Guide / Défouloir : Conseil pour un environnement hostile

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Benoit
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Message par Benoit »

Moins chouette que leurs pratiques ?
la Bête a écrit : Je dis juste que je crois qu'il y a aussi des chefs qui ne se comportent pas comme ça, qui sont bienveillants envers leurs employés, et dont les motivations à encadrer et aider les gens sont sincères. Y'en a pas assez, mais ça existe, non ?
C'est méritoire mais attention, on se fait très vite des idées fausses sur ce que les gens veulent.
En gros, la bienveillance je trouve que ce serait uniquement aux subordonnés de la définir (de toute façon on et toujours le subordonné de quelqu'un) dans le cadre économique actuel.

Par exemple il faut savoir accepter que quelqu'un qu'on aime bien et pour lequel on croit que c'est réciproque, soit en fait dans un tout autre état d'esprit et soit (par exemple) un autiste qui cache son mal être parce que sinon c'est la porte.
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la Bête
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Re: [Guide / Défouloir : Conseil pour un environnement hosti

Message par la Bête »

Aussi chouette que leurs pratiques, si ton objectif est de te mettre à leur niveau, félicitations… :|

Bon, sinon, pour mieux expliquer ma réaction…
C'est sûr que dans de trop nombreuses situations la hiérarchie n'est pas du tout à l'écoute des employés alors que ça serait dans leur intérêt au long terme.
Moi j'essaye de faire ça au boulot, et c'est pas tout le temps facile.

Il y a des gens qui reçoivent souvent injustement une étiquette négative dans le milieu du travail, et rectifier cette injustice est d'autant plus difficile que de l'autre côté, il y a des gens qui sont de réels tire-au-flanc profiteurs qui se font mettre une étiquette de saint ou de martyr.

J'ai à l'esprit des gens avec qui j'ai pu travailler qui sont vraisemblablement des manipulateurs et qui n'ont de cesse de s'exclamer et d'essayer de répandre l'idée que moi et mes collègues chefs d'équipes les opprimons... parce qu'on leur demande gentiment de respecter leur temps de pause (des débordements systématiques de plus de 30 minutes) ou de se concentrer sur leurs tâches (au lieu de raconter des blagues oiseuses à la nouvelle jolie blonde du bureau pendant la moitié de la journée, ou de partager des vidéos youtube sur le réseau de l'entreprise).

On est les premiers à écouter et à défendre les collègues souffrant d'hyperacousie, d'anxiété sociale, qui ont besoin d'horaires ou de régimes alimentaires ajustés, etc. On est beaucoup dans le milieu. On discute, on identifie ce qui pose problème, on les défend auprès du big-boss, on fait en sorte qu'ils puissent travailler dans les conditions où ils sont à leur meilleur, et ils font du super boulot. Ces mecs manipulateurs dont je parlais, on a déjà essayé de discuter et de résoudre le problème avec eux, ils ne veulent pas de ce dialogue. Ils crient systématiquement à l'oppresseur précisément parce qu'ils savent qu'on est très soucieux de ça, et ils pensent qu'en disant ça on va culpabiliser et peut-être ne plus rien oser leur dire, et ils pourront faire ce qui leur chante plutôt que de fournir le travail pour lequel on les paie.

Or notre but c'est de manager de façon adaptée des gens qui sont de bonne volonté, mais quand même pas de bichonner des tire-au-flanc agressifs et de mauvaise volonté. On est dévoués mais pas cons. Si on regarde les horaires qu'on fait, on n'est pas mieux payés à l'heure que ceux qu'on encadre, ont fait même pas mal de volontariat. J'ai jamais été chef de quoi que ce soit dans ma vie car j'ai jamais aimé imposer quoi que ce soit aux autres, mais là je me dis que je peux faire quelque chose de bien dans ce sens que ça me permet d'avoir un rôle dans la mise en valeur les talents de chacun, de contribuer à un travail d'équipe harmonieux, de permettre à tout le monde d'apporter et de s'améliorer. Malgré le titre de chef, notre mission ressemble le plus souvent à assister les employés, en fait. Bref, j'y gagne déjà pas grand chose personnellement, mais mon abnégation n'autorise pas qu'on me fasse ce genre de coup et qu'on se serve de moi.

Si par un concours de circonstances quelques manipulateurs arrivent à se mettre à plusieurs contre des gens comme nous, s'ils racontent leurs affabulations aux nouveaux employés qui ne savent encore rien de la boîte, ou au big boss qui n'est pas toujours au courant des détails de ce qui se passe en dehors de son bureau... ils peuvent vraiment monter toute une histoire et mettre tout ce qu'on fait en danger.

Donc je sais bien que la réalité du marché est pleine de petits chefs imbus, de boss abusifs, de gens qui te disent ce qui est bien pour toi, ou qui s'en moquent… il existe aussi des subordonnés malhonnêtes qui ne sont pas tous des Aspies oppressés ni des cœurs purs à l'opinion neutre…
C'est vraiment très difficile d'essayer de faire quelque chose d'un peu plus juste dans ce monde, et c'est d'autant plus décourageant de tomber sur des gens qui abusent, ou sur des gens qui se sont laissés convaincre que tous les chefs sont forcément des méchants. :(
Donc je voulais juste dire ils sont pas tous comme ça, faut y croire...
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Benoit
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Message par Benoit »

Je ne me suis laissé convaincre de rien du tout, je travaille depuis une vingtaine d'année, dans différentes structures en France ainsi qu'à l'étranger, et je parle exclusivement de (ou je ne me défoule de) choses qui me sont personnellement arrivées ou m'arrivent encore.

Les personnes bienveillantes sont minoritaires dans la population, il ne faut pas se le cacher, et pire encore il est préjudiciable de faire preuve de bienveillance en environnement professionnel.
Même quand on est soit même bienveillant, je pense que la probabilité d'avoir un supérieur lui même bienveillant est infime.

Or ça n'a pas forcément à être un problème si l'on est suffisamment pragmatique.
En France (mais pas seulement), il y a un énorme manque de pragmatisme sur ce que j'appellerai l'intérêt économique de faire travailler une personne autiste (asperger) dans de bonnes conditions, sous réserve évidemment d'un intérêt partagé entre elle et les besoins de la structure.

Mettre quelqu'un capable de s'investir de façon approfondie (certains diraient déraisonnable) dans son travail dans des bonnes conditions pour s'exprimer, cela n'a pas besoin d'être de la bienveillance. Simplement du bon sens, de la logique économique.

