prévoir mon planning + écouter quelqu'un qui parle (genre conférence) ou auquel je n'ai pas besoin de répondre (j'avais pensé à quelques explications sans fin subies ces dernières années) et je vais même percevoir le chat qui grince à la porte.
2 - Je ne peux pas écrire + prévoir mon planning + écouter quelqu'un qui s'adresse à moi directement et attend des réponses
autrement dit, si je ne dois pas parler je peux le faire, si je dois parler c'est mort. J'explose facilement si la personne est insistante en paroles. Deux choses en même temps sont tout de même possibles puisque je peux discuter tout en comptant mes produits. Mais vraisemblablement pas davantage.
En résumé, c'est la parole qui me bloque, comme pour le créneau. Et il m'arrive aussi de m'arrêter de marcher pour remettre mes idées en place si je parle !
A tout à l'heure !!
Je réfléchis à tout ça, bosse un peu et reviens tout à l'heure pour quelques éléments de réponses.
Juste parce que cela m'a interpellée, tu as relevé une contradiction dans mes paroles au sujet des tâches que je peux accomplir en même temps et tu as eu bien raison.
J'ai donné des informations superficielles car j'avais pensé à des situations précises sans vraiment réfléchir. Mais la réalité est celle-ci :
1 - Je peux écrire un texte + prévoir mon planning + écouter quelqu'un qui parle (genre conférence) ou auquel je n'ai pas besoin de répondre (j'avais pensé à quelques explications sans fin subies ces dernières années) et je vais même percevoir le chat qui grince à la porte.
2 - Je ne peux pas écrire + prévoir mon planning + écouter quelqu'un qui s'adresse à moi directement et attend des réponses
autrement dit, si je ne dois pas parler je peux le faire, si je dois parler c'est mort. J'explose facilement si la personne est insistante en paroles. Deux choses en même temps sont tout de même possibles puisque je peux discuter tout en comptant mes produits. Mais vraisemblablement pas davantage.
En résumé, c'est la parole qui me bloque, comme pour le créneau. Et il m'arrive aussi de m'arrêter de marcher pour remettre mes idées en place si je parle !
A tout à l'heure !!
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Re: D'après vous, un/e Asperger peut-il/elle...
Merci pour ton message budakesi, message très précis et détaillé. Je me reconnais également dans cette façon de voir les choses.
J'ai suivi ce message depuis le début avec beaucoup d'attention, j'ai lu tout les posts.
Quand à Normal, je pense que le mieux est de ne plus lui répondre du tout. Son but n'est pas d'argumenter sur une thèse qu'il défend mais uniquement de provoquer. En d'autres termes, c'est un troll. Inutile donc de le nourrir en lui répondant, c'est ce qu'il cherche.
Je crois que les intentions d'Astragale ici on était compris de tous. Elle est en recherche d'identité comme bon nombre d'entre nous et elle se pose des questions à savoir si elle est réellement Asperger et donc si elle est légitime pour parler en tant qu'aspie. Cela en lien avec le projet pour des jeunes autistes qu'elle veut mettre en place. Ces interrogations sont parfaitement légitimes.
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Quand à Normal, je pense que le mieux est de ne plus lui répondre du tout. Son but n'est pas d'argumenter sur une thèse qu'il défend mais uniquement de provoquer. En d'autres termes, c'est un troll. Inutile donc de le nourrir en lui répondant, c'est ce qu'il cherche.
Je crois que les intentions d'Astragale ici on était compris de tous. Elle est en recherche d'identité comme bon nombre d'entre nous et elle se pose des questions à savoir si elle est réellement Asperger et donc si elle est légitime pour parler en tant qu'aspie. Cela en lien avec le projet pour des jeunes autistes qu'elle veut mettre en place. Ces interrogations sont parfaitement légitimes.
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Papa de 2 enfants (1 garçon TSA, 1 fille).
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Re: D'après vous, un/e Asperger peut-il/elle...
S'agissant du langage, je comprends mieux dit comme cela, Astragale. C'est bien ainsi que je le vis également.
Pourquoi en est-t-il ainsi ?
