Émotions : vide / trop plein / ou...

[Niejcas]

J'avais alors appris à la fin de l'année par email qu'elle était autiste et qu'elle découvrait ça, qu'elle commençait à avoir enfin l'impression de vivre et voulait en profiter.

C'est impressionnant tout de même,de par cette coïncidence comme de par sa réaction,j'aurais plus imaginé qu'elle reste la tête dans le guidon par peur de se perdre dans cette révélation...Et je crois que tu ne devrais pas trop "culpabiliser"(je ne sais pas si c'est le bon mot)dans le fait que tu n'as pas tilté il y a 10 ans,après tout tu n'as pas vu,tu n'as pas vu,c'était il y a 10 ans,tu le dis toi-même tu avais autre chose à penser...

"Culpabiliser", c'est bien le mot. J'en tiens une grosse couche sur un tas de choses à ce sujet. Et là aussi l'attente me stress car le diag pourrait me donner des clés pour voir ça sous un nouvel angle et m'alléger un peu. J'en parle peu car souvent les gens me disent que je met beaucoup trop d'espoir et d'attente sur un diagnostique médical (quand je fais l'erreur d'en parler à des gens qui ne connaissent rien aux TSA, d'ailleurs j'ai arrêté) et que ça en devient limite obsessionnel. Mais moi je n'ai pas demandé à mettre autant d'espoir, je me rends juste compte que ça éclaircirais un très grand nombre de choses dans ma vie et j'en suis moi-même déconcerté...

Très entourées, il se passe un truc bizarre ; au début je suis mal à l'aise, après ça semble aller un peu mieux, j'arrive à discuter (à peu près) voire à être contaminée, mentalement, par la bonne ambiance à l'entour, puis d'un coup, et assez rapidement, un espèce de voile se met devant mes yeux et dans ma tête, et je ressens une immense mélancolie et n'ai plus envie que d'une chose : rentrer.

"Contaminé mentalement par l'ambiance", ça me parle.
Pour le voile, je ne sais pas si on parle de la même chose mais chez moi j'appelle ça un décrochage.
Comme si je voyais passer un papillon et que pouf, je le suivais et oubliais le reste. Sauf que là, le papillon peut être dans ma tête. Je pense à u sujet et je m'évade alors que des gens sont là autours de moi, voir pire : je suis peut être censé être en conversation avec quelqu'un et je me rends compte que je n'écoute plus alors j'essaie de rattraper mon retard sur la discussion.

[lala38]

Chaque fois que j'ai voulu cesser d'exister, c'était momentanément, jamais définitivement.
En général, je m'imagine plutôt que je suis seule sur terre, et m'imagine alors tout ce que je pourrais faire (même si je sais qu'il s'agit là d'une utopie, et que les choses seraient bien différentes que ce que je m'imagine ; je ne sais pas si la vie à un sens / procure du plaisir, s'il n'y a vraiment personne d'autre que soi).

Est-ce que le sentiment de vouloir cesser d'exister est du au fait que la "différence" avec "les autres" est trop lourde à porter?

A propos de "je m'imagine plutôt que je suis seule sur terre, et m'imagine alors tout ce que je pourrais faire"... ce serait une délivrance d'être seule sur terre? en même temps ça peut aussi être flippant non...? la terre n'est pas seulement un havre de paix...et pas seulement à cause des humains...

[evolution650HBn°2]

Pour le voile, je ne sais pas si on parle de la même chose mais chez moi j'appelle ça un décrochage.
Comme si je voyais passer un papillon et que pouf, je le suivais et oubliais le reste. Sauf que là, le papillon peut être dans ma tête. Je pense à u sujet et je m'évade alors que des gens sont là autours de moi, voir pire : je suis peut être censé être en conversation avec quelqu'un et je me rends compte que je n'écoute plus alors j'essaie de rattraper mon retard sur la discussion.

