Petite anecdote à propos des médicaments : lorsque Flo était en HP ( il avait 14 ans ), il avait beaucoup, beaucoup de médicaments et lorsque nous pouvions le voir, j'aurais hurler de douleur et d'indignation à le voir comme un zombie... Bref, comme son hospitalisation durait, ils lui avaient fait faire un test scolaire pour connaître son niveau et ainsi lui donner la possibilité de suivre les cours qu'une instit donnait 1 fois par semaine ( je ne devais pas me plaindre, puisque Florent était soit-disant suivi scolairement !
).
Bref, à sa première évaluation, on m'avait dit qu'il avait un niveau de CE1. ( je rappelle qu'il avait été déscolarisé en 5ème et qu'il était alors bon élève...
)
A chaque entretien avec la psy, je revenais sur la surmédicalisation de Florent et voulait absolument que ses doses soient diminués. A force de discussions, la psy avait tout de même un peu diminué les doses. Quelques semaines après, lors d'un entretien avec la psy, celle-ci me dit que l'instit avait revu à la hausse le niveau scolaire de Florent : il avait maintenant un niveau CM2. Je lui ai alors dit que si ils diminuaient encore les médicaments, il y aurait de fortes chances pour que Florent ait un niveau 5ème ! Mais elle n'a pas apprècié ma remarque !
Je dois dire que les troubles chez Florent ont été décuplés vers l'âge de 11-12 ans, et surtout à 13 ans lorsqu'il a été définitivement déscolarisé. Mais je reste persuadé que tous les médicaments qu'il a ingurgités n'ont fait qu'empirer la situation. Il faut vivre certaines situations pour les comprendre.... Probablement que les médicaments aident, mais ils ne doivent en aucun cas être la seule solution proposée pour aider la personne qui les prend.
Sue, j'ai ( ou je devrais dire : j'avais ) des maux de dos très importants. J'ai vu un jour un rhumatologue qui m'a dit que j'avais les verterbres qui se touchaient et que c'était normal si j'avais mal. Evidemment, cela ne se soigne pas : il m'a donc prescrit des anti-douleurs, mais a aussi dit qu'en musclant mon dos, j'aurai moins mal. Je peux vous dire que depuis que je fais du cheval pratiquement tous les jours, je n'ai plus jamais pris d'anti-douleurs pour mon dos, bien que mes verterbres ne se soient pas écartées comme par magie.
Donc, je n'ai pas soigné mon dos, mais j'ai fait en sorte de ne pas vivre en prenant constamment des anti-douleurs.
Pour l'autisme, je pense que c'est pareil. Il y a certainement plusieurs façons de parer aux problèmes que cela engendrent : d'une part, les médicaments, d'autre part, une prise en charge adéquat : mais la première solution est bien plus facile à mettre en place par les médecins et elle arrangent beaucoup de monde, au détriment du bonheur des autistes.
Quand Florent a commencé à prendre des médicaments, je l'ai vu dépérir moralement. Depuis qu'il a rencontré certaines personnes ( il y en a certainement qui vont se reconnaître
), je le vois à nouveau s'épanouir. Et depuis qu'il a ce projet au Chalet, je le vois un peu plus se prendre en charge. ( il fait des choses à la maison qu'il n'a jamais voulu faire avant ). Evidemment, ce n'est pas miraculeux, et je crois que le mal qui a été fait est irréversible, mais au moins, cela prouve que les médicaments n'ont rien résolus du tout, sauf l'enfermer dans une camisole chimique qui " arrangeaient " l'entourage de Flo ( enfin, quand je parle d'entourage, je pense plutôt aux médecins qui me disaient qu'il était plus calme !
)
Pour moi, les médicaments ne sont qu'un leurre. Et si ils doivent être prescrits, ce ne devrait juste que pour palier à certains problèmes qui ne peuvent être résolus dans l'immédiat et en attendant une autre solution.