La difficulté de l'expression orale avec les contraintes du langage vient de ce que je cherche toujours à dire quelque chose avec du sens/contenu/qui fait avancer/qui apporte à l'autre et pour cela comme tu le dis je dois PENSER (chercher mes idées et les traduire en mots).
Je ne dispose pas d'un catalogue de phrases toutes faites/lieux communs/langue de bois/banalités que je sers de façon automatique et qui me viendraient à l'esprit sans même y PENSER. Si c'était le cas, je pense que je pourrais parler ET faire plein d'autres choses en même temps.
La difficulté n'est pas de penser mais de traduire en paroles (d'exprimer au sens littéral de "sortir de"). Je crois bien que c'est cette étape qui me fait cesser toute autre activité.
Je remarque que beaucoup de gens (neurotypiques ?) sont capables de prononcer des tas de phrases qui n'ont aucun sens pour moi, mais qui chez eux correspondent à un échange de symboles culturels partagés, qu'ils ont intégrés et parviennent à sortir de façon quasi-automatique, sans que cela leur demande un effort quelconque. Mais la façon dont ils utilisent le langage, la fonction qu'exerce le langage dans ce type d'interactions, me sont totalement inaccessibles: je ne sais pas faire parce que je ne possède pas ce fonds de symboles culturels partagés. Je ne le possède pas parce que je n'ai pas suffisamment vécu "au milieu des autres" pour l'acquérir par habitude.
La façon dont je produis du langage est toute autre. Elle n'a rien d'automatique et est forte consommatrice d'énergie.
Pourquoi en est-t-il ainsi ?
La difficulté de l'expression orale avec les contraintes du langage vient de ce que je cherche toujours à dire quelque chose avec du sens/contenu/qui fait avancer/qui apporte à l'autre et pour cela comme tu le dis je dois PENSER (chercher mes idées et les traduire en mots).
Je ne dispose pas d'un catalogue de phrases toutes faites/lieux communs/langue de bois/banalités que je sers de façon automatique et qui me viendraient à l'esprit sans même y PENSER. Si c'était le cas, je pense que je pourrais parler ET faire plein d'autres choses en même temps.
La difficulté n'est pas de penser mais de traduire en paroles (d'exprimer au sens littéral de "sortir de"). Je crois bien que c'est cette étape qui me fait cesser toute autre activité.
Je remarque que beaucoup de gens (neurotypiques ?) sont capables de prononcer des tas de phrases qui n'ont aucun sens pour moi, mais qui chez eux correspondent à un échange de symboles culturels partagés, qu'ils ont intégrés et parviennent à sortir de façon quasi-automatique, sans que cela leur demande un effort quelconque. Mais la façon dont ils utilisent le langage, la fonction qu'exerce le langage dans ce type d'interactions, me sont totalement inaccessibles: je ne sais pas faire parce que je ne possède pas ce fonds de symboles culturels partagés. Je ne le possède pas parce que je n'ai pas suffisamment vécu "au milieu des autres" pour l'acquérir par habitude.
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HPI, diagnostiquée Asperger en janvier 2016
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Re: D'après vous, un/e Asperger peut-il/elle...
Merci Hoka c'est exactement ça et ça fait plaisir de voir que je ne parle pas cantonnais pour tout le monde.hoka a écrit :Merci pour ton message budakesi, message très précis et détaillé. Je me reconnais également dans cette façon de voir les choses.
J'ai suivi ce message depuis le début avec beaucoup d'attention, j'ai lu tout les posts.
Quand à Normal, je pense que le mieux est de ne plus lui répondre du tout. Son but n'est pas d'argumenter sur une thèse qu'il défend mais uniquement de provoquer. En d'autres termes, c'est un troll. Inutile donc de le nourrir en lui répondant, c'est ce qu'il cherche.
Je crois que les intentions d'Astragale ici on était compris de tous. Elle est en recherche d'identité comme bon nombre d'entre nous et elle se pose des questions à savoir si elle est réellement Asperger et donc si elle est légitime pour parler en tant qu'aspie. Cela en lien avec le projet pour des jeunes autistes qu'elle veut mettre en place. Ces interrogations sont parfaitement légitimes.
Pour dire la vérité j'étais encore une fois en train de réfléchir à un départ définitif du forum tellement les agressions systématiques me fatiguent.