Mais la plupart du temps, ça ne suffit pas. Les mécanismes de "vie de groupe" font que la personne qui peut faire marcher (parfois à elle seule) toute une équipe va se voir reprocher de ne pas s'investir dans les situations sociales, de ne pas faire attention à autrui, de ne pas (faire semblant de ) s'intéresser à l'actualité.
D'autres sociétés et environnements bien plus pragmatiques ont bien compris qu'à un moment il faut accepter des compromis. Le fait qu'une personne qui vit avec l'autisme et rapporte à l'entreprise ne ressente pas (par exemple) le besoin de faire des réunions de teambuilding ou tout ce genre de trucs à la mode (souvent issus de la télé par dessus le marché) ne doit pas être perçu comme un traitement de faveur mais simplement une contrepartie au reste.

Sans même évoquer le fait que la personne en question aura dû pour se faire recruter montrer ses capacités à cacher son incompétence sociale avec un "recruteur" qu'en général elle ne rencontrera plus jamais dans sa vie professionnelle, ce qui montre bien à quel point ce système lui est inapproprié.

Ce n'est pas pour rien que des grosses boîtes étrangères œuvrant (par exemple) dans le domaine de la gestion informatique cherchent à recruter des aspies en nombre alors qu'elles sont loin d'être connues pour leur "tendresse" vis à vis de leur salariés.

Mais en France on préfère considérer la "vie d'équipe" comme une compétence obligatoire pour tout professionnel, alors que comme tu l'expliques si bien c'est un marigot ou sévissent des prédateurs (qui ont l’œil pour identifier et profiter des autistes, mais c'est un autre sujet).

Tout ça pour dire que oui, travailler avec le SA c'est le parcours du combattant au quotidien, encore aujourd'hui en 2015.
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la Bête
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Re: [Guide / Défouloir : Conseil pour un environnement hosti

Message par la Bête »

Benoit a écrit :Je ne me suis laissé convaincre de rien du tout, je travaille depuis une vingtaine d'année, dans différentes structures en France ainsi qu'à l'étranger, et je parle exclusivement de (ou je ne me défoule de) choses qui me sont personnellement arrivées ou m'arrivent encore.
Oui, mais à la base de mon côté je répondais à certains posts où il est dit de façon générique "les petits chefs", "les chefs", font ceci, sont comme cela, comme si c'était une espèce à part entière...
Les personnes bienveillantes sont minoritaires dans la population, il ne faut pas se le cacher, et pire encore il est préjudiciable de faire preuve de bienveillance en environnement professionnel.
Ah bon ?
Ce qu'il ne faut pas, c'est se laisser prendre pour un con, il ne faut pas laisser en bénéficier ceux qui en abusent…
Mais j'y crois, on peut s'en sortir en étant quelqu'un de bien. Il y a des façons de s'affirmer et de se défendre, c'est moins facile que d'être simplement malhonnête et vicieux, mais on peut y arriver.
Mettre quelqu'un capable de s'investir de façon approfondie (certains diraient déraisonnable) dans son travail dans des bonnes conditions pour s'exprimer, cela n'a pas besoin d'être de la bienveillance. Simplement du bon sens, de la logique économique.
Je crois que les personnes "bienveillantes" ont le pressentiment instinctif de quelque chose que les sciences commencent seulement à démontrer et à découvrir d'un air de tomber des nues.
"Comment donc, vous voulez dire que quand les gens sont sympas entre eux plutôt que de lutter les uns contre les autres, on arrive collectivement à de meilleurs résultats et en plus c'est plus agréable pour tout le monde ? Mais c'est incroyable, on n'avait pas vu ça venir…"

Un peu comme les amoureux de la nature et des animaux militent depuis longtemps avec leurs émotions, et ce n'est que tardivement que la science vient à leur secours pour dire "ha mais oui mais les mecs, on a refait nos calculs, et en fait, si on pourrit tout l'écosystème on va mourir nous aussi, dites-donc. C'est peut-être pas complètement débile d'avoir un peu plus de considération pour ce qui nous entoure, finalement."

Le problème c'est que la compétitivité et l'élimination de la concurrence est un avantage sélectif à court-terme, tandis que l'entraide et la bienveillance mutuelle est un avantage sélectif sur le long-terme.

La survie des "prédateurs" dépend paradoxalement de ceux qu'ils éliminent, ils évoluent donc facilement parmi des individus inoffensifs, moins facilement parmi d'autres prédateurs, et le jour hypothétique où il n'y aura plus de victimes inoffensives, à terme, il n'est pas avantageux pour l'espèce que sa population soit intégralement auto-destructive.
Quand il n'y aura plus d'agneaux, les loups s'entredévoreront jusqu'au dernier.

Mais ça me révolte toujours qu'il faille de la science et des démonstrations par A+B pour comprendre ça, c'est triste, pourquoi ça ne vient pas à tout le monde comme moi, ça me vient des tripes, cette intuition que non, ce genre de comportement ne mène à rien et ne rend personne heureux à terme, pas même celui qui "gagne" en fait.
C'est ça qu'on devrait enseigner à tous les enfants.
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Victoire77
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Re: [Guide / Défouloir : Conseil pour un environnement hostile]

Message par Victoire77 »

Benoit a écrit : mardi 11 octobre 2011 à 16:09 Attention: Ce texte s'adresse principalement aux Aspis.

Vous avez tous lu des bonnes pratiques, un guide sur l'insertion professionnelle des gens ayant des Troubles du Spectre Autistique...
Mais bon ce sont des concepts un peu abstraits, et les managers intermédiaires ont tellement de mal avec les concepts, l'abstrait, et puis le management aussi pour faire bonne mesure.

