Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
Felixia a écrit :autre suggestion : les judokas font la galipette sur l'épaule (ils ne rentrent pas la tête), ca peut être une idée d'adaptation ?
Ça me semble une bonne idée.
En Aïkido ils font pareil, c'est
pour apprendre à tomber et
enchainant sur une roulade ...
Exact!
J'en ai fait aussi. Le problème, c'est que ça n'est pas vu comme une roulade de gym. J'ai appris comme à l'aïkido vers 10 ans, puis j'ai fait de la gym où la prof me rouspétait dessus parce que ce n'était une "vraie" roulade, et puis, j'ai à nouveau fait de l'aïkido, où là, je n'arrivais plus à faire ma roulade...
Mais pour apprendre, c'est moins bloquant en effet, moins peur de se tordre le cou déjà...
Djems a écrit : je me suis faite aussi avoir par le titre
Oui, je pense que c'est bon de s'en souvenir,
le jour où on souhaite que le plus grand nombre de personnes ouvre notre post et rapidement,
il faudra le titrer "Question sur la galipette"
Je crois que le coup de la galipette attire du monde lol
En tout cas c'est une roulade que ma fille de 12ans n'aime pas du tout, elle se sent pas a l'aise et perd un peu ses repères aussi, elle est pas autiste et moi j'aimais pas ça non plus étant jeune lol
en tout cas les profs ne devraient pas faire du forcing si l'enfant se bloque de trop, mais les profs de sport sont un peu buté je trouve
quand je pense a celui de ma fille qui leur fait faire 50 abdos en échauffement sont pas a l'armée pourtant lol pour des 6ème dur dur
ta essayé de décomposer le mouvement avec elle sur papier? je me rappelle lorsque j'étais petite, je faisais ca pour me rappeler les mouvements qui me faisait peur.
pour la galipette, je mettais sur le dos avec les jambes contre un mur et petit a petit je remonte le dos jusqu'a me retrouver en poirier et la je descend jambe par jambe jusqu'a ce que je m'habitue et ensuite c'est plus facile. le mur me servait de repère pour ne pas paniquer.
Orbite quelque part entre la voie lactée et Orion :Aspie:
@Pupuce : j'ai mis très longtemps avant de réussir ma 1ère roulade avant, les cours de gym c'était l'horreur. Je n'arrive d'ailleurs toujours pas à plonger la tête la première...
F84.5 | Things go wrong so that you appreciate them when they're right, you believe lies so you eventually learn to trust no one but yourself, and sometimes good things fall apart so better things can fall together.
En ce qui concerne la galipette, qui pour moi était la cabriole, j'y étais vraiment accro dans l'enfance. En fait, je passais des heures à en faire. J'adorais tellement ça que, pour noël, ma grand-mère m'avait offert une "poupée cabriole" (sans os, c'était facile pour elle !). Cependant, à l'adolescence il s'est produit un basculement et j'ai délaissé ma stéréotypie des cabrioles au profit de celle de la marche. Aujourd'hui, j'ai perdu la souplesse nécessaire pour en faire et c'est une chose qui me manque atrocement. C'est pourquoi je ne pense pas que sa peur des cabrioles soit liée à l'autisme, mais sa façon de l'appréhender l'est peut-être.
Je me rappelle que malgré mon amour de la cabriole, j'ai toujours détesté les cours de gym. Il y a de nombreuses raisons à ce sentiment, qui ne sont pas liées à mes compétences réelles pour cette discipline. Tout dans la structure de ce cours m'insupportait. Par exemple, j'avais en horreur d'être dans des vêtements souples en dehors de chez moi, alors abandonner mon Jeans dans cette salle (qui dans mon collège n'était autre que le hall d'entrée, s'il était nécessaire d'en rajouter...) était une vraie torture. Ensuite, ayant une très mauvaise perception de mon corps, que je ne sens littéralement pas la plupart du temps, je ne saisissais rien à ce que l'enseignante expliquait de manière théorique, j'étais parfaitement incapable de ressentir si j'étais ou non en appuie, de sentir mes muscles, etc. Alors, comme je n'y comprenais rien, inévitablement elle venait me montrer... et là, le véritable enfer commençait !
