Laura Ingalls a écrit :calande a écrit :Laura Ingalls a écrit :Et est-ce que dire que le jeune de la vidéo a autant de valeur que n'imoprte-qui d'autre et qu'il est anormal de le "traiter" de fléau, c'est de l'égoïsme?
Personne n'a dit que le fléau était l'autiste, mais que l'autisme est un fléau, ça oui. Du moins c'est ce que je pense de l'autisme. Pas de nous autres. On y est pour rien
L'autisme fait partie de la personne et donc de l'autiste. De même que la féminité fait partie d'une femme. Par exemple, dire que la féminité est un fléau, ça équivaut d'une certaine façon à dire que les femmes sont un fléau. Ben, c'est un peu pareil là. Alors peut-être que c'est pas l'intention, mais c'est ça que ça veut dire.
On ne peut pas enlever l'autisme. C'est pas comme dire "le cancer est un fléau". C'est pas pareil! On pourrait dire "le cancer est un fléau, pas les cancéreux", là oui. Mais l'autisme, c'est pas comme une maladie qu'on peut enlever. L'autisme, c'est la manière différente dont le cerveau fonctionne. Alors c'est comme dire "la manière dont leur cerveau fonctionne est un fléau"! On ne peut pas vraiment dire ça sans suggérer que eux-même sont un fléau!
D'accord avec toi en théorie.
Après le passage de la théorie à la pratique fait que c'est plus la même histoire (je parle surtout en France).
Vu comme c'est dur de faire accéder une personne autiste (non asperger/haut niveau) à une autonomie et un niveau intellectuel suffisants pour bien vivre en société de manière autonome c'est un fléau d'une certaine manière.
D'ailleurs demandez vous pourquoi les NTs non connaisseurs (par exemple vos parents) de l'autisme "flippent" quand vous leur annoncez que vous venez d'être diagnostiqués (ou pensez être) autiste Asperger car une portion non négligeable des autistes c'est l'enfant sévèrement atteint dont ils ont l'image quand on leur parle d'autisme.
Après on sait pas quel pourcentage des autistes sont Asperger/haut niveau par rapport aux autres, y a apparemment plusieurs chiffres, d'après Mottron (corrigez moi si je dis une connerie) y aurait beaucoup plus d'autistes sans déficience intellectuelle que ce qu'on pensait.
Mais même si Asperger est une différence et non une déficience (peut-être que ça va choquer mais bon) si on vous propose le choix en tant que parents, je pense que presque tout le monde, de manière raisonnée, préférerait que son enfant soit NT (à part la "fierté" que son enfant soit Asperger comme soi).
Je comprends qu'on puisse être fier d'être Aspie pour essayer d'en faire une force mais bon si on a été diagnostiqués Aspie c'est qu'un moment de notre vie on a eu des difficultés (sinon on n'aurait pas franchi le pas de la porte du psychiatre/psychologue, etc ) qui nous ont amené à être diagnostiqués, donc ce n'est pas tout rose.
Tout simplement car cette différence est génératrice de souffrance et vu comment est traité l'autisme en France, c'est malheureusement "mieux" d'être normal (moins dur de réussir à vivre sans avoir trop de difficultés).
Donc si vous poussez le raisonnement plus loin, jamais vous voudriez avoir un enfant autiste sévère, soyez honnêtes avec vous même (ça veut pas dire que vous allez pas l'aimer et pas vous battre autant que possible pour lui, c'est juste que si le choix vous est proposé je doute que de nombreuses personnes soient assez masos pour faire ce choix), ça veut bien dire que l'autisme quand il est trop sévère est un "fléau", ou plus précisément la façon dont il est traité en France le fait apparaître comme un vrai fléau.
Donc oui je suis d'accord avec toi en théorie, sauf que la Théorie c'est le pays où tout se passe bien, mais dans la réalité concrète c'est tout autrement.
Je t'inviterais bien à rencontrer des parents (et les enfants bien évidemment) d'enfants autistes lourdement atteints mais bon j'ai peur que ça te choque (vu qu'un simple mot peut te choquer sur un forum on va éviter
- je te taquine gentiment -) mais sans vouloir forcément me donner raison ou quoi je pense que tes propos peuvent choquer plus de monde en proportion que les miens (qu'ils soient NTs - et oui l'immense majorité des gens - ou même autistes Asperger).
Ta "naïveté" est touchante, enfin c'est même pas de la naïveté car tu saisis bien les choses de manière théorique, mais faut juste que tu réalises que quand la réalité revient en pleine face c'est pas aussi simple et "beau" que tu le fais paraître.
Pourtant je suis pour la neurodiversité également, mais bon tu peux l'être en ayant conscience de la réalité (par exemple le cas de Magali Pignard qui sur son blog dit qu'elle (je retrouve plus la page et donc le texte exact) est pour considérer la différence de manière positive et pourtant elle doit faire face à une lutte de tous les instants pour son fils.
Elle est donc pour la neurodiversité de manière théorique mais se rend compte, dans la pratique, des énormes difficultés que l'on rencontre.
Je doute que si tu avais le choix tu choisirais d'avoir un enfant autiste lourdement sévère, peut être tu accepterais plus facilement d'avoir un enfant Asperger, ce qui montrerait que ce n'est pas pareil niveau difficultés, en pratique.
Tu poses la même question aux NTs (apparemment la majorité a toujours raison - ça me fait
cette phrase -) et personne ne voudrait avoir un enfant autiste (après une fois de plus tout le monde fait le maximum pour son enfant) qu'il soit Asperger ou plus lourdement touché.
Ce qui veut dire que c'est une différence négative (car la vie est moins facile - si on est Aspie - voire beaucoup plus dure -pour les autres autistes - que quand on est NTs) en France.
Et si je suis bien aspie (du moins en tant qu'atypique au minimum) bah je prendrais pas le jugement des NTs (de ne pas souhaiter avoir un enfant autiste) comme quelque chose de blessant, ils sont juste réalistes (même si tout n'est pas toujours aussi sombre que ce qu'ils ont dans leur perception de l'autisme, mais c'est loin d'être aussi "angélique" que ce que je comprends - sûrement mal, on doit pas se comprendre, voilà le problème - en te lisant).