Voici donc issus d'un article et de commentaires de Psychology Today une liste de 'Bonnes Pratiques' pour exclure à tous les coups un salarié Aspi.
  • 1. Reprochez publiquement aux employés de "faire attention à leur langage corporel" sans plus expliciter ce que vous voulez dire, et quel langage corporel pose problème.
    2. En réunion, utilisez des métaphores qui nécessitent une compréhension du langage corporel pour avoir du sens, comme "nous devons tous nous pencher dessus" pour indiquer l'implication.
    3. Si un collègue fait tomber un objet, assurez vous de faire une blague sur ses "problèmes de contrôle moteur".
    4. Rendez l'incapacité à relever un sarcasme synonyme d'un manque d'intelligence.
    5. Considérez que les employés qui ne s'expriment pas (verbalement) en réunion n'ont rien à dire.
    6. Insistez que toutes les instructions soient fournies verbalement, et ne les explicitez jamais. Ignorez quiconque demande à prendre un morceau de papier pour prendre des notes.
    7. Supposer immédiatement qu'une attitude comme ne pas regarder dans les yeux, ou l'air distant, signifie qu'un collègue se comporte intentionnellement de façon "prétentieuse", arrogante ou rude. Prenez des actions hostiles à son encontre basées sur cette supposition.
    8. Pressez vos collègues à participer à des évènements sociaux hors de l'entreprise - de préférence dans un cadre fort, bruyant comme un bar ou une piste de kart. Considérez leur absence comme un manque d'implication.
    9. Quand on vous demande de parler des autres employés, utilisez les mots "bizarre" et "étrange", tout particulièrement s'ils s'appliquent à leur apparence ou leur comportement. Si quelqu'un à une allure ou une démarche distinctive, assurez vous que c'est la première chose que vous mentionnerez à leur sujet ... plutôt que de vous intéressez à leurs compétences.
    10. Envoyez un employé en voyage, ou faites-le pointer sur un autre site, sans lui en parler avant. Considérez qu'il n'y a aucun problème, et que s'il y en avait cela reflète un manque d'engagement.
    11. Condamnez les employés qui utilisent des notes ou des courriers électroniques comme leur principal mode de communication - insistez qu'ils vous parlent en personne ou au téléphone.
    12. Si un collègue semble avoir des problèmes à articuler, assurez vous de le presser et de vous irriter, ou coupez lui simplement la parole. Supposez que s'il ne peut s'exprimer verbalement, ça ne doit pas être important. Ne cherchez pas d'autre solution.
    13. Punissez les salariés qui s'attachent à la vérité, et qui s'expriment quand ils pensent que quelque chose est mauvais.
    14. Si un collègue essaie de soulever le problème du handicap, assurez vous de ne pas le laisser finir. Lancez quelques commentaires concernant un de vos amis qui, vous savez, est handicapé, alors vous comprenez - tous les handicaps de valent, n'est-ce pas ?
    15. Ne fournissez pas au salarié de façon de remonter les problèmes - supposez qu'ils "en parleront à leur responsable". Assurez vous que le responsable utilise ces bonnes pratiques.
    16. Si un collègue semble avoir des difficultés à comprendre ou suivre vos instructions, dites lui "tu sais, on dirait bien que tu ne veux pas vraiment de mon aide."
    17. Plus généralement, en cas de doute, résolvez ses problèmes le plus efficacement en ayant recours à son sentiment de culpabilité, tout particulièrement si vous pouvez le faire avec une pincée de subtilité. Cette méthode est si fiable qu'elle devrait être votre première stratégie. N'en utilisez d'autre que si elle échoue.
    18. Invitez tout le monde sauf lui aux sorties de groupe - assurez vous qu'il comprenne (suffisamment clairement pour que quelqu'un de cette sorte le puisse ) qu'il est le seul non invité.
    19. Souriez et agissez de façon très amicale en face même si vous ne l'aimez pas ou lui en voulez pour quelque chose dont vous ne refuserez de lui parler - mais assurez vous de colporter constamment et de façon vicieuse à son sujet dès qu'il à le dos tourné.
    20. Comportez vous de manière suffisamment hostile que même lui puisse le comprendre, mais insistez à dire que vous ne l'êtes pas, et continuer de le rudoyer.
    21. Entourez vous d'un environnement musical suffisamment fort, constamment.
    22. Entourez vous d'un éclairage fluorescent et clignotant.
    23. Soyez totalement incohérent et arbitraire dans votre façon d'utiliser les règles et procédures, et de choisir les moments de les mettre en œuvre ou non.
    24. Dites à tout le monde sur le lieu de travail que vous êtes certain qu'il n'a pas vraiment le Syndrôme d'Asperger
    25. Soyez passif-agressif, malhonnête et manipulez les gens les uns contre les autres, utilisez les rumeurs comme une arme.
    26. Attendez vous à ce que la personne comprennent vos indices non verbales même si elle vous a dit le contraire, soyez vague, hyperbolique, métaphorique, et ne laissez pas ressortir ce qui est important, pour l'aider à "lire entre les lignes".
    27. Enervez vous d'être interrompu accidentellement ou s'il vous parle fort parce que "je t'en ai déjà parlé une fois"
    28. Les réunions d'équipe au bureau sont trop ennuyeuses. C'est trop calme, structuré. Préférez les faire à la cafeteria, profitez du bruit de font, des mouvements des autres personnes, pour rendre votre collègue encore plus anxieux et stressé.
    29. Evitez les employés qui ne se plient pas à votre mode d'interaction verbale. Ne leur parler pas plus qu'absolument nécessaire, excluez les de votre groupe, ne vous arrêtez jamais dire bonjour dans dans leur bureau. Ce n'est pas votre travail de communiquer avec vos subordonnés. Si quelqu'un s'aventure à vous chatouiller, sacquez le. Certains idiots essaient d'être gentils même avec les gens qu'ils n'aiment pas. Vous n'avez pas besoin de le faire pour être un bon manager.
    30. Si vous dirigez un service, comportez vous comme sa Reine du Cercle.
    House, Gregory a écrit :"See, skinny, socially privileged white people get to draw this neat little circle. And everyone inside the circle is normal. Everyone outside the circle needs to be beaten, broken, and reset so they can be brought into the circle. Failing that, they should be institutionalized, or worse, pitied."
    "On dessine un cercle. On décide que tous ceux qui sont dedans sont normaux. Tous ceux qui dépassent doivent être pliés, cassés, brisés pour les faire rentrer dans le cercle. Si ça ne marche pas, il faut les mettre en institution ou pire, les plaindre."
Certains de ces conseils vous permettront aussi de vous charger d'employés neurotypiques, que vous ayez un rôle technique, d'encadrement ou de ressource-humaines.

liste de 'Bonnes Pratiques' pour exclure à tous les coups un salarié Aspi


ok, donc, si j'ai bien compris, il s'agit des pratiques d'exclusion ou de ségrégation auxquels nous les aspi nous pouvons être confronté.
Effectivement, j'ai constaté dans cette liste pas mal de comportement utilisé par mes harceleurs. C'est d'ailleurs pour moi, très pénible, même si je ne le montre pas. Pourtant, mon Spectre ne se voit pas trop.