C'est cela même.
Je suis dedans, et d'un coup, bam, je n'y arrive plus et deviens comme hermétique, mais tout en étant consciente que ça se produit.
Rien n'a concretement changé dans la salle, l'ambiance est la même, les gens sont les mêmes, mais je le vis brutalement différemment, état difficilement descriptible, avec un sentiment de tristesse en "fond sonore".

Est-ce que le sentiment de vouloir cesser d'exister est du au fait que la "différence" avec "les autres" est trop lourde à porter?

Je ne sais pas à qui tu t'adresses, si c'est à moi ou pas.

A propos de "je m'imagine plutôt que je suis seule sur terre, et m'imagine alors tout ce que je pourrais faire"... ce serait une délivrance d'être seule sur terre? en même temps ça peut aussi être flippant non...? la terre n'est pas seulement un havre de paix...et pas seulement à cause des humains...

Dans ma tête (et uniquement dans ma tête), ça l'est oui ; mais parce que je fais abstraction de tout le négatif qui, je le sais, serait bien présent.
Mais déjà petite je m'imaginais vivant seule entourée de singes, cela me reposait et était vraiment ce que je voulais.
Je pense que, dans la réalité, être seul(e) sur terre doit être apaisant au début, mais que cette solitude doit devenir très vite pesante et la quête de sens, déjà difficile à trouver dans un monde peuplé, doit l'être encore davantage quand personne d'autre n'existe que soi.
(là est tout le paradoxe : vouloir être seul quand on est entouré, vouloir être entouré quand on est seul.. éternelle insatisfaction).

[lala38]

Evolution, oui ca s'adressait à toi.
J'imagine comme tu dis que le plus difficile est d'essayer de trouver cet équilibre social entre soi et les autres. Je crois qu'a un degré peut être moins important, tout être humain est exposé à ce type de problématique.

Et beaucoup de personnes ne savent pas être seules, et ça leur joue en général de mauvais tours car ils surinvestissent parfois trop l'autre (et on ne s'appartient jamais vraiment).

[evolution650HBn°2]

Dû au fait que je sens un écart, oui. Que je ne ressens pas les choses comme il le faudrait, de ne pas être raccord, que certaines choses semblent plus compliquées pour moi que pour les autres. Mais cela reste finalement subjectif, je ne sais pas ce que ressentent les gens, si ça se trouve c'est pareil pour eux - je n'en ai pas l'intuition, mais après tout pourquoi pas ?.
Sentiment assez difficile à décrire.

J'imagine comme tu dis que le plus difficile est d'essayer de trouver cet équilibre social entre soi et les autres. Je crois qu'a un degré peut être moins important, tout être humain est exposé à ce type de problématique.

Exact, ça n'est probablement inné pour personne.
J'ai l'impression que mon "vrai moi" ne pourra jamais être totalement présent "avec les autres", comme si je me freinais malgré moi. Impression qu'à partir du moment où il y a une présence, je suis "condamnée à me cloisonner", que mon vrai moi est profondément solitaire.
Peut-être est-ce un leurre, une armure que je n'arrive à percer, je n'en sais fichtrement rien.

Et beaucoup de personnes ne savent pas être seules, et ça leur joue en général de mauvais tours car ils surinvestissent parfois trop l'autre (et on ne s'appartient jamais vraiment).

Oui, et leur apporte beaucoup de tristesse également.
Mon frère (qui est à l'opposé de moi) est quasiment tout le temps de sortie, à des soirées, des fêtes, chez des amis (mais comment fait-il ? o_o).
Lorsqu'il n'a rien de prévu le temps d'une soirée, il s'ennuie et erre comme une âme en peine.
La solitude confère aux personnes (très) sociables un sentiment d'abandon voire d'inexistence qui les fait souffrir. Ca ne doit pas être marrant non plus.