J'ajouterais que même en dehors de mon projet il m'est tout à fait impossible personnellement de rester dans l'incertitude et dans une logique floue. Les faits et la vérité m'importent beaucoup trop pour que je fasse comme si de rien n'était.
Enfin, cette discussion (et une autre en cours sur laquelle j'ai également quelques soucis) me montre que socialement je suis plus autiste que beaucoup car je ne parle qu'au premier degré et ne suis intéressée QUE par la réalité, quitte à être choquante (élément que je n'anticipe pas avant d'en recevoir les douloureuses conséquences) et insistante.
Merci Budakesi, je suis contente de te revoir !budakesi a écrit :Coucou Astragale,
Mises à part les interventions de Normal, qui démontrent encore une fois son envie de participer de façon constructive, en étant attentif aux propos des autres , je trouve ton sujet très pertinent dans la mesure où il amène, une fois de plus, à questionner les affirmations péremptoires de tous ces spécialistes de l'autisme.
En effet et ils n'ont pas l'air de se rendre compte des perturbations qu'ils provoquent.budakesi a écrit :Spécialistes malheureusement seulement de ce qu'ils observent sur une durée limitée, dans un contexte bien spécifique, et ils s'arrogent alors le droit de généraliser à partir de ces observations circonscrites, au lieu de tenir aussi compte de ce que dit la personne, à la fois sur ce qu'elle fait et ce qu'elle éprouve. Ils parlent "de" la personne et non pas "depuis " la personne.
Il y a une grande violence à faire croire que l'on connait et maitrise se qui se produit dans la tête d'une autre personne.
Le dr en question était néanmoins très étonné de mes capacités qu'il a remarquées et m'en a fait part. Pour lui cela provient du HQI allié à "beaucoup de chance". Car pour lui je peux rendre grâce à mes parents et à mon enfance privilégiée qui m'ont permis de compenser aussi bien et de développer autant de compétences . Mal lui en a pris car cette phrase a également jeté le trouble : j'ai subi des maltraitances et n'ai pas eu du tout le genre d'enfance qu'il décrivait.
Comment se fier au diagnostic après cela ? Pourtant il semble qu'il ne se soit pascomplètement trompé puisque son avis a été validé par des tests complets.
Crois-tu que ce soit un problème français ? Cela n'est pas impossible.budakesi a écrit :Encore une fois, on a beaucoup trop tendance, en France surtout (et c'est très archaïque, il n'y a qu'à voir comment à l'école on souligne bien davantage ce qu'un enfant rate que ce qu'il réussit), à qualifier le SA comme une liste d'incapacités. Evidemment, cela est nécessaire pour conduire à une qualification de "maladie" ou de "handicap". Si ce n'était pas le cas, comment quelqu'un qui a de réelles capacités à s'intégrer parfaitement dans la société, par le moyen qui lui convient le mieux (et dans ton cas, c'est par le moyen de la création d'entreprise) pourrait être néanmoins qualifié d'autiste ?
Pourtant le DSMV est clair sur les critères somme toute peu nombreux à valider pour entrer dans la case "autisme".
Et s'il est clairement précisé qu'un souci dans les interactions sociales ayant des conséquences importantes dans la vie est indispensable, il n'est nulle part écrit que l'on doit être incappable de manager une boite ou de faire plusieurs choses en même temps. Il me semble que sont les spécialistes qui, de façon indépendante, témoignent de se qu'ils croient comprendre.
A noter qu'aucun spécialiste ne me le refuse et que le dr L a même parlé de mon cas dans un article (en précisant tout de même que je ne gagne pas beaucoup d'argent malgré tout, ce qu'il ignore dans les faits, comme si il ne fallait quand même pas être TROP compétente) !!budakesi a écrit :Il y a deux façons d'évacuer le problème: soit on nie les compétences en question, en dévalorisant la personne au passage (mais non c'est impossible, vous ne pouvez pas faire ce que vous dites savoir faire); soit on reconnaît les compétences, en refusant à la personne la qualité d'autiste Asperger.