Parmi les points auxquels j'ai été confrontée au cours de ma vie (maintenant c'est plus rare, parce que j'ai organisé ma vie pour limiter les risques de perturbations)

6. Insistez que toutes les instructions soient fournies verbalement, et ne les explicitez jamais. Ignorez quiconque demande à prendre un morceau de papier pour prendre des notes.
7. Supposer immédiatement qu'une attitude comme ne pas regarder dans les yeux, ou l'air distant, signifie qu'un collègue se comporte intentionnellement de façon "prétentieuse", arrogante ou rude. Prenez des actions hostiles à son encontre basées sur cette supposition.
8. Pressez vos collègues à participer à des événements sociaux hors de l'entreprise - de préférence dans un cadre fort, bruyant comme un bar ou une piste de kart. Considérez leur absence comme un manque d'implication.
9. Quand on vous demande de parler des autres employés, utilisez les mots "bizarre" et "étrange", tout particulièrement s'ils s'appliquent à leur apparence ou leur comportement. Si quelqu'un à une allure ou une démarche distinctive, assurez vous que c'est la première chose que vous mentionnerez à leur sujet ... plutôt que de vous intéressez à leurs compétences.
10. Envoyez un employé en voyage, ou faites-le pointer sur un autre site, sans lui en parler avant. Considérez qu'il n'y a aucun problème, et que s'il y en avait cela reflète un manque d'engagement.
11. Condamnez les employés qui utilisent des notes ou des courriers électroniques comme leur principal mode de communication - insistez qu'ils vous parlent en personne ou au téléphone.
13. Punissez les salariés qui s'attachent à la vérité, et qui s'expriment quand ils pensent que quelque chose est mauvais.
15. Ne fournissez pas au salarié de façon de remonter les problèmes - supposez qu'ils "en parleront à leur responsable". Assurez vous que le responsable utilise ces bonnes pratiques.
18. Invitez tout le monde sauf lui aux sorties de groupe - assurez vous qu'il comprenne (suffisamment clairement pour que quelqu'un de cette sorte le puisse ) qu'il est le seul non invité.
19. Souriez et agissez de façon très amicale en face même si vous ne l'aimez pas ou lui en voulez pour quelque chose dont vous ne refuserez de lui parler - mais assurez vous de colporter constamment et de façon vicieuse à son sujet dès qu'il à le dos tourné.
20. Comportez vous de manière suffisamment hostile que même lui puisse le comprendre, mais insistez à dire que vous ne l'êtes pas, et continuer de le rudoyer.
24. Dites à tout le monde sur le lieu de travail que vous êtes certain qu'il n'a pas vraiment handicapé
25. Soyez passif-agressif, malhonnête et manipulez les gens les uns contre les autres, utilisez les rumeurs comme une arme.
30. Si vous dirigez un service, comportez vous comme ça : Tous ceux qui dépassent doivent être pliés, cassés, brisés pour les faire rentrer dans le cercle. Si ça ne marche pas, il faut les mettre en institution ou pire, les plaindre."

Voilà. Je subis toujours du harcèlement, mais seulement quand je sors ou quand j'ai des interactions sociales.
J'ai organisé ma vie professionnelle pour limiter au maximum les risques de subir des malveillances.
2004 Diagnostiquée TSA SDI HP
Dans la prime enfance diagnostiquée Trouble du Développement (Trouble moteur)
Dans l'adolescence diagnostiqué HP (Haut Potentiel)
Adulte (1992) diagnostiquée Asperger HP
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Ostara
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Re: [Guide / Défouloir : Conseil pour un environnement hostile]

Message par Ostara »

Je rajouterai :
31: harcelez un employé qui vous semble différents dans sa manière d'être et de s'exprimer et surtout sans cesse jusqu'a le pousser aux idées suicidaires,voir au suicide,car comme il a des difficultés a comprendre les mécanismes sociaux il ne comprendra pas ce qui se passe ou ne saura pas réagir alors allez y et ne lésiner pas,en plus comme il est en marge et solitaire,il n'aura personnes pour l'aider,et il n'en parlera pas,parfait tous les alignements sont au vert allez y.
Et s'il pleure et va vers la dépression surtout ne vous dites pas que ce que vous faite est grave,pas de culpabilité surtout,redoublez vos efforts pour le harceler,courage,il finira bien par le sauter ce pont!
Diagnostic TSA avec suspicion de TDA associé,trouble anxio-dépressif de type épuisement.
Ma page perso fragrantica: https://www.fragrantica.fr/members/58816

Savoir,Vouloir,Oser,
Se taire.
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Victoire77
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Re: [Guide / Défouloir : Conseil pour un environnement hostile]

Message par Victoire77 »