[lala38]

Evolution,
Déjà à partir du moment où il y a une difficulté dans la perception de l'autre...des émotions de l'autre...pas étonnant que "les autres" semblent un peu hostiles, et que les Asperger ne puissent pas pleinement être qui ils sont.
Si tout le monde était Asperger, chacun pourrait peut être être soi.

Je ne suis pas Asperger (je penche plutôt pour le HPI/hypersensibilité), j'ai au contraire une perception très aigue des émotions des autres, au point qu'elles polluent mes propres émotions. Dans ce cas les relations sociales peuvent aussi être éprouvantes...

[Niejcas]

J'ai l'impression que mon "vrai moi" ne pourra jamais être totalement présent "avec les autres", comme si je me freinais malgré moi. Impression qu'à partir du moment où il y a une présence, je suis "condamnée à me cloisonner", que mon vrai moi est profondément solitaire.
Peut-être est-ce un leurre, une armure que je n'arrive à percer, je n'en sais fichtrement rien.

"Faux-moi", "faux-self" et "armure".

Ça n'est plus uniquement de l'ordre du SA mais tu devrais te renseigner sur Arielle Adda si tu ne la connais pas déjà

[evolution650HBn°2]

lala, oui, c'est pour ça que je voudrais (avec une immense peur), rencontrer une personne aspie, pour voir si ça collerait davantage ou pas.
J'avoue avoir du mal à imaginer, mais je te crois aisément lorsque tu dis que c'est éprouvant.
Ca n'a pas grand chose à voir, mais as-tu déjà eu des épisodes de précognition ?
Je pose la question car ce phénomène ne semble pas si rare que ça chez les personnes très sensible.

Niejcas, oui je la connais. Certaines choses me parlent, mais très peu, tout du moins pas assez pour que je puisse me soupçonner HPI.

Pour en revenir à ton sujet initial, parce que je me rends compte que depuis hier j'ai tout focalisé sur moi (désolée au passage),
"Et je me rend compte que peut être aussi, mon amie ressent un profond vide non pas parce que rien ne passe, mais parce qu'il y en aurait tellement."
je trouve cela assez pertinent, l'âme fonctionnerait comme le corps : quand celui-ci souffre trop, il nous coupe de lui (évanouissement).
Peut-être que, de la même manière, l'âme trop pleine d'émotions se cache de nous, se cloisonne, pour ne pas déborder ? (psychologie de comptoir selon Evolution650HBn°2, bonjour)

[G.O.B.]

Par curiosité, dans ce tableau, tu te retrouves plutôt dans le côté SA ou HPI ?

L'une des différences majeures est qu'un autiste (non HPI) semble supporter beaucoup mieux la solitude...

[evolution650HBn°2]

Je semble davantage correspondre au SA, mais me suis également reconnue dans certains points HPI (mais tout le monde pourrait en dire autant, je pense).
Pour ce qui est de la solitude, je la vis plutôt bien, car je fais ce que je veux, comme je veux. Je me sens rarement seule, en fait. Et je ne m'ennuie jamais, au contraire je ne vois pas le temps passer.
Parfois j'ai des mini prises de conscience, et je me rends compte que je le suis, je me vois de l'extérieur et me dis que c'est quand même bizarre.
Parfois aussi, je voudrais sortir avec des amis et je ne le peux pas, mais je sais que si je devais effectivement sortir, je préférerais rester chez moi. Qui plus est, ce genre d'envie est assez rare. Et quand je sors, je n'ai envie que d'une chose, rentrer chez moi et retrouver ma liberté. L'idéal serait de pouvoir se sentir libre avec autrui.

[Niejcas]

Je me retrouve aussi dans les deux tableaux. Côté HQI je suis déjà confirmé (je préfère ce mot à HPI, surdoué, gifted ou... zèbre).