Cette affaire de hiérarchisation est réelle mais elle ne s'exprime chez moi que dans certains contextes et pas dans d'autres. Je n'ai aucune explication, peut-être qu'un neuropsy en aurait ?budakesi a écrit :Je suis en faveur de la seule voie qui réconcilie les positions, qui unit les faits au lieu de les exclure: chercher à comprendre quels sont les mécanismes cognitifs qui permettent à une personne, dont les capacités d'interactions sociales telles que reconnues comme normales par la société sont par ailleurs peu présentes, de faire ce qu'elle est capable de faire.
Personnellement, je ne vois aucune contradiction entre ta faculté de faire plusieurs choses en même temps et ta difficulté à traiter les implicites et les intentions. Je cite ci-après ensemble certains de tes propos:
"Mais c'est peut-être la gestion générale qui me pose le plus de questions car le médecin n°1 qui m'a diagnostiquée m'a assurée qu'un Asperger NE PEUT faire plusieurs choses en même temps et que c'est justement ce qui caractérise le syndrome : la difficulté à hiérarchiser. Chez moi il semblerait que cette incapacité soit exclusivement réduite aux situations où quelqu'un me parle en même temps ou bien du brouhaha.
La difficulté à hiérarchiser comme caractéristique du syndrome ? Quel est le fondement de cette affirmation ?
Hiérarchiser, c'est distinguer entre l'urgent, l'important, l'urgent plus important, l'important moins urgent etc... et hiérarchiser c'est donc précisément séparer et séquencer les tâches. Donc si un Asperger ne sait fonctionner que sur un mode séquentiel (par opposition à un mode simultané), alors il sait hiérarchiser.
Par exemple, comme je le disais si on me parle avec demande de réponse qui entraine réflexion + paroles, je suis obligée de m'arrêter. Ma perception auditive souffre également d'un gros problème de hiérarchisation : les sons arrivent par moment comme un ensemble de perceptions indistinctes dont je suis temporairement incappable d'extraire une partie et d'interpréter une provenance ou un sens. (Je remarque en l'écrivant qu'il y a peut-être un souci lié à l'audition dans le premier exemple aussi...?).
En revanche, j'ai un énorme sens de l'organisation et suis parfaitement capable (je dirais même que c'est une de mes grandes forces n'en déplaise à certains) de manager la création d'un projet de A à Z plus rapidement et plus efficacement que la majorité des gens. Je sais donc parfaitement bien hiérarchiser l'importance des tâches.
Il me semble que les spécialistes n'envisagent pas ce genre de situation. Je pense qu'ils n'ont peut-être pas beaucoup de gens comme moi mais ils se pourrait également qu'ils n'écoutent pas ce que les Asperger ont à dire sur eux même.
Comme par exemple écouter une conférence tout en comptant des objets. Il se peut que dans cette situation je switch très rapidement du comptage à l'écoute.budakesi a écrit :La combinaison d'un esprit ultra-rapide (qui associe, connecte, très rapidement, "saute" très rapidement d'une idée à l'autre), caractéristique du HPI et d'un esprit ultra-focus (qui sait mobiliser son attention puissamment et durablement sur ce qui l'intéresse), caractéristique du SA, produit à mon sens cette capacité à "faire plusieurs choses en même temps".
Je mets deux bémols: pas exactement en même temps et pas n'importe quelles choses en même temps.
Pas exactement en même temps: Il me semble en effet que la simultanéité parfaite (pour qui que ce soit) n'existe pas: c'est l'extrême rapidité du "switch" d'une activité à l'autre (microsecondes) qui donne cette illusion, sauf à distinguer peut-être entre activités parfaitement automatisées et activités cognitives ? Je crois qu'il y a des études à ce sujet, mais je n'ai pas encore creusé.
Je suis persuadée que j'aurais très bien pu passer inaperçue dans certains CRAs car je suis limite sur deux critères sur trois et mon apparence n'est certes pas en faveur d'un autisme (je parle d'apparence en tant que "premier abord"). Tu es certainement dans cette fameuse "extrémité du spectre". Où as-tu fait ton diagnostic déjà ?budakesi a écrit :Pas n'importe quelles choses en même temps: c'est là peut-être une spécificité du SA qui m'interpelle. J'ai observé aussi chez moi (même si tout le monde sait ici que j'ai eu un diagnostic négatif) exactement les mêmes impossibilités que chez toi: l'exemple du créneau en parlant est très significatif ! Et j'ai un ami très HPI et selon moi aussi très Asperger qui s'arrête aussi de marcher (comme moi) dès qu'il se met à parler, chose que personne de "normal" ne fait. En revanche, un HPI que je connais bien, pas du tout Asperger n'a pas du tout cette difficulté.