Ostara a écrit : mercredi 27 décembre 2023 à 19:54 Je rajouterai :
31: harcelez un employé qui vous semble différents dans sa manière d'être et de s'exprimer et surtout sans cesse jusqu'a le pousser aux idées suicidaires,voir au suicide,car comme il a des difficultés a comprendre les mécanismes sociaux il ne comprendra pas ce qui se passe ou ne saura pas réagir alors allez y et ne lésiner pas,en plus comme il est en marge et solitaire,il n'aura personnes pour l'aider,et il n'en parlera pas,parfait tous les alignements sont au vert allez y.
Et s'il pleure et va vers la dépression surtout ne vous dites pas que ce que vous faite est grave,pas de culpabilité surtout,redoublez vos efforts pour le harceler,courage,il finira bien par le sauter ce pont!
Exact !
Et t peut rajouter que , ça on le subit aussi dans la vie de tous les jours.... comme une condamnation à vie !
Je mets un mur entre les autres et moi, parce que ce genre de problème (qui ne s'arrête jamais où qu'on soit et quelque soit l'entourage), est très stressant (cela fait monter ma tension et finit par me rendre malade). J'avoue qu'à chaque fois que je suis confrontée à ce problème, cela m'épuise.
Heureusement que je limite au maximum mes sorties et mes interactions sociales frontales. Cela me permets de faire le tri dans les messages que je reçois.
Et ma réponse à cette attitude 31 est :
Je mets la musique dans mes oreilles pour ne pas entendre (ou pour limiter la gêne).
J'ignore tout le monde (je me concentre que sur ce que j'ai à faire).
Au travail, je m'enferme dans ma bulle (dans mon travail). J'écoute des paroles positives, des podcast qui me plaisent, de la musique qui m'apaise (Glenn Gould au piano).
ou alors, je mets des bouchons dans mes oreilles, et je prétends que j'ai un problème d'audition.
Pour les harcèlements visuelles (malveillance) c'est plus compliqué. C'est pour cela que je préfère travailler exclusivement en distanciel tant que possible.
Quand il y a un harcèlement qui ne s'arrête pas, cela se termine toujours par la mort d'un des deux protagonistes ou des deux.
j'ai décidé que je ne dois pas mourir. Alors j'attends. J'ai remarqué que cette loi est vrai. Bon nombre de mes harceleurs sont morts d'accidents ou de mort naturelle.
J'ai une cousine qui est asperger comme moi. Je lui avait expliqué que l'issue dépends de ce qu'elle veut, parce que quand un harcèlement ne se termine pas (quand on arrive pas à résoudre ce genre de problème), cela finit toujours soit par la mort du harcelé, soit par la mort du harceleur.
Et bien quelques mois plus tard, j'ai appris par un ami que le harceleur de ma cousine a été retrouvé chez lui mort, pendu.
Cet homme m'avait aussi harcelé (parce que je l'avais menacé de transmettre à la police l'enregistrement d'une des agressions qu'il a commis dont j'ai été témoins par téléphone, si jamais j'apprenais que ma cousine était blessée ou hospitalisée à cause de lui). Il m'avait répondu que je suis folle (et oui, certains croient que autisme = maladie mentale) et qu'il sait où j'habite et il m'avait harcelé.
Je crois que ma cousine voulait vivre et moi, je veux vivre. Alors, la loi de la nature s'est appliqué et c'est le harceleur qui s'est suicidé lui-même.
A chaque fois que tu es face à du harcèlement, rappelle toi que si tu as la rage de vivre, si tu veux vivre, ce n'est pas toi qui mourra, ce n'est pas toi qui te suicidera, mais ce sera ton harceleur. C'est la loi de la nature. Il faut juste être patient et se protéger, en attendant du mieux possible.
La liste de mes harceleurs qui sont morts est très longue. Je n'ai fait qu'attendre et adapter mon mode de vie, en me répétant que je veux vivre et que ce n'est pas moi qui va mourir.
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Re: Guide / Défouloir : Conseil pour un environnement hostile

Message par aspi_rateur »

Pour ma part, j'ai plus l'impression d'être du côté du harcelé qui finira forcément par mettre fin à ses jours, usé par chaque épisode, et ressassant sans cesse les épisodes passés. Alors que mes harceleurs n'auront jamais été inquiétés par les RH ou la police. Certains ont même souhaité verbalement que je me suicide. Le pire est que ces personnes trouvent le moyen de légitimer ce harcèlement.

Heureusement, je ne suis plus dans cette entreprise ! Mais je ne pourrais jamais oublié tout ce qu'ils m'ont fait subir.
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Victoire77
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Re: Guide / Défouloir : Conseil pour un environnement hostile

Message par Victoire77 »

aspi_rateur a écrit : samedi 30 décembre 2023 à 22:24 Pour ma part, j'ai plus l'impression d'être du côté du harcelé qui finira forcément par mettre fin à ses jours, usé par chaque épisode, et ressassant sans cesse les épisodes passés. Alors que mes harceleurs n'auront jamais été inquiétés par les RH ou la police. Certains ont même souhaité verbalement que je me suicide. Le pire est que ces personnes trouvent le moyen de légitimer ce harcèlement.

Heureusement, je ne suis plus dans cette entreprise ! Mais je ne pourrais jamais oublié tout ce qu'ils m'ont fait subir.
oui, quitter l'univers toxique, quand cela est possible, est la meilleure des solutions. Je valide complètement. Tu as fais ce qu'il fallait.
Il n'y a pas de honte à se sentir comme celui qui sera perdant. L'important est de résoudre (c'est ainsi que je résonne).
Quand on est atypique, on est rarement pris au sérieux par l'entourage, y compris, parfois, par les autorités judiciaire, surtout, si on est tout de suite perçu comme étant déficient ou trop vulnérable. (d'où la raison pour laquelle beaucoup d'entre nous s'appliquent à compenser par la dissimulation de nos différence).
Moi aussi, j'ai finit par démissionner de mon travail, sur recommandation de mon médecin, qui m'avait dit que sinon je risquais de mourir. J'en étais arrivé à faire presque une hémolyse toutes les deux ou trois semaines, alors que d'habitude je n'en faisais qu'une par année (je suis thalassémique qui est une variante méditerranéenne de la drépanocytose, maladie génétique de l'hémoglobine).
A l'époque, il n'y avait pas les garanti salariale d'aujourd'hui. J'étais trop fatiguée pour saisir le prud'homme. Ensuite, je n'ai jamais pu retrouver du travail en tant que salarié, tant ma santé était détruite.
Le harceleur a fait la même chose à celle qui m'a remplacée. Il lui a dit : "Je te ferai la même chose que j'ai fait à "Victoire" !" (Victoire n'est pas mon vrai nom, donc je le mets en guillemet)
Elle aussi s'est retrouvé malade avec une tachycardie. Elle n'était pas asperger et n'avait pas les maladies génétiques que j'ai. Donc elle a eu la force de porter plainte et de saisir les prud'homme.
Elle m'a contacté pour que je témoigne pour elle. J'ai témoigné. Grace à mon témoignage elle a gagné son procès. (au niveau judiciaire je suis inutile pour moi-même, mais chaque fois que j'ai témoigné pour autrui, la personne a gagné son procès. J'ai la sensation parfois que la justice ne sais pas que je suis une personne et que je mérite, moi aussi d'être dédommagée ! bref ! ).
Quand je dis que quand il y a un harcèlement qui ne se résout pas (qui ne s'arrête pas), cela finit par la mort soit du harcelé, soit du harceleur, je ne pense pas obligatoirement au suicide.
Dans mon cas, par exemple, je risquais de mourir par épuisement. Parce que ce harcèlement au travail avait affecté lourdement mon état de santé. Pour survivre, tout comme toi, je n'ai pas eu d'autre choix que de démissionner. A l'époque, une démission m'aurait privé de tous mes droits. Heureusement, le patron me considérait comme sa fille. (c'était une petite entreprise, le harceleur était le fils du patron. Le patron ne pouvais pas le sanctionner directement, mais il m'avait demandé de porter plainte contre son fils. Je n'en avais pas la force). J'ai pu négocier mon licenciement en m'inventant une faute que je n'ai jamais commise et que je n'aurais jamais pu commettre d'ailleurs. La faute professionnelle inventée était "le retard", sachant que l'une de mes particularités est que je suis toujours très en avance à tous mes rendez-vous, puisque cela me rassure. Je ne supporte pas d'être en retard. donc, je n'aurais pas pu commettre la faute d'être toujours en retard.
Il y a des cas, où, malheureusement, on ne peut pas s'échapper du harcèlement, et dans ce cas, il faut vraiment se rappeler qu'il faut vouloir vivre avec rage.
Actuellement, je subis dans ma vie personnelle, encore du harcèlement, mais, depuis cette affaire dont je viens de te parler, je me répète tous les jours que je veux vivre. Et je me répète à chaque fois que ce n'est pas moi qui va mourir, que c'est le harceleur.
Du coup, cela mobilise, dans mon subconscient, toutes mes capacités cognitives pour trouver des solutions. et le reste, c'est la providence qui le fait.
Je ne sais pas si cela pourra fonctionner pour toi, parce que chacun de nous est particulier. Mais, il me semble que la rage de vivre peut faire déplacer des montagnes.
Il faut que tu te rappelles que tu es une personne, que tu as le droit de vivre et que personne n'a le droit de t'enlever ce droit.
Parfois, je suis épuisée, et découragée. Parfois, j'ai la sensation que je suis en train de m'éteindre tant je suis épuisée. Ce sont des moments où je suis tentée de me laisser mourir. Mais, à force de nourrir cette rage de vivre en moi, jour après jour, il y a toujours cette pensée qui me rappelle que je veux vivre et que ce n'est pas moi qui va mourir.
2004 Diagnostiquée TSA SDI HP
Dans la prime enfance diagnostiquée Trouble du Développement (Trouble moteur)
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Ostara
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Re: Guide / Défouloir : Conseil pour un environnement hostile

