Si dans l'absolu je suis d'accord avec toi (subir un choix revient à faire le choix de ne rien faire), je place la barre virtuelle du non-choix dès qu'on entre dans une situation qui demanderait un choix trop compliqué ou trop lourd de conséquences pour être esquivée.Mizton a écrit :Il doit être possible de faire comprendre au non-autiste que par exemple là où aller boire un pot avec ses potes ne lui coute aucune cuillère, toi si.
Pour la situation sociale.... Je me trompe peut-être mais dans l'idée que vous savez que situation sociale = 1 cuillère (+ une cuillère toutes les x min supplémentaires :p), ça doit rentré dans le calcul de début de journée (quand on sait en gros quelles situations sociales on a prévu / on doit gérer dans la journée) + "cuillère de rab au cas où".... Et ensuite bah... une discussion ça se coupe.. "j'ai pas le temps", "on en rediscute demain", "j'ai un autre rdv", etc... Disons que toute situation sociale inopinée n'a pas à être "subie"... Je veux dire, l'absence de choix est en soi un choix que l'on fait... celui de s'imposer l'idée de "ne pas en avoir"... De mon point de vue en tout cas.
Par exemple, j'assiste régulièrement à des repas avec ma belle-famille. Ce sont des gens tout ce qu'il y a de plus naturel, ils sont donc largement pourvus en non-verbal, imprécis dans leur langage, usent volontiers du jargon, des expressions et ne s'empêchent pas de faire du bruit et de croiser les conversations. Théoriquement, je pourrais dire "je ne viens pas, ces situations me coûtent trop d'énergie", c'est ce qui serait le plus raisonnable vis-à-vis de ma dépense immédiate en cuillères. Mais si je fais ça, peu importe comment je le tourne, il y aura des conséquences fâcheuses, nombreuses et qui handicaperont mes futurs choix. On risque de penser du mal de moi, mon conjoint sera contraint de choisir entre sa famille et moi, je vais accroître mon envie de fuir à nouveau la prochaine fois... La contrepartie à l'esquive du repas est trop épaisse, je préfère subir la situation que de repousser le problème dans le temps, car il aura grossi. Donc même si je fais effectivement un choix, je n'ai pas le sentiment que c'en est un, ce n'est qu'une décision par défaut, par devoir, la moins mauvaise.
Du coup, côté cuillères, un cas comme celui-ci force à jeter tout le stock d'un coup et à essayer d'atteindre celles des jours à venir pour survivre le temps que la situation redevienne acceptable. Je préfère utiliser trente cuillères d'un coup qu'une par jour pendant cinquante jours.
Ce n'est pas si simple. Si les gens à qui on explique sont capables d'entendre quatre ou cinq métaphores mal choisies et d'attendre patiemment qu'on en trouve une qui leur convient, je pense que ces personnes n'ont pas besoin d'être convaincues. Elles le sont déjà, des gens sceptiques n'attendent pas qu'on ait trouvé la bonne explication, dès la première ils mettent en doute la pertinence de ce qu'on leur raconte.freeshost a écrit :Tu pourrais te dire : Ah ! mince ! cette métaphore ne lui a pas tapé à l'oeil ! Je vais en chercher une autre.
Ou : Ah ! cette personne se méfie des métaphores. Elle préfère le langage formel, les mots utilisés avec leur sens propre. Ben parlons lui sans fioritures (sans métaphores). Du moins, essayons.
Quant à parler sans métaphore, je trouve que ça ne paie pas dans un tel cas. Du moins pas pour moi, je suis trop attachée au sens exact des mots, ce qui est rarement le cas des gens. De fait, on est rapidement perdu, l'un comme l'autre, et le message ne passe pas.
L'intérêt à mon avis des métaphores, c'est qu'on permet de transposer une situation que l'interlocuteur a du mal à s'imaginer en un cas qu'il se représente mieux. Par exemple, pour les différences de fonctionnement entre autistes et non-autistes, je trouve la métaphore des langues intéressante. Les gens savent à peu près tous ce que c'est d'apprendre une langue étrangère et de la parler, à partir de là ils peuvent s'imaginer ce que c'est d'en apprendre une sans dictionnaire et sans leçon.
J'ai un mal fou à te suivre parfois.freeshost a écrit :Ouh ! ça va capitaliser à fond ! on va convertir des euros en bitcoins ? des joules (ou des calories) en points Weight Watcher ? des cuillères en louches ? La difficulté - mais bien réelle ! - c'est la spéculation et le fait qu'elle rend les rapports changeants. Le cours de l'action peut monter comme descendre. Il y a un temps où l'euro valait 1.5 franc suisse environ (et même plus, encore plus auparavant). Maintenant, il vaut environ 1.2 franc suisse. Suffit-il de compter le nombre de joules (ou calories) ingérées pour bien se nourrir ?
Je ne vois pas le mal à chercher la correspondance entre les cuillères des uns et des autres, ça m'intéresse de connaître le ratio entre différentes actions.