Moi je demande à ma fille de se taire lorsque je dois lire des pancartes... Si je continue de l'écouter mes yeux ne voient plus la direction et mon cerveau oublie que je dois prendre une direction alors je roule bêtement tout droit jusqu'à ce que je me rende compte que j'ai oublié l’embranchement, 30 km avant.
Oui tout à fait, une mobilisation spatiale qui demande un peu de concentration exige que je me taise et que l'on se taise à côté. C'est moins vrai finalement pour des tâches automatiques comme compter des produits pour moi.budakesi a écrit :Ce que j'en déduis, provisoirement, me concernant, c'est que je ne peux pas mener de front des activités qui impliquent une mobilisation spatiale (marcher, pédaler, courir, faire un créneau, chercher à me repérer) et une conversation. Un peu comme si le repérage qui m'oblige déjà à tenir compte de l'environnement saturait ma capacité à traiter l'environnement (et quelqu'un qui me parle est un événement de l'extérieur). En revanche pour reprendre les exemples que tu cites, je peux écrire un texte, écouter la radio, penser à mon planning, ET parler avec quelqu'un, car rien de tout cela ne mobilise du repérage spatio-temporel. Il me reste donc des ressources pour parler.
En y réfléchissant j'ai l'impression que d'autres facteurs entrent également en ligne de compte comme mon état de stress ou ma fatigue.
Merci Budakesi, je vais l'apprendre par cœur et me le dire en boucle pour me remonter le moral !!budakesi a écrit :S'agissant de l'apparence, on a déjà évoqué les impressionnantes capacités de caméléon du HPI. Mais on ne souligne pas assez le facteur temps. C'est selon moi fondamental. La plupart des gens n'écoutent pas le message implicite qu'il y a derrière, message que je pourrais formuler ainsi:
"Je sais me comporter comme vous l'attendez, parce que j'ai décidé (pour des raisons diverses, professionnelles ou autres) de passer un certain moment avec vous; et pendant ce moment, je souhaite être acceptée, et non pas rejetée, parce que j'ai besoin de cette interaction pour satisfaire un besoin précis. Mais vous n'avez aucune idée des moments que je passe seule avec moi-même pour me remettre de l'énergie dépensée".
En conclusion on pourrait dire que les spécialistes de l'autisme s'accordent pour valider un diagnostic chez des personnes qui néanmoins possèdent des capacités historiquement réputées incompatibles. Le DSMV n'est pas en cause puisqu'il est validé pour ces personnes, à moins qu'il soit incomplet. Mais dans ce cas il faut inventer une nouvelle case pour les sortants qui pourtant ont des symptômes handicapants...
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Re: D'après vous, un/e Asperger peut-il/elle...
je ne réagis que sur un p'tit bout :
je pense pas qu'il faille comprendre comme ça le pb de hierarchisation. c'est dans l'immediateté, au présent que ça se passe : par exemple :
je dois écrire. dans la maison, j'ai un crayon dans une pièce, du papier dans l'autre, et le bureau est à l'étage.
il faut que je classe et hierarchise, il faut que je plannifie, de chercher l'un puis l'autre, puis monter.
ce qui peut arriver avec un autiste, c'est qu'il monte au bureau en premier, cherche le crayon après et redescends, remonte, et enfin se rend
compte qu'il n'a pas de papier (et qu'il faut redescendre et remonter ^^)
c'est un exemple grossier, qui prends du temps. mais faut imaginer ça sur un centième de seconde.
un autre exemple alors : qd ds une discution, il y a le contenu, la forme, les bruits ambiants : comment je hiérarchises ?
le plus important, c'est le bruit au fond de la pièce ? ou le contenu du message ? ou le ton utilisé ?
je peux analyser et hiérarchiser les trois informations, mais il me faut du temps.
il semblerai que pour une personne typique, c'est automatique et les liaisons entre les éléments sont aussi faite automatiquement (le contenu et+puis le ton, et enfin le bruit de fond qui ne sert à rien et est éliminé). pour un autiste, l'idée, c'est que les 3 sont aussi important, et ne sont pas liés entre eux.
mais ça n'empeche en rien de monter un projet de A à Z super bien. c'est juste la galère qd le crayon et le papier sont pas directement sur le bureau ^^
m'enfin voilà, c'est plus comme ça que je le comprends.