Message par Ostara »

A vous lire,je partage également ce même ressenti:
L'impression qu'en tant que neuroatypique on est rarement écouté où pris au sérieux,et s'il nous arrive des choses graves,on minimise ce que l'on vit comme si c'étais moins grave quand ça nous arrive a nous...

Mais je pense que malheureusement c'est ce qui arrive fréquemment a toute personnes différentes et/où handicapés dans notre société :(
Diagnostic TSA avec suspicion de TDA associé,trouble anxio-dépressif de type épuisement.
Ma page perso fragrantica: https://www.fragrantica.fr/members/58816

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Victoire77
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Re: Guide / Défouloir : Conseil pour un environnement hostile

Message par Victoire77 »

Ostara a écrit : dimanche 31 décembre 2023 à 10:21 A vous lire,je partage également ce même ressenti:
L'impression qu'en tant que neuroatypique on est rarement écouté où pris au sérieux,et s'il nous arrive des choses graves,on minimise ce que l'on vit comme si c'étais moins grave quand ça nous arrive a nous...

Mais je pense que malheureusement c'est ce qui arrive fréquemment a toute personnes différentes et/où handicapés dans notre société :(
Oui c'est vrai. et c'est d'autant plus vrai, quand on est porteur d'un agrégat de différences.
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rekkan
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Re: Guide / Défouloir : Conseil pour un environnement hostile

Message par rekkan »

J'ai bossé un peu dans les RH, car à la base je suis juriste en droit social.

Ca fait des années que je dis qu'il faut changer les méthodes de recrutement et d'encadrement (je déteste le franglais abusif). Les spécialistes sont d'accord avec moi. Cet immobilisme du monde de l'entreprise m'a toujours insupporté.
Atteint de TAS, TPE, TSA,dyspraxie constructive visuo-spatiale.
Sors de dépression nerveuse.
En attente de diagnostic TDAH et/TPB et de TAG/TP.
THPI potentiel.
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Re: Guide / Défouloir : Conseil pour un environnement hostile

Message par aspi_rateur »

Victoire77 a écrit : dimanche 31 décembre 2023 à 9:34
aspi_rateur a écrit : samedi 30 décembre 2023 à 22:24 Pour ma part, j'ai plus l'impression d'être du côté du harcelé qui finira forcément par mettre fin à ses jours, usé par chaque épisode, et ressassant sans cesse les épisodes passés. Alors que mes harceleurs n'auront jamais été inquiétés par les RH ou la police. Certains ont même souhaité verbalement que je me suicide. Le pire est que ces personnes trouvent le moyen de légitimer ce harcèlement.

