Pendant un temps j'ai fait une fixation sur les USA, je voulais faire un séjour linguistique à San Francisco, cette ville a longtemps été un intérêt restreint. J'avais des plans de la ville, je connaissais mieux les rues et les bâtiments incontournables de SF que ceux de ma propre ville. ^^ Le hic ? D'une, ça coûte cher. De deux, c'est looooooin et je n'ai jamais pris l'avion. De trois, je n'ai même jamais quitté la France, sauf pour aller en Belgique (arf, quelle aventure n'est-ce pas !) donc ça faisait quand même une sacrée expédition pour une première fois.
Bon, j'ai surtout tiqué sur le "c'est trop cher", surtout qu'à l'époque j'étais assez ruinée, je gagnais péniblement 839 euros par mois.
J'ai laissé tomber l'idée, elle est revenue cycliquement de temps en temps, je regardais des sites, je consultais des devis, mais sans plus.
Il y a trois ans, je me suis dit : "mais espèce d'idiote, pourquoi veux-tu partir aussi loin ? L'Angleterre, c'est tout près, ça serait fichtrement plus simple !"
A l'époque je gagnais un tout petit plus de sous (200 euros de plus) et j'avais un petit pactole de côté, et puis l'Angleterre coûtait forcément moins cher !
Mais... il y a trois ans, j'ai aussi pris conscience de toutes mes difficultés. Avec la psy qui m'a expliqué ce qu'était Asperger, j'ai été obligée de lister tous les "rendez-vous manqués" de mon passé, toutes les difficultés que je m'étais empressée de contourner parce que je ne me sentais pas de taille à les affronter et que je ne savais pas trop pourquoi.
Du coup je me suis dit que j'allais attendre... Voir ce que j'allais faire de ce pré-diagnostic. Voir comment l'application des conseils de la psy allaient agir au quotidien.
Trois ans après, le verdict est mitigé. Je vais mieux (moins de crises d'angoisse) parce qu'effectivement, rien que le fait d'introduire une routine stricte dans ma vie (sommeil, heures des repas, temps de loisir...) m'a énormément soulagée. A côté de ça, je ne suis pas devenue plus sociable, bien au contraire, j'ai un peu l'impression que je me sens moins obligée de faire des efforts vu que je sais pourquoi je suis comme je suis (même si la psy m'a bien dit qu'Asperger n'expliquait pas tout et que pour elle il y avait "autre chose")... Je suis toujours aussi épuisée quand un schéma social imprévu surgit dans mon quotidien. Quelqu'un qui vient me faire la conversation pendant 20 mn, et me voilà éreintée le soir venu...

Bref, j'ai repensé très récemment à ce gros projet de séjour linguistique, et je ne sais toujours pas quelle suite y donner. J'aimerais partir à Londres (pas en périphérie, mais à Londres même, quitte à payer un supplément) car c'est une ville qui m'attire beaucoup. On m'a conseillé d'y aller d'abord en touriste, mais franchement j'aime l'idée d'associer un truc touristique à une activité intellectuelle. Je suis une très mauvaise touriste, je n'aime pas "visiter pour visiter", il faut que j'apprenne aussi. Au début je voulais faire un maxi séjour d'un mois, mais je me rends compte que c'est bien trop (aussi bien sur le plan financier que sur le plan "physique") donc je me vois mieux faire deux séjours de 15 jours chacun à un an d'intervalle, par exemple.
Niveau formules, il existe :
- la formule "demi-pension chez l'habitant + cours dans une structure appropriée"... le hic : il y a entre 12 et 15 élèves, et moi, noyée dans la masse, je me connais, je vais repartir en mode huître. De plus j'avoue que je me sens totalement incapable de renouer avec une ambiance "de classe", même en partant du principe que les élèves ne seront pas des "gamins".
- la formule "campus" avec le même type de cours et un logement individuel. Le hic : sorti des heures de cours, je me connais aussi, je risque de rester toute seule dans mon coin, hors le but de ce type de séjour, c'est quand même d'interagir avec les anglophones !
- la formule "chez le professeur", plus chère, mais qui a évidemment ma préférence... Cours individuels, activités avec le prof et sa famille, logement en chambre simple, pension complète...
Reste à répondre à la question cruciale : suis-je mentalement et physiquement "apte" à faire cette démarche ? Mon souci c'est que la réponse à cette question fluctue. Là, après 15 jours de congés au calme, j'aurais tendance à répondre par l'affirmatif. Reposez-vous la question samedi prochain, après une semaine à me coltiner des collègues casse-pieds, et je ne suis plus du tout sûre de pouvoir fournir la même réponse...
J'ai lu quelque part par ici que les voyages étaient conseillés aux Aspies... Du coup je poste ce petit topic un peu décousu (sorry!) pour savoir ce que vous en pensez. Avez-vous tenté une expérience similaire ? Quel est votre avis sur le sujet ?
Je précise que la rencontre avec des "inconnus" ne m'effraie pas, j'ai reçu une corres américaine chez moi il y a quatre ou cinq ans (hélas pour moi on a parlé seulement en français !!), j'ai déjà rencontré des gens connus via des forums, je n'ai jamais eu de soucis avec ça. Mais je doute clairement de mes capacités d'adaptation, surtout que je n'ai jamais tenté ce type d'expériences...
Si ce projet se concrétisait, ce serait pour 2016, là j'ai déjà prévu tous mes congés pour l'année, et puis je n'ai pas encore budgétisé le truc. (oui, je budgétise tout, c'est une manie... déformation professionnelle on va dire, lol)
Voilà... A vous les studios !
