Ne mélangeons pas tout ...
1. La pudeur
Pour revenir à la pudeur, elle est de fait
culturelle. Il suffit de faire des recherches
pour voir comment cela se passe dans
différentes contrées pour voir que chacune
voit cette notion de façon personnelle.
Aux États-Unis la nudité entre pairs (surtout
de même sexe) est assez fréquente.
Au nord de l'Europe, la nudité entre proches
(familles, amis) est naturelle, mais au contraire,
au Sud de l'Europe (France comprise), la nudité
entre proches est dérangeante (sauf naturistes).
Il suffit aussi de regarder comment, autour de nous,
les petits enfants sont clairement éduqués à voir
dans la nudité quelque chose de mal. Dans le principal
groupe que je fréquente, et dans ma famille aussi,
j'ai vu grandir des enfants et je ne compte plus les
rappels à l'ordre que j'ai pu noter quand un enfant
se trouvait visiblement très bien nu. Des phrases
fermes, du genre "
Tu vas te rhabiller tout de suite !",
ou encore "
Habille toi, espèce de nudiste !" ...
Bref, mes recherches comme mon expérience tendent
à montrer que la pudeur (gêne par rapport à la nudité)
n'est pas innée mais apprise (par imitation des parents
ou par rappel à l'ordre), et donc bel et bien culturelle.
2. Les agressions sexuelles
Une première chose est sûre : en matière de chiffres,
il ne faut pas se fier à sa seule expérience personnelle.
Il est clair que quand on est concerné, on est logiquement
plus sensible à ce sujet, ça me parait plus que normal.
Mais certain(e)s vont connaître plusieurs cas de viols
dans leur entourage proche, et d'autres pas du tout.
On ne peut donc pas généraliser facilement ...
Une seconde chose est sûre : il y a beaucoup trop
d'agressions sexuelles, dans nos sociétés occidentales
soi-disant évoluées. Cela est d'autant plus choquant
qu'il ne me semble pas que la société s'attaque vraiment
à ce problème, pourtant d'une énorme importance.
Même la prise en charge des victimes est encore et
toujours problématique :
Polisse pas si lisse.
chawacee a écrit :Un mec qui ne contrôle pas ses pulsions, c'est fréquent (je pense que ça arrive à des nanas, mais on en parle peu..)
Ça c'est important, car c'est le cœur du problème.
La personne qui pose problème, ce n'est pas celle
qui s'habille de telle ou telle façon, c'est celle qui
ne maîtrise pas ses pulsions, et uniquement elle.
On peut considérer qu'il y aura toujours quelques
malades qui ne se contrôleront pas, mais qu'il y en
ait autant dans nos sociétés est inadmissible.
Traiter ce problème par "plus de pudeur", c'est à mon avis
mettre un cautère sur une jambe de bois (on peut constater
que les agressions sont également nombreuses dans des
milieux où la pudeur est carrément exacerbée).
Je crois que ce problème nécessite une vraie éducation,
sérieuse, incluant bien sûr la sensualité, la sexualité,
la notion de consentement (et ça n'a pas l'air si simple),
mais commençant avant tout par le respect envers les
autres (pas seulement les personnes de sexe différent),
sans oublier un travail sur l'acceptation des différences
en général (et on rejoint la problématique du handicap).
Je pense qu'on a d'autant plus besoin de cette éducation
que les enfants grandissent aujourd'hui dans une société
hyper sexualisée, dans la moindre publicité, dans les revues,
à la télé, au cinéma, sans parler de la pornographie sur le net.
Un gamin qui découvre tout ça sans aide, sans repères, c'est
comme si on lui donnait les clés d'une Ferrari en le laissant
se démerder tout seul : je ne suis pas sûr que l'auto en question
serait utilisée correctement, et encore moins son potentiel.
Mais où est cette éducation ?
Il y a bien quelques intervenants qui se déplacent dans
les écoles, mais cela reste des interventions ponctuelles.
Pour ceux qui veulent creuser :
Dr Kpote
Ce n'est franchement pas rassurant ...
3. Pour finir
Je trouve paradoxal de diaboliser la nudité
(qui au départ est juste un état naturel), dans
notre société par ailleurs hyper sexualisée.
N'est-il pas tout à fait logique que ce paradoxe
exalte les pulsions au lieu de calmer le jeu ?
Quand il m'est arrivé d'entendre les réflexions
de collègues de travail, rendu tout fous parce
qu'une collègue femme avait mis une jupe un peu
plus courte que d'habitude, je me suis vraiment
posé des questions. En pleine flambée hormonale
de l'adolescence, j'aurais pu comprendre, à la
limite, mais franchement, à leur âge ?
La distinction claire et précise entre nudité d'un
côté et sensualité/sexualité de l'autre, qu'on
trouve chez les naturistes, me semble une attitude
fondamentalement plus saine, et de nature
à appréhender plus sereinement la sexualité.
Une piste, peut-être ...

TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).