Heureusement, je ne suis plus dans cette entreprise ! Mais je ne pourrais jamais oublié tout ce qu'ils m'ont fait subir.
oui, quitter l'univers toxique, quand cela est possible, est la meilleure des solutions. Je valide complètement. Tu as fais ce qu'il fallait.
Il n'y a pas de honte à se sentir comme celui qui sera perdant. L'important est de résoudre (c'est ainsi que je résonne).
Quand on est atypique, on est rarement pris au sérieux par l'entourage, y compris, parfois, par les autorités judiciaire, surtout, si on est tout de suite perçu comme étant déficient ou trop vulnérable. (d'où la raison pour laquelle beaucoup d'entre nous s'appliquent à compenser par la dissimulation de nos différence).
Moi aussi, j'ai finit par démissionner de mon travail, sur recommandation de mon médecin, qui m'avait dit que sinon je risquais de mourir. J'en étais arrivé à faire presque une hémolyse toutes les deux ou trois semaines, alors que d'habitude je n'en faisais qu'une par année (je suis thalassémique qui est une variante méditerranéenne de la drépanocytose, maladie génétique de l'hémoglobine).
A l'époque, il n'y avait pas les garanti salariale d'aujourd'hui. J'étais trop fatiguée pour saisir le prud'homme. Ensuite, je n'ai jamais pu retrouver du travail en tant que salarié, tant ma santé était détruite.
Le harceleur a fait la même chose à celle qui m'a remplacée. Il lui a dit : "Je te ferai la même chose que j'ai fait à "Victoire" !" (Victoire n'est pas mon vrai nom, donc je le mets en guillemet)
Elle aussi s'est retrouvé malade avec une tachycardie. Elle n'était pas asperger et n'avait pas les maladies génétiques que j'ai. Donc elle a eu la force de porter plainte et de saisir les prud'homme.
Elle m'a contacté pour que je témoigne pour elle. J'ai témoigné. Grace à mon témoignage elle a gagné son procès. (au niveau judiciaire je suis inutile pour moi-même, mais chaque fois que j'ai témoigné pour autrui, la personne a gagné son procès. J'ai la sensation parfois que la justice ne sais pas que je suis une personne et que je mérite, moi aussi d'être dédommagée ! bref ! ).
Quand je dis que quand il y a un harcèlement qui ne se résout pas (qui ne s'arrête pas), cela finit par la mort soit du harcelé, soit du harceleur, je ne pense pas obligatoirement au suicide.
Dans mon cas, par exemple, je risquais de mourir par épuisement. Parce que ce harcèlement au travail avait affecté lourdement mon état de santé. Pour survivre, tout comme toi, je n'ai pas eu d'autre choix que de démissionner. A l'époque, une démission m'aurait privé de tous mes droits. Heureusement, le patron me considérait comme sa fille. (c'était une petite entreprise, le harceleur était le fils du patron. Le patron ne pouvais pas le sanctionner directement, mais il m'avait demandé de porter plainte contre son fils. Je n'en avais pas la force). J'ai pu négocier mon licenciement en m'inventant une faute que je n'ai jamais commise et que je n'aurais jamais pu commettre d'ailleurs. La faute professionnelle inventée était "le retard", sachant que l'une de mes particularités est que je suis toujours très en avance à tous mes rendez-vous, puisque cela me rassure. Je ne supporte pas d'être en retard. donc, je n'aurais pas pu commettre la faute d'être toujours en retard.
Il y a des cas, où, malheureusement, on ne peut pas s'échapper du harcèlement, et dans ce cas, il faut vraiment se rappeler qu'il faut vouloir vivre avec rage.
Actuellement, je subis dans ma vie personnelle, encore du harcèlement, mais, depuis cette affaire dont je viens de te parler, je me répète tous les jours que je veux vivre. Et je me répète à chaque fois que ce n'est pas moi qui va mourir, que c'est le harceleur.
Du coup, cela mobilise, dans mon subconscient, toutes mes capacités cognitives pour trouver des solutions. et le reste, c'est la providence qui le fait.
Je ne sais pas si cela pourra fonctionner pour toi, parce que chacun de nous est particulier. Mais, il me semble que la rage de vivre peut faire déplacer des montagnes.
Il faut que tu te rappelles que tu es une personne, que tu as le droit de vivre et que personne n'a le droit de t'enlever ce droit.
Parfois, je suis épuisée, et découragée. Parfois, j'ai la sensation que je suis en train de m'éteindre tant je suis épuisée. Ce sont des moments où je suis tentée de me laisser mourir. Mais, à force de nourrir cette rage de vivre en moi, jour après jour, il y a toujours cette pensée qui me rappelle que je veux vivre et que ce n'est pas moi qui va mourir.
C'est intéressant cette notion de rage de vivre. Si j'en ai la force j'essaierai pour la nouvelle année de m'accrocher à cette idée. Merci en tout cas, c'est le genre de conseils qu'on ne peut pas avoir chez nos psys mais qui a pourtant l'avantage de traduire du vécu.
Évidemment je te souhaite de "l'emporter" sur ton harceleur actuel.

Ostara a écrit : dimanche 31 décembre 2023 à 10:21 A vous lire,je partage également ce même ressenti:
L'impression qu'en tant que neuroatypique on est rarement écouté où pris au sérieux,et s'il nous arrive des choses graves,on minimise ce que l'on vit comme si c'étais moins grave quand ça nous arrive a nous...

Mais je pense que malheureusement c'est ce qui arrive fréquemment a toute personnes différentes et/où handicapés dans notre société :(
Une phrase que j'ai entendu quelque part résume assez bien les choses : "On a pas le droit au bonheur"... J'ai l'impression que c'est exactement ça, et cela concerne énormément de personnes handicapées malheureusement. :?
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Victoire77
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Re: Guide / Défouloir : Conseil pour un environnement hostile

Message par Victoire77 »

aspi_rateur a écrit : dimanche 31 décembre 2023 à 19:51
Victoire77 a écrit : dimanche 31 décembre 2023 à 9:34
aspi_rateur a écrit : samedi 30 décembre 2023 à 22:24 Pour ma part, j'ai plus l'impression d'être du côté du harcelé qui finira forcément par mettre fin à ses jours, usé par chaque épisode, et ressassant sans cesse les épisodes passés. Alors que mes harceleurs n'auront jamais été inquiétés par les RH ou la police. Certains ont même souhaité verbalement que je me suicide. Le pire est que ces personnes trouvent le moyen de légitimer ce harcèlement.