La solitude est bien "supporté" pour ma part. Car même si j'en ai besoin, je constate que j'en ai trop et que je finis par la subir là où j'aimerais un minimum d'interaction avec les autres. A tel point que seul, je passe mon temps à m'imaginer entouré. Depuis très jeune.
C'est stupide mais j'ai eu pas mal de psy qui ont failli me coller l'étiquette schizophrénie. Ils ont eu l’honnêteté de me le dire et d'en conclure qu'au final ils ne comprenaient pas.
Mais je ne me perds pas autant dans mes rêveries éveillées. J'ai conscience de ce que je fais. Et ça aussi ça me fait du mal depuis mes 10 ans environ, ça fait autant de temps que je cherche des solutions.

Pour en revenir à ton sujet initial, parce que je me rends compte que depuis hier j'ai tout focalisé sur moi (désolée au passage),
"Et je me rend compte que peut être aussi, mon amie ressent un profond vide non pas parce que rien ne passe, mais parce qu'il y en aurait tellement."
je trouve cela assez pertinent, l'âme fonctionnerait comme le corps : quand celui-ci souffre trop, il nous coupe de lui (évanouissement).
Peut-être que, de la même manière, l'âme trop pleine d'émotions se cache de nous, se cloisonne, pour ne pas déborder ? (psychologie de comptoir selon Evolution650HBn°2, bonjour)

S'il y a bien un truc pour lequel je ne pense pas culpabiliser, c'est bien le fait de digresser en permanence.
Même si j'essaie de faire (un peu) attention sur ce forum.

Et pour la psychologie de comptoir, je te comprends, c'est un sujet devenu courant sans que personne ne remette vraiment en question ses facultés dans le domaine, et le plus comique c'est que tout le monde en fait socialement les frais.
C'est sur ce forum que quelqu'un avait parlé du mot "lapsus" il me semble.

Par contre la philosophie de comptoir, j'aime. Vraiment.

[FloretteRanou]

Je me retrouve aussi dans les deux tableaux. Côté HQI je suis déjà confirmé (je préfère ce mot à HPI, surdoué, gifted ou... zèbre).

La solitude est bien "supporté" pour ma part. Car même si j'en ai besoin, je constate que j'en ai trop et que je finis par la subir là où j'aimerais un minimum d'interaction avec les autres. A tel point que seul, je passe mon temps à m'imaginer entouré. Depuis très jeune.
C'est stupide mais j'ai eu pas mal de psy qui ont failli me coller l'étiquette schizophrénie. Ils ont eu l’honnêteté de me le dire et d'en conclure qu'au final ils ne comprenaient pas.
Mais je ne me perds pas autant dans mes rêveries éveillées. J'ai conscience de ce que je fais. Et ça aussi ça me fait du mal depuis mes 10 ans environ, ça fait autant de temps que je cherche des solutions.

Moi aussi je m'imagine souvent entourée d'autres personnes.
Quand j'étais petite c'est ce qui m'aidait à supporter la solitude dans la court de récréation.
Je souffrais vraiment de ne pas réussir à me faire des amis.

A la fois, je ressens un besoin de solitude (au moins 1h30 par jour) mais trop de solitude me fait souffrir également.

[Niejcas]

La cours de récrée. Au collège je restais contre un mur, seul sous le regard des autres. J'avais l'impression d'être fusillé comme à une exécution.

Faut venir nous rencontrer avec G.O.B. le 20 août prochain dans Paris alors.
Et Pupuce finalement elle ne vient plus ? Ca fera 4, on sera au seuil maximum non ?

[G.O.B.]

J'ai loupé un truc là, tu seras à Paris la semaine prochaine Pupuce ?

[Niejcas]

Freehost avait écrit : Y a-t-il d'autres membres du forum qui sont proches de Paris et veulent se joindre à vous ?
Et Pupuce avait répondu : @ freeshost : au cas où tu ne ferais pas d'humour

Après, j'ai dû mal comprendre.

Mais de toute façon, je ne sais pas si ça ne risque pas d'effrayer les gens de se proposer de se voir depuis un message posté dans un topic intitulé "Libido ?"

Edit : en plus c'est moi qui en suis à l'origine...