Moi qui déteste les contacts physiques, je me retrouvais tenu et poussé par cette femme et toute la joie que je pouvais ressentir lors de mes cabrioles libres laissait place à la gêne et au dégoût. Pourtant, je suis persuadé que si j'avais eu accès au matériel de gym sans être contrainte dans mes mouvements par l'enseignante, j'aurais énormément apprécié l'exercice. Qu'est-ce que j'en rêvais de pouvoir m'envoler dans les airs en sautant et de rouler à grande vitesse ! Mais voilà, il fallait faire des figures imposées, sinon nous étions sanctionnés... je n'en garde que de très mauvais souvenirs. Au cours du collège, j'ai rapidement dit à ma mère qui si elle ne me dispensait pas, je sécherais tous les cours de sports du collège. Nous avions un arrangement, qui c'est décidé à cette époque : quand je voulais sécher un cours, je l'appelais et elle me faisait un mot d'absence. Finalement, je n'ai pas cessé complètement le sport et je n'ai pas manqué tellement de cours au cours de ma scolarité (essentiellement, des cours de sport et quelques cours d'Anglais et d'Espagnol). De plus, ça ma appris à prendre mes responsabilités face à mes absences et je pense que c'est pour ça que je suis parvenu à suivre mes cours correctement à la fac, une fois que je n'étais plus contrôlée. Je ne crois pas que toujours éviter les difficultés soit bénéfique, je me mets personnellement souvent au défi, mais il faut aussi savoir ne pas trop en imposer.
Bref, ce que j'essaye de dire, c'est que ce qui angoisse votre fille n'est peut-être pas aussi simple que de faire une cabriole. La pression peut-être liée à des tas d'autres éléments autour de l'exercice et il convient d'identifier clairement la source de son angoisse pour pouvoir l'aider à y faire face. La première question que je me pose est de savoir si ce qui l'effraie est de faire une cabriole ou de ne pas parvenir à la faire. Ce sont des problèmes totalement différents et qui n'ont pas la même origine. Personnellement, j'avais l'appréhension de l'échec, parce que j'avais peur que l'enseignante ne vienne me toucher et cette angoisse me paralysait tellement que j'avais du mal à faire une chose aussi naturelle pour moi qu'une cabriole. D'ailleurs, je trouve que le fait qu'elle se soit senti forcée est assez significatif et sa réaction lors de vos essais est peut-être liée à une réminiscence des émotions perçues lors de cette première expérience désastreuse avec son enseignante.
Peut-être aussi est-ce lié à son rapport avec ses camarades de classe. Les collégiens peuvent être particulièrement persécutant. Pour ma part, étant scolarisée en ZEP, je devais faire face à une violence verbale et physique quotidienne de la part de mes camarades, mais j'étais loin d'être la seule. En fait, dans ce collège tout m'évoquait une jungle, toutes les interactions passaient par une confrontation systématique et c'est à ma profonde indifférence aux autres et mes réactions imprévisibles et disproportionnées (de leur point de vue) que je dois d'être presque toujours sortie gagnante de ces rapports de force. J'ignore si le collège de votre fille est un environnement aussi dur, mais je crois que l'attitude de moquerie est généralisable à tous les établissements, la stupidité ne connait pas de frontière et ces jeunes chez qui les hormones s'éveillent en sont souvent assez bien pourvu.
De mon point de vue, il serait intéressant d'essayer de discuter avec votre fille de la nature réelle du problème et de son ressentie par rapport à l'événement du cours précédent. Si son mal-être n'est pas directement due à l'action de faire une cabriole/galipette, comme j'aurai tendance à le soupçonner (peut-être à tort), s’entraîner ne sera pas un soulagement (même si c'est un excellent réflexe, je me prépare souvent avant d'aller faire quelque chose que j'appréhende et c'est en général un bon moyen de canaliser mes angoisses avant d'être concrètement face à l'événement qui les génèrent). J'espère que ce post vous aidera ne serais qu'un peu et que vous parviendrez à y voir plus clair dans les difficultés de votre fille. Courage !