Heureusement, je ne suis plus dans cette entreprise ! Mais je ne pourrais jamais oublié tout ce qu'ils m'ont fait subir.
oui, quitter l'univers toxique, quand cela est possible, est la meilleure des solutions. Je valide complètement. Tu as fais ce qu'il fallait.
Il n'y a pas de honte à se sentir comme celui qui sera perdant. L'important est de résoudre (c'est ainsi que je résonne).
Quand on est atypique, on est rarement pris au sérieux par l'entourage, y compris, parfois, par les autorités judiciaire, surtout, si on est tout de suite perçu comme étant déficient ou trop vulnérable. (d'où la raison pour laquelle beaucoup d'entre nous s'appliquent à compenser par la dissimulation de nos différence).
Moi aussi, j'ai finit par démissionner de mon travail, sur recommandation de mon médecin, qui m'avait dit que sinon je risquais de mourir. J'en étais arrivé à faire presque une hémolyse toutes les deux ou trois semaines, alors que d'habitude je n'en faisais qu'une par année (je suis thalassémique qui est une variante méditerranéenne de la drépanocytose, maladie génétique de l'hémoglobine).
A l'époque, il n'y avait pas les garanti salariale d'aujourd'hui. J'étais trop fatiguée pour saisir le prud'homme. Ensuite, je n'ai jamais pu retrouver du travail en tant que salarié, tant ma santé était détruite.
Le harceleur a fait la même chose à celle qui m'a remplacée. Il lui a dit : "Je te ferai la même chose que j'ai fait à "Victoire" !" (Victoire n'est pas mon vrai nom, donc je le mets en guillemet)
Elle aussi s'est retrouvé malade avec une tachycardie. Elle n'était pas asperger et n'avait pas les maladies génétiques que j'ai. Donc elle a eu la force de porter plainte et de saisir les prud'homme.
Elle m'a contacté pour que je témoigne pour elle. J'ai témoigné. Grace à mon témoignage elle a gagné son procès. (au niveau judiciaire je suis inutile pour moi-même, mais chaque fois que j'ai témoigné pour autrui, la personne a gagné son procès. J'ai la sensation parfois que la justice ne sais pas que je suis une personne et que je mérite, moi aussi d'être dédommagée ! bref ! ).
Quand je dis que quand il y a un harcèlement qui ne se résout pas (qui ne s'arrête pas), cela finit par la mort soit du harcelé, soit du harceleur, je ne pense pas obligatoirement au suicide.
Dans mon cas, par exemple, je risquais de mourir par épuisement. Parce que ce harcèlement au travail avait affecté lourdement mon état de santé. Pour survivre, tout comme toi, je n'ai pas eu d'autre choix que de démissionner. A l'époque, une démission m'aurait privé de tous mes droits. Heureusement, le patron me considérait comme sa fille. (c'était une petite entreprise, le harceleur était le fils du patron. Le patron ne pouvais pas le sanctionner directement, mais il m'avait demandé de porter plainte contre son fils. Je n'en avais pas la force). J'ai pu négocier mon licenciement en m'inventant une faute que je n'ai jamais commise et que je n'aurais jamais pu commettre d'ailleurs. La faute professionnelle inventée était "le retard", sachant que l'une de mes particularités est que je suis toujours très en avance à tous mes rendez-vous, puisque cela me rassure. Je ne supporte pas d'être en retard. donc, je n'aurais pas pu commettre la faute d'être toujours en retard.
Il y a des cas, où, malheureusement, on ne peut pas s'échapper du harcèlement, et dans ce cas, il faut vraiment se rappeler qu'il faut vouloir vivre avec rage.
Actuellement, je subis dans ma vie personnelle, encore du harcèlement, mais, depuis cette affaire dont je viens de te parler, je me répète tous les jours que je veux vivre. Et je me répète à chaque fois que ce n'est pas moi qui va mourir, que c'est le harceleur.
Du coup, cela mobilise, dans mon subconscient, toutes mes capacités cognitives pour trouver des solutions. et le reste, c'est la providence qui le fait.
Je ne sais pas si cela pourra fonctionner pour toi, parce que chacun de nous est particulier. Mais, il me semble que la rage de vivre peut faire déplacer des montagnes.
Il faut que tu te rappelles que tu es une personne, que tu as le droit de vivre et que personne n'a le droit de t'enlever ce droit.
Parfois, je suis épuisée, et découragée. Parfois, j'ai la sensation que je suis en train de m'éteindre tant je suis épuisée. Ce sont des moments où je suis tentée de me laisser mourir. Mais, à force de nourrir cette rage de vivre en moi, jour après jour, il y a toujours cette pensée qui me rappelle que je veux vivre et que ce n'est pas moi qui va mourir.
C'est intéressant cette notion de rage de vivre. Si j'en ai la force j'essaierai pour la nouvelle année de m'accrocher à cette idée. Merci en tout cas, c'est le genre de conseils qu'on ne peut pas avoir chez nos psys mais qui a pourtant l'avantage de traduire du vécu.
Évidemment je te souhaite de "l'emporter" sur ton harceleur actuel.

Ostara a écrit : dimanche 31 décembre 2023 à 10:21 A vous lire,je partage également ce même ressenti:
L'impression qu'en tant que neuroatypique on est rarement écouté où pris au sérieux,et s'il nous arrive des choses graves,on minimise ce que l'on vit comme si c'étais moins grave quand ça nous arrive a nous...

Mais je pense que malheureusement c'est ce qui arrive fréquemment a toute personnes différentes et/où handicapés dans notre société :(
Une phrase que j'ai entendu quelque part résume assez bien les choses : "On a pas le droit au bonheur"... J'ai l'impression que c'est exactement ça, et cela concerne énormément de personnes handicapées malheureusement. :?
Petite histoire inspirante pour l'année 2024 (je fais un copié collé, c'est un conte trouvé sur le web).
https://www.inspirant.fr/lhistoire-des- ... inois.html


"Une vieille femme chinoise possédait deux grands pots, accrochés aux extrémités d’un long bâton qu’elle portait panoramique sur le cou.
L’un des deux vases avait une fissure alors que l’autre était entier. Ainsi, à la fin du long trajet de la source à la maison, le vase entier arrivait toujours plein, tandis que celui avec la fissure arrivait toujours à moitié vide.

Pendant plus de deux ans, la vieille femme ramenait toujours un vase et demi d’eau à la maison.
Bien sûr, le vase entier était fier de lui-même, alors que le vase brisé avait terriblement honte de son imperfection et qu’il ne pouvait jouer que la moitié de sa tâche. Au bout de deux ans, il trouva enfin le courage de parler à la vieille femme, et de son extrémité du bâton lui dit :

« J’ai honte de moi-même, car ma fissure te fait ramener à la maison seulement la moitié de l’eau que tu prends ».

La vieille femme sourit » tu as remarqué que sur ton côté de la rue il y a toujours des fleurs alors qu’il n’y a pas de l’autre côté ?

C’est parce que seulement du côté où je sais que vous avez une fissure et laissez filtrer l’eau j’ai planté des graines de fleurs. Tous les jours, en rentrant à la maison, tu arroses les fleurs.

Pendant deux ans, j’ai pu ramasser des fleurs qui ont magnifiquement décoré ma maison et ma table. Si tu n’étais pas tel que tu es, je n’aurais jamais eu leur beauté pour égayer ma vie « .

Chacun de nous a son côté faible.
Mais ce sont les fissures et les Imperfections que chacun d’entre nous, qui rendent notre vie ensemble intéressante et digne d’être vécue.

Tu dois juste être capable de prendre chaque personne pour ce qu’elle est en découvrant son bon côté.

Une pensé amicale à tous ceux qui se sentent un vase cassé, et n’oubliez pas de profiter du parfum des fleurs sur votre côté de la route !"

Cette histoire me rappelle que quelque soit nos différences et nos handicaps, nous avons le droit de vivre, et que nos vies sont précieuses et utiles.
C'est ce genre de pensée qui me donne la rage de vivre. J'adore les fleurs. Alors, j'imagine toutes les fabuleuses fleurs qui poussent grâce à mes différences, grâce à tout ce que je suis.
Cela devient une vraie raison de vivre !