/mode question théorie
mode théorieEn revanche, j'ai un énorme sens de l'organisation et suis parfaitement capable (je dirais même que c'est une de mes grandes forces n'en déplaise à certains) de manager la création d'un projet de A à Z plus rapidement et plus efficacement que la majorité des gens. Je sais donc parfaitement bien hiérarchiser l'importance des tâches.
je pense pas qu'il faille comprendre comme ça le pb de hierarchisation. c'est dans l'immediateté, au présent que ça se passe : par exemple :
je dois écrire. dans la maison, j'ai un crayon dans une pièce, du papier dans l'autre, et le bureau est à l'étage.
il faut que je classe et hierarchise, il faut que je plannifie, de chercher l'un puis l'autre, puis monter.
ce qui peut arriver avec un autiste, c'est qu'il monte au bureau en premier, cherche le crayon après et redescends, remonte, et enfin se rend
compte qu'il n'a pas de papier (et qu'il faut redescendre et remonter ^^)
c'est un exemple grossier, qui prends du temps. mais faut imaginer ça sur un centième de seconde.
un autre exemple alors : qd ds une discution, il y a le contenu, la forme, les bruits ambiants : comment je hiérarchises ?
le plus important, c'est le bruit au fond de la pièce ? ou le contenu du message ? ou le ton utilisé ?
je peux analyser et hiérarchiser les trois informations, mais il me faut du temps.
il semblerai que pour une personne typique, c'est automatique et les liaisons entre les éléments sont aussi faite automatiquement (le contenu et+puis le ton, et enfin le bruit de fond qui ne sert à rien et est éliminé). pour un autiste, l'idée, c'est que les 3 sont aussi important, et ne sont pas liés entre eux.
mais ça n'empeche en rien de monter un projet de A à Z super bien. c'est juste la galère qd le crayon et le papier sont pas directement sur le bureau ^^
m'enfin voilà, c'est plus comme ça que je le comprends.
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Re: D'après vous, un/e Asperger peut-il/elle...
Oui tu as entièrement raison Had, c'est exactement ce que décrivent les ... descriptions (désolée mon stock de mots est presque épuisé pour aujourd'hui).
J'ai bien le symptôme avec les sons mais pas celui avec la recherche du stylo du tout. Lorsque je prévois quelque chose l'ordre idéal et le plus efficace pour les faire se fait naturellement dans mon esprit. Je sais c'est étrange...
Pour décortiquer, si je prévois par exemple une sortie pique-nique sur la plage (quelle horreur ), immédiatement toutes les tâches à faire apparaissent dans ma tête et s'organisent pour être le plus efficace et rapide possible. Bon d'accord, je fais une petite liste bien de chez nous mais je ne zig-zag absolument pas et j'ai pu remarquer, durant un paquet d'années quand même, que je suis plus efficace et rapide que la plupart des NT. Déjà à 14 ans, j'organisais les randos pour la classe...
J'ai bien le symptôme avec les sons mais pas celui avec la recherche du stylo du tout. Lorsque je prévois quelque chose l'ordre idéal et le plus efficace pour les faire se fait naturellement dans mon esprit. Je sais c'est étrange...
Pour décortiquer, si je prévois par exemple une sortie pique-nique sur la plage (quelle horreur ), immédiatement toutes les tâches à faire apparaissent dans ma tête et s'organisent pour être le plus efficace et rapide possible. Bon d'accord, je fais une petite liste bien de chez nous mais je ne zig-zag absolument pas et j'ai pu remarquer, durant un paquet d'années quand même, que je suis plus efficace et rapide que la plupart des NT. Déjà à 14 ans, j'organisais les randos pour la classe...